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<iui aident à triompher des tentations et à cultiver la

chasteté.

Nous ne nous arrêterons pas à l’éducation physique et morale de l’enfant, en vue de maintenir l’équilibre et l’harmonie entre les différentes tendances qui font apparition à un certain âge : harmonie qui demande la sujétion de l’instinct sexuel à la domination de la raison et de la volonté. Que cette éducation comprenne aussi ce qu’on appelle la révélation des mystères de la vie, faite à l’adolescent (garçon ou fille) à l’âge voulu, par une personne discrète et compétente, c’est là une vérité qui semble hors de doute ; mais elle devra toujours se faire individuellement et confidentiellement, et non aux jeunes gens en commun. Vermeersch, op. cit., n. 168 sq. ; Gemelli, op. cit., c. iv, p. 139 sq. ; D r Capellmann-Bergmann, op. cit., p. 15 sq. ; F.-W. Fcerster, Sexualethik und Sexualpsedagogik, 25e —26e mille, Kempten, 1920 ; Gillet, O. P., Innocence et ignorance, éducation de la pureté, Paris, 1912 ; Guitton, S..J., De la chasteté, Lyon-Paris, s. d. ; vicomtesse d’Adhémar, Nouvelle éducation de la femme, Paris, 1898.

Nous ne nous étendons pas, non plus, sur les remèdes pharmaceutiques ou d’hygiène qu’en certains cas d’hyperesthésie, on peut employer avec quelque succès sous la direction d’un médecin consciencieux. Cf. Gemelli, op. cit., c. iv et v, p. 139 sq.

Nous considérerons plus spécialement les moyens d’ordre moral. Ceux-ci peuvent se classer en moyens qui font éviter les tentations (moyens préventifs), et en moyens qui fortifient la volonté pour la lutte.

Moyens préventifs.

1. Le premier moyen préventif

consiste à bannir de son esprit toute pensée ou représentation impure. Quia enim impossibile est in sensum hominis non irruere innatum medularum calorem, ille laudatur, ille prsedicatur beatus, qui ut cœperit cogitare sordida, statim inlerficit cogilatus et allidit ad petram : petra autem Christus est. Saint Jérôme, Epist., xxii, ad Eustochium, n. 6, P. L., t. xxii, col. 398. Cf. Cassien, De cœnobiorum institutis, t. VI, c. ii, P. L., t. xlix, col. 269 ; et Collationes, coll. V, c. iv, ibid., col. 6Il sq.

2. Non moins importante est la fuite des occasions dangereuses. Telles sont :

a) Les regards indiscrets sur des personnes de sexe différent. Eccli., ix, 8-11 ; xxiii, 4.

b) Les conversations et relations superflues et familières avec ces personnes. 1 1 Reg., xi, 2 sq. ; Job., xxxi, 1 ; Prov., vi, 27 ; Eccli., xlii, 12. — S. Ambroise, Expos, in psalm. ex viii, serm., xvi, n. 37, P. L., t. xv, col. 1423 ; S. Augustin, Epist., ccxi, n. 10, P. L., t. xxxiii, col. 961 ; S. Grégoire le Grand, Moral., t. XXI, c. ii, P. L., t. lxxvi, col. 189 ; Cassien, De cœnobiorum institutis, t. VI, c. xii-xiii, P. L., t. xlix, col. 282 sq.

c) Les danses et les spectacles dangereux, les lectures frivoles ou obscènes, la vue d’images et de statues indécentes. S. Clément d’Alexandrie, Pœdagog., t. III, c. xi, P. G., t. viii, col. 626 sq. ; S. Jean Chrysostome. Expos, in psalm. cxui, 4, P. G., t. lv, col. 310 ; S. Augustin, Confessiones, . I, c. xvi, P. L., t. xxxii.col. 672.

3. Le troisième moyen est la fuite— de l’oisiveté. Eccli., xxxiii, 29. On connaît la recommandation de saint Jérôme : Facilo aliquid operis, ut te semper diabolus inveniat occupatum. Epist., cxxv, ad Rusticum, n. 11, P. L., t. xxii, col. 1078. Le danger de l’oisiveté n’a pas échappé à Ovide même :

Otia si tollis, periret Cupidinis arcûs, Contemptœque jacent, et sine luce, faces. (Remédia amoris.)

Moyens fortifiant la volonté.

1. Il faut mentionner,

en premier lieu, la sobriété et la tempérance. Celui qui pratique une saine tempérance dans le boire et le manger s’épargne bien des tentations charnelles.

(Sine Ccrere et Libero friget Venus), et il apprend en même temps à maîtriser les convoitises de la chair. Rom., xiii, 14 ; Ephes., v, 18 ; Tertullien, De jejunio. c. i, P. L.. t. ii, col. 954 sq. ; S. Grégoire le Grand, Regul. pastor., part. III, c. xix, P. L., t. lxxvii, col. 81 sq. ; Cassien, Collationes, coll. Y, c. x, P. I… t. xlix, col. 624.

2. La volonté se fortifiera tout spécialement par la pratique persévérante du renoncement et de la mortification des sens. Elle saura rester ferme au moment de fortes tentations.

