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LEON 1er. SAINT LEON ET L’ORIENT


pape Damase s’était servi de saint Jérôme. Tillemont t. xvi, p. 25, ne rejette pas l’hypothèse d’uneaide fournie à saint Léon par Prosper, mais la personnalité du style de Léon, « plus figuré et plus composé que celui de S. Prosper », et qui est le même dansles sermons et dans les lettres, limite bien la portée de l’hypothèse.

Le brigandage d’Éphèse et saint Léon.

Le pape

a confié à ses légats une lettre, datée du 13 juin 449, pour le concile. Jalïé, n. 427. La foi du très religieux empereur, dit-il, « a témoigné ce respect aux institutions, divines de vouloir joindre à l’ordre par lui donné l’autorité du Siège apostolique, comme il désirait que par la bienheureux Pierre fût déclaré ce qui a été loué par le Christ dans la réponse de l’apôtre : Tu es le Christ fils du Dieu vivant. » Le pape sera présent au concile par ses légats, l’évêque Jules, le prêtre Rénatus, le diacre Hilarus, le notaire Dulcitius. Il dit des légats : Vice mea sancto conventui veslræ fraternitatis intersint et communi vobiscum sententia quæ Domino sint placitura constituant. Mais le pape ne doute pas que le concile ne confirme la condamnation d’Eutychès : ce qui doit plaire à Dieu, c’est que l’erreur professée par Eutychès soit condamnée, et qu’ensuite, si Eutychès a erré de bonne foi, on obtienne sa rétractation et qu’on le réconcilie à l’Église, mais primitus pestifero errore damnalo.

Sur le concile qui s’ouvre à Éphèse le 8 août 449, rappelons seulement que la présidence est dévolue à l’évêque d’Alexandrie Dioscore, sur l’ordre de l’empereur Théodose II. L’évêque de Pouzzoles, Jules, chef de la légation romaine prend rang après lui ; à la suite, Juvénal de Jérusalem, Domnus d’Antioche, Flavien de Constantinople. Environ cent trente évêques sont présents. Le concile s’ouvre par la lecture des lettres impériales le convoquant. Après qu’a été lue la première, les légats romains demandent que soit lue la lettre que le pape adresse au concile. Jaffé, n. 427. On objecte qu’il y a d’autres lettres de l’empereur à lire encore. Eutychès est alors introduit et lecture donnée de son appel contre le jugement de Flavien qui l’a condamné. Puis le comte Elpidius, d’ordre de l’empereur qu’il représente auprès du concile, fait récuser les évêques présents qui ont pris part à la condamnation d’Eutychès par Flavien, et d’autres encore dont les sentiments sont suspects, quarante-deux au total, Flavien en tête : ils assisteront au concile, mais ils n’y auront pas voix. On étude alors une nouvelle instance de l’évêque de Pouzzoles, demandant que soit lue la lettre du pape, et on passe à la lecture des gesla de la condamnation d’Eutychès. Après quoi, on fait voter, et Eutychès est absous. Le vote acquis, Dioscore rappelle une résolution du concile d’Éphèse de 431, interdisant, sous peine de déposition, de produire ou de composer un autre symbole que celui de Nicée. et propose de condamner et de déposer Flavien et Eusèbe de I >drylée pour leur formule des deux natures. Les évoques votent conformément à la proposition de i lioscore. Tels Boni les événements (lu 8 août 449.

Une seconde séance du concile, le 22 août, fut consacrée à compléter la besogne du 9 août par la déposition d’évêques auxquels la faction de Dioscore ne pardonnait pas : l’évêque d’Êdesse, [bas, l’évêque de Cyr, Théodoret, d’autres encore, enfin l’évêque d’Antioche. Domnus. On termina les opérations par l’acceptat ion solennelle des anal hémat ismes de saint Cyrille, qui

étaleni évidemment le standard de la faction de Dios

COre, avec leur fâcheuse formule de l’fvttOlC. ÇUOlxVj.

