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LITURGIE. LES LIVRES LITURGIQUES, LEUR DEGRÉ D’AUTORITÉ


On peut les grouper ainsi :

a) Une première famille où il faut réunir les Fragments de Vérone en latin, édités par E. Hauler, sous ce titre : Didascaliæ apostolorum fragmenta Veronensia latina, accedunt canonum qui dicuntur Apostolorum et .Egyptiorum reliquiæ, 1900, p. 101 sq. ; la Constitution égyptienne, appelée parfois aussi Statuts des apôtres, en copte, en arabe et en éthiopien, éditée par G. Horner, The slatutes of the apostles, 1904, p. 138 sq., 244 sq. et 306 sq. Tous ces textes sont la traduction en latin, en copte et en éthiopien d’un règlement ecclésiastique qui remonte au commencement du iiie siècle, et dont le texte original est perdu. D’après la découverte de dom R. H. Connolly, cette constitution n’est autre chose que l’œuvre de saint Hippolyte, qu’il faudra désormais appeler de son vrai nom rà7coaToXixr) roxpâSocnç, ou Tradition apostolique. Dom R. H. Connolly, The

o called Egyptian Church Order, and derived documents, Cambridge, 1916, dans la collection Texts and Sludies, d’Armitage Robinson, t. viii ; cf. une étude de dom Wilmart sur cette découverte : Un règlement ecclésiastique du début du IIIe siècle. La « tradition apostolique » de saint Hippolyte, dans la Revue du clergé français, 1918, t. xcvi, p. 81 sq. G. Schwartz, indépendamment de ce travail, et d’une façon du reste moins complète, était arrivé à quelques-uns des résultats de dom Connoly, Ueber die pseudoapostolischen Kirchenordnungen, Strasbourg, 1910. La Tradition apostolique peut avoir été composée dès 218. Voir, art. Hippolyte, t. vi, col. 2502. On trouvera un essai de restitution de la première partie dans L. Duchesne, Les origines du culte chrétien, 5e édit., 1920, appendice, p. 543-560.

b) Une autre famille, dérivée de la précédente, comprend les documents suivants :

Les Canons d’Hippolyte en arabe, dont on s’est beaucoup occupé depuis Haneberg qui les a publiés le premier, traduits en latin par Haneberg et Achelis et reproduits en appendice dans les premières éditions des Origines du culte chrétien de Mgr Duchesne, mais qui, par suite de la découverte de dom Connolly, perdent beaucoup de leur intérêt. Ils ne remontent sans doute pas au delà de la fin du ive siècle ;

Les Canons des a/êtres, sont une autre collection de même genre attribuée aux apôtres, voir Canons des apôtres, t. ii, col. 1605 sq.

Les Constitutions apostoliques, qui ont mis à contribution la plupart des documents cités ci-dessus, peuvent être considérées comme le terme d’une évolution. On peut les situer dans le dernier quart du ive siècle. Le VIIIe livre contient la fameuse liturgie clémentine, dont l’importance a été exagérée au xixe siècle, mais qui n’a peut-être jamais été suivie, si ce n’est dans quelque église locale. On y trouve toutefois des éléments anciens et elle doit être étudiée sérieusement par tous les liturgistes. Cf. art. Constitutions apostoliques, t. iii, col. 1520-1537, et art. Canons des apôtres, t. ii, col. 1615, en se rappelant que ces articles sont antérieurs à la découverte de dom Connolly, qui apporte quelque bouleversement dans les classifications et les conclusions antérieures. L’Epitomè des Constitutions contient aussi quelques parties anciennes.

Le TestamentumD. S. t. C, découvert par Mgr Rah mani en 1899, dans une version syriaque d’après un

original grec perdu, nous donne des règlements pour la

construction des églises, pour le service liturgique, les

ordinations, le baptême, les fêtes, l’agape, les prières

et les (liants. Le premier éditeur lui assignait comme

e la fin du iiie siècle, niais il faut descendre au moins

au milieu du IVe siècle et même plus bas (Mgr Batiffol

et 1 unk le mettent au ve siècle). Ce qui n’empêche pas

que certaines parties, comme dans la plupart de ces

lissent être beaucoup plus anciennes.

inme on le voit par ce qui précède, ces documents

r. Dl mttol’A ne !..

