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LÉVITIQUE (LIVRE DU). ORIGINE DU LIVRE


proche parenté, xviii, 1-18, et par la défense également de tout crime contre nature, xviii, 19-23 ; le châtiment qui va frapper les nations qui se sont souillées de telles abominations atteindrait non moins rigoureusement l’Israélite ou même l’étranger, qui seraient retranchés du peuple, xviii, 24-30 ; dans les rapports ensuite avec ses parents, xix, 3, avec Dieu au sujet des idoles, du sabbat et de l’offrande du sacrifice pacifique, xix, 4-8, avec le pauvre et l’étranger auxquels on laissera quelque chose à recueillir même après la moisson ou la vendange, xix, 9-10, avec le prochain en général qu’on ne lésera en aucune façon : vol, mensonge, parjure, malédiction, jugement inique, faux témoignage, diffamation, haine, vengeance sont également proscrits par la loi de Jahvé qui ordonne d’aimer son prochain comme soi-même, xix, 11-19.

Suivent plusieurs ordonnances de nature assez différente concernant l’accouplement des bestiaux qui ne seraient pas de même espèce, l’adultère avec une esclave, la récolte des fruits d’arbres nouvellement plantés, la divination, la magie, le respect du vieillard et de l’étranger, la justice enfin dans les transactions commerciales, xix, 19-30.

Le c. xx énumère les peines encourues par ceux qui n’observeraient pas ces ordonnances de Jahvé : c’est la mort pour quiconque consacrerait un de ses enfants à Moloch, ou évoquerait les esprits, la mort encore pour celui qui maudit son père ou sa mère, pour tous les coupables d’adultère ou d’union illicite et contre nature.

Les deux chapitres suivants traitent de la sainteté des prêtres et des sacrifices. Les prêtres, en général, se garderont de la souillure par le contact des cadavres, à moins toutefois qu’il ne s’agisse de ceux de leurs parents tout proches dont le contact ne les rendrait pas impurs ; ils se garderont même du mariage avec une prostituée, une femme déshonorée ou répudiée, xxi, 1-9. Le grand prêtre, en raison de son éminente sainteté, ne saurait s’approcher d’aucun cadavre, celui même de son père ou de sa mère ; il ne doit prendre pour femme qu’une vierge de son peuple, xxi, 10-15. Toute difformité corporelle exclut des fonctions sacerdotales, xxi, 17-24. Pour manger des choses saintes que consacrent à Jahvé les enfants d’Israël, les prêtres devront être purs et ceux-là seulement qui sont de leur famille proprement dite pourront en manger avec eux, xxii, 1-16 ; énumération enfin des qualités requises des victimes offertes en sacrifice à Jahvé pour être agréées, xxii, 17-30 et conclusion parénétique, 31-33.

2. La deuxième partie de la Loi de Sainteté traite des institutions religieuses : fêtes, année sabbatique et jubilé. Le c. xxiii donne le calendrier des fêtes ou mieux des saintes assemblées : chaque septième jour, le sabbat ; au quatorzième jour du premier mois, la Pâque et le quinzième de ce même mois, la fête des pains sans levain qui dure sept jours ; la fête des prémices et des semaines ou fête de la Pentecôte ; au septième mois, la nouvelle lune, au dixième jour, la fête de l’Expiation et au quinzième celle des Tabernacles. Au c. xxiv, deux ordonnances d’abord, l’une sur la lampe du Tabernacle, l’autre sur les pains de proposition, 1-9 ; puis, à l’occasion d’un blasphème, promulgation de la loi qui punit de mort le blasphémateur, ion ;, 23 et loi du talion, 17-22. Le c. xxv édicté la législation de l’année sabbatique ou de l’année du repos de la terre, 2-7, et de l’année jubilaire, ou de la cinquantième année, avec ses conséquence*, soll au sujet de la propriété des champs el « les maisons situer, dam’les villes non murées qui devaient faire retour à leurs proprié tairrs, nonobstant toute vente et cession, soit au

sujet de la remise des dettes, de la libération" des esclaves d’origine hébraïque et du débiteur vendu à l’étranger, 8-55.

