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657 LIBÈRE. HISTOIRE SOMMAIRE DE LA QUESTION DE LIBÈRE 658

part. III, t. IX, c. xxxin et xxxiv essaie de tourner le cas de Libère à sa fâcheuse distinction entre l’infaillibilité de l’Eglise romaine et celle des papes successifs (distinction inler Sedem et sedentem) ; sa critique historique en reste aux données de Baronius. Beaucoup plus nuancé est Noël Alexandre, Hist. ceci., t. iv, Paris, 1699 ; il donne résolument congé à l’intrus Félix qui n’est pas martyr, et allège ainsi la question de Libère ; il prouve par ailleurs, dissert., XXXII, p. 368 sq., que les quatre lettres sont authentiques, mais qu’elles ne sauraient prouver, comme l’ont dit Petau, Nicolas le Fèvre et Blonde), que Libère a souscrit la deuxième formule de Sirmium. Coustant, dans ses Epistolæ roman, pontif., 1721, appendice, p. 34, rejette Studens paci, accepte les trois autres, comme l’avaient déjà indiqué ses notes dans l'édition de Saint Hilaire, parue en 1693.

Travaux récents.

On peut tenir pour étant sans

importance un certain nombre de travaux parus au milieu du xix c siècle et qui s’inspirent directement de Stilting. Quelques-uns sont cités dans U. Chevalier, Répertoire, Bio-Bibliographie, art. Libère. Bien que le nom de Libère ait été prononcé dans les polémiques antérieures au concile, par exemple dans les joutes théologico-historiques entre Mgr Dupanloup et Mgr Dechamps, il ne semble pas qu’il ait donné lieu aux mêmes luttes que celui d’Honorius, et qu’on y ait insisté dans les débats proprement conciliaires. Il est devenu tout à fait évident que le cas de Libère Soulève un problème exclusivement historique, peutêtre complexe, mais qui est sans aucun retentissement sur les questions proprement théologiques. Il convient donc de diviser ici les auteurs en partisans ou en adversaires de l’innocence de Libère. Parmi ces derniers, il faudrait faire une nouvelle distinction entre ceux qui admettent et ceux qui rejettent l’authenticité des lettres libériennes, car les deux questions ne sont pas absolument solidaires.

1. Défenseurs de l’innocence de Libère.

Hefcle, Histoire des Conciles, peut compter parmi les défenseurs de Libère, bien qu’il admette la participation de celui-ci à la troisième formule de Sirmium. Son texte varie d’ailleurs un peu de la première édition, antérieure au concile du Vatican.à la deuxième qui lui est postérieure : pour la question de l’inauthenticité des lettres, Hefcle se rallie sensiblement à la démonstration de Stilting. Dans sa traduction française de Y Histoire desCondom Leclercq critique assez vivement les positions de Hefcle. 1. 1 a, p. 908-928. Jungmann, DissertaMortes selectæ in historiam ecelesiasticam, Ratisbonne, 1881, p. 31-93. - L. de I-'eis, Storia di Libéria papa e dello sclsma dei semtartani, Home. 1894 (parue d’abord dans Studle documenlt di storia c diritio, de 1891 à i 89 1 1 LSaltet. La formation de la légende des papes Félix, dans le Bulletin de litt. eccl., 1905, Les lettres du papr Libère de 367, ibid., 190° ! 89, est le plus habile des modernes défen de Libère, sa démonstration > isesurtout les lettres prétendues libériennes, qu’il 'démontre apocryphes principalement par l’analyse littéraire F s. i. La questione di papa Ltberio, Home. luit. NuodI

tulla questione di papa t tberio, i Punti <>, ,

tlla questione del papa Ltberto, 1911, comproi démonstration par des conjectures chronolo ll ne sont pas toutes heureuses |)., m Lhap - The contested Irtters of Pope Liber lus, dans i. ne, janvier, avril, juillet 1910, s’appuie l ment ni i.i critique littéraire d<. épltres de i Ibère pour en démontrer l’inauthenticité, ses remarques

noms convaincantes. itiffol, La paix constantin’tenne ri te catholicisme, 1911. i tient pour démontrées, s : ms

ont luslons de L. Saltet.

