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LEGROS (CHARLES-FRANÇOIS) — LEGROS (NICOLAS)

’oint à la lettre écrite au roi par M. de Calonne, in-8°, s. 1., 1789. Dans cet écrit qui eut beaucoup de succès et froissa vivement Necker, Legros combat les idées politiques et financières de Necker et répond à la lettre que M. de Calonne, alors en disgrâce en Angleterre, avait écrite de Londres au roi, le 9 février 1789.

— En 1762, avaient paru des Extraits des assertions dangereuses et pernicieuses en tout genre que les soidisant jésuites avaient dans tous les temps et persévéramment soutenues et publiées dans leurs livres avec l’approbation de leurs supérieurs ou généraux, 1 vol. in-4°, ou 4 vol. in-12, Paris, 1762. Le 28 octobre 1763, l’archevêque de Paris, Christophe de Beaumont, publia une Instruction relative aux atteints perlées à l’autorité de l’Église par les jugements des tribunaux séculiers dans l’a/faire des jésuites. La plupart des évêques accordèrent leur approbation à cette Instruction, mais trois prélats se séparèrent : l’évêque de Soissons, Fitz-James, publia un Mandement contre les Assertions dans lequel il loue la sagesse des magistrats et recommande a son clergé d’instruire le peuple sur les quatre articles de 1682, < vérités saintes qui font partie du dépôt sacré que Jésus-Christ a confié à ses apôtres. » Legros intervint et communiqua à la commission des évêques chargés d’examiner cette affaire un Mémoire pour prouver que l’évêque de Soissons a passé les bornes de l’enseignement épiscopal. Picot, Mémoires pour servir à l’histoire ecclésiastique pendant le xviw siècle, édit. de 1855, t. iv, p. 77-78, 132-139.

Michaud, Biographie universelle, t. xxiii, p. 649 ; Féret, La Faculté de théologie de Paris et ses docteurs les plus célèbres, Époque moderne, Paris, 1910, t. vii, p. 63-72.

J. Carreyre.

2. LEGROS Nicolas (1675-1751) naquit à Reims en décembre 1675 et commença ses études dans sa ville natale où il obtint de grands succès ; puis il vint à Paris où il resta peu de temps ; revenu à Reims, il poursuivit ses études de théologie et reçut le sousdiaconat en 1698. Dans une thèse, il attaque très vivement la doctrine moliniste de la grâce. L’archevêque de Reims, Le Tellier, lui confia la direction du petit séminaire de Saint-Jacques ; il reçut le sacerdoce en septembre 1700 et fut docteur en 1702. Chapelain de Notre-Dame, puis chanoine de Saint-Symphorien et enfin de la cathédrale en 1704, Legros vit sa situation changer en 1710, après la mort de Le Tellier et la nomination de Mailly qui lui arracha une signature du Formulaire, mais Legros refusa d’accepter la bulle Unigenitus. Alors il se retira à Paris, puis en Hollande où il demeura auprès de Quesnel. Apres la mort de Louis XIV. I.cgros revint à Reims. Le 8 mars 1717. avec quelques autres docteurs, il adhéra à l’appel des quatre évêques et il composa un grand nombre d’écrits contre la bulle et en faveur de l’appel au concile. Il fut oblige de se cacher, puis de s’éloigner de nouveau. On le trouve à Rome en 1725, puis en Hollande auprès de l’archevêque d’I’trecht. Karkman. qui lui confia une chaire de théologie au séminaire d’Amersfoort, récemment créé. Dix ans après, à la suite de polémiques au sujet de l’usure (1736). Legros dut quitter le séminaire. Ses théoriei contre les Convulsions lui suscitèrent de nouvelles oppositions et il se retira à Rynwick où il mourut le 1 décembre 1751. Les Nouvelle » ecclésiastiques du 30 janvier et du <i février 1753, p. 17-22, n’ont que des éloucs pour le D r Legros.

