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LÉON 1er. la POLITIQUE DE SAINT LÉON


dignité de droit divin des Églises et des évêques. (Sollicitudo nosira) dignitatem divinitus datam nec Ecclesiis nec Ecclesiarum sacerdotibus abrogabal. Jbid. Voir la lettre à l’évêque d’Antioche, Maxime, où le pape compte sur lui pour avoir soin des Églises quas antiochense sedi sacratissimorum Palrum nicseni canones deputaverunt. Epist., cxix, 2. De même, il veut que l’évêque d’Alexandrie, Protérios, comprovinciales suos episcopos, qui alexandrinæ sedi ex antiqua constiluiione subjecti suni, congrua sibi auctoritate contineai. Epist., cxxix, 3. Il donne mission à Julien de Kos d’être à Constantinople son représentant, son informateur, son agent, et d’intervenir, mais sequeitrata earum actione causarum quæ in quibusque Ecclesiis præsulum suorum debent cognitione flrmari. Epist., cxiii, 2. Il y a donc des causes qui, en chaque Église, regardent l’évêque et ne regardent que lui.

S’il agit à Constantinople, si, par exemple, il travaille à réconcilier les évêques d’Orient qui ont participé au brigandage d’Éphèse, c’est d’accord avec l’évêque de Constantinople que ses légats ont l’ordre d’agir, participata nostrorum quos misimus cura cum supradicto episcopo, écrit-il à Pulchérie. Epist., lxxix, 2. Rapprocher lxxx, 2 : Cum legatis nostris quos misimus participata tecum sollicitudine et lxxxiii, 2 : Injunctum est ab apostolica Sede direclis ut in consortium si/a" deliberationis adscilo Constantinopolitanse urbis antislite… Autant lxxxiv, 1, où l’on voit saint Léon se rallier aux suggestions de l’évêque de Constantinople. Rapprocher lxxxv, 3. Cet évêque, cependant ne cachera pas un jour à saint Léon que sa sollicitude lui semble bien détaillée et finit par l’offenser. Saint Léon lui représente qu’il s’est plaint en effet de son indulgence envers un de ses prêtres dénoncé à Rome comme eutychien, mais qu’il lui a laissé le soin de corriger ce prêtre : Neque in aliquo honorem luum lœsi, in discutienda ea quæ ad me erant perlata commisi. Epist., clxiii.

Il est vrai que ces ménagements n’empêchent pas saint Léon de faire la loi à l’évêque de Constantinople. Anatolios devra, de concert avec les légats, réconcilier les évêques compromis dans le brigandage d’Éphèse qui sollicitent la communion catholique. Mais le cas des auteurs responsables du brigandage, même s’ils offrent satisfaction, maturioribus apostolicee Sedis consilis reservetur, et qu’aucun de leurs noms ne soit, à Constantinople même, prématurément replacé dans les diptyques. Epist., lxxxv, 2. Au lendemain du concile de Chalcédoine, saint Léon, inquiet du 28e canon où il croit découvrir une manœuvre sournoise d’Anatolios. s’exprime dans une lettre en termes sévères sur l’ambitieux évêque, et rappelle que c’est par considération du prince qu’il a consenti à être pins Indulgeill que juste envers un évèquc dont les débuta n’étaient pas rassurants. Epist.. civ, 2. Il attend qu’il renonce à usurper des droits que lui refusent les canons et à faire violence aux règles ecclésiastiques, ne se ab universalt EccUsùe, dum intmica i » tt i tentât, absentât, car il ne craint pas de parler de celle sanction suprême r/u, r illum ab omnibus teparare poterit, el qui gerail prononcée < ne le dit pasi par le Sic^c apostolique, lbid., 5. Mais il l’avait rlit ailleurs, au lendemain de l’exil de Flavien : Quisqtltt, inrntumi atqne suprrstite FlavtCUlO tpiSCOpO VetÙV, sacerdotium ejus furrit aiUUI invarlcrc. nunquani in

eonununtone nostra habebitur, nec inter episcopos poterit numerari. Epist., L, l. au clergé <t an peuple de Consl antlnople.