2. Partisans de la culpabilité de Libère.

Ils se rencontrent aussi bien parmi les catholiques que parmi les protestants. — Parmi ces derniers, il convient de remarquer G. Kriïger, art. Liberius, dans la Protest. Realencyclopâdie, t. xi, 1902, p. 450 sq. qui, tout en regardant comme plus vraisemblable l’inauthenticité des lettres, croit cependant à une certaine « capitulation » du pape ; par contre, J. Barmby, dans Dict. of Christian bioaraphy, t. iii, p. 714-724, admet l’authenticité des quatre lettres et dès lors la culpabilité de Libère.

I. von Dccllinger, Papstfabeln des Mittelalters, Munich, 1863, est très modéré dans ses appréciations sur la culpabilité de Libère et fait à grands traits l’histoire de la question. — Dans ces dernières années, la critique porte surtout sur les origines des Fragmenta historica et les garanties d’authenticité qu’ils présentent : Max Schiktanz, Die Hilarius-Fragmenle ^dissertation inaugurale), Breslau, 1905, donne une démonstration nouvelle de l’origine hilarienne des Fiagnunts. démonstration qui sera reprise par le P. Feder, lequel a trouvé une partie de son argumentation dans dom A. Wilmart, L’An Constantium liber primus de S. Hilaire de Poitiers, dans Revue bénédictine, avril et juillet, 1907. Entre temps paraît : J. Turmel. Le pape Libère, dans Revue catholique des Églises, 1906, p. 593 (repris comme c. ix de l’Histoire du dogme de la papauté, Paris, 1908) et surtout L. Duchesne, Libère et Fortunatien dans les Mélanges d’archéologie et d’histoire de l'École française de Rome, 1908, t. xxviii, p. 31 sq. Le P. Feder, S. J., préparant son édition de saint Hilaire, profite de tous ces travaux et publie en 1910 : Sludien : u Hilarius von Poitiers, i. Die sogenannten « Fragmenta historica » und der sogenannte « Liber I ad Constantium imperalorem » nach ihrer Ueberlieferung, inhaltlichen Bedeutung und Entstehung, dans les Sil : ungsberichte de l’Académie de Vienne, phil.-hist. Niasse, t. ci.xii, fasc. 4 ; c’est à l’heure présente l'étude la plus complète sur la question de Libère. — Le P. d’Alès, art. Libère, du Dictionnaire apologétique, t. ii, 1911, semble se rallier à cette démonstration, bien que les conclusions de son article aillent à rencontre des prémisses posées. Bonne discussion de tout l’ensemble par J. Lciller, La question du pape Libère, dans le Bulletin d’ancienne litt. et d’archéologie chrétienne. 1913, p. 20-51 ; cf. du même : Les origines chrétiennes dans les provinces danubiennes. Paris, 1918, p. 267, 281.

3. L’inscription prétendue libérienne. — Bien qu’elle n’ait pas l’importance que certains ont voulu lui attribuer, la question qui la concerne se rattache au problème général de 1. ibère. Publiée par De Rossi, Dxseriptiones christiamv. t. n. p. 83 et 85 (et dans Duchesne. Le Liber Pontiflcalis, t. i. p. 209), cette inscription anonyme est commentée par De Rossi. Elogio anongmo d’un papa, dans Bull, di arch. crist.. 1883, p. 5-52, qui l’attribue à Libère. Cette attribution a été contestée par F. X. Funk, Htstorischea Jahrbuch, t. v, p. 424-436, qui fait valoir les raisons pour lesquelles il vaudrait mieux attribuer l’inscription au pape Martin [*, opinion reprise dans les Kirchengeschicht. Abhandlungen, t.i, Paderborn. li n 391-420 ; l’attribution est contestée aussi par Th. Mommscn. Die rômîschen Bischôfe liberius und Félix /Ldans Deutsche 'Leitschrijt fur Gexchichtswis yensrholl. 1896 1897, série IL t. l. p. 167-179. qui tendrait à donner l'épitaphe plutôt a Félix H. opinion soutenue par Duchesne. dans NU0V0 bnll. di arch. crist.. 1 s<.7. t ni. p. 1 3 1 138. En tout état de cause, dit le I' I eder, on fera bien de ne pas insistei sur les mots immai ulrdus papa de l’inscription. Soi t<> i s. i lies mit toi ' naléei dans le corps

île l’article, On < n les claMCT iei pnr ordre ctlTonologtqui