Presque tous les écrits de Nicolas I.cgros se rattfl client aux querelles jansénistes qui éclatèrent, après la publication de la huile Unigenitus. Parmi res innombrables écrits, on doit citer : Réponse à diverses questions touchant la Constitution Uniornitus qui ont été proposées pour sujet dr conférences ecclésiastiques du diocèse dr Luçon, in-12. s. I.. 1715. Cet écrit. Composé I

| par Legros, au moment de son premier exil, a pour but de prémunir les fidèles contre la bulle qui est contraire à la doctrine certaine de l’Église. — Du renversement des libertés de l’Eglise gallicane dans l’affaire de la constitution Unigenitus, 2 vol. in-12, s. 1., 1716. La première partie signale les abus du jugement porté à Rome par la constitution, et l’auteur en compte trente ; la seconde partie expose les abus de la prétendue réception de la bulle en France, et l’auteur en compte quarante et un ; l’Histoire du livre des Réflexions morales déclare que le Mémoire qui termine le t. ii « est singulièrement recommandable par sa netteté, sa justesse et sa précision », car il distingue « le Saint-Siège, la cour de Rome et la personne du pape ». P. 184’. — Trois mémoires pour les curés, les chanoines et les docteurs de Reims appelants comme d’abus des ordonnances de M. l’archevêque de Reims des 5 octobre et 9 décembre 1716 et 26 mars 1717, au sujet de la Constitution, in-12, s. 1., 1717. Legros raconte à sa manière les incidents très violents qui eurent lieu dans le diocèse de Reims. Histoire du livre des Réflexions morales, t. vi, § lxii, p. 24-86. L’auteur défend les droits du clergé du second ordre dans les affaires de l’Église et la liberté des écoles au sujet des opinions théologiques et spécialement des « fables ultramontaines » ; Legros reprit cette thèse dans le Mémoire sur les droits du second ordre, in-12, s. 1., 1718. — Dénonciation des erreurs enseignées dans le nouveau séminaire des jésuites de Reims, 1718. — Mémoire sur l’appel au futur concile, in-12, s. 1., 1718 ; Legros veut prouver que l’appel est légitime et parfois nécessaire, or l’appel présent de la bulle est tout à fait dans le second cas. — Lettres à M. l’évêque de Soissons sur Us promesses faites à l’Église, écrites du 31 juillet 1723 au 24 juin 1724 et réimprimées à Amsterdam en 1738. Dans ces lettres, Legros prétend que des vérités très importantes peuvent être méconnues et même combattues par le plus grand nombre et placées même parmi les erreurs condamnées (Première lettre du 31 juillet 1723) ; par suite, le plus grand nombie, même uni au chef de l’Église, peut errer (Seconde lettre du 1 er septembre 1723) ; aussi l’acceptation de la Constitution par le plus grand nombre n’apporte aucune preuve en sa faveur (Troisième lettre du 22 juin 1724). — Entrelien du prêtre Eusèbe et de l’avocat Théophile sur la part que les laïcs doivent prendre à l’affaire de la Constitution et de l’appel qui en a été interjeté, in-12, s. 1., 1724. Cet écrit, réimprimé plusieurs fois et, en particulier, -dans un Recueil de divers ouvrages pour l’instruction et la consolation des fidèles. in-12, Utrecht, 1740, a pour but d’encourager les fidèles à examiner et à discuter la constitution Unigenitus et elle conduit logiquement au libre examen des décisions de l’Église. Sur le même sujet, on attribue à Legros un Entretien d’un ecclésiastique et d’un laie au sujet de la Constitution, in-8°, VJtrccht, 1787 Méditations sur la concorde des Évangiles, 3 vol. in-12, Paris. 1730 ; ce sont des instructions données aux fidèles. — Dogma Ecclesiw circa usuram si u I c reddilibus utriusque redimibilibus, in-4°, 1730 ; ce traail fut composé, en Hollande avec la collaboration de Nicolas Petitpied, qui, disent les A’< M elles ecclésiastiques, rédigea « la partie qui regarde le sentiment des Pères et le droit canonique. » Petitpied a résumé lui-même les idées essentielles dans les Lettres touchant la matière de l’usure par rapport aux contrats de rcntis ræhetablrs des deux cédés, in-12, Lille, 1781. - DtSCOUtS sur 1rs miracles dr M. dr Paris, don ! le premier, daté de juillet 1733, comprend deux parti) s et le secoi d n’a qu’une seule partie. ( ei trois pièces ont été publié* s séparénient à la tête des trois volumes contenant le rrruril drs miracles opérés au Ii nihcaii du saint duu n une deuxième partie de ail réfuter les objections faite s