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élu premier définiteur et confirmé dans les charges de prieur de Malines et de régent du même couvent. En 1439, il fut élu pour la quatrième fois prieur de Malines. Dans le chapitre provincial d’Aix-la-Chapelle, 1440, fête de la division des apôtres, il est élu prieur et régent de Bruxelles et troisième définiteur provincial ; pendant les années 1441-1443, il continua à être régent à Bruxelles et définiteur, et y contribua beaucoup au progrès des études théologiques. De 1444 à 1456, il fut provincial d’une partie de la province de l’Allemagne inférieure pendant la majeure partie du temps que dura le schisme qui désola cette province importante et eut sa répercussion sur tout l’ordre. En effet, François Faci, neveu du général de l’ordre, Jean Faci, coupable de vol commis pendant qu’il était étudiant au couvent de Cologne, s’efforça de se disculper canoniquement ; sa défense fut jugée insuffisante par les uns, suffisante par les autres. Le général vint personnellement et convoqua, en 1442, le chapitre provincial à Tirlemont ; le provincial, Pierre de Nyenhuys († 1467), y fut déposé et Jean Struver élu à sa place. L’exprovincial et son parti résistèrent ; le général porta l’affaire au Saint-Siège. Entre temps, le parti adverse tint un chapitre provincial à Cologne et confirma Pierre de Nyenhuys en sa charge de provincial ; le schisme se trouva du coup accompli, car une partie des couvents obéissait à Jean Struver et l’autre à Pierre de Nyenhuys. Le 10 juillet 1442, le grand pénitencier du Saint-Siège confirma les censures portées par le général contre les récalcitrants. Afin de rétablir la paix dans la province, les deux partis convinrent de convoquer un chapitre provincial complet sous la présidence des provinciaux d’Angleterre (Jean Kenynghalc) et de France (le bienheureux Jean Soreth). Pierre de Nyenhuys y fut élu provincial et Jean Struver son assistant, avec deux définiteurs de chaque parti, parmi lesquels Godefroid de Loe. La paix aurait été définitive, si le général, n’écoutant que son népotisme, n’eût rouvert la blessure en nommant Godefroid de Loe commissaire général avec le pouvoir de convoquer un chapitre provincial où la cause criminelle de François serait de nouveau examinée. De fait, au chapitre provincial que Godefroid de Loe réunit à Aix-la-Chapelle en 1444, il fut élu lui-même provincial, le voleur François Faci fut disculpé définitivement et le parti adverse condamné. Le chapitre général de Chalon-sur-Saône, 1444, convoqué et présidé par Jean Faci, approuva les résolutions du chapitre d’Aixla-Chapelle renchérissant encore sur les condamnations et mettant le couvent de Cologne directement sous le gouvernement du général. Le bienheureux Jean Sorctli, devenu général de l’ordre, se rendit en personne à Cologne, 1452, remit le couvent sous le gouvernement du provincial, convoqua le chapitre provincial, qui élut Pierre de Nyenhuys provincial. Enfin, en 1456, au chapitre général de Paris, Godefroid de Loe, resté provincial, résigna son office et fut nommé à vie régent du collège de Louvain, tandis que Pierre de Nyenhuys fut élu provincial de toute l’Allemagne inférieure. Ainsi, de nouveau, grâce au bienheureux Jean Soreth, la paix fut définitivement rétablie dans la province après quat orze ans de schisme.

Philippe le Bon, comte de Flandre et duc de Bourgogne et du limitant, de concert avec le magistrat dila ville de Louvain et le corps professoral de la Jeune univei iité de Louvain (fondée en vertu de la bulle de Martin v. 1425), obtint d’Eugène IV, par bulle du 7 mars 1 132, la permission d’adjoindre une faculté de théologie aux facultés déjà existantes. On appi la a cet effet quelques docteurs de n Jnlverstté de icteurs et 1rs bacheliers de I

