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LYON ( ! « CONCILE ŒCUMÉNIQUE DE). CANONS


nombreux prélats et des ordres militaires, templiers et hospitaliers, chargés d’assurer la garde du pape et du concile. Mansi, t. xxiii, col. 612. Matthieu Paris, qui s’inspire d’ordinaire du procès-verbal, brouille ici les faits.

IIe session. — A la iie session (5 juillet), Pierre, évêque de Carinola (Calenum), près de Capoue, banni de son diocèse, prononça contre l’empereur un véhément réquisitoire ; de même un archevêque espagnol. Thaddée essaya de démolir leurs accusations. Il insista pour que la iiie session fût retardée, afin d’attendre l’empereur qui, disait-il, était en route. En dépit des oppositions, le pape prorogea la session « jusqu’au lundi après l’octave de la iie session qui s’était tenue le mercredi », procès-verbal, Mansi, t. xxiii, p. 612, c’est-à-dire jusqu’au 17 juillet. Hefele, Histoire des conciles, trad. Leclercq, Paris, 1913, t. v b, p. 1641, fait remarquer là-dessus qu’ « un délai de douze jours, vu l’état des communications au Moyen Age, suffisait à peine à l’aller et au retour entre Lyon et Vérone. » Entre Lyon et Vérone, oui ; mais, puisque Thaddée affirmait tenir d’envoyés dignes de foi que déjà l’empereur était en route, ce n’était pas à Vérone qu’on avait à le rejoindre et douze jours pouvaient suffire, aisément pour le double voyage. Dans l’entre-deux des sessions, le 13 juillet, Innocent IV fit transcrire et authentiquer par quarante prélats des lettres de Frédéric II et autres souverains en faveur de l’Église romaine.

in* session. — En réalité, ni Frédéric n’était parti de Vérone, ni il n’avait l’intention de venir au concile. La session n’en eut pas moins lieu le lundi 17. Le témoignage précis du procès-verbal, Mansi, t. xxiii, col. 612, garantit cette date ; elle est également fournie par tous les actes officiels, en particulier par la sentence de déposition de Frédéric II, dont l’original est à Lyon, aux archives du Rhône (fonds du chapitre primatial, armoire Cham, t. xxvii, n. 2). C’est donc par suite d’une inadvertance de l’auteur ou d’un copiste que Nicolas de Curbio, Vila Innocenta IV, c. xix, dans Muratori, Rerum italicarum scriplores, t. m a, p. 592, 593, place la déposition de Frédéric et, par conséquent, la iiie session au 18 juillet, et Mansi a eu tort d’adopter cette date du 18, dans une note à Raynaldi, Annal, eccl., an. 1245, n. 24, reproduite dans ses Concil., t. xxiii, col. 673.

Deux faits principaux marquèrent la dernière session. Le concile promulgua des constitutions relatives à divers points de du ii(, aux Tartares, à la Terre sainte et à l’empire latin de Constantinople. Surtout il s’occupa de Frédéric II. Berthold, patriarche d’Aquilée, et, après lui, Baudouin II et Raymond VII de Toulouse intervinrent en sa faveur. Thaddée de Suesse reprit la défense de son maître et, il déclara que, si on voulait procéder contre l’empereur, il en appellerait an futur pape et au concile général, parce que le concile présent n’était pas général. » Voir le texte de la déclaration de Thaddée dans Huillard-Bréholles, Ilisturia dtplomatica Friderici /Lt. vi ". p..’ILS. Innocent IV répondit que le présent concile était bien un concile général, que les princes séculiers y avaient élé invités aussi bien M 11’— les prélats, niai, qu’il n’avait pas été permis à tous ceux qui se trouvaient sous la juridiction de l’empereur de s’y rendre ; c’est pourquoi il n’admettait point l’appel au concile général.

