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LÉON I er — LÉON II


p. 35. Les sermons authentiques sont au nombre de 96.

Nous n’avons pas davantage d’étude critique d’ensemble sur la tradition manuscrite des lettres de saint Léon. On trouvera dans Jaffé, Regesta Pontif. rom., l’inventaire des lettres conservées ou signalées de saint Léon, 153 numéros au total. — B. Krusch, Studien zur christl mitielallerl. Chronologie, Leipzig, 1880, a publié les lettres relatives à la date de Pâques, Epist., lxxxviii, cxxi, cxxii, cxxvii, cxxxi, cxxxvii, cxiii ; O. Guenther, Epislulæ imperatorum et pontificum. Vienne, 1895, a donné les lettres de saint Léon qui figurent dans la Colleclio Auellana, Episl., clxix-CLxxiii. Les lettres qui concernent Arles, Epist., xl-xlh, Lxv-Lxvii sont publiées par Gundlach, dans les Alonum. Germ.hisl., Epistol., t. iii, Berlin, 1892 ; Hurter, SS. Patrum opuscula, n. 14, 25, 26, donne un choix de sermons et de lettres ; C. H. Turner, The collection of the dogmatic letiers of St Léo, dans Miscellanea Ceriani (Milan, 1910).

IL Études. — Moins heureux que saint Grégoire, le pape saint Léon n’a pas eu de biographe ancien. La notice qne lui consacre le Liber pontificalis contient peu de chose. On a une notice tirée d’un ménologe grec du xi° ou du xiie siècle, étudiée par C. van de Vorst, La vie grecque de saint Léon le Grand dans A nalecta bollandiana, t. xxix, 1910, p. 400-408.

Les Acta sanctorum, avril, t. ii, Anvers, 1675, p. 14-22, ont une courte notice sur saint Léon de G. Henschenius, dans laquelle est insérée sa biographie par Canisius. Quesnel a parmi les dissertations de son édition un De vita et rébus geslis S. Lconis, qui est reproduit par Migne, P. L. t. lv, col. 183-336, avec les notes des Ballerini. Le P. Maimbourg, prédicateur et écrivain plus oublié peut-être qu’il ne mérite, expulsé de la compagnie de Jésus pour son gallicanisme, a écrit une Histoire du pontificat de saint Léon le Grand, La Haye, 1687 ; Tillemont, Mémoires pour servir à l’hisl. ceci., t. xv, Paris, 1711, p. 414-832, recueille tout ce que les sources anciennes donnent sur saint Léon. Nous avons noté dans le corps du piésent article les exposés récents de Duchesne, de Kidd, et on nous permettra de rappeler la large place que nous avons donnée à saint Léon dans notre Siège apostolique, 1924.

On signale : W. A. Arendt, Léo der Grosse und seine Zeit, Mayence, 1825 ; E. Perthel, Papst Léo’s Leben und Lehren, Iéna, 1843 ; A. de Saint-Chéron, Histoire du pontificat de sairrt Léon le Grand, Paris, 1845 ; C. Bertani, Vita di S. Leone Magno pontefice Massimo, Monza, 18801881 ; A. Begnier, Saint Léon le Grand, Pans, 1910. — Sur la doctrine de saint Léon : Griesbach, Loci communes tbeologici collectie Leone Magno, Halle, 1768 ; J. Lucchesini, Sacra monarchia S. Leonis Magni, Borne, 1693 ; A. G. Amelli, S. Leone Magnoe l’Oriente, Borne, 1882 ; P. Kulin, Die Christologie Leos I d. G. in syslematischer Darstellung, Wurzbourg, 1894 ; J. Pschmadt, Léo d. G. als Predigcr, Elberfeld, 1912 ; W. Kissling, Das Verhàltniss zwischen Sacerdotium und Impcrium nach den Anscbauungen der Piepste von Léo d. G. bis Gelasius I, Padcrborn, 1921.

P. Batiffol.

    1. LÉON II (Saint)##


2. LÉON II (Saint), élu pape en janvier 681 à la mort d’Agathon, consacré en août 682, mort au début de juillet 683. — Le court pontificat de Léon 1 1 fut entièrement dominé par la quest ion du VIe concile œcuménique (III de (.onstantinople) et l’affaire d’Honorius I er. Le pape Agathon avait fait le nécessaire pour que fût prononcée au concile la condamnation du monothélisme. et pris en même temps, des précautions pour que la mémoire d’Honorius demeurât Indemne au milieu des diseussions. Voir Aoathon, t. i, col. 55 !) sq. On a dit à l’art. Mono-" mus I er, t. vii, col. 113 sqcomment le concile, tout en témoignant aux jugements doctrinaux du Siège apostolique la plui grande déférence, avait tenu à englober le malheureux Honorius dans les anathèmes qui frappaient les auteUTI de l’hérésie monothélite. I.e pape Agathon ne connut pas l’issue de ces pénible* débats ; il mourut le 10 janvier 681. Dans les jours qui suivirent sa mort, on choisit pour lui succéder un certain Léon, un Sicilien, dont nous ignorons le Cttrriculum Viitt. Mais s’il est plus que sobre d’indications sur les antécédentl du nouveau pape, le liber Ponli firnlis se répand en louanges sur les qualités naturelles et les vertus rhrél iennes de ee

