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LEON XI

LÉON XIII AVANT SON PONTIFICAT

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familiare, elle est l’œuvre d’un confident du cardinal et constitue un document de première valeur. — V. Martin a publié une lettre datée du 8 septembre 1597 qui peint admirablement la situation religieuse en France ; cf. Revue des sciences religieuses, t. ii, 1922, p. 265-270. — La correspondance du cardinal légat existe presque tout entière aux Archives Vaticanes, Nunzialure di Francia, vol. 45 et 46 ; Fondo Borghese, série I, vol. 80, et série III, vol. 8 ; Fondo Pio, vol. 254 et 255. — Sur l’élection de Léon XI voir une dépêche insérée dans les Ambassades et négociations de l’illustrissime et révérendissime cardinal du Perron, éd. César de Ligny, Paris, 1623, p. 313. — Bullarium Romanum, Turin, 1867, t. xi, p. 182-194.

Travaux. — G. Moroni, Dizionario di erudizione storicoecclesiastica, Venise, 1846, vol. xxxvii, p. 46-50. — V. Martin a écrit un excellent mémoire sur la légation du cardinal Médicis ; cf. La reprise des relations diplomatiques entre la France et le Saint-Siège, en 1595, dans la Revue des Sciences religieuses, t. ii, 1922, p. 237-270 ; du même, Le Gallicanisme et la Réforme catholique. Essai sur l’introduction en France des décrets du concile de Trente (1563. 1619), Paris, 1919, p. 286-301

G. Mollat.

12. LÉON XII, pape du 28 septembre 1823 au 10 février 1829. — Au lendemain du décès de Pie VII, les membres du Sacré-Collège se trouvaient divisés en deux camps : les modérés, qui désiraient que fût continuée la sage politique du défunt ; les zelanti, qui souhaitaient plutôt une réaction. A la surprise de tous, un impotent, le cardinal-vicaire Annibal délia Genga, du parti des zelanti, fut élu. Les craintes que conçurent de cette élection les cours européennes ne se trouvèrent pas justifiées. Léon XII ne tarda pas à rappeler près de lui Consalvi. Il fit plus : après avoir reçu de ce grand homme d’État « une sorte de testament politique », il se mit en devoir de l’appliquer de point en point. Le souci constant de Pie VII avait été d’entretenir de bonnes relations avec les gouvernements étrangers et de rendre meilleur le sort réservé en Europe aux catholiques ; Léon XII suivit la même ligne de conduite. Son court règne se signalera par divers concordats qui établiront l’accord entre l’État et l’Église au sujet des bénéfices ecclésiastiques. Le 26 mars 1824, les diocèses de Hanovre recevront une nouvelle organisation ; cf. (A. Mercati), Raccoltà di Concordati, Rome, 1919, p. 684. Le 6 mai 1826, un règlement d’administration des biens d’Église sera établi à Lucques. Ibid., p. 697. Le Il avril 1827, des prescriptions nouvelles relatives à l’élection épiscopale seront imposées aux diocèses rhénans. Ibid., p. 700. Dans les Pays-Bas, le roi Guillaume I er, contrairement au pacte de 1814, avait instauré une législation, néfaste pour la religion catholique à l’égard de la Belgique. L’épiscopat protesta si énergiquement que le roi se vit contraint d’apaiser le mécontentement général. Il passa un concordat avec Léon XII le 26 mars 1824. Ibid., p. 704. En Suisse, la réorganisation du diocèse de Bâle ne se fit pas sans difficultés. Deux accords, signés le 26 mars et le 7 mai 1828, mirent fin aux débats Ibid.. p. 7Il et 711. l"n moment, on put espérer que le tsar Alexandre I er se rapprocherait di Rome, mais cet espoir s’il ne fut pas trompeur évanouit vite et les persécution ! contre les Polonais reprirent avec [dus de dureté sous le règne de Nicolas l" : Cf. art. Alexandre, du Dictionnaire d’histoire ri de géographie ecclésiastiques, Paris. 1914, I. ir. col, 268-260. Dans l’empire ottoman, les Anne niens fidèles à la foi romaine se trouvaient dans une fâcheuse situai ion : ils devaient pratiquer leur culte ni cachette, plutôt que de reconnaître le patriarche IChismatique auquel on voulait les contraindre d’obéir. Trente mille environ furent réduits à prendre la route de l’exil et quittèrent Conitantinople. lion xil

fut.-issez heureux pour intéresser les gouvernement s européens ; ’i la crise arménienne Finalement, le

sultan reconnut l’existence d’un métropolite catholique qui reçut l’onction sainte, à Rome, le Il juin 1829.