Les légats de saint Léon auraient dû protester et se

retirer le 8 août, dès qu’il était Constanl que le concile.

non seulement refusait de faire lire la lettre dn pape,

mais réhabilitai ! Eutychès et se déclarer ! contre la

doctrine’les deux natures Mail les m al heureux, faille

ivolr le r i quasi sourds et muets. Le

8 cependant, comme Flavien mis en accusation avait crié à Dioscore : « Je te récuse », le diacre romain Hilarus avait fait écho en criant : Contradicitur. Il faisait appel. Au lendemain du 22 août, étant donné que l’empereur Théodose II couvrait le concile, la situation était de la dernière gravité. Dioscore, avec l’appui de l’empereur, dressait l’Orient contre Rome, et devait sommer le pape Léon de répudier sa lettre à Flavien : c’était la rupture inévitable de l’Orient avec l’Occident, l’Orient restant aux mains d’une faction ecclésiastique, comme au temps de l’arianisme.

Cette fois encore, des têtes plus catholiques comprennent que le salut vient de Rome. Trois des évêques que ce misérable concile vient de sacrifier se tournent vers Rome. Flavien, jeté en prison et bientôt après exilé, meurt en chemin des mauvais traitements qu’il a endurés, mais il a fait appel de la sentence du concile d’Éphèse au Siège apostolique et le diacre Hilarus, qui a pu s’échapper d’Éphèse, apporte à Rome l’appel de Flavien. Ce libellus appellationis a été trouvé naguère. Voir Siège apostolique, p. 514-515. Eusèbe de Dorylée, jeté en prison comme Flavien exilé comme lui, parvient à se sauver et se réfugie à Rome, où il a été précédé par son libellus appellationis, qui a été retrouvé aussi. Ibid., p. 515-516. Théodoret a fait comme Flavien et Eusèbe, et l’on a depuis toujours sa lettre bien connue d’appel au pape. Ibid., p. 517-519. Nous avons dit que le diacre Hilarus a pu s’échapper d’Éphèse : il est à Rome pour le concile qui se tient le 29 septembre, au natale du pape.

Aussitôt, c’est-à-dire dans les premiers jours d’octobre 449, le pape Léon écrit à Théodose II, Jafïé, n. 437, protestant contre une action « qui offense la foi et blesse toutes les Églises », et qui doit être non avenue. Il faut que se prononce un concile autrement autorisé, où l’on convoquera des évêques de tout l’univers. Léon et les évêques qui sont auprès de lui demandent à Théodose II que, ce concile de l’univers, l’empereur ordonne de l’assembler en Italie, à cause de l’appel de Flavien, propter appcllationem in Llaviani episcopi libella contentum, et que les évêques de toutes les provinces d’Orient y soient convoqués. — Nous avons du 13 octobre, une seconde rédaction de cette lettre, qui suppose que l’on a reçu à Rome entre temps, une lettre de Théodose II adressée ad bcati Pétri sedem. JafTé, n. 438. Ce même 13 octobre, le pape et son concile écrivent à l’impératrice Pulchéric dans le même sens. JafTé, n. 439. Du 15 octobre, on a une lettre du diacre Hilarus à Pulchéric, lnler S. Léon. Episl., xxvi, qui complète celle du pape et parle des résolutions prises par le pape cum omni occidental ! concilio. Du 15 octobre, JafTé, n. 443. une lettre du pape et de son concile au clergé et au peuple de Constantinople et encore, Jaffé, n. 444, à Faustus, Martin, Pierre, Emmanuel. prêtres et archimandrites de Constantinople.

De l’empereur Théodose II saint Léon n’avait reçu aucune réponse, à Noël. Il écrit donc à nouveau au prince, 25 décembre 449, pour l’intégrité de la foi catholique. » Qu’il se défende contre la malhonnêteté des rivalités humaines. Le pape insiste pour que l’empereur accepte qu’un concile général se tienne en Italie pour en Unir avec les scandales qui troublent l’Église. Jaffé, n. 445.

En février 150, alentinlen ni vient à Rome, où il

se trouve pour la fête de la cathedra l’ctri. en même temps que se tient le concile des exclues sullragant s du pape, Saint l.énn fait auprès de Yalentinicn III les

plus vives instances et obtient qu’il écrive à Cor tinople. Nous avons la lettre de Valentlnlen 1 1 T à Théodose il i Comme l’étais venu à Rome v lisons-nous, et que |e m’étais rendu à la basilique de l’apôtre

’n rr< |’al été solli< Ité par l’évêque romain et par h