jurls un avait eu recours d’abord et dont on féliciter, ne’tirent qu’y pa

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peut-on considérer comme fondateurs de la faculté de théologie de Louvain les cinq docteurs qui vont suivre et qui y enseignèrent de longues années, à savoir les trois docteurs de Cologne : Jean Winningen, dominicain ; Heiméric de Campo (Van de Velde), prêtre séculier, et le carme Godefroid de Loe, que l’université s’attacha les 13 déc. 1433, 31 mai 1435 et 17 janvier 1442 ; et les deux jeunes docteurs de Louvain : André Horenbort de Capella, prêtre séculier, promu docteur le 28 nov. 1441 et le dominicain Pierre Welle, (Van der Wellen), promu docteur le 16 janvier 1442. Nous en concluons que J.-B. de Lezana (Annales, Rome, 1645-1656, t. iv, p. 887), Daniel de la V. Marie (Vinea Carmeli, Anvers, 1662, p. 505, n. 906) et Pierre Wemmers (Chrongcke, Anvers, 1666, p. 684), etc., se trompent lorsqu’ils disent que Godefroid de Loe commença la faculté de théologie en 1431. En effet, la bulle d’érection elle-même n’est datée que du 7 mars 1432 ; déplus, à cette date, Godefroid de Loe n’était encore que bachelier en Écriture sainte (1430) et ce n’est qu’en 1434 qu’il conquit les grades de licencié et de docteur en théologie à l’université de Cologne. D’après Reusens et De Jongh (qui se basent sur un ms. du xve s., le ms. 975 de la biblioth. de l’université de Louvain, avant l’incendie de celle-ci par les Allemands en 1914), Godefroid de Loe aurait accepté, le 17 janvier 1442, une chaire de théologie à l’université de Louvain ; il est certain qu’au commencement de 1443 il en occupait une effectivement, car le chapitre provincial de Tirlemont, présidé par le général Jean Faci et célébré le dimanche de Lœlare 1443, permit aux carmes d’acquérir les grades jusqu’à celui de docteur inclusivement sous la conduite de Godefroid de Loe, professeur à la dite faculté de théologie. Déjà, au cours de cette même année de 1443, 1e carme bruxellois Jean de Bruyne y était lecteur des Sentences pour le baccalauréat formé et y acquit le grade de licencié. Les étudiants carmes affluèrent à Louvain et, comme ils n’avaient pas encore de demeure propre, Godefroid de Loe acheta une maison en 1454 et l’aménagea pour y installer son collège ; ce qui fut approuvé et confirmé par le général, le bienheureux Jean Soreth, en 1455, et confirmé par la bulle de Pie II, Injunctum Nobis, du 13 février 1461, bulle qui stipulait que le dit collège pourrait être incorporé à l’université et à la faculté de théologie ; cette incorporation fut exécutée en 1469 par le légat apostolique avec le plein assentiment de l’autorité académique. Cette même bulle accordait à Godefroid de Loe la régence à vie du dit collège avec le droit de nommer son successeur. Il gouverna donc le collège jusqu’au jour de sa mort, le 25 février 1470 ; son corps fut transporté à son couvent de Malines et enseveli devant le maître-autel de l’église.

Ses œuvres, formant trois volumes in-fol., furent d’abord conservées au collège des carmes de Louvain et ensuite au couvent de Malines ; notamment : 1° des Commentaires sur les (’/titres de S. Paul, composes à Cologne en 1430, c’était le cours donné à l’université de cette ville en cette même année ; 2° des Quodlibeta theologica, composés vers 1 1 13 et sq., qui n’étaient autres que ses leçons données à l’université de Louvain durant ces mêmes années ; S des Determinationes theologicæ ; 4° des sermons et quelques autres écrits, entre autres la supplique qu’il adressa a Pie II en faveur de son collège et qui obtint satisfaction par la bulle Injunctum Nobis du 13 février 1 Mil.

.Jean Oudewater (Paleonydore), Fatefctlfiu triparlitux, dans Daniel de la V. M.. Spéculum atrmelttanum, Anvers, 1680, t. i, p. 268 a. n. li<)7 ; Valère Indre, FaM sludii gênerait » Looantensts, Louvain, 1650, c. ix, § 2, l>. H.’î ; c. xiv, S 29, |>. 331 ; Nlcolai Yern : <cmia

Langandonck, Louvaio, 1687, l. II, c i,

p. 12 ; I. Ill.c. vin. p. 133, 111,.1. H. de Le/nia. AjUlttltl,

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