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LYCHET — LYCURGUE

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et super questionibus Quolib (ctalibus), 2 vol. in-fol., 182 et 114 f° à 2 col., Salo, 1517. L’année suivante paraissaient les Commentaria super primo et tertio sententiarum. .. : cum expositione litterx omissæ super primo Neapolim impresso : et quamplurimis di/ftcultatibus de novo udditis, dans lieu précis, « in provincia Brixiae », 1518, in-fol., 238-85 f° à 2 col. Pour reconnaître la munificence de la reine, Lychet lui avait dédié son premier volume. Jeanne le lui reprocha et lui conseilla d’offrir les autres à l’empereur ; ils portent donc une dédicace Maximiliano imperalori. Dès l’année suivante, le P. Baptista de Castilliono, milanais, son ancien élève, qu’il avait envoyé à Paris pour y professer Scot, rééditait les Commentaria approbuta per

famatissimam Parisien. Universitat., 2 in-fol., Paris, 1519-1520. On indique une édition de Venise, 1520, sur laquelle nous ne pouvons rien dire. En 1589, le cardinal Sarnano, auteur, mais surtout rééditeur d’ouvrages de ses confrères anciens, faisait reparaître à Venise, en 3 in-fol., les Commentarii, multis annis a franciscana familia desiderati. On sait par son ordonnance pour les études, donnée à Paris en 1520, que Lychet n’avait rien publié en dehors de ces ouvrages, et encore les Commentaires In III n’étaient pas achevés, comme il en avertit à la fin : Ultimas distinctiones, gravi eegriludine neenon aliquibus negotiis impedilus modo aliter non expono. Sed eas sufficienter expositas ponam in fine IV sententiarum, et sic terminatur totum. Il se proposait, en effet, de publier la suite de ce travail, ainsi que d’autres commentaires Super novem libros melaphysicorum, et déjà l’imprimeur de Salo s’était muni d’un bref pontifical, lui garantissant la propriété pour dix ans, mais ils ne virent jamais le jour, et quand Wadding préparait sa magistrale édition des œuvres du Docteur subtil, il fit inutilement rechercher les manuscrits. Il aurait voulu leur donner place dans cette collection, dont les Commentaria in I, II et III, forment les volumes v, vi et vii ; les Quodlibeta sont le xiie et dernier, Lyon, 1639. On attribue encore à Lychet des Theoremata disputala contra Augustinum Suessanum, demeurés inconnus.

Gonzaga, De origine seraphicæ religionis, Rome, 1587, p. 496 ; Calvi, Scena lelteraria de gli scrittori Bergamaschi, Bergame, 1664 ; Wadding, Annales ordinis minorum, t. xv et xvi ; Wadding-Sbaraglia, Scriptores ordinis minorum, Rome, 1906 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. il, col. 1105 ; Fumagalli, Lcxicon typographicum llaliæ, Florence 1905, p. 365 ; Holzapfel, Manuale historiæ ord. fr. min., Fribourg, 1909 ; Mariano de Florence, Compend. chronicarum fr. min., Quarrachi, 1911.

