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LEGET — LEGNANO


avec un traité sur l’usure, 2 vol. in-12, Lyon, 1703. — Traité de la grâce et des actes humains. — Un mandement de l’archevêque d’Aix condamna les écrits de Leget comme renouvelant « les erreurs de Baius et de Jansénius » et signala formellement 12 propositions.

Hoefer, Nouvelle biographie générale, t. xxx, col. 623 ; Quérard, La France littéraire, t. v, p. 98 ; Moréri, Le grand dictionnaire historique, t. vi b, p. 219-220, et Supplément, t. ii, p. 21 ; Cerveau, Nécrologe des plus célèbres défenseurs et confesseurs de la vérité, t. ii, p. 114-115.

J. Carreyre.

LE GLEN ou GLAIN Jean-Baptiste, historien et théologien moraliste de l’ordre des ermites de Saint-Augustin, naquit à Liège de parents d’humble condition dans la seconde moitié du xvie siècle. Encouragé à l'étude par sa famille, qui reconnaissait en lui de précieuses qualités intellectuelles, il se rendit à Rome dans le but de s’y illustrer et de se frayer un chemin aux hautes dignités ecclésiastiques. Mais la grâce de Dieu l’y attendait pour lui enseigner plutôt l’humilité chrétienne. Elle se servit pour cela du Père Jean de Liège qui le décida à revêtir l’habit de simple moine augustin. Tombé malade peu après, dans la Ville éternelle, il revint en son pays pour se rétablir, puis fut envoyé à Paris où il conquit le grade de docteur de Sorbonne. Dans cette dernière ville il fit la connaissance du duc de Nevers qui le choisit bientôt comme son théologien et s’en fit accompagner lors de son voyage à Rome en qualité d’ambassadeur de Henri III auprès de Sixte V. Là le général des augustins le désigna pour réformer certains abus qui s'étaient introduits vers cette époque au grand collège de Paris, en partie à cause des troubles civils. Le P. Le Glen réussit en effet à se faire aimer et à ramener en peu de temps la régularité, puis, de retour en sa province, il y remplit diverses charges importantes, comme celle de prieur à Liège, Tournai et Bruxelles, et, à deux reprises différentes, en 1592 et 1604, celle de provincial. Renommé également comme prédicateur, il jouit d’une heureuse vieillesse et mourut à Liège entouré de ses confrères en 1613, ou, selon d’autres, en 1617.

Voici la liste des principaux ouvrages qu’il a laissés : 1° Vitse romanorum pontificum a Petro usque ad Clementem VIII, ex Platinée historia in epilome redaclee ac juxta nostri Onuphrii Panvinii recensionem ordinaûe. Accesserunt effigies seri incisée, in-8°, Liège, 1597 ; 2e édit. augmentée, in-4°, Liège, 1648. — 2° Historia pontifîcalis seu Demonstratio verse Ecclesiæ a Christo fundata eut pnvmitlitur decretorium ad eamdem historiam, in-4°, Liège, 1600. — 3° Office des plies : divisé en deux parties dont l’une traite de celles qui se préparent au mariage, et l’autre, de la virginité. — 4° Traité de l’Europe, du rituel, des cérémonies et des vêtements d’icelle. — 5° Traité de l’Asie et de toutes ses provinces (au dire de l’auteur des Merveilles de la ville de Rome). — 6° Liber de missa catholicorum. — 7° Commentaria in l’entateuchum, Exodum et libros liegum, conservé longtemps au couvent des augustins de Liège, ainsi que plusieurs des précédents, était déjà perdu du temps de l’historien Ossinger. — 8° Économie chrétienne, en huit livres, dont la traduction allemande parut à Cologne en 1641. — 9° Histoire des grands progrez de l’Eglise catholique en Orient par les soins, la peine et les charitables devoirs du très Hév. et très Illustre seigneur dom Alexis de Menezez <le l’ordre des hermites de Saintvugustin, archevêque de Goa et primat de l’Orient, écrite en portugais par le P, Antoine de Govea et mise en français par le I'. J.-B. Glain, Anvers, 1609 ; réédité à Toulouse en 1641 sous forme d’appendice à Y Histoire de la nie du glorieux Père saint Augustin… et de plusieurs saints

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bienheureux et autres hommes illustres de son ordre des hermites, etc., par le P. Simplicien de Saint-Martin.

