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LETOURNEUX — LE VASSOR


ques et des réflexions, in-12 et in-8°, Paris, 1673. — L’office de la sainte Vierge, en latin et en français, avec des instructions, in-12, Paris, s. d. — Traduction du bréviaire romain, 4 vol. in-8°, Paris, 1688 ; cette traduction fut censurée par rofïicialité de Paris, le 10 avril 1688, et Arnauld en prit la défense. Le manuscrit 2728 de la Bibliothèque Sainte-Geneviève conserve des Hymnes de Nicolas Lelourneux. — Les Psaumes de David, traduits en français selon l’hébreu, distribués pour tous les jours de la semaine, avec des cantiques, hymnes…, édités en 1736, sont peut-être l’œuvre de Letourneux.

Le principal écrit de Letourneux, celui qui fit sa réputation, est L’année chrétienne dont le premier volume commença à paraître en 1685 et dont les derniers volumes sont l’œuvre du flamand Ruth d’Ans. Le titre complet de l’ouvrage est : L’année chrétienne contenant les messes du dimanche, fêtes et jeûnes de toute l’année, en latin et en français, avec l’explication des épîtres et des évangiles, et un abrégé de la vie des saints dont on fait l’office, 13 vol. in-12, 1685, 1733, 1757… L’écrit fut condamné à Rome par Innocent XII, le 17 septembre 1691, et par plusieurs évêques comme contenant les erreurs de Quesnel. De cet écrit, on fit de nombreux extraits qu’on trouve à la bibliothèque Sainte-Geneviève : ms 1214 : Divers endroits de l’Évangile de saint Matthieu expliqués dans L’année chrétienne de M. Letourneux, ꝟ. 8-281 ms. 1215 : Divers endroits de saint Luc…, î° 1-277 ms 1216 : Divers endroits de saint Jean…, ꝟ. 1-288 enfin à la bibliothèque Mazarine, ms. 546, on trouve des Prières pour dire après les épîtres et les évangiles de tous les fours de l’année, tirée (sic) de L’année chrétienne de M. Letourneux (469 p.). — Il faut citer enfin : Instructions chrétiennes sur les sacrements et les cérémonies avec lesquelles l’Église les administre, in-12, Paris, 1687 et 1697 ; un Abrégé des principaux traités de théologie, in-4°, Paris, 1693 et une Vie du bienheureux Pierre de Luxembourg, avec des réflexions, in-12, s. 1., 1681, qui est peut être de Letourneux. La Bibliothèque de l’Arsenal, ms. 5368, possède des Extraits des lettres de M. Letourneux (446 p.).

Michaud, Biographie universelle, t. xxiv, p. 364-365 ; Hoefer, Nouvelle biographie générale, t. xxx, col. 1014 ; Moréri, Le grand dictionnaire historique, art. Tourneux, t. x, p. 298-299 ; Feller-Pérennès, Biographie universelle, art. Tourneux, t. xii, p. 171 ; Quérard, La France littéraire, t. v, p. 261 ; E. du Pin, Bibliothèque ecclésiastique du XVII’siècle, t. iv, p. 433-435 et Tables des auteurs ecclésiastiques du XVIIe siècle, t. ii, col. 2443-2445 ; Du Fossé, Mémoires pour servir à l’histoire de Port-Royal, in-12, s. 1., 1739, t. III, c. v, p. 340-341 et c. xi et xii, p. 382-384, 391393 ; Lefèvre de Saint-Marc, Supplément au Nécrologe de l’abbaye de Port-Royal-des-Champs, in-4°, s. 1., 1735, p. 7887 ; Besogne, Histoire de l’abbaye de Port-Royal, 6 vol. in-12, Cologne, 1752, t. v, t. VIII, p. 101-117 ; Nécrologe des plus célèbres défenseurs et confesseurs de la vérité, in-12, s. 1., 1761, p. 227 et Supplément, 1763, p. 295 ; Sainte-Beuve, Port-Royal, t. v, p. 209-234 de la 4e édit., 1878 ; Kirchenlexicon, t. vii, col. 1857-1859 ; Guilbert, Mémoires biographiques et littéraires sur les hommes qui se sont fait remarquer t dans la SeineInférieure, 2 vol. in-8°, Rouen, 1812, t. ii, p. 180-185 ; Th. Le Breton, Biographie normande, 3 vol. in-8 Paris, 1856-1861, t. ii, p. 565-566 ; Frère, Manuel du bibliographe normand, 2 vol. in-8°, Bouen, 1860, t. ii, p. 230 ; Oursel, Nouvelle biographie normande, 2 vol. in-8°, Paris, 1886, t. ii, p. 168.

