Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 9.1.djvu/512

Cette page n’a pas encore été corrigée
1009
1010
LUCAR. DOCTRINE


grand, Bibliolh. hellén., du XVII* s., t. i, p. 234. — 4° Dialogue contre les jésuites de Galata, publié dans les’AvâXsxTa îspoaoX. aTa/uoXoyîaç de Papadopoulos-Kérameus, Pétrograd, 1891, 1. 1, p. 220-230. — 5° Les nombreuses lettres de Lucar sont éditées en partie dans J. Aymon, Monumens authentiques de la Religion des Grecs et de la fausseté de plusieurs Confessions de foi des Chrétiens orientaux, La Haye, 1708 ; dans J.-M. Neale, History of the Holy Eastern Church, Londres, 1847, t. n ; dans E. Legrand, Bibliogr. hellén. du XVII » s., t. iv, p. 161 et p. 175 sq. — 6° On doit à Cyrille Lucar la première édition du Nouveau Testament en grec moderne avec le texte original ; elle parut d’abord à Genève en 1638 ; une seconde édition fut publiée à Londres en 1703. Cette version en grec vulgaire avait été entreprise à Constantinople, par Maxime de Gallipoli, avec l’assentiment du patriarche Cyrille et à l’instigation de Cornélius Haga et d’Antoine Léger. Cyrille examina lui-même plusieurs parties de la traduction. Mélétios Syrigos prêchant dans l’église patriarcale, n’eut pas de peine à montrer aux fidèles que le traducteur, les imprimeurs et les lecteurs de cet ouvrage, comme aussi ceux qui le propageaient, étaient éloignés de l’orthodoxie et demeuraient passibles de censures. — 7° On cite encore de Lucar : une Histoire des persécutions d’Egypte contre les fils de l’Église orientale, en grec ancien ; quatre recueils d’Homélies en grec vulgaire, dans lesquels le concile de Jérusalem de 1672 a pris certains passages ; quatre Traités théologiques sur la pénitence, l’incarnation, les sacrements, la vertu et le vice ; une 7tX7)po(popîa des commentaires du patriarche Mélétios sur le ménologe alexandrin : une traduction italienne du décret d’expulsion des jésuites ; une Histoire des jésuites en Turquie, en grec. Voir A. Pichler, Geschichte des Protesfantismus in der orientalischen Kirche in 17 Jahrhunderl oderderPatriarch CyrillusLucarisundseine Zeit, Munich, 1862, p. 208, note. — 8° Les catalogues de manuscrits mentionnent plusieurs opuscules. Voir entre autres Lampros, Catalogue, … on mount Athos II, 6257, 2791, 1428 et Papadopoulos-Kérameus, ’IepoaoXup.. B16Xt, o9.. t. ii, p. 166-167, 512-515, 618.

Il faut rappeler, à la gloire de Lucar, que l’Europe lui est redevable de la communication du Codex Alrxandrinus. Comme en fait foi un graffite arabe au bas de la première page de la Genèse, le manuscrit appartenait, dès 1098, au trésor patriarcal d’Alexandrie. Cyrille en fit don au roi d’Angleterre, Charles I er, par l’intermédiaire de l’ambassadeur anglais à Constantinople, sir Thomas Rowe, en 1628. Une note de la main du patriarche est inscrite à la garde du manuscrit : elle rappelle une tradition alexandrine concernant le manuscrit et d’après laquelle celui-ci aurait été copié par une noble égyptienne du nom de Théda, il y a mille trois cents ans, i c’est-à-dire peu après le concile de Nicée ; ce nom aurait été placé à la fin du manuscrit, mais lors de l’invasion de l’Egypte par les Musulmans, on l’aurait lacéré et le souvenir seul en serait resté. Cette note ne saurait naturellement garantir a die seule les données auxquelles elle se rapporte.

