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LOBERDOS — L OC MON
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bilité de l’autre, la supériorité du concile sur le pape, etc. A remarquer que Loverdos emploie, pour traduire infaillibilité, infaillible, les, termes àvau.apT7 ; cîîa, àva(/àpT7]T0ç, v. g., t. ii, p. 33 sq. dont la signification immédiate est impeccabilité, impeccable, et qui, de ce fait, ont toujours occasionné et occasionnent encore dans les esprits des dissidents les confusions les plus regrettables. Toujours est-il, et c’est peut-être là la véritable importance doctrinale de l’ouvrage de Loverdos, que dans la situation créée par le schisme entre l’Orient et l’Occident certaines affirmations gallicanes sur « le siège romain centre de l’unité », en dépit des atténuations et des discussions historiques bien connues, offriraient à maints théologiens orientaux matière à utiles réfexions. Voir, par exemple, t. ii, p. 118-125, où l’on peut lire en propres termes des propositions de ce genre : « Le Saint-Siège est la chaire de l’apôtre Pierre et le centre de l’unité auquel nous devons obéir sans résistance (elç ttjv ôrcoiav 7rp£7T£i x^pî-Ç àv-uoTaaiv va rceiaOtô^sv), reconnaissant la primauté d’un tel siège. Il nous faut vivre dans la communion de l’Église de Rome, laquelle est toujours à Rome, même si elle venait à être transportée en un autre er.droit. De telle sorte que le Saint-Siège est principalement l’éêché de Pierre, qui est tenu pour le premier éêché, et l’Église le regarde comme le centie de l’unité… Le Saint-Sicge est le centre et le lien de l’unité… « Bien que ces assertions si nettes soient aussitôt affaiblies par la prétendue opposition entre le Saint-Siège et la « cour romaine », il serait à souhaiter que cette formule « le Saint-Siège centre et lien de l’unité » soit acceptée par les dissidents. A ce titre au moins, les deux volumes de Loverdos méritent d’être connus et étudiés. A signaler aussi quelques pages très fermes, p. 110 sq., sur « l’hérésie des protestants ».

Loverdos a laissé beaucoup de discours. Un seul a été imprimé : c’est l’oraison funèbre de Grégoire Phatsea, métropolite de Philadelphie, prononcée à l’église Saint-Georges de Venise, le 9 juillet 1768, et imprimée cette même année à Venise. A. -P. Vrétos, op. cit., 1. 1, p. 87, n. 244 ; E. Legrand et H. Pernot, op. cit., t. i, p. 125, n. 399. On trouvera le texte de cette oraison funèbre dans la revue Néoc Ziojv de Jérusalem, t. xi, 1911, p. 777-782, où l’archimandrite Ézéchiel Bélanidiotès l’a publiée d’après une copie faite par lui sur l’original de l’auteur, sans mentionner que ce discoui s eût été déjà imprimé. — Signalons enfin, pour mémoire, une édition de l’Histoire byzantine de Jean Stanos en six volumes in-4°, faite par Loverdos à Venise, en 1767, sous ce titre : Bî6Xoç x ?°^ lyj h rarptixoucîa tJ)v loTopiav tt ; ç BuÇavTÎSoç txeTaçpaaEeîoa èx toû éXXyjvixoû elç to xowèv riiéitpov ï8 ! a>[i.a rcapà 'Ia>àvvou Stocvou, toû èÇ’Icoavvivwv vuv Se 7vp « Tov tutcoiç èxSoGeïoa xal è7U[i.eXtùç SiopGcoÔEÎca 71apà toû èv îepeûai xuptou xupîou’Ayariou Ao6ép80u… Voir la description de chacun des six volumes dans E. Legrand et H. Pernot, op. cit., 1. 1, p. 122, n. 392.

Pour d’autres travaux d’histoire politique contemporaine et de lexicographie, voir Zaviias-Krémos, IS’soc’E’Pt.à ; Athènes, 1872, p. 137 ; Sathas, NeoeXXyivixt] tç.[Xo).o-fea Athènes, 1868, p. 579 ; A. Mazaraki, Ihoyçiazia.’. t<5v Ivôdfewv ry’/îptov iTr, ; j vrjffou KEç<x>Xr l’v(aç, Venise, 1843, p. 313319.

S. Salaville.

LOCKON Etienne naquit à Chartres vers 1650 ; il fut docteur en théologie le 2 mars 1674, et devint curé de Bethonvilliers, près de Nogent-le-Rotrou ; on le trouve à ce poste en 1685 et 1702 ; à cette date, il donna sa démission et vint à Paris où il mourut en février 1718.

Tous les écrits de Lochon ont quelque rapport avec la théologie et abordent les questions alors discutées.

