Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 9.1.djvu/172

Cette page n’a pas encore été corrigée
329
330
LÉON IX — LEON X


qui accompagna Brunon à Rome, texte dans Watterioh, loc. cit. et dans P. L., t. cxLm, col. 465-504 ; de Guibert dépendent Sigebert de Gembloux, dans Monum. Germ. hisi., Scripiores, t. VI, p. 359 ; Ekkehart, ibid., p. 196 ; l’Annalista Saxo, ibid., p. 687 ; les Gesta episcoporum Tullensium, t. viii, p. 644. — Presque contemporaine est VAnselmi monachi Remensis hisloria dedicationis ecclesiæ S. Remigii qui donne un récit intéressant de la première année du pontificat ; texte incomplet dans Watterich, p. 113-126 et complet dans Mansi, Concil., t. xix, col. 727741. — Les narrations de Brunon de Segni, de Didier du Mont Cassin (Victor III) au 1. III des Dialogues, de Bonizon de Sutri (qui a inspiré directement celle du cardinal Boson, insérée dans le Liber censuum) ont toutes été écrites après le pontificat de Grégoire VII et font jouer à Hildebrand un rôle trop considérable. Texte dans Watterich, op. cit., et dans L. Duchesne, Le Liber Pontificalis, t. n. — On trouvera aussi dans P. L., t. cxiiii, divers récits sur les derniers moments et les miracles du saint.

II. Travaux.

Généraux.

Histoire générale de

l’Église, et spécialement : Hauck, Kirchengeschichle Deutschland, 3e édit., t. iii, p. 595. — Histoires de Rome : Gregorovius, Geschichte der Stadt Rom, 5e édit., t. iv, p. 7188 ; Langen, Geschichte der rômischen Kirche, t. iii, p. 445485 ; Baxmann, Politik der Pàpsle, t. ii, p. 213, sq. ; L. Duchesne, Les premiers temps de l’Étal pontifical, p. 206207. — 2° Plus spéciaux. — Hôller, Die Deutsche Pàpsle, Ratisbonne, 1839, t. n ; A. Fliche, La réforme grégorienne, t. i. La formation des idées grégoriennes, Paris, Louvain, 1924, donne une riche bibliographie des travaux relatifs à Léon IX. — 3° Monographies. — Il en est paru un nombre assez considérable au cours du xixe siècle ; on retiendra celles de O. Delarc, Un pape alsacien, essai historique sur S. Léon IX et son temps, Paris, 1876 ; P. P. Brucker, L’Alsace et l’Église au temps de S. Léon IX, 2 vol., Strasbourg-Paris, 1899 ; E. Martin, Saint Léon IX dans la collection Les Saints, Paris, 1904, qui met au point plusieurs des questions locales âprement discutées par les biographes de saint Léon. — 4° Questions spéciales. — L. Duhamel, Le pape Léon IX et les monastères de Lorraine, Épinal, 1869 ; W. Brocking, Die (ranzôsische Politik Papst Leos IX, ein Beitragzur Geschichte des Papsttums im IX Jahrhundert, Stuttgart, 1892, voir la critique qu’en fait Chr. Pfister, dans Revue critique, 1892, t. xxxiii, p. 28-30 ; J. Drehmann, Papst Léo IX und die Simonie, Leipzig, 1908.

E. Amann.

10. LÉON X, pape du Il mars 1513 au 2 décembre 1521. — Dès le lendemain du décès de Jules II, les cardinaux présents à Rome décidèrent de réagir contre les méthodes de gouvernement pratiquées par le défunt. On ne voulait plus des procédés violents, voire despotiques, dont il avait usé. Le Sacré Collège désirait participer effectivement à la direction des affaires de l’Église. Aussi, le 9 mars 1513, fut signée, sous la foi du serment, une capitulation qui comprenait des clauses publiques et des clauses secrètes. Les unes et les autres liaient les mains du futur pontife de façon outrée. C’est ainsi que le nouvel élu ne pourrait ni entamer une action judiciaire contre un cardinal, ni en créer un autre, ni régir les États de l’Église sans l’acquiescement des deux tiers des membres du Sacré Collège.

