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LUC DE MONTEFORTE — LUCAIN

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Maracci, Bibliotheca mariana, par » II, Rome, 1648 ; Jean de Saint-Antoine, Bibliothecaumversa franciscana, Madrid, 1732 ; Wadding-Sbaralea, Scriptores ordmis m.no-T um, Rome, 1921. p Édquard Q, Alençon.

LUC DE TU Y, évêque espagnol du xiii siècle. — Né vers la fin du xiisiècle, peut-être dans la ville de Léon, Luc est entré chez les chanoines réguliers qui desservaient l’église SaintIsidore de cette ville. Il était diacre en 1236, comme il le dit lui-même dans la dédicace de sa Chronique adressée à la reine Berengere. Quelques indications éparses dans l’un de ses ouvrages permettent de dire qu’il a voyagé. Il fut certainement a Rome où il a vu officier le r ape Grégoire IX (12271241) un jour de jeudi saint. Cf. Adv. albig., t. II, c.. x ; quelques anecdotes qu’il rapporte sur l’Orient ont fait penser qu’il avait fait le voyage de Terre sainte ; c est possible, mais non démontré. N. Antonio à la suite d’autres auteurs, lui applique à lui-même un récit qu’il fait dans ce même ouvrage, t. III, c. ix. Vers les années 1230, dit Luc, la ville de Léon, après la mort de l’évêque Rodéric fut troublée par les prédications des hérétiques. Par de faux miracles, les sectaires étaient arrivés à séduire la population et avaient même bâti un sanctuaire en l’honneur d’un hérétique exécute peu auparavant. Un diacre de l’Église de Léon, pour lors en résidence à Rome, eut connaissance de ces menées ; il rentra précipitamment dans son pays, prêcha vigoureusement contre les hérétiques et eut le courage de démolir la chapelle élevée par eux. Un signe divin, très opportunément survenu, finit par amener un revirement en faveur du catholicisme des habitants abuses. » Il n’est pas impossible, en effet, que ce diacre anonyme ne soit autre que le diacre Luc. — Quoi qu’il en soit d’ailleurs, celui-ci fut élevé en 1239 au siège episcopal de Tuy, en Galice. Sur cette date, voir Eubel, Hierarchia catholica Medii Mvi, 1. 1, p. 529. On n’a pas d autres renseignements sur l’épiscopat de Luc, qui a dû mourir après 1249 ; en tout cas il était remplace en 1254. L’information de Fabricius qui le fait siéger de 1239 à 1288 est donc fantaisiste.

Luc a laissé : 1° Un Chronicon mundi des origines jusqu’en 1236 (1274 de l’ère espagnole), qui n’est autre chose qu’un remaniement et une continuation de la Chronique commencée par Isidore de Seville et poursuivie par Ildefonse et Julien de Tolède ; le livre IV représente l’oeuvre personnelle de Luc.

2° Deux compositions hagiographiques relatives à saint Isidore de Séville, une Vita sancti Isidon et une Ilisloria translationis corporis sancti Isidon. Celle-ci rapporte la translation qui fut faite au xe siècle des reliques du saint ; conservées à Séville. qui était encore sous le joug musulman. elles furent obtenues par le roi Ferdinand I », roi de Castille et de Léon, pour lune des églises de la ville de Léon, qui porta désormais le nom de Saint-Isidore. Diacre et chanoine de cette église, LUC s<> fait une joie de raconter par le menu les miracles qui accompagnèrent cette translation.

i ne compilation théologique que le premier éditeur, le jésuite Jean Mariana, a put. lice sous le titre : Advenus albigenses libri très, qui n*a guère de chance d’être original. Mariana déclare dans sa préface que c’esl lui même qui est l’auteur de la division en livres n, i, ;, pjucs. el cette division n’est pas toujours très heureuse. L’intention générale de la compilation est évidemment de prémunir les fidèles contre l’hi

cette hérésie n’est autre que le néo manichéisme, que nous avons appelé l’alblgéisme ; mais ce dernier nom n’esl pas prononcé. Il s’agit, plus ordinairement, deshérétiques toul court. Le meilleur moyen de les combattre, c’esl de rappeler au peuple chrétien les

