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LÉVITIQUE (LIVRE DU) — LEYDE (JEAN DE ;


néanmoins de nombreuses traces de la survivance des antiques croyances. N’est-ce pas dans la législation du Lévitique lui-même que le sacrifice même sanglant est représenté comme la nourriture de Jahvé, Lev., m, 11, 16, et ne trouvet-on pas dans cette origine du sacrifice l’explication de la formule consacrée, si fréquente dans le Bible, montrant Jahvé, respirant l’odeur du sacrifice comme un agréable parfum ? À. Sabatier, Stade, Loisy. Cette conception ne cadre guère avec la doctrine du Lévitique, surtout si elle ne remonte pas au delà du iv « ou Ve siècle avant notre ère, et l’on ne saurait sérieusement prétendre la démontrer par l’emploi de quelques anthropomorphisme* et d’images réalistes, simples métaphores que l’on retrouve sous la plume de prophètes, tels que Ézéchiel et Malachie. Ez., xuv, 7, 15, 16 : Mal., i, 7-12. Pour d’autres, l’origine du sacrifice est à chercher dans l’idée de communion à la divinité par l’immolation et la mamucation d’une victime sacrée, l’animal totem de la tribu, dans le sang duquel circule la vie du dieu. Rob. Smith, T. K. Cheyne, A. H. Sayce, Sal. Reinach. Très en vogue à un moment donné mais « n’apparaissant plus ni universel, ni uniforme, ni religieux (du moins essentiellement), ni primitif, même dans les civilisations où il est attesté, le totémisme a singulièrement perdu de son importance. » H. Pinard de la Roullaye, L’élude comparée des religions, Paris, 1922, t. i, p. 382. Dans la religion d’Israël d’ailleurs, moins qu’en toute autre, il y a place pour le totémisme, la transcendance de Jahvé, aussi bien dans l’ordre de la puissance que de la sainteté, exclut trop nettement toute idéedeparentéentre le dieu, l’homme etl’animal. Et cette transcendance divine n’est pas une vérité acquise tardivement ; elle se trouve déjà clairement formulée dans les textes réputés les plus anciens où Dieu est l’Éternel, le Tout-Puissant, le Très-Haut. Les noms d’animaux donnés à des familles ou à des individus, l’interdiction des animaux impurs, les honneurs rendus au serpent d’airain fabriqué par Moïse dans le désert (cf. IV Reg., xviii, 4), tout cela s’explique fort bien sans nul recours à l’hypothèse totémistc.

Pour mention seulement l’hypothèse qui cherche l’origine des sacrifices dans le culte des morts (Grart Allen, Stade). Même chez les Cananéens, dont les anciennes sépultures ont révélé l’existenie d’offrandes funéraires, il apparaît bien qu’il s’agit là d’aliments destinés à la subsistance du mort et non de victimes ou d’offrandes, présentées en hommage à sa divinité. Cf. II. Vincent, Canaan d’après l’exploration récente, Paris, 1907, p. 284-289.

Conclusion. — De l’ensemble des considérations qui précèdent se dégage la valeur historique et religieuse du Lévitique, trop souvent méconnue ou singulièrement diminuée par la critique moderne. Ses institutions, loin d’être des innovations de basse époque, s’inspirant d’une conception toute nouvelle de la religion pour instaurer un culte nouveau, plongent leins racines dans la vie religieuse de l’antique Israël. Ses prescriptions légales, aussi bien que les pressantes exhortations du Deutéronome ou les oracles enflammés des prophètes, eurent leur part dans la formation de la conscience du peuple juif et dans la sauvegarde de sa vie religieuse, tout particulièrement de

sa foi monot héiste, dont elles constituaient en quelque sorte la protêt lion extérieure en la mettant à l’abri fies influences païennes.

Si ce rôle bienfaisant de la législation lévitique a été surtout décisif ; iux temps qui ont suivi l’exil, il n’en a pas moins été réel a l’époque antérieure : et si, ; uix derniers temps de l’hlstolrt juive, la Loi devint un trop pesant fardeau, (’est que jfl casuistique phnrisaiqne l’avait surchargée de toutes les additions de SOfl txé gèse orale et l’avait fait dévier de son véritable sens.

Ce rôle d’ailleurs, par le caractère national même de la Loi, ne pouvait être que transitoire. Saint Pau) l’a bien caractérisé lorsqu’il disait aux Galates : « La Loi a été notre pédagogue jusqu’au Christ Tza.iSay<x>yb< ; tic XptoTÔv. » Gal., iii, 24. Elle l’a été par la discipline sévère qu’elle a imposée au peuple juif en vue de lui garder sa foi au vrai Dieu et par l’absolue soumission qu’elle réclamait à la volonté divine.