Un discours parénétique sert de conclusion à cette législation de sainteté ; il énumère les bénédictions réservées par Jahvé aux fidèles observateurs de sa loi, xxvi, 3-13, et les châtiments de plus en plus terribles qui frapperont les pécheurs obstinés, 14-39 ; en souvenir pourtant de son alliance avec les ancêtres de son peuple choisi, Jahvé ne les rejettera pas définitivement et n’en fera point l’extermination complète, 40-45.

Un dernier chapitre, appendice à tout le livre, contient des prescriptions relatives aux vœux, et particulièrement aux conditions auxquelles on peut racheter ce qui a été voué à Jahvé, personne, animal, maison ou champ, xxvii, 1-29, aux dîmes enfin, 30-33.

De cette analyse une conclusion se dégage, c’est que le Lévitique est un recueil de collections législatives, indépendantes les unes des autres ; toutefois la diversité des prescriptions qui y sont contenues n’exclut pas une certaine unité, résultant du point de vue auquel se place le législateur, à savoir la sainteté à réaliser dans les membres du peuple choisi.

III. Origine du livre.

Comment s’est constitué ce recueil de lois, quel en est l’auteur ? Tout comme pour l’ensemble du Pentateuque, deux sortes de réponses sont faites à cette double question : pour les uns et c’est l’immense majorité des critiques en dehors du catholicisme, Moïse ne saurait être l’auteur du livre, ni dans son ensemble, ni même dans quelqu’une de ses parties ; pour les autres, et la plupart sont les auteurs catholiques, l’authenticité mosaïque, reçue de la tradition, est à maintenir, quitte à l’entendre dans un sens plus ou moins strict. Il ne s’agit pas ici d’étudier ex professo la question de l’origine du Pentateuque, mais seulement d’exposer, au sujet du Lévitique, les positions respectives des critiques et d’en évaluer la solidité. Deux parties : 1. Le Lévitique d’après la critique indépendante. 2. Le Lévitique d’après la critique catholique.

Le Lévitique d’après la critique indépendante.


Le troisième livre du Pentateuque, appartient tout entier à l’un des quatre principaux documents constitutifs du Pentateuque qu’on désigne sous le nom de Code Sacerdotal ; il est tenu à peu près unanimement pour le plus récent de ces documents, sa rédaction étant postérieure à la période de l’exil babylonien. Mais le Code Sacerdotal lui-même est une compilation d’éléments d’époques et d’auteurs différents.

1. Loi de Sainteté.

De ces éléments, un des plus anciens constitue la partie principale du Lévitique, c. xvii-xxvi, désignée ordinairement depuis Klostermann sous le nom de Loi de Sainteté, parce que l’idée de la sainteté est à la base de toutes les prescriptions qui y sont contenues. Les sigles le plus souvent employés pour la représenter sont les suivants : H (Heiligkeitgesetz), Ph, PI (Priesterkodex) et S (Sinalgesctz).

a) Analyse littéraire de la Loi de Sainteté. — Que le groupe des ordonnances lévitiques ainsi désigné forme un code relativement Indépendant, c’est ce qui résulte tout d’abord de sa disposition, analogue à celle des autres codes du Peutateuque : code de l’ai lianec et Deutéronome ; débutant comme eux par une loi sur l’autel ou le lieu du sacrifice, xvii, 1 -9, litiis Mini comme eux par un discours parénétique, xxvi, 3 15) h ; t sa conclusion propre, xxvi, 46 : i Tels sont 1rs si.ilnis. les ordonnances et les lois <|ue Jabvé

établit’Titre lui ci les enfants d’Israël au mont sinaï p. h Moïse D a de plus ses caractères dlstin< tifs se révélant non seulement dans le souci constant