Ossinger, Bibliotheca augustiniana, Ingolstadt, 1768 ; P. Delaporte, Chronique du couvent de Tournai, ms. conservé à la bibliothèque municipale de ladite ville ; Louis Abry, Les hommes illustres de la nation liégeoise.

N. Merlin.

LEGNANO ou LIGNANO (Jean de) jurisconsulte et canoniste italien (| 1383). — Sa ville natale, Legnano, appartenant au diocèse de Milan, Jean, fils du comte d’Oldrendi est réclamé par les Milanais comme un compatriote. Il a dû naître dans les vingt premières années du xive siècle, et faire à Bologne ses premières études. Il n’a pas seulement travaillé le droit, mais la philosophie, les belles-lettres, les sciences et même l’astrologie. Son enseignement de l’un et l’autre droit a dû commencer vers 1352, et fut dès l’abord si brillant que Jean devint l’une des gloires juridiques de Bologne. Cette ville fut vraiment sa patrie d’adoption ; plusieurs fois elle eut recours à ses lumières et le chargea de diverses missions auprès du pape Grégoire XI, à Avignon, en 1376, à Rome, où celui-ci venait de rentrer, en 1377. De cette seconde légation Legnano revint avec le titre de vicaire du pape à Bologne ; titre purement civil d’ailleurs, vicarius generalis in temporalibus, car le jurisconsulte resta toujours laïque. L’année suivante, éclatait le grand schisme. Dès les premières manifestations séparatistes, Legnano prit parti pour la validité de l'élection d’Urbain VI. Le 18 août 1378, alors que la faction du Sacré-Collège hostile à Urbain s'était retirée à Anagni, il écrivit à Pierre de Luna et à ses collègues pour les conjurer de ne pas mettre le trouble dans l'Église. Cette lettre est transcrite dans le ms. lat. 1462, fo H6°>, de la Bibliothèque Nationale, et imprimée partiellement dans Raynaldi, Annales, an. 1378, n. 30. Noël Valois semble bien avoir démontré que c’est au même moment, et antérieurement à l'élection de Clément VII, que Legnano composa, pour défendre la validité de l'élection d’Urbain VI, le De fletu Ecclesise, qui a joué un rôle considérable au cours des premières années du schisme, et qui a donné lieu à de véhémentes répliques de la part des Clémentins. Bien que Baluze l’ait avancé, il ne semble pas non plus que le Factum porté à Paris par Jacques de Cèva n’ait été qu’une partie du De fletu Ecclesise. Ainsi dès les débuts du schisme, Legnano avait pris ouvertement position et ce fait fut de grande conséquence dans le développement de la lutte entre Rome et Avignon. Pourtant on a prétendu que les convictions urbanistes de Legnano avaient finalement vacillé. C’est ce qui paraîtrait ressortir d’un entretien que le jurisconsulte aurait eu à Rome en 1380 avec l’ambassadeur du roi de Castille, Rodrigue Bernaldez (Rodericus Bernardi) dont on trouvera le texte dans Baluze, Notée ad vitas paparum Avenionensium, p. 1401 sq. Il est certain néanmoins que Legnano n’abandonna pas le pape de Rome, car il composa, en réponse aux attaques dont le De fletu Ecclesiæ avait été l’objet, un nouveau traité en faveur d’Urbain VI, qui commence par ces mots : Quia post completum traclatum, et dont le texte est imprimé dans Raynaldi, Annales, édit. de Lucques, t. vii, p. 631657. Jean mourut le 16 février 1383 sans avoir entrevu la possibilité de la fin du schisme.

Outre les écrits de circonstance que nous venons de signaler, Legnano a laissé une œuvre canonique considérable, dont une partie seulement a été imprimée. Voici, dans l’ordre où les donne Argelati. les traités, dont on a connaissance :. De belln. compote en 1360, lors d’un siège que subit la ville de Bologne, liibl. Vit. mss. l’dins, 3353, 4031, 4 r, 81 ; Imprimé à Bologne avec le De rrprrsaliis, 1177, Pavie, 1484 et 1500, Milan, 1515, rtr., voir Hait !, Itrprrtorium.n. 10092-5,

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