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LYON (lie CONCILE ŒCUMÉNIQUE DE). CANONS

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latin, avec le concile, le Credo que les grecs reprirent dans leur langue, chantant deux fois l’article sur la procession du Saint-Esprit. Puis on lut la lettre du grand khan des Tartares. Enfin Grégoire fixa aux lundi 9 et mardi 10 juillet les dernières sessions.

5. Le 7 juillet, le pape fit connaître aux cardinaux, en conseil privé, le projet de constitution sur la tenue du conclave. Il rencontra une vive opposition ; quelques jours furent nécessaires pour en triompher. La ve session fut reportée au lundi 16. La veille, dans la matinée, était mort saint Bonaventure. Il fut enterré le jour même ; le pape et les Pères du concile assistèrent aux funérailles et le cardinal Pierre de Tarentaise y prêcha sur le texte : Doleo super te, f rater mi Jonatha. Au commencement de la ve session, avant l’arrivée du pape, Pierre de Tarentaise baptisa un des ambassadeurs tartares et deux personnages de sa suite. Après le cérémonial d’usage, le concile promulgua 14 constitutions ; tout d’abord vint celle qui concernait le conclave. Le pape exprima son regret de la mort de saint Bonaventure ; il ordonna que tous les évêques et prêtres du monde entier chanteraient une messe pour le repos de son âme et une seconde messe pour ceux qui seraient morts en allant au concile ou au retour ou durant ses travaux.

6. Le lendemain 17 juillet, le concile tint la vie et dernière session. Deux nouvelles constitutions furent promulguées. Le pape dit son contentement de ce qui avait été réglé concernant la Terre sainte et les grecs, et son intention de compléter bientôt, par des constitutions que le manque de temps n’avait pas permis d’arrêter dans le concile, l’œuvre de la réforme restée imparfaite. Et, après les prières accoutumées, le concile fut dissous.

Est-il besoin d’ajouter que le IIe concile de Lyon, convoqué, présidé, approuvé par le pape, composé d’un nombre aussi considérable d’évêques occidentaux et des représentants autorisés de l’Église grecque, offre tous les caractères du concile œcuménique ?

IL Canons. — 1° Le nombre des canons. — Le 1 er novembre 1274, Grégoire X publia un recueil de 31 constitutions, promulguées, notait-il, pendant et après le concile, pour qu’on s’en servît dans les jugements et dans les écoles. Cf. Mansi, ConciL, t. xxiv, col. 81. Le procès-verbal du concile et Durand de Mende, In sacrosanctum Lugdun. conc. commentarius, ꝟ. 1 b, nous fixent sur la part du concile et sur la part postconciliaire.

Dans la iie session, dit la Brevis nota, latæ sunt constitutiones pro zelo fidei ; on admet communément que ces mots désignent le c. 1, sur la procession du Saint-Esprit. — Douze constitutions furent promulguées à la ine session, à savoir, selon l’ordre où les mentionne la Brevis nota, les n. 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 19, 15, 24 (l’incipit est : Exigit perversorum et non : multorum, comme dans la Brevis nota), 29, 30. — Quatorze le furent à la ive session : ce sont les n. 2, 10, 17, 20, 11, 28, 31, 12, 16, 25, 26, 27, 22, 21 ; le n. 20, absent de l’édition de la Brevis nota, dans Mansi, col. 67, est mentionné dans l’édition romaine des Concil. gênerai. Ecclesise catholicse, 1628, t. iv, p. 86, et la Chronica S. Pétri Er/ordensis moderna, part. II, an. 1274, dans Monum. Germ. hisi., Script., t. xxx a, p. 409. — Deux furent promulguées à la vie session : l’une est le n. 23, l’autre, qui commençait par les mots : Cum sacrosancta, ne nous est point connue. De ces données de la Brevis nota, il résulte que les n. 13, 14, 18, ont été promulgués après le concile. Le témoignage de Durand de Mende coïncide, sur ce point, avec celui de la Brevis nota. Il le contredit en ce qui regarde le c. 2, sur le conclave, que Durand met en tête de ceux qui furent promulgués après le concile ; la Brevis nota, rédigée sur le moment même, inspire

plus de confiance que le Commentarius de Durand composé plus tard. Tous ces canons, sauf le n. 19, sont entrés dans le Sextus decretalium.

La liste des canons.