l’n mol les moines, pour qui saint Léon a une’i ration s i t mdition que ce tolent de saints

el vrais moines, liileles ; i le modestie de leur profession

et mettant d’accord leurs mœurs et la vie A laquelle

ils se sont voués. » Saint Léon s’exprime ainsi à propos des moines de Palestine en révolte contre le concile de Chalcédoine, « des orgueilleux et des agités, qui se glorifient de mépriser et d’insulter les évêques » mais soldats de l’Antéchrist, qu’il faut humilier surtout dans leurs supérieurs, « qui entraînent une multitude ignorante à la défense de leur perversité. » Epist., cix, 2, à Julien de Kos. Saint Léon se réjouit que l’empereur Marcien mette leur insania à la raison. Epist., cxvii, 2. On doit défendre aux moines de prêcher. Epist., exix, 6.

Pour ce qui est des rapports de l’Église et de l’État, nous ne reviendrons pas sur ce que nous avons dit des relations de Léon avec la cour de Ravenne, et qui nous révèlent l’entente concertée et continue des deux pouvoirs. On se rappelle la constitution obtenue de Valentinien III par saint Léon contre les manichéens, 19 juin 445, et la constitution du 8 juillet 445, qui consacre, s’il était besoin, l’autorité du Siège apostolique sur l’épiscopat d’Occident. On se rappelle les lettres que, en janvier 450, saint Léon obtient de Valentinien III qu’il écrive à Théodose II pour l’annulation du brigandage d’Éphèse. On voit à ces lettres du prince d’abord, puis de Galla Placidia sa mère et de Licinia Eudoxia, sa femme, combien étroite est l’entente du patriarchium et du comitalus.

On ne peut douter qu’entre Pulchérie et saint Léon l’entente soit pareille. La première lettre que nous ayons du pape à l’impératrice, et qui est du 13 juin 449, est pour lui recommander la cause de la foi troublée par Eutychès. Quantum sibi fiduciæ de fide vestræ clementise Ecclesia Dei debeat polliceri, multis sœpe probavimus documentis, . écrit saint Léon. Epist., xxx, 1. Il avait reçu déjà, au sujet de l’affaire d’Eutychès, des scripta envoyés par Théodose II, et mentionnés dans V Epist., xxiii, 1, à Flavien, du 18 février 449 : nous ignorons ce qu’il répondit à cette communication officielle, qui ne pouvait manquer d’être favorable à Eutychès et hostile à Flavien. Théodose II décida de convoquer un concile à Éphèsc, sans prendre les convenances du pape, qui ne cache pas son déplaisir. Epist., xxxi, 4, à Pulchérie. Epist., xxxvi, 1, à Flavien. Il répond avec une réserve évidente, le 20 juin à Théodose IL Epist., xxxvir. Quand le brigandage d’Éphèse est consommé, la lettre de protestation qu’il adresse à Théodose II est un modèle de fermeté, de dignité. sans manquer au respect. Il souhaite au prince de vouloir plaire à Dieu, ad quem ab unioersa Ecclesia unanimiter pro vestro imperio preecs fundnntur. Epist., xi ni. 1. Mais il ne peut douter des dispositions hostiles de Théodose II. Les lettres que le pape écrit à Pulchérie ne lui parviennent pas. Epist., xlv, 1. Il insiste cependant avec confiance, auprès de la pieuse et sûre princesse pour qu’elle travaille au rétablissement de la vérité et de la justice sacrifiées par le brigandage d’Éphèse. Ibid., 1 et 2. Il gardera avec Théodose II, persévérainment. la même altitude de correction et de netteté. Epist.. î.iv et i.xix. Il faut qu’il y ait union sincère de l’empire el du sacerdoce pour que la sécurité « lis choses humaines soit acquise : Rcs lumuuur aliter tutm esse non passant, ntst quæ ad divinam COnfessionem pertinent et régla et sæerdotalis de/endat auctoritas. écril le

pape à Pulchérie. Epist., ix. Rapprocher i xxxii. l ; i xxxiii, i : i xxxiv, 2.

I : i inorl (le Théodose Il viendra heureusement

mettre Dn a une situation tendue et périlleuse’< l’empereur Marcien, saint Léon aura le meilleur empereur que la papauté ait jamais en a Constant ! nople, le plus attentil > seconder ses desseins.

tout après le concile de l hall I doine Saint 1 aussi bien a consl animent recours : i lui Il BCCréditl