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LEJEUNE — LE MAISTRE (ANTOINE !


naire, prêchant plus encore par ses exemples que par sa parole, joignant la prière et la mortification à toutes ses œuvres de zèle. Malgré sa cécité, il n’omit jamais de réciter l’office, on lui avait donné l’autorisation de dire la messe, il n’en usa jamais de peur d’irrévérence, il communiait seulement. — On a de lui 362 sermons imprimés à Toulouse en 1662, 10 vol. in-8°, 2e édit., 1688, réimprimés sous ce titre, Le missionnaire de l’Oratoire, 1825-1827, 15 vol. in-8°, dans lesquels il expose surtout la morale chrétienne, ce qui concerne la pénitence, le péché, les vertus de foi, d’espérance, d’amour de Dieu, l’eucharistie, etc. Son style est sans prétention aucune ; pour lui, selon le mot de Bossuet, l’utilité des fidèles est la grande loi de la chaire. On ne rencontre dans ses sermons aucune trace des polémiques contemporaines, à moins qu’il n’ait à parler directement contre les calvinistes ; il est le modèle du missionnaire qui s’oublie pour le bien de ses auditeurs. On trouve encore dans ses œuvres quelques-uns des défauts des prédicateurs de son temps : l’abus des citations, il cite l’Enéide, Stace, Claudien, Tibulle, Plutarque, etc., il raconte les histoires d’Endymion, d’Atalante, de Thémis et Dircé, etc., l’abus aussi des divisions, l’ordre du sermon est indiqué au début sous cette forme Idea sermonis, puis la doctrine est prouvée par l’Écriture Sainte, les Pères, la raison… une vraie thèse de théologie, il use et abuse même, si l’on veut, de la comparaison, mais en vue de réveiller l’attention de l’auditeur. On a d’ailleurs dans ses sermons tout un traité de doctrine : « Ce sermonnaire, disait Massillon, est un excellent répertoire pour un prédicateur et j’en ai profité ; » et Jacquinet (ouvrage cité plus bas, p. 142) fait de lui cet éloge : « On ne saurait mettre dans la conduite des âmes par la parole plus d’expérience, de bon sens, de charité. » L’homme valait autant que l’orateur et le P. Lamy disait en faisant de lui un très bel éloge dans ses Entretiens sur les Sciences (vii" entretien, De la prédication) qu’il « donnait dans sa vie l’idée d’un prédicateur chrétien soit pour sa manière de vivre, soit pour sa manière de prêcher ».

Un choix de ses sermons a été traduit en latin et publié à Mayenceen 1667 avec ce titre : Johannis Junii deliciæ pastorum, in-4°. Les Sermons des missions en plusieurs volumes in-12 ont été travaillés sur ceux du P. Lejeune, aussi on les appelle quelquefois sermons corrigés du P. Lejeune. On lui doit encore une traduction du Traite de lu Vérité de la religion, un vol. in-12, imprimé en Hollande.

Renoux, Le P. Lejeune, M vie, son œuvre, ses sermons, Paris, 1875 ; Jacquinet, Des prédicateurs du X VI /e siècle avant Bossuet, p. 140 ; Ingolri, lissai île bibliographie oralarienne, p. 77-S2 : l’.uhen. Discours sur la vie et la mort du Ti. P. Lejeune, I., <l<-s enivres du P. Lejeune, éd. de 1689 ; Battcrel, Mémoires domestiques pour servir à l’histoire de l’Oratoire, t. iii, p, 58-62 ; Penêéet du P. Le jeune dit le P. Aveugle, Avignon, 1M2.">, I vol. in-12.

A. MolJEN.

    1. LELAND Jean##


LELAND Jean, célèbre controversiste anglican, né a Wigan. dans le I.ancashire, octobre 1601, mort en janvier 1766. lue pet Me vérole qu’il contracta à l’âge de six ans. fut cause qu’il perdit ses facultés intellectuelles. Il les recouvra l’année suivante, mais

sans que la mémoire de ce qu’il avait vu et appris avant de tomber malade, lui revînt jamais. Il dut réapprendre a parler et a lire. Cependant sa guérteoa

fut si complète et il (il de tels progrès dans les études. que l’accident de ses premières années ne laissa dans la suite aucune trace. En raison de son saoir étendu et de ses ouvrages nombreux et fortement pensés, il devait même s’entendre un jour donner le surnom de bibliothèque ambulante. En 1716, sa famille étant établie a Dublin, Leland devint pasteur adjoint de la