3. L’humilité est le fondement de toutes les vertus, mais surtout de la chasteté. Si l’esprit par sa superbe se révolte contre Dieu, il est tout naturel que la chair se révolte contre l’esprit. Voir Rom., i, 26. — Per humilitatis custodiam servanda est munditia castitatis. S. Grégoire le Grand, Moral., t. XXVI, c. xvii, P. L.. t. lxxvi, col. 364 ; Cassien, De cœnobiorum institutis, t. VI, c. xviii, P. L., t. xlix, col. 288.

4. Un moyen absolument nécessaire, c’est la prière confiante et persévérante. S. Augustin, Confessiones, t. VI, c. xi, P. L., t. xxxii, col. 728 sq. ; Cassien, De cœnobiorum instit., t. VI, c. vi, P. L., t. xlix, col. 272. Une source tout spécialement abondante de grâces et de forces se trouvera dans la réception des sacrements de pénitence et d’eucharistie, Calechismus romanus, part. III, c. vii, q. 4-7.

5. Thomas. Sum. theol-, II^-II 36, q. cliii et cliv ; De malo, q. xv ; Cajetan, Commentarii in Sum. S. Thomas, Anver1567, t. ii, q. cliii et cliv ; Fr. Sylvius, Commentarii in Sum. S. Thomæ, Douai, 1628, t. il, q. cliii et cliv ; ïhom., Sanchez, De matrimonio, Lyon, 1621, t. IX, disp. XVII. XLV, et XLVI ; du même, Opus morale in præcepta deco-Zogi, Venise, 1623-1625, tit. i, c. ii, n. 17-25 ; tit. u.c. vi, n.l2 ; Lessius, De justilia et jure cœleiisque virtutibus cardinalibus. Anvers, 1612, t. IV, c. tu : Salmaticenscs, Cursus theol. moralis, Venise, 1734, tr. XXVI, et Cursus theologicus, Paris-Bruxelles, 1877, t. viii, disp. X, n. 25 sq. ; Billuart, Cursus theologiæ, t. xiii, Wurzbourg, 1858, Tract, de temperanlia et virtutibus illi annexis, diss. V, de luxuria ; Lupellus, Tractatus de castitate, 2 vol., Paris, 1858 ; Noldin, De sexto præceplo et de usu matrimonii, 16e édit., Inspruck, 1920 ; A. Vermeersch, De castitate et de vitiis contrariis, 2e édit.. Rome-Bruges, 1921 ; Eschbach, Disputationes physioloqicotheologicæ, 3e édit., Rome-Paris, s. d., disp. V, De colemhi castitate in cœlibatu ; Alberti, De sexto et nono preeceplo cl usu matrimoni, 2e édit., Rome, 1914 ; Van Roey, Quæstio specialis de sexto decalogi preeceplo, Rimini, 1906 ; Waffelært, De virtutibus cardinalibus, Bruges, 1889, t. III, De lemperantia ; Debreyne, Essai sur la théologie morale considérée dans ses rapports avec la physiologie et la médecine, 5e édit., Paris, 1868 ; Gemelli, Son meechaberis, Disquisitiones mediea* in usum confessariorum, 5e édit., Milan, s. d. ; Antonelli, Mcdicina pastoralis in usum confessariorum et curiarum ecclesiaslicarum, 4’édit., Rome, 1920 ; Capellmann-Bergmann, Pastoral-Medizin. 18’édit., Paderborn, 1920 ; Sporer-Bierbaum, Theologia moralis, Paderborn, 1901-1905, 1. 1, n. 373 sq. ; t. iii, n. 568 sq. ; La Croix, Theologia moralis. Paris, 1866-1 S67, t. il, n. 886sq. ; t. iii, n. 77 ^q. ; S. Alphonse de Liguoii, Theologia moralis (édit. Gaudé), Rome, 19051912, 1. 1, n. 412 sq. ; Lehmkuhl, Theologia moralis, 1 L édit., Fribourg-en-B., t. i, n. 1025 sq. ; Gury-Ballerini, 5 e’édit., Rome, 1878, 1. 1, n. 410 sq. ; BaJIerini-Pahnieri, Opus theologicum morale, 3e édit., Prati, 1898-1901, n. 959 sq. ; Génicot. Theologia’moralis insiilutiones, 5 édit., Louvain, 1905, 1. 1, tr. VI, sect. vi ; Marc-Gestermami, Inslitutiones morahs Alphonsianir, 17e édit., Lyon-Paris, 1922, t. r, p. II, sect. ii, tr. VI ; Prummer, Manuale theologiic moralis, Fribourg-en-B. , 1915, t. i, n. 680 sq. ; Berardi, Pru.iis confessariorum. Fænza, 1879, n. 261 sq.

J. Adloff.

    1. LUYNES (Paul Albert de)##


LUYNES (Paul Albert de), prélat français (17031788). — Né à Versailles, le 5 janvier 1703, il fut destiné à la carrière militaire qu’il abandonna bientôt pour entrer au séminaire. Après avoir reçu les ordres, il devint vicaire général de Bissy, à Meaux, en 1727. puis abbé de Gérisy. Enfin, en 1729, il fut nommé évêque de Baveux où il succéda à Armand de Lorraine ; il fut