J. Carreyre.

    1. LEULLIER Jacques##


LEULLIER Jacques, théologien français (xvii e siècle). — Docteur de Sorbonne et curé de Saint-Louis-en1’Ile, il publia à rencontre des thèses de Launoy sur les empêchements de mariage un ouvrage intitulé : In librum M. J. Launoii qui inscribitur, regia in matrimonium potestas, observationes, Louvain (Paris), 1678.

Jôcher-Rotermund, Gelehrlen Lexikon, t. iii, Delmenhorst, 1810, col. 1721 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. iv, col. 223.

É. Amann.

LE VASSOR Michel, oratorien français (16481718). — Né à Orléans en 1648, il fit ses études chez les jésuites de cette ville. Il entra, dit-on, chez les cordeliers, puis chez les chanoines réguliers de Sainte-Geneviève et enfin à l’Oratoire le 1 er mai 1667 ; il étudia la théologie à Saumur (1671-1672) ; puis il professa la philosophie à Rions et la théologie à Notre-Dame-desVertus (1675), à Nantes, (1676) et enfin il vint à Paris où il fut attaché à la maison Saint-Honoré, puis à Saint-Magloire. Là, son cours de théologie fit quelque bruit, parce qu’il attaquait avec vivacité la doctrine de Jansénius et enseignait les théories que Malebranche devait faire connaître, un peu plus tard, dans son Traité de la nature et de la grâce, qui ne fut imprimé qu’en 1680. t II aimait le jeu et la bonne chère et ce fut la source de ses écarts… Il quitta l’Oratoire en 1690 et s’abandonna à ses deux passions ; en 1695, il se retira en Hollande, entraîné par je ne sais quel malheur… et ne s’étant pas accommodé de la religion des Hollandais, il passa en Angleterre où il se fit de la communion anglicane. » Du Pin, Bibliothèque des auteurs ecclésiastiques du xviie siècle, t. vi, p. 366. Il était passé en Angleterre en 1697 et il mourut à Londres en 1718. La Bizardière, dans son Caractère des auteurs, 2e édit., p. 241, a fait de Le Vassor un portrait peu flatteur : « Voyez ce gros homme qui a l’encolure d’un buffle, le teint livide, de petits yeux assez semblables à ceux d’un pourceau, la mâchoire pesante et un gros menton où les poils de la barbe sont si clairsemés que souvent on l’a pris pour un eanuque. »

Les écrits de Le Vassor sont assez disparates ; cependant la plupart intéressent la religion et ont quelques rapports avec les polémiques jansénistes. La Bibliothèque de l’Arsenal, ms. 5781 et 5782, possède plusieurs lettres de Michel Le Vassor au P. Quesnel. On a de lui : un traité De la véritable religion, in-4°, Paris, 1688. Dans cet écrit, dédié à François de Harlay, archevêque de Paris, Le Vassor veut montrer que la religion est raisonnable dans son culte, sage dans ses dogmes, sainte dans sa morale, divine dans son Médiateur ; il prouve l’existence de Dieu, la mission et les miracles de Moïse, la certitude et l’accomplissement des prophéties, et, dans le quatrième et dernier livre, il étudie Jésus-Christ, sa personne, ses mystères et sa morale. Chemin faisant, il attaque les théories de Richard Simon sur l’inspiration des Livres saints. Du Pin, Bibliothèque des auteurs ecclésiastiques du xvii » siècle, t. vi, p. 357366. Simon répliqua, dans son Apologie pour l’auteur de l’histoire critique du Vieux Testament, in-12, Rotterdam, 1689, contre les faussetés d’un libelle publié par Michel Le Vassor, prêtre de l’Oratoire, et cela en termes très vifs : Le Vassor « est un ignorant qui parle de ce qu’il ignore, qui semble vouloir fortifier le sentiment des libertins et des déistes en citant leurs opinions avec force pour les réfuter très faiblement, et qui s’est gâté l’esprit par la lecture des protestants modernes dont il réédite les thèses. » — La même année, Le Vassor publia des travaux sur saint Matthieu, saint Jean et saint Paul, dans lesquels il attaque assez souvent Richard Simon : Paraphrase sur l’Évangile de saint Matthieu, in-12, Paris, 1689. Le Vassor insiste sur la sainteté de la morale chrétienne ; dans sa préface, il donne des « Réflexions sur un nouveau livre de M. Simon et il s’élève contre l’Histoire critique du texte du Nouveau Testament, qui venait de paraître et il répond à Y Apologie, mais le P. de Sainte-Marthe lui lit supprimer un paragra-