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LE COZ — LECTEUR


la cause du serment. — Préservatif contre l’impiété, mandement pour le carême de 1793. - — Lettre sur le célibat ecclésiastique, adressée au clergé de Rennes en septembre 1793 ; c’est cette lettre qui valut à son auteur un emprisonnement de quatorze mois. — Accord de la religion avec le gouvernement républicain, 1795.

— Aux amis de la vérité, de V humanité et de la religion ou Lettre aux citoyens sur sa déclaration d’être soumis aux lois de la République, 14 juillet 1795 ; c’est un plaidoyer contre les prêtres insermentés. — Justification de plusieurs vérités chrétiennes, publiée dans les Annales de la religion, t. ix, p. 299-318. — Statuts et règlement d’un synode tenu à Rennes en août 1799, avec deux mandements. — Avertissement pastoral sur l’état actuel de la religion catholique, avec des notes, Annales de la religion, t. xi, p. 3-46. — Déclaration contre l’emploi de la langue vulgaire dans la liturgie, 3 décembre 1799. — Lettre du synode de Rennes aux prêtres incommuniquants, 16 juin 1801. — Instruction sur la soumission due à la puissance civile au nom du concile de 1801 dans les Annales de la religion, t. xiii, p. 433-484. — Réflexions sur le divorce, 13 août 1801.

— Lettre pastorale pour l’entrée à Besançon, dans laquelle il prêche l’union, et Lettre aux prêtres de son diocèse, 1802. Annales, t. xv, p. 200-220. — Instruction pastorale pour l’organisation de son diocèse, dans les Annales, t. xvii, p. 104-114. — Défense de la révélation chrétienne et preuves de la divinité de Jésus-Christ contre le Mémoire en faveur de Dieu, 1802. — Lettre aux catholiques de son diocèse, in-8°, Besançon, 1802. — A côté de ces écrits, dans lesquels la théologie morale a quelque place, on pourrait citer la Lettre aux ecclésiastiques sur la vaccine qui provoqua les rires, même des amis de Le Coz, Annales de la religion, t. xviii, p. 539-550 ; son Instruction pastorale sur l’amour de la patrie, 20 décembre 1813, où il prodigue des éloges à Napoléon, ainsi que dans ses Lettres pastorales des 26 avril et 19 mai 1814. La collection des mandements de Le Coz forme 5 vol. in-8°. La Correspondance de Le Coz a été publiée en 1900 par le P. A. Roussel.

Michaud, Biographie universelle, t. xxiii, p. 584-585 ; Un-fer, ’Nouvelle biographie générale, t. xxx, col. 250 ; Quérard, La France littéraire, t. iv, p. 64 ; Ami de la religion, t. vi, p. 220-232 ; le t. i.xxviii, p. 290-294, donne la bibliographie dos ouvrages de Le Coz ; Ludovic Sciout, Histoire de la Constitution civile du clergé (1790-1801), t. i, p. 50-51, t. iv, p. 708-712, 723-724 ; A. Roussel, Un évêque assermenté (1790-1802). Le Coz, évêque d’Ille-et-V Haine, métropolitain du Nord-Ouest, ln-8°, Paris, s. d. (1899) ; le même auteur

< édité ta Correspondance de Claude Le Coz, in-8’Paris,

1000, On y trouve la correspondance de Le Coz avec les administrations du département, avec son cousin Daniélou et surtout avec l’abbé Grégoire, évêque constitutionnel de Loir-et-Cher ; Pisani, Répertoire biographique de l’épiscopat constitutionnel (17’J 1-1802), in-8°, Paris, 1907, p. 125-130.

J. Carjubyrb.

LECTEUR — On désigne sous cenomleclerc qui a reçu le lectorat, le second des ordres mineurs dans l’Église latine. — I. Origine et histoire. II. Fonctions. III. Qualités requises. IV. Rites de l’ordination.