pontife, qui est l’un des derniers dans la série des papes du haut Moyen Age, à être honoré comme saint. Élu au début de 681, Léon ne put être consacré qu’en août 682 ; le Liber Ponlificalis mentionne, en effet, entre lui et son prédécesseur, Agathon, une vacance d’un an, sept mois et cinq jours, ce qui reporterait la date de la consécration au dimanche 17 août 682. Bien qu’un temps fort long s’écoulât toujours, à cette époque, entre l’élection et la consécration des papes, puisqu’il fallait, avant de procéder à cette dernière cérémonie, obtenir Yexequatur du basileus, l’intervalle, ici, dépasse en durée tous ceux que nous connaissons. On a supposé, non sans raison, que les autorités byzantines présentes à Rome, voulurent attendre le retour des légats envoyés au concile par le pape Agathon et qui devaient rapporter l’autorisation du basileus. Mais le concile s’étant terminé le 16 septembre 681, pourquoi les légats ont-ils prolongé leur séjour à Byzance jusqu’au milieu de l’été 682 ? Il y a lieu de soupçonner que leur retard doit être attribué à des négociations plus ou moins laborieuses relatives à l’acceptation par Rome du VIe concile dans son intégrité. On peut conjecturer que le basileus mettait comme condition à la reconnaissance de Léon, la réception pure et simple des actes synodaux. Des allées et venues durent avoir lieu entre Rome et Byzance ; une lettre du basileus Constantin à saint Léon II, fait allusion à une missive émanée de la chancellerie pontificale où Léon promettait d’envoyer à la capitale un apocrisiaire. Jafîé, n. 2116.

Finalement, les légats qui avaient assisté au concile rentrèrent à Rome en juillet rapportant, avec les actes conciliaires, l’autorisation de consacrer Léon. Dans les mois qui suivirent et peu de temps après le 1 er septembre, le pape écrivit une série de lettres relatives à la reconnaissance du VIe concile. La plus importante est celle qui est adressée au basileus, où Léon confirme les actes synodaux et anathématise ceux que le concile a condamnés, y compris Honorius. qui hanc apostolicam Ecclesiam non aposlolicæ traditionis doctrina lustravil sed profana proditione immaculatam fidem subverlere conaius est. On remarquera que le texte latin est plus fort que le texte grec : ’Ovôpiov, ôcttiç Taôrrjv tïjv à7roaToXixr ; v’ExxXï)aîav oùx ÈKeyeîpTjae SiSaaxaXîa àTcoo-ToXixîjç 7rapao "oæa>ç àyvîaat, àXXà ta PeStjXç) 7rpoSoai « u.iav0TJvat. ty)v <Sto-7 « Xov TzoLpeyûprfîS. D’après le grec Honorius a seulement permis, 7raps/ôprjO-e par sa trahison, que la foi fût souillée ; le latin dit qu’il s’est efforcé de la détruire subverlere conaius est. Il y a une nuance importante entre les deux textes, et l’on ne peut guère douter que le latin ne soit le texte original, sorti de la chancellerie romaine et non une retraduction du texte grec lui-même traduit sur un original latin disparu. On a dit le nécessaire sur cette sentence du pape Léon contre le malheureux Honorius, t. vu. col. 120-121 ; et il n’y a pas à insister à nouveau sur les tentatives faites par Baronius pour contester l’authenticité de ee document. I.e docte Pagi a réfuté copieusement l’argumentation de l’illustre auteur des Annales ecclésiastiques.

En même temps qu’il confirmait de son autorite’propre les décisions du VI" concile, le pape avait aussi mission de les transmettre à toutes les Eglises

I d’Occident. Nous avons encore quatre lettres adressées aux autorités de l’Église d’Espagne, Jaffé. n. 21192122, leur donnant communication des mesures

d’ordre doctrinal et d’ordre personnel prises par le concile. On a signalé également la légère mttigation qu’apporte saint Léon, dans ces lettres espagnoles. au jugement porté contre Honorius. Voir t. vil. col. 121. Il n’est pas douteux que la chancellerie