Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 8.2.djvu/93

Cette page n’a pas encore été corrigée

L595

    1. JUDAÏSME##


JUDAÏSME. HISTOIRE POLITIQUE

159(5

(1er Juden, 2 l (dit., faite par Briill, Berlin, 1892 ; M. Bâcher, Die Agada der Tannaîten, Strasbourg, t. i, 2 édit., 1903, 1. 11, 1890 ; Lagrange, op. cit., p. 137-147 : le rabbinisme, la tradition, son caractère général ; Lesêtre, Mischna dans Diction, de la Bible, t. iii, col. 1127-1130 ; Mangenot, Targums, ibid., t. IV, col. 1595-2008.

1° Sur la littérature hellénique, Christ-Stahlin-Schmid, op. eil. : YV. l’riedlander, Geschichte (1er jùdisehen Apologetik als Vorgeschtchle i/c< Christentums, 1903. — Sur Flavius Josêphe l’excellente biographie de R. Laqueur, Der jiidisehe Jlistoriker Flavius Josephus, Ciiessen, 1920 ; Chasles, De l’autorité historique de Flavius Joséphe, Paris, 1841 ; H. Lesêtre, Josêphe, dans Dicl. de la Bible, t. iii, col. 1670-1679. — Sur I’hilon, Delaaney, Philon d’Alexandrie, écrits historiques ; influence, luttes et persécutions des Juifs dans le monde romain, 2’édit., Paris, 1880 ; 11. Lesêtre, Philon, dans Dict de / « BibL, t. v, col. 300-312.


II. Histoire politique. —

L’histoire de l’ancien Israël s’ouvre par une migration qui, vers 2000, mène Abraham des bords de l’Euphrate en Palestine, et se termine par la destruction de la ville sainte en 586 avant Jésus-Christ et par la dispersion de ses habitants. Par un curieux parallélisme, l’histoire du judaïsme débute par le retour des exilés, qui des fleuves de la Babylonie retournent en la Terre sainte et se clôture avec la prise et la ruine de Jérusalem par Titus en 70 après Jésus-Christ, ou mieux encore par l’anéantissement de la nation après l’insurrection de Barkokéba en l’an 135.

Si, avant l’exil, l’histoire des Israélites était déjà intimement liée à celle de leur religion, elle le fut encore davantage après le retour, lorsque l’État monarchique eut fait place à une communauté ecclésiastique, de sorte que l’histoire politique du judaïsme est en grande partie son histoire religieuse.

Cette seconde époque se divise en trois périodes, correspondant à la domination que les trois empires perse, grec et romain exercèrent l’un après l’autre sur la Palestine comme sur toute l’Asie antérieure.

Période perse.

1. Retour et première restauration.

— Peu après son entrée triomphale à Babylone (539 avant J.-C), Cyrus permit aux Juifs de retourner dans leur pays et d’y reconstruire le temple. Conformément à ses principes religieux et politiques, non seulement il les y autorisa par un firman, mais il les y aida aussi par de fortes sommes et leur livra les vases sacrés el les trésors que Nabuchodonosor avait emportés.

Après les préparatifs nécessaires, quarante-deux mille trois cent soixante exilés, parmi lesquels beaucoup de prêt ics. se mirent en route, sans doute en plusieurs caravanes, conduits par Scheschbassar, prince de la famille de David. Esdr.. ii, 64. Celui-ci est selon toute probabilité identique à Zorobabel, premier gouverneur du nouvel État. Voir Van Hoonacker, Xoles sur l’histoire de la restauration juive après l’exil île Babylone, dans Revue biblique. 1901, p. 7 sq.

Bien des Juifs, surtout ceux qui s’étaient créé en Chaldéc une situation et ceux qui étaient le moins animés d’esprit religieux, ne quittèrent pas la.Mésopotamie et devinrent le noyau de la Diaspora babylonienne. Cependant ils restaient attachés à la Terre sainte et au Jahvisme et subventionnèrent les caravanes des partants ainsi que plus tard les rapatriés.