Commentasses. - — 1° Pares. — Origène, Selecta et Homiliæ in Leviticum, P. G., t. xii, col. 395-574 ; S. Cyrille d’Alexandrie, Glaphyrorum in Leviticum liber, P. G., t. lxix, col. 539-590 ; S. Éphrem, Explanatio in Leviticum, Opéra omnia, Rome, 1737, t. i, p. 236-249 ; Théodoret, Quiestiones in Leviticum, P. G., t. lxxx, col. 297-350 ; Procope de Gaza, Comment, in Octateuchum (pour le Lévitique), P. G., t. lxxxvii, col. 689-794 ; Hésychius, Comment, in Leviticum. P. G., t. xciii, col. 787-1180 ; Nicéphore, Catena in Octateu chum et libros Regum. Leipzig, 1772 ; S. Augustin, Quiestiones in Heptaleuchum (pour le Lévitique), P.L., t. xxxiv, col. 673-716 ; S. Isidore de Séville, Quæsliones in Vcfus Testamentum. In Leviticum, P. L., t. Lxxxiii, col. 321-340 ; S. Bède, In Pentaleuehinn commentarii (pour le Lévitique), P. L., t. xci, col. 331-358 ; pseudo-Bède, Quiestiones super Pentateuchum (pour le Lévitique), P. L., t. xciii, col. 387396 ; Raban Maur, Expositiones in Leviticum, P. L., t. cvui, col. 245-586 ; Walafrid Strabon, Glossa ordinaria (pour le Lévitique), P. L., t. cxiii, col. 295-380.

Au Moyen Age.

S. Bruno d’Asti, Expositio in Leviticum,

P. L., t. clxiv, col. 377-464 ; Rupert de Deutz, De Trinitate et operibus ejus, liber in Leviticum, P. L., t. clxvii, col. 743-836 ; Hugues de Saint-Victor, Annotationes elucidatoriie in Pentateucbon (pour le Lévitique), P. L., t. clxxv, col. 74-84 ; Nicolas de Lyre, Postilla, Rome, 1471, t. i, p. 263-325 ; Tostat, Opéra, Cologne, 1613, t. iii, p. 1-617 ; Denys le Chartreux, Comment, in Pentateuchum (pour le Lévitique), Opéra omnia, Montreuil, 1897, t. n.

Aux temps modernes.

1. Non catholiques. — Outre les

commentaires du Pentateuque entier, celui de Calvin et ceux du xvii « ’siècle, on peut citer au xix c et xxe siècle : en Allemagne. A. Knobel, Exodus und Leviticus, Leipzig, 1857, 2’édit. par A. Dillmann, 1880, 3c édit. par Ryssel, 1897 ; J. P. Lange, Exodus, Leviticus, Numcri, Bielefeld, 1874 ; C. F. Keil, Leviticus, Numeri, Deuteronomium, Leipzig, 2e édit. 1870 ; H. L. Strack, Genesis, Exodus, Leviticus. Numeri, Munich, 1894 ; Alfr. Bcrtholet, Leviticus, ïubingue, Fribourg et Leipzig, 1901 ; B. Bantsch, Exodus, Leviticus, Numeri, Goettingue, 1903 ; Hoffmann, Das Buch Leviticus ùbersctzi und erklàrt, Berlin, 1906 ; en Angleterre. M. Kalisch, Historical and crttical commentary in the Old Testament. Leviffciu, 1867 ; Cook, The Holy Bible…, Londres, 1877, t. u ; Meyrick, Leviticus, Londres, 1897 ; Kellogg. Leviticus, Londres, 1891 ; Driver, Leviticus, Leipzig, 1894 ; Maclaren, 771e book o/ Exodus, Leviticus and Numbers, Londres, 1906 ; Ginsburg, The third book o/ Moses, called Leviticus, Londres, 1884.

2. Catholiques.

Commentaires du Pentateuque entier : par Cajétan, Rome, 1531, par.1. Oleaster, Lisbonne, 1856, par Santé Pagnino, Anvers, 1565, par Tirin, Anvers. 1632, par Corneille de la Pierre, Lyon. 1732, par (’.. Jansénius. Louvain, 1641, par.1. Bonfrére, Anvers, 1025, par Cl. Fras sen, Rouen, 1705. par A. Calmet, 2’édit., Parts, 1721

— Commentaires du I.évitiqie : Jean Lorir ; Comment, in Leviticum, Lyon, 1019 ; (relier, l-’.xode et Lévitique. Pari ».. 1886 ; F. de Iliimmelauer, Exodus et Leviticus, Paris. 1897.

Pour les questions critiques voir les introductions générales citées t. iv, col. 664, 665 et les introductions particulières des commentaires récents, de plus les articles sur le Lévitique, dans Encyclopndia biblica de Cheyne, Londres.

1901, t. m ; Dictionary o/ the Bible « le Hastlngs, Edimbourg,

1900, t. m ; sur le Pentateuque, dans Dictionnaire de la Bible de Yigouroux, Paris, 1908, t. : h in licnlri icon de Wetzer et Welte, Fribourg. 2- édit.. 1895, t. IX ; Kcalencu clopttdte filr protestanttsche Théologie mut Kirchrde Ilcivog, i elpzlg, : v edit. pai. i fauck, 1904

Pour l’histoire des Institutions léviliqucs et la théologie biblique oir les traau signalés au cours de l’article.

Clamer,

    1. LEYDE (Jean de)##


LEYDE (Jean de), de son vrai nom Jean Bot k et son. est appelé sou eut Bockoldon ou I’.ce k old Né à

Leyde vers 1510, garçon tailleur di son état, il fut

gagné de bonne lieuic au doctiincs des anabaptistes