Le premier en date est Le vrai dévot en toutes sortes d’états, selon l’Écriture sainte et les Pères de l’Église, in-12, Paris, 1679 et 1710 ; cet ouvrage est dédié à Mme de Guise. — Les illusions du faux zèle, où l’on fait voir que le zèle et plus ardent et le plus éclatant qui parait dans les œuvres de piété n’est souvent que l’effet de l’amour-propre qui conduit les personnes dévotes par des voies opposées aux maximes du christianisme, avec des exemples tirés de l’Écriture et des Pères, in-12, Paris, 1696, ouvrage, écrit en forme de dialogue et assez vivant. — Abrégé de la discipline de i Église tiré d’un grand nombre de canons, choisis et dressés’pour l’instruction des ecclésiastiques, avec des réflexions sur l’état présent du clergé, 2 vol., in-8° dont la première partie parut en 1702 et la seconde en 1705. L’auteur cite et commente la bulle d’fnnocent XII contre le népotisme. Cf. Journal des savants du 24 juillet 1702, p. 502 et du 15 juin 1705, p. 358, 359 ; Journal de Trévoux d’avril 1702, p. 22-29 et de sept. 1705, p. 15951602. — L’écrit le plus célèbre de Lochon est le Traité du secret de la confession, pour servir d’instruction aux confesseurs et pour rassurer les pénitents, in-12, Paris, 1708, avec un supplément paru en 1710. Le secret relatif à la confession est absolu et il s’appuie sur les lois naturelles, divines et humaines ; ce secret s’étend aux laïques qui pourraient avoir entendu la confession et à ceux auxquels le prêtre l’aurait révélée, à ceux qui auraient servi d’interprète ou qui auraient trouvé une confession écrite. Un confesseur, interrogé par un juge, doit assurer, même par serment, qu’il ignore ce qu’il a entendu en confession. Celui qui apprend ; par confession qu’on le vole, qu’on le calomnie, qu’on a résolu sa mort, doit même sacrifier sa vie, s’il devait violer, le secret de la confession, en prenant des moyens pour éviter qu’on le vole ou qu’on attente à sa vie. On ne peut pas donner des avis généraux en s’appuyantjSur des connaissances acquises en confession. Cf. Journal de Trévoux, d’août 1708, p. 13521357 ; E. du Pin, Bibliothèque des auteurs ecclésiastiques du XVIIIe siècle, t. ii, p. 437-490. Dans le Supplément en forme d’addition au Traité du secret de la confession, in-12, Paris, 1710, Lochon montre la nécessité et l’usage de la confession, Journalde Trévoux, de déc. 1711, p. 2099-2103. — La mort du pécheur dans l’impénilence, sur des^exemples tirées de l’Écriture, avec des réflexions, des confessions courtes, des retours à Dieu et des prières pour éviter une mauvaise mort, in-12. Paris, 1709 ; c’est un recueil d’exemples qui montrent les funestes effets des passions, Journal de Trévoux, d’oct. 1709, p. 1719-1720. — Les entretiens d’un homme de cour et d’un solitaire sur la conduite des grands, histoire morale où non seulement les grands, mais tous les pères, de famille connaîtront, d’une manière nouvelle et familière, l’obligation de leurs principaux devoirs, in-12, Paris, 1712. Lochon suppose qu’un comte de *** a’été converti par les conversations qu’il a eues avec le célèbre réformateur de la Trappe, l’abbé de Rancé. — On a aussi attribué à Lochon, l’Esprit d’Yves de Chartres, in-12, Paris, 1701, mais cet écrit est très probablement l’œuvre de Varillas.

Quérard, La France littéraire, t. v, p. 332 ; Moréri, Le grand dictionnaire historique, t. vi, 2e partie, p. 350, 351 ; Chaudon et’Delandine, Dictionnaire universel, t. x, p. 180 ; Richard et Giraud, Bibliotliéquc sacrée, t. XV, p. 23 l.), 240 ; Feller-Pérennès, Biographie universelle, t. vu. p. 497 ; Du Pin, Bibliothèque des auteurs ecclésiastiques du XVIIIe siècle, t. ii, p. 437-490 ; Hurtcr. Nomenclator, 3e édit., t. iv, col. 903, ; 9C4 ; doni Liron, Bibliollièque char-Iratiie, in-4°, Paris, 1719, p. 281, 321 ; Lucien Merlet, Bibliothèque chartraine antérieure au XIX’siècle, Orléans, 1882, p. 271, 272 ; Féret, La Faculté de théologie de Piu-is et sis docteurs les plus célèbres ; Époque moderne, t. vii, 1910, p. 323328.

J. Carreyre.