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    1. JUDAÏSME##


JUDAÏSME, histoire politique

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César. Antipater et Hyrcan prirent parti pour César, de sorte que celui-ci, en 47, lorsqu’il vint en Syrie après la liât aille de Pharsale. rendit à Hyrcan le plein pouvoir politique en annulant les mesures prises par Gabinius et en le nommant ethnarque. Cependant il plaça au-dessus de lui comme procurateur Antipater. Ce dernier profita immédiatement de sa position pour établir ses deux lils Pbasaëlet Hérode gouverneurs de Judée et de Galilée. Lorsque, en 41, par la bataille de Philippes, Antoine devint le maître de l’Asie, il continua dans leur poste les deux fils d’Antipater et leur donna le titre encore plus honorifique de tétrarque.

Une année après, les Parthes envahirent toute l’Asie antérieure. Grâce à leur aide, Antigone, le second fils d’Aristobule II qui déjà auparavant avait l’ait valoir ses droits sur le trône de Jérusalem, s’en empara. Hérode eut encore le temps de s’enfuir, tandis qu’Hyrcan et Phasaël étaient saisis par ruse. Phasaël se suicida et Hyrcan fut emmené par les Parthes. Hérode se rendit à Rome et réussit à se faire nommer par le Sénat roi de Judée. Après deux ans de luttes contre les Pari lies et les insurgés du pays, il put faire son entrée à Jérusalem. Antigone fut fait prisonnier et envoyé à Antioche, où il fut plus tard décapité. Ainsi finit la dynastie asinonéenne.

Pour gagner les faveurs des Juifs, Hérode s’était peu auparavant marié avec une pelite-fille d’Hyrcan If. Mariamne Bientôt après, sur les instances de sa belle-mère, il institua grand prêtre le frère de Mariamne, Aristobule : mais, la même année, il le fit tuer par jalousie.

Bien qu’Hérode fût le protégé d’Antoine, il sut après la défaite de celui-ci (31) gagner les faveurs d’Auguste qui supplanta l’amant de Cléopâtre. Le nouvel empereur lui laissa le diadème royal et lui confirma tous les pouvoirs, de sorte qu’il fut constamment un vassal soumis des Romains.

Le long règne d’Hérode (37-4 avant l’ère chrétienne), fut sous beaucoup de rapports brillant. Par sa diplomatie habile et par ses intrépides entreprises guerrières, le nouveau souverain consolida son trône et doubla presque son territoire, surtout au Nord et au delà du Jourdain. Il développa le commerce et l’agriculture, se fit le Mécène des arts et des sciences, en favorisant, 1a civilisation hellénique, entreprit de grandes constructions, surtout l’embellissement et l’agrandissement du temple. Si pour tout cela on a pu le nommer le Grand, il s’est d’autre part rendu odieux par sa cruauté comme peu de souverains l’ont su faire. A tour de rôle il fil massacrer fous les membres de la famille asinonéenne et beaucoup de membres de sa propre famille, même Mariamne et trois de ses fils. Il commit un grand nombre d’autres atrocités : une des dernières lut le meurtre des enfants de Bethléem. Il mourut l’an 4 avant l’ère chrétienne.

(On sait que le point de départ de l’ère chrétienne, par suite d’une erreur de chronologie est en retard de plusieurs années sur la date de la naissance de Jésus-Christ. Bien que Jésus soit né « aux jours du roi Hérode », celui-ci est mort l’an 4 avant l’ère chrétienne).

2. Les fils d’Hérode, les premiers gouverneurs de Judée. Agrippa /"’(lavant J.-C. -44 après).- -D’après le testament d’Hérode, son royaume fut partagé, du consenment des Romains, entre trois de ses fils : Archélaiis reçut l’Id innée, la Judée et la Sa marie, 1 lérode Anlipas la Galilée et la Pérée, Philippe les territoires du Nord : la Gaulanivide, la Trachonitide, etc. Le dernier seul put jouir d’un règne paisible et lui estimé par ses sujets jusqu’à sa mort (3 1). Les deux autres, s’ils héritaient des pouvoirs de. leur père héritaient aussi d’une bonne part de ses vices. Archélaiis. accusé par les Juifs auprès de l’empereur, fut bientôt (en 6) destitué et envoyé