Et, après avoir rappelé ses dispositions bienveillantes

envers Frédéric, il prononça la sentence qui le privait

de l’Empire et de ses royaumes. Les frères prêcheurs et les frères mineurs furent chargés de publier partout la déposition de Frédéric. Le chant du Te Deum termina le concile.

il. Canons. i" Le nombre tirs canon ». I stte

question est fort embrouillée Matthieu Paris, /lis

toria major, p. 904-919, après l’exposé des actes du concile, insère 21 constitutions, dont la première est la sentence contre Frédéric II. — Le Sexlus decretalium deBonifaceVIII a, sous le nom d’Innocent IV, in concilia Lugdunensi, 24 chapitres (en y comprenant le c. 1 du t. I, tit. xvi, donné fautivement, dans les anciennes éditions du Sexte comme d’Innocent III in concilio Lugdunensi en 1216) ; en outre, six chapitres, qui portent l’indication : idem, y semblent appartenir au même concile. — S. Binius, Concilia, Cologne, 1606, t. m b, p. 1482-1490, publia le récit du concile par Matthieu Paris et les 21 constitutions qui l’accompagnent. Toutes ne figurent pas dans le Sexte ; mais le Sexte, de son côté, en possède qui sont absentes de Matthieu Paris ; Binius donna l’incipil de 19 chapitres du Sexte inconnus du chroniqueur. — Les Conc. gênerai. Ecclesiæ catholicæ, Rome, 1612, t. iv, et, dans l’édition de 1628, t. iv, p. 70-78, publièrent 17 constitutions du concile, en plus de la sentence contre Frédéric II, d’après le registre d’Innocent IV aux archives vaticanes. C’était là un document capital, qui désormais s’imposait aux éditeurs et aux historiens du concile.

Tous ne le comprirent pas. J. Cabassut, Notiiia ecclesiastica historiarum conciliorum et canonum, Lyon, 1680, p. 451-458, ne signala d’autres décrets du concile (il en comptait 30) que ceux qu’il avait rencontrés dans le Sexte. — Binius, qu’il connaissait, mais qu’il ne sut pas utiliser, avait été plus sage. Dans la 2e édition de ses Concilia, Cologne, 1618, et dans la 3 e, Paris, 1636, t. vu b, p. 850866, il avait recueilli le texte des 17 constitutions fourni par l’édition romaine. Mais, ne voulant pas renoncer à l’apport de Matthieu Paris et du Sexte, il insérait, après ces constitutions, les pages de Matthieu et Vincipit, non plus de 19, mais de 25 chapitres du Sexte. — Labbe, Concilia, Paris, 1671, t. xi a, col. 633-675, redonna le tout, sauf les 25 incipit remplacés par le texte de 9 chapitres seulement du Scxtus decrelalium. — Van Espen, Commentarius in canones et décréta juris novi, dans Scripta omnia, Louvain, 1753, t. iv, p. 106, remarqua une phrase de Matthieu Paris qui avait échappé aux éditeurs des conciles. Arrêtant net les extraits du chroniqueur après le récit du concile et la reproduction des 21 décrets, ceux-ci laissaient entendre que Matthieu attribue tous ces décrets au concile. Or il n’en est rien. Les 21 décrets reproduits, Matthieu ajoute. p. 919 : Verumtamen quædam eorum ante concilium. quirdam durante, quædam vero post concilium sunt statuta. A la lumière de ce texte, Van Espen, p. 106-12 I. examinait les chapitres — il en comptait 28 — que le Sexte allègue sous le nom du concile : il concluait que, lias plus que les constitutions qui se lisent dans Matthieu Paris, tous ne peuvent appartenir au concile.

Avec Mansi, la question parut prendre une face nouvelle. Il publia, Concil., t. wui, col. 651-673, des Cnnstitulionrs Innocenta pp. IV in conc. Lugdunensi. d’après deux mss de Lucques. I es constitutions sont au nombre de 12. parmi lesquelles, mais dans un ordre différent, les premières des 17 de l’édition romaine, et aussi les (i chapitres du Sexte reproduits par Labbe. Elles étaient précédées, dans l’un des mss. d’une lettre d’innocent l’à l’Université de Bologne tant qu’il avait promulgué naguère certaines constitutions au concile général de Lyon : mandamw, disait

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