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LYCURGUE — LYON (I « CONCILE ŒCUMÉNIQUE DE ;


n’est pas la parole de Dieu. Par exemple, quand i S. Paul recommande à Timothée de prendre un peu de vin ou de lui rapporter le manteau qu’il avait laissé à Troas chez Carpus, l’Apôtre écrit cela de lui-même, et nullement sous l’inspiration de Dieu ; par suite, ces passages et ceux qui leur ressemblent ne sauraient faire partie du dépôt de la parole révélée. Sur d’autres points, comme ceux qui touchent aux questions controversées entre les deux Églises, Lycurgue a peu écrit, mais sa pensée se trouve exposée dans les procès-verbaux des diverses conférences qu’il eut soit avec les anglicans, soit avec les vieux-catholiques. Telle, cette conférence de Lincoln où, après un banquet de cinq cents couverts, le prélat orthodoxe avait discuté durant huit heures de suite avec les principaux théologiens de l’Angleterre. Hormis la primauté romaine, que ces derniers étaient unanimes à condamner, il fut impossible d’arriver à aucun accord. Lycurgue, on le voit, ne se distingue pas de ses compatriotes, théologiens ou non. D’un libéralisme bien voisin du rationalisme absolu dans la vie privée, il redevenait en public d’une intransigeance farouche. Étrange dédoublement de la personnalité, qui dure, hélas 1 depuis des siècles.

Sur la vie de Lycurgue, voir Parthénios, M. Akylas’O ipytercëffitoitoç Siipou xaî Tivoli’AXéÇavSpo ; A-jy.o-jpvo ; ev’AyyXia v.a-à to 1870, in-8°, Athènes, 1901, 128 p. ; Démétrios S. Balanos, ’O àp/isTCiVLoTro ; Sjpou, TtJvou val MVjXou’AXéi ; av8po ; A’jy.oOpyo ; (1827-1875), dans la revue Heo’/oyia, 1923, t. iii, p. 180-201. La brochure de Périclès Kalathakès, ’O Upip/r : AuxoûpYO ;, Athènes, 1876, in-8° de 48 p., ne contient qu’une pièce de poésie suivie de quelques remarques biographiques.

L. Petit.

    1. LYNCH Richard##


LYNCH Richard, jésuite irlandais, né en 1610 à Galway, entra au noviciat de Compostelle en 162C, enseigna pendant plus de trente ans la philosophie et la théologie à Valladolid, puis à Salamanque, où il mourut en 1676. On a de lui : Universa philosophia scolaslica, Lyon, 1654, 3 vol. in-fol., et De Deo ultimo fine, Salamanque, 1671, 2 vol. in-fol.

Sommervogel, Bibliothèque de la Compagnie de Jésus, t. v, col. 218 sq. ; Hurter, Nomenclator, 3e cdit., t. iv, col. 32.

P. Bernard

LYON (I" CONCILE ŒCUMÉNIQUE DE),

26 juin-17 juillet 1245. — I. Histoire. — IL Canons (col. 1365) III. Œuvre du concile (col. 1368).

I. Histoire.

Raisons de réunir le concile.


Le conflit entre Frédéric II et le Saint-Siège avait atteint une acuité extrême aux derniers temps du vieux pape Grégoire IX. Le successeur de Grégoire, Célestin IV, élu le 25 octobre 1241, mourut après quelques jours de pontificat (10 novembre). Innocent IV, qui lui succéda (élu seulement le 25 juin 1243), comprit vite qu’il n’y avait ricu à attendre de Frédéric II et résolut d’assembler le < oncile général vainement projeté par Grégoire IX. Un des actes les plus import nuls par le quels il s’y prépara fut de renforcer le Sacré-Collège réduit à neuf membres : il créa douze cardinaux, non pas aux Ouatrc-Temps de lavent In concilia gênerait, comme le dit Claconius, Vitse et res ponttflcum et s. R. / ;. cardlnalium, Home, 1677, t. il, col. 111, ni. comme le « lit J.-B. Martin, Conciles et bullairc du diocèse de Lyon, n. 885, Lyon, 1905, p. 236, 237, aux Quatre-’] emps de i’avent do 12 11. alors que déjà le pape était à Lyon, mais le 28 mai 1244, à Rome. Cf. c. Eubel, Hierarchla cathollca medii sévi, 2e édit., Munich. 1913, p. 7.

