Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 9.2.djvu/136

Cette page n’a pas encore été corrigée

MAIS rn 1. JOSEPH DE MA K >

L678

solidaires, t>>ut m qui attaque ou défend l’une, attaque M défend l’autre.

Son catholicisme enfin est ultramontaln. i 'Église universelle a la forme d’une monarchie. 1e pape l’incarne, la couronne lui donne l’unité nécessaire. « L'Église et le pape, c’est tout un. thi pape, I. III. c. h. Son ultramontanisme fut une des raisons pour lesquelles il ne fut pu populaire en France, il y heurtai ! tant de préjugés que Pie VII, lui même, .1 qui de Malstre avait dédié la seconde édition l>u l’ope. n’osa lui répondre.

i' il aspire et travaille i l’unité des Églises chrétiennes, mais à l’unité parfaite, dans le catholicisme et dans la soumission au pape <iui l’incarne. Dès 1788, il propose dans un long mémoire au duc de Brunswick que la maçonnerie, en qui il ne voyait aucune hostilité a l'égard de l'Église, ni aucun danger pour l’ordre social

existant, travaille à la réunion des Églises. Il fut

préoccupé surtout de la réunion des Églises orthodoxes ! particulièrement de la Russie, où le tsar « peut tout ce « util veut et où l’inquiètent des infiltrations protestantes Cf. son éciit en latin : Yiri christiani Russim amanlissimi animadvcrsiones in librum Methodii, date du 1° mars 1812, OÙ il répondait a un livre de Méthode, archevêque de Twer, intitulé : Des choses accomplies dans lu primitive Église et inspiré d’idées protestantes. Œuvres, t. viii, p. 361-401 ; et surtout. Lettres à une dame russe sur lu nature du schisme, ibid., p. 13'.). le ' livre. Du pape, et la Lettre sur l'état du chritianisme en Europe, que de Maistre écrivit à Turin, en 1819. (Eûmes, t. viii. p. -185-510.

Rappelant que « . il est impossible de vouloir le christianisme, si l’on ne veut le principe catholique », il déplore l’appui donné par l’empereur Alexandre à tous lesenncmisdu catholicisme, protestantset autres. l’ignorance où est cet empereur de l’importance religieuse du catholicisme, la persécution dont il le poursuit, l’erreur où il s’est perdu, celle de la Sainte-Alliance, de l’unité chrétienne par l’acceptation commune des seuls dogmes fondamentaux. Cf. Martin Jugie, Joseph dr Maistre et l'Église gréco-russe, in-16, Paris, s. d. (19221. Il ne perd pas de vue non plus la rentrée des protestants dans l'Église, mais à la faveur de leur Indifférentisme pour leurs propres dogmes de leurs décomposition et de la vie que le catholicisme vient au contraire de manifester. L’Angleterre surtout lui paraît en route vers Home. Et son imagination lui montre cette grande révolution sortant de la première : « I.a France prêchant la religion à l’Kurope ; » l'émancipation des catholiques prononcée en Angleterre et le catholicisme parlant en Europe anglais et français et dans le courant du siècle, peut-être, « la messe dite a Saint-Pierre de Genève, et a Sainte-Sophie de Constant inople ». Cf. Hé flexions sur le protestantisme, Œuvres, t. viii, p. 94, et Lettre à M. le chevalier d’Orly, du :  ; mars 1819, (lùr-n-*. t. nv, p. 517.

Ce catholicisme est -fl senti ? N’est-il pas simplement

de commande en vue d’une restauration sociale et

monarchique ? On se l’est demandé. Mais si de sa

vingt et unième à sa trente-sixième année, de Maistre

un ardent franc-maçon, il n’en fut pas moins et

toutesavie un fervent catholique. Cf. Goyau, La pensée

religieuse…, 1. p. 143 sq S’il rêva pour la France, la

luration du tronc et de son antique alliance avec

l’autel, c’est avec la conviction qu’il travaillait à

l’accomplissement des plans divins. D’ailleurs, c'était

une alliance nouvelle qu’il rêvait entre les Bourbons

et l'Église, dans l’abandon des traditions gallicanes.

ttre a M. le comte de Blacas, -2 mai 1811,

Œuvrer, t. xii. p. 127-437, et De l'Église gallicane.

Ballanche l’a appelé « prophète du passé », mais il n’a été nullement l’aveugle admirateur du passé ; il en dit les fautes : il n’a pas davantage tenté de faire

revenir en arrière l’humanité ; il sait la chose impossible et que la Révolution, loin délie un mouvement sans lendemain, commence au contraire une époque. Mais dans l’avenir comme dans le passe, les mêmes lois doivent s’appliquer. On a affirmé que ces lois, il les détermine i priori ; c’esl un visionnaire, Mais n’a

entendu s’appuyer sur des laits ; il a eu. autant que qui que ce soil. le seul i nie ni des réalités, et la plupart

des principes d’après lesquels Il interprète ces réalités ei ces faits lui ont été fournis par sa foi.

