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LIGAMEN — LIGARIDÈS PAISIOS


experts, d’émettre au sujet du décès en cause une sentence de constat. C’est, en effet, devant le tribunal de l’évêque que le doute devra être soigneusement examiné, discuté ; car il s’agit dans l’espèce d’une aflaire de for externe. Et si, malgré tout, la question ne peut être tirée au clair, elle sera déférée au Saint-Siège à qui il appartiendra finalement de se prononcer.

Quant au mariage nouveau contracté par un des époux, sans qu’il ait été vraiment certain de la mort de l’autre, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il est illicite. .Mais est-il, en outre, invalide ? Plusieurs cas sont à envisager. Il est nul de plein droit si. dans la suite, il est démontré qu’au moment où il fut contracté, le premier conjoint vivait encore. Sa mort survenue plus tard ne suffit pas à elle seule à le valider. Il est nécessaire donc que les époux, sitôt que la nouvelle leur en parvient, échangent un nouveau et mutuel consentement à leur union. Là où l’empêchement de clandestinité ne s’y oppose pas, le fait pour ce faux ménage, après la nouvelle reçue de la mort du premier conjoint, de continuer à mener la vie conjugale, est un consentement tacite ; il suffit, à la rigueur, à revalider le mariage. Le second mariage est valide, si, au moment où il fut consenti, le premier conjoint était mort, soit que les époux aient agi de bonne foi, dans l’ignorance où ils étaient qu’une entière certitude de son décès fût sairc, soit que, procédant à leur union avec une conscience douteuse, ils eussent cependant voulu la conclure de tout leur pouvoir.

Nul absolument est le nouveau mariage que des époux, bien persuadés l’un ou l’autre ou tous deux qu’ils ne pouvaient régulièrement s’unir, ont néanmoins contracté au mépris de la loi de Dieu, sans reculer devant un état de concubinage, alors même que, dans la suite, ce ne serait un secret pour personne qu’au moment de leur tentative d’union le premier conjoint était déjà mort. Car le consentement mutuel qu’ils ont échangé n’avait point pour objet un véritable contrat de mariage.

Saint Thomas, Sum. thenl., III », Sup.. q. i.vin, a. 1 ; S. Alphonse de Liguori, Theologia morâlis, t. VI, n. 901-B 03, 904 ; CI. Marc, Inslituliones alphonsiamr morales, Rome. ISS", , t. n. n. 2014 ; Gury-Ballerini, Compendium theologia moralis, liome, 1887, t. h. n. 833-831 ; Lehmkuhl, Theologia moralis, Fribourg-en-Brisgau, 1890, t. ii, n. 740 ; Noldln, Sum. thenl. moralis. Inspruck, 1911, t. iii, de Sacranenli », n. 582-583 ; Sebastiani, Summarium theologiæ mora-Ib, Turin, 1918, n..">.->(>.

A. Thouvenin.

    1. LIGARIDÈS PAISIOS##


LIGARIDÈS PAISIOS, archevêque grec de Gaza, au xviie siècle, fut un des esprits les plus cultivés de sa nation. Malheureusement, son caractère et sa conduite ne furent pas à la hauteur de son intelligence. L’Importance du personnage est surtout dans le rôle il qu’il joua dans les événements religieux de la I. Vie.

II. Ouvrages.

I. Vie. Pantaléon ou Pantélélmon Ligaridès naquit à Chio. en 1600 ou 1610. de Jean Ligaridès et de is, tous deux du rite grec catholique, et fut h rite. A l’âge de treize ans, il

fut envoyé par son père au Collège grec de Rome où il I le 10 juin 1623 et fut admis définitivement le 7 Juillet i se de. grammaire, où il passa une

humanités et sa rhétorique et,

trois ans de philosophie et quatre de théologie, itint brillammi de philosophie et de