1. Sur la procession du

Saint-Esprit. Sextus, t. I, tit. i, c. 1. Il est donné ci-dessus, t. v, col. 811, 812. — 2. Sur l’élection du pape et le conclave. Sextus, t. I, tit. vi, can. 3. — 3. Sur les élections, postulations et provisions ecclésiastiques. Sextus, t. I, tit. vi, can. 4. — 4. Défense à quiconque est élu à une église d’en prendre l’administration de n’importe quelle manière avant que son élection soit confirmée. Sextus, I. I, tit. vi, can. 5. — 5. Sur les obligations de ceux qui sont élus aux églises pour éviter de longues vacances. Sextus, t. I, tit. i, can. 6. — 6. Sur ceux qui votent sciemment pour un indigne. Sextus, t. I, tit. vi, can. 7. — 7. Défense, quand on a voté pour un candidat qui a été élu ou qu’on s’est rallié au vote des autres, d’attaquer l’élection, si ce n’est pour des faits nouveaux. Sextus, t. I, tit. vi, can.8. — 8. Sur les élections faites par les deux tiers des voix. Sextus, t. I, tit. i, can. 9. — 9. On ne doit pas porter devant le Saint-Siège un appel manifestement frivole contre une élection épiscopale. Sextus, t. I, tit. vi, can. 10. — 10. Sur l’enquête à ouvrir si à un clerc élu, ou postulé, ou devant être promu d’autre manière aune dignité ecclésiastique, on oppose l’ignorance ou un autre défaut personnel. Sextus, t. I, tit. vi, can. 11. — 11. Excommunication contre ceux qui tirent vengeance de ce que des électeurs n’ont pas élu à une église le candidat qu’ils avaient recommandé. Sextus, . I, tit. vi, can. 12. — 12. Excommunication contre ceux qui usurpent les régales, la garde ou l’avouerie des églises, monastères, etc. Sextus, t. I, tit. vi, can. 13. — 13-14 (postérieurs au concile).

— 15. Défense de conférer les ordres sans autorisation à un clerc d’un autre diocèse, parochiæ aliénas. Sextus, t. I, tit. ix, can. 2. — 16. Sur l’irrégularité de la bigamie. Sextus, t. I, tit. xii, can. 1. — 17. Sur la suspension du culte divin dans une église. Sextus, t. I, tit. xvi, can. 2. — 18 (postérieur au concile). — 19. Contre les lenteurs affectées des procès. — 20. Nullité de l’absolution d’une censure quand elle a été extorquée par crainte ou violence. Sextus, t. I, tit. xx, can. 1. — 21. Atténuation du décret de Clément IV d’après lequel les dignités et bénéfices vacants en curie romaine ne pouvaient être conférés que par le pape. Sextus, t. III, tit. iv, can. 3. La constitution de Clément IV est ibid., can. 2. Cf. Durand de Mende, Commentarius, ꝟ. 74 a. — 22. Défense aux prélats de soumettre à des laïques, à quelque titre que ce soit, leurs églises et les biens immeubles ou droits de ces églises, sans l’assentiment de leur chapitre et la permission spéciale du Saint-Siège. Sextus, t. III, tit. ix, can. 2. — 23. Renouvellement du can. 13 du IVe concile du Latran défendant de fonder de nouveaux ordres religieux et suppression des ordres mendiants fondés depuis ce concile sais l’approbation du S ; iint-Siège. Sextus, t. III, tit. xvii. can. 1. Le can. 13 du IVe concile du Latran est dans les Décret. Gregorii IX, t. III, tit. xxxvi, can. 9. — 24. Renouvellement de la constitution d’Innocent IV contre les évêques qui reçoivent de l’argent ou d’autres présents au lieu des procurations qui leur sont dues en raison de leur visite, et addition de pénalités contre eux. Sextus, t. III, tit. xix, can. 2. La constitution d’Innocent IV est ibid., can. 1, § 5. — 25. Sur la dignité du service divin et l’obligation de respecter le caractère religieux des églises. Sextus, t. III, tit. xxiii, can. 2. — 26. Renouvellement du can. 25 du IIIe concile du Latran contre les usuriers, et défense aux communautés et aux personnes privées de leur louer une maison ou de les tolérer dans leurs terres. Sextus, t. V, tit. v, can. 1. Le can. 25 du IIIe concile œcumé-