I. OnioiNE et iiisTomii.

Tertullien est le premier auteur ecclésiastique qui parle des lecteurs, et on serait porté à croire qu’il ne connaît pas d’autre degré de la hiérarchie ecclésiastique avant le diaconat. Il reproche aux hérétiques l’incertitude de leur discipline, particulièrement en ce qui concerne les ordinations : Ils ont aujourd’hui un évêque, demain un autre ; aujourd’hui est diacre tel qui demain sera lecteur ; aujourd’hui est prêtre tel qui demain sera laïque. Dr prsescr., c. xi.i, P. L., t. ii, col. 57. S’il se confirmait que l’Ordonnance ecclésiastique égyptienne (Aegyptische Kirchenordnung) n’est autre, comme le I mit dom Connollv, que lÀ7tOOToXi)d] QapdÉAooiÇ de

saint Hippolyte, voir t. vi, col. 2503, nous aurions dans ce document un témoignage contemporain de celui de Tertullien et beaucoup plus explicite.L’ordination du lecteur y est mentionnée après celle de l’évêque, du prêtre, du diacre, de la veuve (diaconesse) et avant celle de la vierge, du sous-diacre et de celui qui a la grâce des charismes (exorciste ?). Voir une restitution latine du texte dans L. Duchesne, Origines du culte chrétien, 5e édit., append.

Est-il possible de remonter plus haut ? Certainement on le peut et on le doit, puisqu’il est évident que Tertullien parle du lectorat, non comme d’une institution récente et régionale, mais comme d’un degré régulier et traditionnel dans la cléricature, aussi connu, aux fonctions aussi bien délimitées que le diaconat. Cependant pour l’époque antérieure, nous n’avons aucun document absolument certain. Plusieurs inscriptions funéraires attribuent au défunt la qualification de lecteur ; certaines seraient sans doute plus anciennes que Tertullien ; c’est ce que pensent entre autres, Mgr Duchesne, Origines du culte chrétien, Paris, 1908, p. 354 et J. Tixeront, L’ordre et les ordinations, Paris, 1925, p. 96, pour deux inscriptions publiées par de Rossi, Bulletin, 1871, p. 32, l’une du lecteur Favor, l’autre du lecteur Claudius Atticianus. Dans les Monumenla Ecclesise liturgica publiés par dom Cabrol et dom Leclercq, Paris, 1900-1902, un appendice au t. i, contient des reliquiæ epigraphicæ. On y trouve plusieurs épitaphes de lecteurs : le lecteur Macrinus, dont l’inscription trouvée à Brescia remonterait au m siècle, et les lecteurs Favor et Olympius dont les inscriptions ne sont pas datées, p. 20*, 48* et 51*.

Si, par-delà les documents, on veut remonter à la première origine du lectorat, il semble qu’on puisse facilement la découvrir. La lecture était une des parties importantes des anciennes réunions chrétiennes : lecture des Écritures inspirées, lecture des lettres d’évêques ou des actes de martyrs. Cf. Duchesne, Origines, p. 48 sq. ; Cabrol, Le livre de la prière antique, Paris, 1903, p. 81 sq. Saint Justin décrit ainsi ce qui se passe dans les assemblées du dimanche : « Le jour du soleil, tous ceux qui habitent les villes ou les champs se réunissent en un même lieu. On lit, autant que le temps le permet, les mémoires des Apôtres, ou les écrits des prophètes. Puis le lecteur s’arrête et le président prend la parole pour faire une exhortation et inviter à suivre les beaux exemples qui viennent d’être cités. » Apolog., i, 67, P. G., t. vi, col. 429. Il était naturel que l’on confiât à des hommes spécialement désignés cette importante fonction de la lecture, comme on le faisait pour les autres fonctions liiurgiques.

A. Harnack a risqué une hypothèse différente sur l’origine du lectorat. Elle ne se fonde pas sur des documents ; elle est simplement une application de sa théorie générale sur l’origine de la forme hiérarchique dans l’Église. On connaît cette théorie : Harnack en a lui-même énuméré quelques ramifications dans son Essence du christianisme, trad. franc., Paris, 1907, p. 232-233 : « La foi vivante semble s’être changée en une confession de foi à accepter : la consécration à Christ, en christologje ; l’ardente espérance du royaume, en doctrines de l’immortalité et de la déification ; la prophétie, en exégèse érudite et en théologie Bavante ; les inspirés en clercs ; les frères, en laïques sous tutelle ; les miracles et les guérisons, en rien du toul ou en artifices de prêtres ; les ferventes prières, en hymnes solennels et litanies ; l’Esprit, en règles et canons… Cent vingt ans ont suffi pour accomplir ce formidable changement. Il a appliqué cette théorie aie à la question du lectorat dans une étude publiée dans Texte und Untersuchniuirn, Leipzig, 1886, t. ii, fasc. 5, Ueber den Vrsprung des Lektorats und der