Avec le Chateaubriand du Génie du christianisme, avec Bonald, dont il diffère par tant de nuances, mais

dont il se rapproche par tant de vues premières, de

Maistre est l’un de ces penseurs thiocrattques et traditlonnallstes qui, dans le premier quart du i' siècle, travaillèrent, à rencontre des Idéologues, cette « queue des Encyclopédistes. a restaurer dans l’opinion la monarchie et la religion. Sa renommée auprès de ses contemporains est effacée par celle de lîonald. plus semblable à eux. Mais ses idées religieuses et ul

tramoniaines. acceptées par Lamennais, passionnément exallées par lui, se répandent en France pour n’en plus sortir. Joseph de Maistre est en son temps le grand prophète de langue française qui réclame pour l'Église la liberté ou plus clairement la pleine indépendance en face des gouvernements, et pour son chef une véritable suprématie. I.e concile du Vatican lui donnera raison.

Les 8 volumes de la Correspondance, t. ix-xiv des Œuvres et les Lettres publiées depuis : Kotice biographique, parle comte Rodolphe de.Maistre en tête des aiuvres.t. l ; A. de Margeric, Le comte Joseph de Maistre, Paris, 1882 ; de Leseure Le comte Joseph de Maistre, Paris, 18'.)3 ; Cogordau, Joseph de Maistre, dans la collection des Grands écrivains français, Paris, 1894 ; Goyau, La pensée religieuse de Joseph de Maistre, in-12, Paris, 1922 ; F. Descostes, Joseph de Maistre avant la Révolution, 2 in-N", Moutiers, 1894 ; Joseph de Maistre pétulant la Révolution, in-8°, Tours, 1895 ; Joseph de Maistre orateur. 111-8", Chantbéry, 1896 ; I". Yernale, .Voies sur Joseph de Maistre [nCOIUIU, in-18, Chamhéry, 1921 : Roger de Sezeval, Joseph de Maistre, ses doctrines, son génie, 1865, réimprimé en 187 !) par L. Morcau sous ce titre : Joseph de Maistre ; Rocheblave, Études sur Joseph de Maistre, Strasbourg-Paris, 1922 ; PaulhaU, Joseph de Maistre et sa philosophie, in-8°, Paris, 18(13 ; Louis Arnould, I.a Providence et le bonheur, d’après Bossuet et Joseph de Maistre, Paris, 1917 ; Latreille, Joseph (le Maistre et la papauté, in-16, Paris, 1906 ; C. Boussant, Joseph de Maistre et l’idée de l’ordre, in-N', Paris, 1921 ; L. Mandoul, Joseph de Maistre et la politique de la maison île Savoie, in-8°, Paris, 1899 ; E. Dcrnicnglifiu, Joseph de Maistre mystique, in-8°, Paris, 1923 ; E. Daudet, Joseph de Maistre et Blacas, ln-8°, Paris, 1908 ; Sainte-Beuve, Port-Royal, t. iii, c. iv, 1837-1839 ; Portaits littéraires, t. ii, 1813 ; Causeries du lundi, t. iv, 1851, cl t. xv, 1860 ; Faguet, l J oliliques et moralistes au XIXe siècle, t. 1, Paris. 1801 ; Yialte, I.r catholicisme chez li s romantiques, In-16, l’nris, 1922 ; F. Baldensperger, L< mouvement des idées dans l'émigration française, 1789-1815, t. ii, 1925 ;

divers articles de la lu vue dis Deux Momies, du Correspondant, et en général les historiens de la littérature française sous le premier Empire ei la Restauration.

C. Constantin.


MAKAS ou MACASIUS François, jésuite tchèque, néen 1686 à Joachimsthal, reçu dans la Compagnie de Jésus en 17<io, enseigna d’abord les humanités, puis la philosophie, la théologie morale et le droit canon

aux Universités de Breslau et de Prague, n a laissé

d’Importants ouvrages où le moraliste s’associe au canoniste dans une mesure heureuse : Monnaie theologico-canonicum de Matrimonio, Olmutz, 17.'H< : Manuaie theologico-eanonicum de Sponsalibus, Olmutz. 1730 et 1731, Prague, 17 là : suri oui son grand traité de droit canonique ; Jus ecclesiaslicum commenturiis in V libros decretalium Gregorii IX I'. M. illustralum, Prague, 1719, 1 vol. in-8°, ibid., 1719, 2 vol.