Que le condle m— pûl être réuni sans péril en Italie.

il sufl sait, pour s’en rendre compte, de voir Frédéric II

a l’œuvre et de se rappeler sa conduite récente. Le

9 août 1240, Grégoire IX avait convoqué à RometOUS

qnes de la chrétienté pour un concile qui dl

se tenir aux Pâques prochaines. Devant l’attitude hostile de Frédéric, il avait exhorté, en octobre, les évêques et les princes à ne pas se laisser intimider : en même temps il concluait, avec Gênes, un traité par lequel cette république s’engageait à assurer le transport, par mer, à Rome et le retour des prélats. Mais, le 3 mai 1241, comme la flotte génoise conduisait à Rome les évêques français, la flotte impériale l’avait attaquée près de l’île d’Elbe : cent évêques ou délégués et, parmi eux, les trois légats du pape, étaient tombés aux mains des impériaux. Aussi le pape décida-t-il de réunir le concile hors de l’Italie. Voir Innocent IV, t. vii, col. 1983.

Matthieu Paris, Historia major, Londres, 1571. p. 877, raconte qu’Innocent IV, profitant de ce que Louis IX devait assister au chapitre général de Cîteaux, écrivit aux cisterciens une lettre dans laquelle il les engageait à supplier le roi de le défendre contre les attaques de l’empereur et, s’il le fallait, de l’accueillir dans son royaume. D’après Mathieu de Westminster, Flores historiarum, Londres, 1570, p. 183, il demanda comme résidence la ville de Reims, alors sans archevêque. Les grands du royaume s’opposèrent à la requête du pape, par peur d’être mêlés au conflit avec Frédéric II. Les détails de ce récit paraissent invraisemblables. Cf. C. Verdière, Le césarisme entre la papauté el la monarchie chrétienne, dans les Études, mai 1876, p. 696, 697. Plus invraisemblable encore T affirmation de Matthieu Paris que le pape sollicita vainement un asile des rois d’Aragon et d’Angleterre. Tout porte à croire que si le pontife transféra sa cour à Lyon, ce fut de son plein gré. Il est possible, du reste, que Louis IX n’ait pas, dès l’origine, encouragé le pape à se fixer en terre française, désireux qu’il était de ménager la susceptil ilité de ses grands, souvent mal disposés envers Rome, et de ne pas entrer dans la lutte avec l’empereur. « Peut-être lui a-t-il fait observer que, en s’établissant tout à côté de la France, il serait sûr de trouver, en cas de besoin, la protection qui lui était nécessaire, tout en évitant au roi un embarras et à ses barons un sujet de méfiance. » É. Rerger, S. Louis et Innocent IV, Paris, 1887, p. xix. De toutes façons le choix du pape était justifié. En dépit de prétentions impériales anciennes, mais qui paraissaient tellement désuètes que Frédéric II ne tenta point de les renouveler — son règne ne fournit aucun document qui s’y rapporte — Lyon ne dépendait pas du Saint-Empire. Indépendante également du royaume de France, bien que l’influence royale française tendît à y prévaloir, la ville était libre et ne relevait que de ses archevêques. Cf. A. Steyert, Nouvelle histoire de Lyon, Lyon, 1899, t. H, p. 366-391. De plus, la position de Lyon était relativement centrale, entre la France. l’Italie, l’Espagne, l’Angleterre et les pays germaniques.

Avant le concile.

Innocent IV était a Lyc

2 décembre 1244 : c’est la date fournie par Nicolas de Curblo, qui se trouvait auprès du pape en qualité de chapelain, Vita Innocenta IV, e. xv. dans Mura tori, Rerum italicarum scriptorrs. Milan. 1723. t. in a. p. 592. Sur les autres dates mises en a ant, cf. Martin. Conciles et bullairc de Lyon, n. 879-881. Il logea et put vivre, durant des années, lui et sa cour, dans les vastes bâtiments’lu monastère de Saint-Just. Avec ses fossés, ses ponts —levis. ses créneaux et ses vingt-deux tours, cette construction ressemblait à "ne toi

Ile était capable de soutenir un sie d’échapper, le cas échéant, à un coup de main tenté

par l’empereur. Cf. J.-B. Martin. Histoire des enlises cl chapelles de Lyon, l.oii. 1908, t. I, P— l r >L

I dans le réfectoire capitulalre qu’eui lien non

pas l’ouverture Officielle (lu concile mais une réunion

préparatoire, le 36 juin I