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JOSUE

JOURDAIN D’EBERSTEIN

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révèle cette activité du vainqueur de Canaan relèvent d’après les critiques des éléments qu’ils tiennent pour les plus récents, c’est-à-dire de la rédaction deutéronomiste et de l’écrit sacerdotal, mais indépendamment de l’autorité de ces parties elles-mêmes du livre, il y a lieu de remarquer qu’il ne manque pas, dans les passages mêmes attribués au Jahviste ou à l’Élohiste de témoignages de l’action religieuse de Josué. Telles sont, par exemple, les différentes prescriptions relatives à l’arche, iii, 5-6 ; iv, 5 (JE), la circoncision des enfants d’Israël pour enlever l’opprobre d’Egypte, v, 9 (JE), l’érection d’un autel au mont Hébal, viii, 30-31 (E) ; tel encore le rappel des bienfaits de Jahvé envers son peuple pour l’exhorter à la fidélité et l’ordre pressant de servir le Dieu qui lui a livré ses ennemis, xxiv, 1-12, 14-30 (JE).

Il ne pouvait d’ailleurs en être autrement, Josué savait trop bien, que, même au point de vue national, la religion était le lien puissant qui maintiendrait l’union entre les tribus dispersées, et serait la seule sauvegarde efficace contre l’influence cananéenne aussi redoutable pour l’avenir politique de son peuple que pour son avenir religieux. La tradition juive n’a pas exagéré dans le souvenir, fait d’admiration et de reconnaissance, qu’elle a gardé du héros de la conquête : « Il fut vaillant à la guerre, dit l’auteur de l’Ecclésiastique, Josué fils de Noun, qui succéda à Moïse dans la dignité de prophète, et qui, vérifiant son nom, se montra grand dans la délivrance des élus du Seigneur, pour châtier les ennemis soulevés. » Eccli., xlvi, 1. Hommage auquel la tradition chrétienne a encore ajouté en faisant de Josué, à cause de son nom et de ses mérites, une des figures du Christ. Cf. supra. — Sur le tombeau de Josué, cf. Séjourné, dans Revue biblique, 1893, p. 608-628.

I. Principaux commentateurs.

— 1° Catholiques.

— Origène, Seleela in Jesum Nave ; Homilix in librum Jesu Nave, P. G., t. xii, col. 819-948 ; S.Éphrem, In Josue, Opéra syriaca, Rome, 1757, t. i, p. 292-307 ; Théodoret, Quæstiones in Josuam, P. G., t. lxxx, col. 457-486 ; Procope de Gaza, Comment, in Josue^P. G., t. lxxxvii, col. 991-1042 ; S. Augustin, Loeutiones in Heptateuehum, vi, P. L., t. xxxiv, col. 537-542 ; Quæstiones in Heptateuehum, vi, P. L., t. xxxiv, col. 775-792 ; S. Isidore de Séville, Quæstiones in librum Josue, P. L., t. Lxxxiii, col. 371-380 ; Raban Maur, Comment, in librum Josue, P. L., t. cviii, col. 999-1108 ; Rupert, In librum Josue, P. L., t. clxvii, col. 999-1024 ; Hugues de Saint-Cher, Postilla, Venise, 1754, t. i ; Nicolas de Lyre, Postilla, Venise, 1588, t. h ; Denys le Chartreux, Opéra, Cologne, 1533, t. n ; Tostat, Opéra, Venise, 1728, t. v ; Cajétan, Comment, in lib. Josue…, Rome, 1533 ; Vatable, Annotationes in V. T., Paris, 1545 et Salamanque, 1584 ; A. Mæs, Josuæ imperatoris liistoria illustraia atque explicata, Anvers, 1574, et dans Migne, Cursus completus Sac. Script., t. vii-vra ; Arias Montanus, De optimo imperio seu in lib. Josue comment., Anvers, 1583 ; Serarius, Josue, 2 in-1°, Mayence, 1609-1610 ; Bonfrère, Josue, Judices et Ruth, Paris, 1731 ; Calmet, Commentaire littéral, 2e édit., Paris, 1724, t. ii, p. 1-143 ; Houbigant, Biblia hebraica cum notis eriticis et versione lalina, Paris, 1753, t. ii, p. 1-83 ; Clair, Le livre de Josué, Paris, 1877 ; de Hummelauer, In Josue, Paris, 1903 ; Crampon, La Sainte Bible traduite en français, Paris, 1901, t. n ; Fillion, La Sainte Bible commmtée, Paris, t. u.

2° Non catholiques.

— Outre les anciens commentateurs, Drusius, Osiander, Sébastien, Schmidt, Le Clerc ; Maurer, Commentar ùber das Buch Josua, Stuttgart, 1831 ; Rosenmuller, Scholia in V. T., 2e édit., Leipzig, 1874, t. n ; Espin, Joshua, dans le Speaker’s Commentary, Londres, 1872 ; Fay, Das Buch Josua, Bielefeld, 1870 ; Holzinger, Das Buch Josua dans H andCommentar zum A. T., Tubingue, 1901 ; Dillmann, Numeri, Deuteronomium und Josua, 2e édit., Leipzig, 1886 ; Budde, Richter und Josua, 1887 ; Black, The book o/ Josua, Cambridge, 1891 ; Œttli, Deuteronomium, Josua und Richter, Munich, 1893 ; Steuernagel, Das Buch Josi.a, Gœttingue, 1899, dans Handkommentar zum A. T. ; Bennett, The Book of Joshua, Leipzig, 1895-1899.