doctrines de l’Église, comme le font les deUX Ordre » des

mineurs et di » prêcheur, récemment suscités par Dieu

pour faire échec à l’hérésie. Luc commence donc par rappeler les doctrines eschatologiques, 1. I ; sans se donner la peine de faire une exposition personnelle, il se contente d’aligner les textes les plus topiques de saint Grégoire le Grand et de saint Isidore ; on ne trouvera donc rien de bien nouveau dans cette eschatologie qui est celle de tout le Moyen Age, avec une surabondance de prodiges et d’apparitions de défunts qui ne laisse pas d’inquiéter. — Le t. II, de facture moins impersonnelle, a trait d’une manière générale aux cérémonies saintes et aux usages ecclésiastiques. Apres un chapitre où les sept sacrements sont brièvement caractérisés dans l’ordre suivant : eucharistie, baptême, confirmation, mariage, pénitence, extrême-onction et ordre, l’auteur traite de ces alia pietahs opéra quæ dicuntur sacramentalia, qui participent jusqu’à un certain point à la dignité et à la nature des sacramentel prœcipua, qui sont néanmoins des minora sacramenta parce que leur efficacité se borne à effacer les seuls péchés véniels. Ces quelques chapitres sont pour le théologien la partie la plus intéressante de tout 1 ouvrage Le reste du livre est consacré à la lutte contre certains abus, que l’on prétendait à tort ou à raison, introduits par les hérétiques : forme nouvelle donnée a la croix, crucifix attaché à la croix par trois clous au lieu de quatre, façon de faire le signe de croix, etc. Avec beaucoup de raison, Luc fait remarquer que ces détails sont de peu d’importance, qu’il convient néanmoins, même en ces menues choses, de ne pas s’écarter des traditions reçue*. C’est en accoutumant les esprits au mépris des petits usages traditionnels <iue les hérétiques pensent les amener à faire fi des dogmes capitaux de l’Église. — Le 1. III est spécialement dirige contre les moyens de propagande employés par les novateurs Les nombreuses anecdotes qu’il contient et dont plusieurs laissent l’impression d’avoir été vécues par l’auteur lui-même, jettent un jour intéressant sur les procédés mis en œuvre par les neo-mamchéens pour se concilier la faveur populaire et exciter les foules contre le clergé catholique. — A ces divers titres, bien qu’elle ne témoigne ni d’une science theologique très approfondie, ni d’un esprit critique bien raffiné, l’œuvre de Luc est représentative d’un pays et d’une époque et mériterait d’être étudiée d’un peu près.

Textes. —Le Chronicon a été publié par A. Schott, S. J., au t. iv de VHtspania illustrata, Francfort, 1608, p. 1-119. -Les deux ouvrages hagiographiques parurent d’abord dans 1rs Acte sanctorum, avril, t… Anvers. WTO.P.3MKM4. On les trouvera dans P. L., t. i.xxxii, col. 19-56 (Vite) < t ixxxi, col. 945-968 (Translalto). L.’Adversus albigenses a été publié pour la première fois par.1. Mariana. S. J., Munich et Ingolstadt, 1612 ; il est passé dans les diverses

éditions de la Bibliotheca Pairum. Nous avons utilise colle de

Lyon, t. xxv, p. 188-251.

Notices uttéraihes. — Ellies du Pin, Nouvelle bibliothèque des auteurs eccUsiastiques t t.. AuU tursdu MU siècle, D a5 et 529 : n Antonio. Bibliotheca hispana oetus, 2 edlt., Madrid. 1788, ». 58-61 ; Fabricius, Bibliotheca mediœei Inflmæ latlnitatis, édit. de Hambourg, 1735, t. iv, p. s : Voir aussi.t., le Mariana. Historta generalde Espaûa, I. XII, c., . édit. de Valence 1788, p. 261 sq.i Florez, Espofla taarada, Madrid. 1797, t. nxii, p. 284-290,

I". Amann.

LUCAIN ou LUCIEN hérétique du rr siècle

disciple de Marcion. — La source commune des trois hérésiologiea de pseudo-Tertullien, P. L., t.n, col. 71, d’Éplphane, Hara « un, P. G., t. mi. coi. 817, e de PhilastredeBrescla, tféeres. mm.P-L., t. xii.cpl 1162, source qui est. selon toute vraisemblance le Syntagma

d’Hippolyte, mentionne entre Marcion et Apclles un

hérétique que les deux latins nomment Luconus, et

| au teur grec Vo ixl "-’est évidemment le même

personnage, n est donné par tous dois comme un pie de Marcion qui, d après les deux latins, aurait