III. Doc raiNE. La doctrine de I.ucar se trouve ée dans sa Confession. Lui-même l’a déclaré en termes formels dans sa Ici Ire de 1632 au professeur genevois Diodati, relative a l’entrevue dont nous avons parlé plus haut avec le comte de Marcheville. A l’ambassadeur qui lui montre la Confession en lui

demandant s’il en est l’auteur, il répond, les yeux fixés sur |idocument, que c’est bien là sa Confession et profession, i<> riconosciutola, rispost esser mis Con(esstone r professione. Le diplomate insiste de la put du pape, pour savoir si (.vrille a l’intention de pi vérer dans cette doctrine ; le patriarche accentue

alors les termes de sa déclaration : « Je lui répondis d’une manière intrépide que c’était ma Confession et que je l’avais écrite moi-même, parce que telle est ma croyance, tels sont mes sentiments, telle est la foi que je professe, et que si quelqu’un y troux’ait des erreurs et voulait me les montrer, je lui répondrais chrétiennement et avec bonne conscience, io all’hora ron inlrepidità risposi esser miae che l’ho scrilla io perché cosi tengo, credo, confesso, et se qualcheduno in quella trova erroree che mostrare me lo volesse, gli responderei christianamentee con buona conscientia. » Cf. E. Legrand, Bibl. hellén., t. iv, p. 403 sq. Il fait la même réponse à plusieurs ecclésiastiques réguliers et séculiers. A Constantinople un grand nombre d’exemplaires de sa Confession sont en circulation ; ses amis lui demandent d’en garantir l’authenticité en signant, ce qu’il ne manque pas de faire. E. Legrand, loco cit.

La Confession est partagée en dix-huit chapitres, et chaque chapitre est suivi d’une série de passages scripturaires à l’appui de la thèse :

Procession du Saint-Esprit.

Pour Lucar, le Saint-Esprit

procède du Père par le Fils, ïy. -roù IlaTpôç oY Ytoù 7rpoep/6u.evov, c. i. Le concile de Iassi de 1642 a vu dans cette formule de Cyrille le Filioque des Latins, et l’a rejetée comme contraire à la croyance de l’Église orientale. Mais qu’entendait Cyrille par ce oV Ttoû ? C’est ce qu’il est difficile de déterminer, après avoir lu la longue lettre qu’il adressa de Valachie en 1613 au pasteur hollandais Jean Wtenbegært : « L’Église grecque, écrit-il, nie que’e Saint-Esprit procède du Fils essentiellement, intérieurement et selon son être, ipsa enim Spiritum Sanclum a Filio essentialiter et interne et quoad esse procedere negat, parce qu’elle craint qu’en disant qu’il procède également du Père et du Fils, cela ne serve à prouver qu’il y a deux principes dans la Divinité qui donnent l’existence au Saint-Esprit, et elle croit que ce serait une impiété de s’exprimer de la sorte, considérant d’ailleurs que l’Église Romaine qui aime les nouveautés, innovationum amatrieem, est la première qui ait inventé ce dogme et que ses controversistes s’efforcent inutilement de soutenir que c’est une exposition qui n’ajoute rien de nouveau à l’ancien symbole de la Foi chrétienne. » Donc pas de procession interne, mais « autre chose est de procéder substantiellement, et autre chose est d’être donné et envoyé dans le temps. Or cette mission, si quelqu’un l’appelle une procession externe, ce n’est pas une erreur qu’il commet, cl nous ne nions pas qu’elle se rapporte au Fils, sed aliud est procedere hypostaticr, aliud dari et milti temporaliter, quam missionem si processionem externam quis appellaverit non errabit, quamque et ad I-’ilium referri non negamus. Cf. E. Legrand, op cit., p. 296 sq.

2° L’Écriture sainte. - Elle est inspirée de Dieu. ŒoSiSaxTOç. Son autorité est supérieure à celle de l’Église, TT)VTTJçΣpâ< ; Ypaîpr)< ; [ior : p"njpi(xv ttoXXû p.5XXov âvuTÉpav elvai ir é ç, r)v xéxTrj-at, T) êxxX^ena. Pourquoi ? C’est que la parole du Saint-Esprit et la parole de la langue humaine sont deux choses différentes : celle-ci peut errer par ignorance, tromper et être trompée ; celle là. qui est l’Ecriture sainte, ne peut ni errer ni être trompée, car elle est infaillible et certaine. On le voit, Lucar est déjà lancé dans le cali nisnie.

P( prédestination. - I.’aulcur de la Confession

professe qu’avant le commencement du monde. l<

Dieu très bon a prédestiné, TTpoopiaai. ses élus a la gloire, et cela sans aucun égard a leurs enivres : qu’il n’y a a cette élection aucune autre cause impulsive que le bon plaisir et la miséricorde de Dieu, et que. de même, aanl la constitution du siècle, il a réprouve ceux qu’il a réprouves, et que la cause de cetli repni bation réside dans la volonté même de Dieu, si l’on