Quoique, lors de l’ouverture du conclave, rien ne fit prévoir l’événement, le Il mars, Jean de Médicis, fils de Laurent le Magnifique et de Clarisse Orsini, se trouva élu. Né le Il décembre 1475, son âge eût dû l’écarter de la tiare. La politique amena les cardinaux à passer outre. Oïl espérait qu’avec l’aide de la France le pape met trait cm échec, à la fois, la France et l’Espagne qui se disputaient l’Italie et visaient pareillement a l’hégémonie en Europe. D’autre part, les manières de Léon X tranchaient avec celles de Jules II. C’était un homme affable, un séducteur, quoique

point beau île corps ni île visage. Créé cardinal a treize ans. le 9 mars 1 IN, il avait reçu les leruns d’humanistes connus, tels qu’Ange Polltien et Marelle Plein. Ce n’était point un érudlt, mais un esprit

Ouvert, épris des lettres et îles arts. Ses ejoùts étaient

raffinés. On le savait généreux. Sa conduite passait pour irréprochable. Tout semblait donc le désigner aux votes des cardinaux. Correspondrait-il aux vœux de tous ceux qui, jusque-là, avaient réclamé de Rome la rénovation religieuse et morale de la chrétienté’? Malheureusement, un sujet doué de si belles qualités manquait de volonté. Trop ami de ses aises, quelque peu insouciant, léger même, il négligea les intérêts spirituels de l’Église. Au lieu de réformer sa cour, il s’entoura de cardinaux que leurs antécédents n’avaient nullement préparés à la pourpre et qui donnèrent du scandale. Cette cour, si amèrement et si durement censurée par les écrivains du temps, qui en cela ne faisaient que refléter le sentiment universel, resta mondaine. La politique y régna en maîtresse. Certes, Léon X mania cet art avec une souplesse et une habileté remarquables qui lui valurent des résultats appréciables comme celui d’assurer au Saint-Siège l’indépendance qui est pour lui d’une impérieuse nécessité. Mais qu’est-ce que ces pauvres réussites en regard des catastrophes qui bouleversèrent la catholicité, et qu’il ne sut ni prévoir ni éviter ? Les avertissements ne lui manquèrent pas. On lui dépeignit maintes fois le mécontentement qui régnait en Allemagne contre Rome. Léon X n’en suivit pas moins la même ligne de conduite. Le 31 mars 1515 paraissait la fameuse bulle qui promulguait des indulgences dans le ressort des évêchés de Mayence et de Magdebourg et qui suscita la révolte de Luther. La part que prit Léon X aux premiers conflits jusques et y compris la bulle E.vsurge sera étudiée à l’art. Luther.

Doué pour la diplomatie, le nouveau pape ne l’était pas moins pour l’art et les lettres. Toutefois, il ne faut pas grandir son rôle outre -mesure. Ce ne fut, après tout, qu’un dilettante, et Pastor a fait remarquer avec justesse que l’époque eût dû plus équitablement porter la qualification de siècle de Jules II que celle de Léon X, consacrée par l’usage. Dans le domaine des arts on ne peut guère citer pour sa gloire que certaines stances, les tapisseries, les loges, des madones et la Transfiguration de Raphaël. Michel-Ange ne préside plus à la construction de Saint-Pierre. Dans les lettres, Sadolct, Bembo et Vida ne sont pas des écrivains de premier ordre. Toutefois, l’humanisme que protège le pape a l’inappréciable avantage de préparer, à son insu sans nul doute, la réforme catholique qui s’accomplira plus tard sous ses successeurs. Pastor, Histoire des papes, t. viii. p. 85-237 et Imbart de la Tour, Les origines de la Réforme, t. ii, p. 541 et sq.

Léon X réussit à obtenir l’adhésion de la France au Ve concile de Latran, voir t. viii, col. 2671 et à terminer la liquidation du schisme auquel les cardinaux Carvajal et Sanseverino avaient collaboré. Le 19 décembre 1513, la réconciliation de Louis XII avec l’Église avait lieu.

L’harmonie ne régna pas longtemps entre la France et la papauté. La guerre éclata entre elles de nouveau, mais la victoire de Marignan décida Léon X à signer le 18 août 1518, à Bologne, avec François I". un « on cordât. Voir Concordats, t. m. col. 433. A la vérité, tous les avantages n’étaient point pOUXRome. Si le roi avait aboli la Pragmatique Sanction de Bourges, en fait, il avait rétabli dans le texte de la nouvelle convention ceux des articles de cille même Pragmatique qui limitaient notoirement l’action dO chef île l’Église. I éoil X conclut donc a certains points de vue un marché de dupe. (J. Imbart de la four. Les nriqinrs de la Réforme, t. il. p. 460484.

I n 1517, la sil nal ion du ponl ife de inl inquiétante.

François Marie, auquel il avait ravi le duché d’Urbino,