1 de Saint nombreux cardinaux. Il reçut

nhacl

politain ruthène de la Petil

ii.-mt du moi i de décembre’^oir,

rdres mineurs, le 27

la prêtriw i h 1637, il

édita l’ouvrage d’Arcudius (mort en 1634) De Purgatorioxigne adversus Barlaam. En 1641, la Propagande l’envoya dans le Levant pour y travailler à la réunion des Églises. Elle lui assignait un traitement de 50 écus par an. On fondait de magnifiques espoirs sur la science et le zèle du nouveau missionnaire. Voir Legrand, Bibliothèque hellénique du XVIIe siècle, t. iv, p. 13. La réalité, malgré quelques illusions du début, fut loin de répondre à l’attente. Ligaridès devait se rendre à Chio pour y propager la foi et l’obédience romaine. On le trouve installé à Constantinople en juin 1643. Il y obtient du patriarche œcuménique Parthénios I er la permission de prêcher, de célébrer et de confesser et, pour ce fait principalement, il voit son traitement annuel, à partir de 1644 ou 1645, monter à 60 écus pour trois ans. Ces questions d’argent ne sont point un pur accident dans la vie de notre personnage. En-1647, le patriarche Joannice II lui créant des difficultés, il demanda à Rome et obtint d’étendre sa mission à la Valachie dont le prince, avait-il appris, montrait de bonnes dispositions. Celui-ci le nomma son prédicateur, son confesseur et son théologien. D’après Démétrius Procopius, toc. cit., Ligaridès fut aussi didascale de l’école de Jassi fondée par Basile le Loup. Ces rapports d’intimité avec les orthodoxes ne l’empêchaient pas de rester en relations avec la Propagande et d’en recevoir les subsides. En Roumanie, il prêta son concours, de concert avec son compatriote Ignace Pétritzis, à la version roumaine du Nomocanon, exécutée par le moine Daniel et publiée en 1652. C’est dans ce même pays qu’il fit la connaissance de Païsios, patriarche de Jérusalem, qui y résidait plus souvent qu’en Palestine. Ce prélat l’emmena avec lui dans la Ville Sainte en 1651 et lui conféra la tonsure monacale, le 16 novembre, dans l’église de la Résurrection, en changeant son premier nom de Pantéléimon en celui de Païsios. Le célèbre voyageur russe Arsène Souchanov fut le père spirituel du nouveau moine. C’est sans doute durant son séjour dans la Ville Sainte que Ligaridès écrivit une Histoire des patriarches de Jérusalem. Voir ci-dessous. Ligaridès allait bientôt adhérer au schisme d’une manière plus décisive encore. Le 14 septembre 1652, il reçut du patriarche de Jérusalem, Païsios, la consécration épiscopalc avec le titre de métropolitain de Gaza, au grand scandale des catholiques et des frères mineurs qui assistèrent au rite dans l’église de la Résurrection. A la suite de la récitation du symbole de Nicée, ils l’entendirent prononcer son acte d’adhésion formelle aux quatre patriarches orientaux. Voirie texte de cette profession de foi dans Aéatiov ttjç laToptxîjç xocl âOvoXoYtxîjç STXipiociTÎjç’EXXàSoç, t. vi, 1902, p. 49-50. Aussitôt après la cérémonie, il courut chez les franciscains pour les assurer de son attachement à l’Église romaine. Comme bien on pense, cette solennelle apostasie fut rapportée à Rome. Quand il lui en fut demandé compte il protesta qu’il n’avait point fait la profession de foi BChismatique et s’étonna qu’on trouvât à reprendre ta conduit i où il passa peu après saconsé cration, il écrivait à Allatius et témoignait que le patriarche de Jérusalem est bon et catholique i montrait surpris qu’on lui demandât de faire profession contre des catholiques. Legrand, op. cit, p L’année 1655, il ne craignait pas de s’adressa a la

Propagande avec son titre d’archevêque de Gaza et de

réclamer son traitement en retard : il renouvelait la

b demande en il faisant donner par l’ar chevêque de Sofia une attestation qu’il était bon catholique, mai nsécratlon par un patriarche

i bon île le rappe Rome pour Juger sa conduite. Naturellement, il

n’eut garde de se pn » rés son ordination épi scopale, il repartit pour la Roumanie, sans probable*