P. Edouard d’Alençon.

    1. LYCURGUE Alexandre##


LYCURGUE Alexandre, théologien grec de la seconde moitié du xix° siècle. — Né le 4 novembre 1827 dans l’île de Samos, où son père avait exercé durant les luttes pour l’indépendance une sorte de dictature, Alexandre, après avoir achevé dans sa petite patrie ses études élémentaires, vint s’inscrire à Athènes à la Faculté de théologie, qui comptait alors deux professeurs en tout. C’était en 1845. En 1852, ayant obtenu une bourse du gouvernement, il se rendit en Allemagne pour y compléter sa formation théologique. Il en revint au bout de cinq ans, en novembre 1858, et dès l’année suivante il commença avec Antoine Moschatos la publication d’une revue théologique, le’Iepojji.vï)(i, a)v. Nommé professeur suppléant à la Faculté de théologie, le 9 mai 1860, il devint, le 6 novembre 1864, professeur ordinaire. Dans l’intervalle, il avait reçu, au cours d’un voyage fait à Jérusalem, en 1862, tous les ordres sacrés. Le 12 juillet 1866, il fut nommé à l’archevêché de Syra, Tinos et Milo. Par un phénomène psychologique qui n’est pas rare en Orient, il soutint énergiquement comme archevêque des opinions qu’il avait non moins éner giquement combattues comme professeur, et sa popularité, déjà considérable dans les milieux libéraux, pénétra par ce fait dans les foyers strictement orthodoxes. Aussi, quand la communauté grecque de Liverpool fit appel, vers la fin de 1869, à un prélat grec pour la dédicace de la nouvelle église qu’elle venait de bâtir, ce fut Lycurgue que le Saint-Synode chargea de cette mission. Ce voyage en Angleterre fut un vrai triomphe. Les anglicans, heureux de trouver en Lycurgue un allié dans leur lutte contre le concile du Vatican, promenèrent de ville en ville, d’université en université, de banquet en banquet le prélat orthodoxe. Celui-ci, ne sachant pas l’anglais, parlait peu, mais il « avait l’air », et il n’en fallut pas davantage aux yeux des Anglais pour voir en lui le trait d’union longtemps cherché entre l’Orient et l’Occident, en dehors de Rome naturellement. Et quand Lycurgue quitta Londres, le 17 mars 1870, Gladstone, le premier ministre, vint le saluer au nom de l’État, comme tous les évêques anglicans l’avaient déjà salué au nom de leur Église. Quel fut le résultat définitif de ces ovations sans exemple ? Un nouvel échange de lettres entre le patriarche de Constantinople et l’archevêque de Cantorbéry, rien de plus. C. G. Curtis, aumônier de l’ambassade britannique à Constanti nople, ayant eu la simplicité d’écrire qu’à la suite du voyage de Lycurgue l’Église anglicane était désormais reconnue par l’Église grecque — « comme un membre sain et véritable de l’Église universelle ; le Saint-Synode d’Athènes, par une note assez sèche du 19 février 1871, crut devoir déclarer que la mission de Lycurgue en Angleterre n’avait eu d’autre objet que la bénédiction de l’église de Liverpool ; le reste n’engageait que sa personne, et non la hiérarchie dont il faisait partie. Après deux autres missions, bien officielles celles-là, l’une à Constantinople en 1872, lors du synode réuni pour condamner le nationalisme bulgare, Vautre à Bonn en 1875, pour représenter l’Église orthodoxe au congrès des vieux-catholiques, Lycurgue mourut prématurément à Athènes le 17 octobre 1875, à peine âgé de quarante-neuf ans.

On a de lui, en dehors d’un certain nombre de discours et de brochures de circonstance sur des sujets étrangers à notre programme : 1° une Réfutation de Jonas King, missionnaire américain mort à Athènes en 1869 ; — 2° le’Iepo(jiv7 ; [xov, revue théologique publiée en collaboration avec Antoine Moschatos de 1859 à 1 862. Elle comprend neuf numéros publiés en quatre fascicules, les n os 5-7 et 8-9 se trouvant réunis en un même fascicule, et les n 03 3-4, où devait figurer la suite d’une étude de Lycurgue sur la résurrection des morts, n’ayant jamais vu le jour. Ce détail, que nous empruntons à un avis des éditeurs paru sur la couverture du fascicule 5-7, devait être mentionné, car il donne la solution d’un petit problème bibliographique qui semble avoir beaucoup tourmenté Dém. S. Balanos, le dernier historien de Lycurgue. Les articles de ce dernier comprennent : 1. une étude sur l’essence de la religion ; 2. le discours d’ouverture du cours de religion professé par lui à l’université ;

3. une réfutation du prêtre russe Polyssadof sur la valeur des livres symboliques dé l’Église orthodoxe ;

4. une critique acerbe de la traduction faite par N. Sp. Papadopoulos de l’Introduction à la Théologie orthodoxe de l’évêque russe Macaire. Lycurgue profite de cette occasion pour revenir sur une théorie de l’inspiration des livres saints qu’il avait enseignée à son cours et autour de laquelle on avait mené grand bruit. Tout ce que contient l’Écriture, disait-il, n’a pas Dieu pour auteur ; il n’y a d’inspiré que ce que l’Écriture nous présente comme sorti de la bouche même de Dieu. On trouve donc évidemment dans l’Écriture la parole de Dieu, mais on y rencontre aussi autre chose qui