Congrégation des dissidents, qui sciait formée en

cette ville. Le jeune ministre presbytérien, témoin attristé des attaques dirigées contre la révélation chrétienne par les plus fameux déistes de l’époque, se mit à approfondir leurs écrits ; il les suivit dans tous leurs subterfuges et leur opposa de savantes études où les preuves de la révélation étaient solidement établies. C’est ainsi que Leland fut amené à publier de nombreux ouvrages de controverse en anglais, réfutant : Le christianisme aussi ancien que le monde, de Tindal, 1733, Le Philosophe moral, de Morgan, 1737, Le christianisme non fondé en preuves, de Dodwel, 1742 ; les Lettres sur l’étude de l’histoire, de Bolingbrocke, 1753.

Le chef-d’œuvre de Leland est son Avantage et nécessité de la révélation chrétienne, écrit en anglais et publié en 1760. Il fut traduit en français sous le titre de Nouvelle démonstration évangélique où l’on prouve l’utilité et la nécessité de la révélation chrétienne, par l’état de la religion dans le paganisme relativement à la connaissance et au culte d’un seul vrai Dieu, à une règle de moralité et à un état des récompenses et des peines futures, Liège, 1768, 4 vol. in-12.

Laharpe dans son Introduction à la philosophie du dix-huitième siècle fait un grand éloge du controversiste Leland et de son ouvrage : Avantage et nécessité de la révélation chrétienne. Cet écrit, assure-t-il, a valu à l’Angleterre dans la controverse contre le déisme, la palme, et il a fait regarder à bon droit son auteur, comme le plus redoutable adversaire de l’incrédulité.

Les sermons de Leland ont été publiés en 4 vol. in-8°, après sa mort et précédés de sa biographie, par le docteur Isaac Weld.

Chalmers, Biographical Dictionn. ; Rose, New. biog. Dicl. ; Michaud, Biographie universelle ; Feller, Biographie universelle ; Hœîer, Nouvelle biographie générale.

A. Thouvenin.

LE LORRAIN Jean, ecclésiastique français, (1651-1710). — Né à Rouen, il deviendra vicaire de la paroisse Saint-Lô, de cette ville, puis chapelain titulaire de la cathédrale. Pieux et érudit, il a laissé deux ouvrages dont le premier au moins peut encore se consulter avec intérêt : 1. De l’ancienne coutume de prier et d’adorer debout le jour du dimanche et de fêle et durant le temps de Pâquc, ou abrégé historique des cérémonies anciennes et modernes… où ion traite en passant ce qu’il y a de plus beau dans l’ancienne discipline, 2 vol. Liège, 1700, Rouen, 1708. Comme l’auteur le fait remarquer dans sa préface, le livre donne plus que le titre ne promet. C’est une étude historique des diverses cérémonies ecclésiastiques où ont été consciencieusement dépouillées, et analysées dans leur ordre chronologique les sources liturgiques les plus diverses. Tout en se défendant de vouloir innover l’auteur voudrait donner aux ecclésiastiques et même aux fidèles le goût et le sens de l’ancienne prière de l’Église. — 2. Les conciles généraux et particuliers, leur histoire, avec des remarques sur leurs différentes collerlions. Cologne, 1717. Cet ouvrage posthume est formé d’une série de dissert al ions ; il en est une en particulier « dans laquelle l’auteur soutient contre MM. Voelle, luttel et P.everegius, qu’avant le VI" concile de (.n thage, l’Afrique n’a point eu de code particulier de e. nions. »

Salmon, Traité ilr l’élude’les conciles, 2’édit., Parts, 1726. p, M8 ; Th. Lebreton, Biographie rouennatse, Houcn, 1865, p. 230 ; Hurter, Nomrnrhilor, .’i' èdit, t. iv, ool B

E., ms

LE MAISTRE Antoine ( 1 60H-1 (i. r, 8) naquit à

Parte le 1 mai 1698, d’Isaa< le Malstre qui était

maître des requêtes il i|i (.allierme inauld. laquelle et ail tille et petite fille d’avocat et KBUT de la réformai née île l’oit l’.o : il Isa ai Ie Maislre a ha Il do ni) a la

Ion catholique et embrassa le calvinisme ; aussi