sont d’ordinaire des compilations dérivées les unes de autres, dont l’origine, sauf pour l’à-tooToXixT) -rapà-Soaiç, n’est pas connue et dont la date est incertaine. Leur autorité est donc médiocre. Il faut ajouter que quelques-uns de ces documents ont été composés ou interpolés par des ariens, des subordinatiens, des apollinaristes, etc. Le fait que l’à-roo-ToXixï) T-apâSoatç a été composée à Rome, au commencement du ine siècle, par un docteur éminent comme saint Hippolyte, à qui, malgré ses torts comme schismatique, on ne peut refuser une connaissance sérieuse de la tradition, donne aux formules liturgiques de son ouvrage une importance capitale et il ne faut pas s’étonner de l’admiration professée pour son anaphore par dom Cagin qui a consacré à son étude tout un volume, L’Eucharistie, canon primitif de la messe ou formulaire essentiel et premier de toutes les liturgies, Paris, 1912 ; des fragments de la IIIe partie de cet ouvrage ont été aussi publiés : L’Eucharistia, fragments offerts au congrès eucharistique de Lourdes, Lille, 1914, in-4°. La découverte de dom Connolly a changé ici aussi les perspectives, cf. dom Cagin, L’anaphore apostolique et ses témoins, Paris, 1919, et notre article Hippolyte et son Œuvre liturgique, dans Dict. d’archéol. chrét. et de liturgie.

Ces divers documents canoniques ont été édités par le cardinal Pitra, Juris ecclesiastici Grœcorum liisloria et monumenla, 2 vol. in-fol., Rome, 1864-1868 ; par Funk, Didascalia et Constitutiones apostolorum, 2 vol., Paderborn, 1905, dont l’édition est utile mais dont la théorie sur la date et la généalogie de ces documents ne peut être maintenue, cf. Brightman, Journal of theological Studies, t. xii, p. 324 ; Maclean, Ancient Church orders, 1910, p. 150-154 ; par G. Horner, The stahiles of the apostles (Egyptian and Ethiopie Church orders), Londres, 1904 ; par Achelis, Maclean et Hauler dont nous avons cité les ouvrages. Cf. sur ces travaux, J.-H. Srawley, The early Ilistory of the Liturqꝟ. 1913 ; F.-E. Warren, Lilurgy and ritual of the Ante-Nicene Church, Londres, 1912 ; R. Maxwell Woolley, The liturgy o/ the primitive Church, Cambridge, 1910 ; A.-J.Maclcan, Récent discoveries illustrating early Christian Life and Worship, Londres, 1915.

3. Le Livre de prière (Euehologe) de Sérapion, évêque de Thmuis, au ive siècle, publié par G. Wobbermin, Texte und Untersuchungen, nouvelle série, t. ii, fasc. 3, et réédité par Brightmann, Journal of theol. Sludies, 1900, t. i, p. 88 sq., contient une anaphore dont l’épiclèse est censée accomplir la transformation du pain et du vin au corps et au sang du Christ, des prières pour les vivants et pour les morts, des prières pour la communion, pour la bénédiction de l’huile et de l’eau, pour le baptême, pour les ordinations, par la seule imposition des mains, des diacres, des prêtres et des évêques, prières pour les malades et les morts, prières proanaphoriques, prières pour l’Église, prière des diptyques et diverses bénédictions. La connaissance exacte de la date et de l’auteur, un ami de saint Athanase et un adversaire des ariens, donne à ce document liturgique une valeur de premier ordre.

4. Comme documents liturgiques de cette première période du 1 er au ve siècle, il faudrait encore citer le Pèlerinage aux lieux saints d’ÊUtérle publié pour la première fois par Gamurrini en 1888, le pseudo Athanase, De virginilale, les catéchèses de saint Cyrille de Jérusalem ; enfin, pour être complet, on doit faire mention de certaines inscriptions qui ont un sens liturgique, comme celles de Pectoriui d’Anton et d’Abercius. Sur cette dernière voir 1. 1, col. 57 sq.

Les livres de l’ancienne liturgie romaine.

C’est

à savoir, le léonien, le gelasien. le grégorien avant le pape Hadrien.

1. Le Sacramentaire léonien a été publié d’abord par Blanchinl, dans le t. rv de son édition d’Anastase le Bibliothécaire en 1786, puis par Muratori dans le t. r,