en exil. Ses sujets, surtout les pharisiens, en lui faisant ce procès à Rome espéraient avoir sous le gouvernement direct des Romains, une plus grande liberté pour la pratique religieuse et une plus grande indépendance pour la gestion des affaires intérieures. Ils devaient bientôt s’apercevoir du contraire. Les procurateurs romains auxquels la Judée fut livrée dans les années 6-41 les opprimèrent et les exploitèrent d’une façon si cruelle et si honteuse qu’on s’étonne qu’ils aient été supportés si longtemps. Déjà, sous le premier d’entre eux, l’indignation se montra ouvertement et les plus fanatiques des pharisiens formèrent le parti des zélotes dans le but de soulever le peuple contre les tyrans romains. Le plus dur de tous fut celui qui par l’Évangile est le mieux connu. Ponce Pilate (26-36).

Hérode Antipas régna plus longtemps qu’Archélaus. C’est lui qui fit décapiter Jean-Baptiste et c’est devant son tribunal que Jésus-Christ dut comparaître. Son mariage incestueux avec la femme de son frère l’entraîna dans une guerre désastreuse avec le beau-père de sa première femme, Arétas, roi des Arabes, et causa indirectement sa destitution par Rome en 39.

Il fut remplacé par un petit-fils d’Hérode le Grand, Hérode Agrippa I er, auquel Caligula avait déjà donné le district de Philippe. L’année suivante, Agrippa reçut encore de l’empereur Claude celui qu’avait gouverné Archélaiis, de sorte que dans sa main tous les territoires du royaume d’Hérode le Grand furent encore une fois réunis. Agrippa employa tous les moyens pour gagner les sympathies des Juifs. Il favorisa leurs chefs spirituels, les pharisiens. Il déploya un grand zèle pour la Loi et le culte. Pour être agréable à la Synagogue il persécuta la jeune Église chrétienne, fit mettre à mort l’apôtre Jacques le majeur et jeta en prison saint Pierre. Son règne ne dura que trois ans ; en 11. il mourut subitement.

3. Agrippa II ; les procurateurs de la Palestine ; la guerre juive (44-73). — Les Romains ne confièrent à son jeune fils. Agrippa II, que quelques parcelles du royaume, très éloignées de Jérusalem. Ils joignirent la Palestine à la province de Syrie et la firent de nouveau administrer par des procurateurs.

Les sept procurateurs qui gouvernèrent le pays de l’an 44 jusqu’au commencement de la guerre juive firent, si l’on peut dire, l’impossible pour amener le peuple à l’exaspération et à l’émeute. Aussi, à partir du quatrième, Félix, y eut-il des soulèvements continuels. A côté des zélotes se groupèrent les sicaires, c’est-à-dire des assassins qui tuèrent traîtreusement les Romains et leurs amis. A ces fanatiques s’en associaient d’autres mus par des raisons religieuses : de faux prophètes et des pseudo-Messies qui trompaient le peuple. Après le gouvernement paisible de. Fcstus vinrent deux vrais monstres, Albinus et Gessius Florus.

Sous le dernier, la rage des Juifs outragés atteignit au paroxysme. Les zélotes, guidés par Éléazar, fils du grand prêtre Ananias. en profitèrent pour déclencher en 66 la guerre contre Rome. Ils dressèrent leur camp dans le temple même et s’emparèrent de l’importante forteresse de Masada située au sud du pays. En vain le parti de l’ordre auquel appartenaient les princes des prêtres et même les plus intelligents et les plus estimés des pharisiens, prévoyant la ruine certaine qui résulterait de la lutte, essaya-t il d’étouffer même par la force l’insurrection. Par une victoire remportée sur l’armée du gouverneur de Syrie, le parti de la guerre prit le dessus. On organisa systématiquement la résistance dans tout le pays. La défense de la ville fut confiée au grand prêtre Ananias, et à Joseph ben

Gorian, celle de l’Idumée à Éléazar et celle de la (ialilée qui fut la plus Importante, à Josèphe, le célèbre historien.

Au printemps de 67, Néron envoya Ycspasien et