Ceux qui retournèrent s’installèrent tant bien que mal à Jérusalem surtout et dans sa banlieue ; sept mois après leur arrivée, ils construisirent l’autel des holocaustes et dans la seconde année (530), ils jetèrent les fondements du temple. Les rapatriés qui s’appelaient a communauté de la Gola n’étaient pas dans une

situation brillante ; leur pallie n’élail plus le pays où cou le ni le lait et le miel. Ils Irouvèrent leurs maisons en ruines et leurs champs incultes. Les voisins qui en avaient pris possession ne virent pas de bon (cil les nouveaux arrivés et leur devinrent franchement

hostiles, lorsque leur demande d’aider à la reconstruction du temple, faite surtout par les Samaritains, ne leur fut pas accordée. Les membres de la Gola préférèrent se passer de leur concours parce qu’ils les jugeaient indignes de prendre part au culte et se séparèrent strictement des occupants du pays. Pour se venger, ceux-ci empêchèrent la Gola de continuer la reconstruction du temple. Cet incident ainsi que la misère qui s’augmentait par suite des mauvaises moissons causa un grand découragement dans les rangs des rapatriés. Leur espoir qu’avec le retour le temps messianique allait se réaliser fut déçu. Pendant les dernières années de Cyrus et tout le règne de Cambyse (529-522) on ne reprit pas les travaux du temple. On s’en désintéressait à tel point que les riches, au lieu de fournir les moyens pour continuer l’oeuvre se faisaient construire des maisons de luxe. Ag., i, 4.

La seconde année du règne de Darius I er (520), la situation changea tout à coup. Dieu suscita deux prophètes, Aggée et Zacharie, pour encourager le peuple à reprendre la construction. Par suite des brillantes promesses qu’ils rattachaient à l’achèvement du temple, les Israélites se mirent avec ardeur à l’ouvrage sous la direction de Zorobabel et du grand prêtre Josué, et après quatre ans, en dépit des démarches que Thathanaï, gouverneur perse de la Cisjordane, poussé par les ennemis de la jeune communauté, avait faites pour entraver l’entreprise, le temple fut achevé (515). 2. Œuvre de Néhémie et d’Esdras. — Cette première restauration fut suivie, après un intervalle de près d’un demi-siècle, d’une seconde qui fut marquée par l’œuvre de Néhémie et d’Esdras..Malgré les renseignements, contenus dans les livres qui portent les noms de ces deux personnages, une grande incertitude i plane sur la manière dont fut conduite cette entreprise, et sur la chronologie des événements. D’après le texte actuel de ces deux livres, Esdras obtint la viie année d’Artaxerxès (458) la permission de rentrer en Palestine avec une nouvelle caravane d’environ dix-sept cents personnes, Arrivé en Palestine, il s’effraya de voir le grand nombre d’abus qui avaient pris naissance dans la colonie installée depuis le règne de Cyrus ; il s’étonna particulièrement des nombreux mariages entre les Juifs et les femmes païennes de la région. 11 intervint avec une extrême sévérité conformément aux larges pouvoirs qui lui avaient été donnés par le gouvernement perse dans le but formel d’introduire la Thora de Moïse. Mais il n’eut de succès que treize ans plus tard (445), lorsqu’il reçut une aide puissante en la personne de Néhémie, une des personnalités les plus sympathiques de l’histoire juive. Celui-ci, quoique Juif, était devenu l’échanson et le favori du même roi Artaxerxès. Il avait appris que ses coreligionnaires vivaient dans une extrême pénurie et qu’ils n’avaient pas même encore réussi à bâtir les murs et les portes de Jérusalem. Deux fois, sous Xerxès I er (485-105) et sous Artaxerxès I er, Esdr., vi, 6-23, on avait vainement entrepris leur relèvement. Sur sa demande, le roi l’envoya comme gouverneur en Judée. En cinquante-deux jours, malgré les attaques et les intrigues des ennemis, surtout du prince samaritain Sanaballat et de l’Ammonite Tobie, il lit achever les murs, les tours et les portes. Neh., vi, 1-15.

Tout de suite après, Néhémie se mil à la rénovation morale du peuple, Neh., viii sq. ; car prêtres et laïques manquaient à leurs obligations élémentaires, Mal., i-n : à la fête du nouvel an le peuple fut convoqué et Ksdras lut publiquement la Loi, alors presque oubliée. A la tète des Tabernacles, qui survenait au même mois, les Juifs furent encore pendant huit jours instruits dans la Thora. Ensuite Néhémie renouvela l’alliance d’Israël avec Jahvé et il eut soin de repeupler la ville.

Aiuès avoir exerce les fonctions de gouverneur peu-