II. Ouvrages généraux.

Cornely, Historica et critica introductio in U. T.libros sacros, Paris, 1887, t. u a, p. 170205 ; Driver, An introduction to the literalure of the Old Testament, Edimbourg, 1898, p. 103-116 ; Gigot, Spécial introduction to the Study of the Old Testament, New-York, 1903, part. I, p. 213-224 ; Steuernagel, Lehrbuch der Einleitung in das Aile Testament, Tubingue, 1912, p. 273-287 ; Gautier, Introduction à l’Ancien Testament, 2° édit., Lau «  sanne, 1914, p. 215-228 ; Vigouroux, Bacuez et Brassacj Manuel biblique, Ancien Testament, Paris, 1920, t. ii, p. 527 ; Wellhausen, Die Composition des Hexaleiichs und der historisehen Bûcher des A. T., Berlin, 1899 ; J.-E. Carpenter, The composition of the Hexateuch, Londres, 1902 ; Holzinger, Einleitnng in den Hexateuch… Leipzig, 1893 ; Smend, Die Erzàhlung des Hexaleuchs auf ihre Quellen untersucht, Berlin, 1912 ; Albers, Die Quellenberichle in Josua, l-12j Bonn, 1891 ; Mangenot, art. Josué ; Livre de Josué, dans Vigouroux, Dictionnaire de la Bible, t. iii, col. 1684-1699 ; Volk, art. Josua (Buch) dans Hauck, Realencyclopœdie ùr protest. Théologie und Kirche, t. ix, p. 389-393 ; G. A. Smith, art. Joshua, dans Hastings, A Diclionary of the Bible, t. ii, p. 779-788 ; Touzard, art. Moïse et Josué, dans d’Alès, Dictionnaire apologétique de la Foi catholique, t. iii, col. 695-860. Pour l’histoire : Wellhausen, Isrælitische und jiidische Geschichte, Berlin, 1894 ; 7’édit., 1914 ; Guthe, Geschichte des Volkes Israël, Leipzig, 1904 ; Kittel, Geschichte des Volkes Israël, Gotha, 1912, etc. etc.

A. Clamer,


JOURDAIN D’EBERSTEIN, appelé plus communément J. DE SAXE, était déjà maître ès-arts et bachelier en théologie quand, en 1219, il reçut à Paris des mains du bienheureux Réginald, l’habit des frères prêcheurs. Élu maître général en 1222, il meurt en Terre sainte le 13 février 1237.

Avant son entrée dans l’Ordre, l’activité intellectuelle de Jourdain de Saxe, se trouve exprimée dans un commentaire Super Priscianum minorent, dont on connaît au moins le ms. 1291 de Leipzig. De plus, on possède un grand nombre d’écrits mathématiques attribués dans les mss à Jourdain Neinorarius : Arismelica demonslrativa, Elementarium arismetice, Paris, Bibl. nat.. ms. 16644 ; 11885, ꝟ. 89 ; 14737, ꝟ. 42 ; 16198, ꝟ. 123 ; Vienne, en Autriche, ms. 5203. (je ne signale que les manuscrits que j’ai examinés) ; De ponderibus, Paris, Bibl. nat., 1025 ; 10252, ꝟ. 140 v° ; 16198, ꝟ. 163 ; 11247 ; 166649 ; les catalogues indiquent aussi les ms. 92, fol. 174v° ; 206 de Munich ; 251 de la Bibl. du Corpus Christi, (Oxford) ; De speculis, Bibl. nat., 10252, fol. 136v°-140r° ; le De nurneris datis Bibl. nat., 11863 ; Vienne, 5277, n. 82, etc, imprimé dans le Supplément de laZeilschrifl fur Maihematik und Physik, Leipzig, 1879, p. 125-166 ; le traité De triangulis libri quattuor ou Philotechnes publié par M. Curtze dans Mitteilungen des Coppernicus-Vereins fiirWissenschaft und Kunst, fasc. vi, Tborn, 1887 ; De usnperimetris proposiliones septem, Vienne, 5203, n. 22 ; De planisphæris proposiliones quinque, Vienne, 5203, n. 21 ; cf. aussi Oxford, Corpus Christi, ms. 233, ꝟ. 75. Ce Jourdain de Nemore est-il identique à Jourdain de Saxe, second maître général des Prêcheurs ? Nicolas Trevet l’a cru. Il écrit à ce sujet : Jordanus… cum Pharisius in scienliis sccularibus et præcipue in mathematicis magnus haberetur, libros duos admodum utiles, unum de ponderibus et alium de lineis datis dicitur edidisse. D’Achery, Spicilegium, édit. in-4o, t. viii, p. 572-73. Parmi les historiens, les uns se sont rangés à l’avis de Trevet, par exemple Curtze, op. cit., voir aussi Zeitsch. f. Math, u Phys., 1891, P.Boutroux, Principes de l’analyse mathématique, t. i, p. 115, note ; p. 272. D’autres se sont refusés à voir en ce mathématicien, Jourdain de Saxe : par exemple le P. Denitle, Historiches Jahrbuch, t. x, 1889, p. 566 (d’après lui, ce serait à Henri de Herford que remonterait la confusion) ; Bosmans, Le Philotechnes de Jordan de Nemore dans Revue des questions scientifiques, janv. 1923, p. 52-80 et Duhem. La question reste en suspens. Il n’est pas impossible que Jourdain de Saxe ait écrit