Un conflit grave faillit se produire entre le Saint-Siège et le roi d’Espagne. Celui-ci, bien qu’ayant perdu toute autorité sur les jeunes états républicains constitués dans l’Amérique du Sud à ses dépens, avait émis la prétention étrange de faire élire évêques, dans ces pays, des candidats de son choix. Malgré les risques qu’il y avait à courir, Léon XII n’hésita pas à trancher le débat irritant. Il déclara, dans le consistoire du 21 mai 1827, qu’il pourvoirait lui-même dorénavant les sièges depuis longtemps vacants de titulaires, sans consulter la cour d’Espagne Enfin, le pape eut la joie d’établir en Ecosse, un troisième vicariat apostolique, le 13 février 1827. Cf. Bullarii romani continuatio, t. xvii, p. 44.

Léon XII réagit fortement contre les idées philosophiques qui régissaient les esprits de son temps. L’encyclique Vbi primum, du 5 mai 1824, condamna l’indifférentisme en matière de religion, Bullarii romani continuatio, t. xvi, p. 44, et la constitution Quo graviora mala, du 13 mai 1825, la secte des francs-maçons. Op. cit., t. xvi, p. 345. Malgré les objections de son entourage, le pape promulgua le jubilé à l’occasion de l’année 1825. Op. cit., p. 55. Enfin, il réorganisa le tribunal de la Signature, Il avril 1826. Op. cit., p. 417.

Sources. — Bullarii romani continuatio, Rome, 18541855, t. xvi et xvii ; Roskovany, Monumenta catholica pro independentia potestatis ecclesiastica’, Quinque-Ecclesiis, 1847, t. n ; Wisemann, Souvenirs sur les quatre derniers papes, Tours, 1878 ; (A. Mercati), Raccoltà di concordati, Rome, 1919 ; Ch. K. J. F. von Bunsen, Aus seinen Briefen und nach eigener Erinnerung gescliildert von seincr Witwe, éd. F. Nippold, Leipzig, 1868-1871, 3 vol. (Bunsen fut ambassadeur de Prusse à Rome).

Travaux. — Artaud de Montor, Histoire du pape Léon XII, Bruxelles, 1843, 2 vol. (cet ouvrage peut servir de source, car l’auteur, ancien chargé d’affaires à Rome, a été témoin oculaire) ; Ch. Terlinden, Le conclave de Léon XII d’après les documents inédits dans Revue d’histoire ecclésiastique, 1913, t. xiv, p. 272-303 ; Guillaume I" et l’Église catholique, Bruxelles, 1906, 2 vol ; G. de Grandmaison, Le Jubilé de 1825, Paris, 1910 ; Ch. Sylvain, Grégoire XVI et son pontificat, Paris, 1899 ; F. Nippold. Handbuch der neuesten Kirchengeschichte seil der Restauration von 1814, Berlin, 1889-1906, 5 vol.

G. Moli.at.

LÉON XIII, pape du 20 février 1878 au 20 juillet 1903.— I. Léon XIII avant son pontificat. — II. Œuvre doctrinale (col. 338). — III. Action politique (col. 34 M.

— IV. Léon XIII et l’expansion catholique (col. 319)

— V. Action intellectuelle, sociale, internationale (col. 353).

I. Léon XIII avant son pontificat.

1° Jeunesse el débuts. — Le 2 mars 1810, à Carpincto, dans les monts volsques, naissait — le sixième d’une famille de sept enfants — Joachim-Vinccnt-Haphacl-Louis Pecci, qui sera plus tard Léon XIII. Par son père, le colonel comte Ludovic Pecci, il se rattachait, très vraisemblablement, à cette ancienne famille des Pecci, qui avait au Moyen Age donné des hommes politiques a l’État siennois, et donné à l’Église un bienheureux et une bienheureuse, Pierre l’ecci. fondateur des ermites de Saint-. Jérôme, et Marguerite Pecci, servite de Marie. Par sa mère. Anne Prnspcri. - ° mère des pauvres, femme d’une sainteté antique’. lit-on dans son épitaphe, il (’tait le lointain descendant du

célèbre tribun Cola da Kicnzi. Il fut élève « lu collège

des jésuites n viterhe. puis du Collège romain. Docteur en théologie en 1832, Il devint membre de l’Académie des Nobles ecclésiastiques, et remporta en lH.’iô un prix, devant l’Académie théologique de In

Sapience. pour un travail sur les appellations dln I