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LATRAN (V « CONCILE ŒCUMÉNIQUE DU) — LATRIE


du Saint -Esprit ou d’une révélation particulière, ni s’appuyer sur des conjectures vaines et déplacées. Dieu peut révéler à certains les destinées de l’Église. Comme la chose est de grande importance, en règle ordinaire ces inspirations ne seront publiées ou prêchées qu’après examen du Siège apostolique ; s’il y a péril en la demeure, si une nécessité pressante existe, elles seront communiquées h l’ordinaire du lieu, lequel les examinera et permettra de les divulguer s’il juge qu’il y a lieu de le faire. On n’attaquera pas. devant le peuple, les prélats et les autres supérieurs. Le but de la prédication est, selon le précepte divin, de prêcher l’Évangile à toute créature, d’apprendre à détester le vice et à aimer la vertu, de cultiver partout la paix et la dilection mutuelle tant recommandées par notre Rédempteur. Beau programme, négatif et positif, toujours actuel !

On a souvent dit que la clôture hâtive du concile eut des résultats néfastes : une autre réforme, bien différente de celle que le concile avait entreprise, éclatait dans l’automne de cette année 1517. Mais on faisait si peu de cas du concile romain en Allemagne qu’il n’aurait pas empêché l’orage. Par ailleurs, la situation politique tendue et le péril de l’ingérence de l’empereur invitaient à le dissoudre.

En somme, le Ve concile du Latran mérite plus que la place qu’on lui accorde d’ordinaire dans l’histoire ecclésiastique. D’avoir parlé, comme il fit, de la suprématie du pape, après Constance et Bâle, lui donne une valeur qu’on ne saurait exagérer. La liquidation du schisme et la conclusion du concordat français furent très remarquables. Les décrets concernant la foi et le mouvement de la Renaissance répondirent aux besoins du moment. Sur la prédication, sur les rapports des évêques et des réguliers, sur la réforme de la curie et de l’Église universelle, le concile adopta des mesures pleines de sagesse. Malheureusement elles furent mal observées ; l’exemple vint de haut, de Rome, de Léon X tout le premier. Les bonnes lois ne manquèrent pas ; elles restèrent trop sur le parchemin. Léon X prépara une base aux décisions du concile de Trente ; il ne fit pas assez la réforme digne de ce nom, que fera Trente, qu’il aurait mieux valu faire au commencement du xvie siècle.

I. Sources.

1° Actes du concile et ceux du conciliabule de Pise. — Une collection officielle, sinon complète, des pièces relatives au concile parut à Rome, en 1521, par les soins du cardinal del Monte, avec l’approbation de Léon X. Les recueils des conciles, tel Labbe, Concilia, Paris, 1672, t. xiv, col. 1-342 (le nouveau Mansi, t. xxxii, Paris, 1901, reproduit le t. xix de Coleti) se sont servis non pas de cette édition originale, qui est très rare, mais d’une impression ultérieure. Les Actes du conciliabule de Pise furent imprimés à Paris, en 1512, sans nom d’auteur ni d’imprimeur, par Charles Mondier, depuis calviniste. L’édition la plus complète est celle des Acta concilii Pisani celebrati anno 1409 et concilii Senensis 1423 et constitutiones concilii Pisani II anno 1511, Paris, 1612. Sur diverses pièces de Pise et de Latran, cf. H. Hauser, Les sources de l’histoire de France, n. 670-673, Paris, 1906, t. n a, p. 184-185.

2° Documents non insérés dans les Actes officiels du concile.

— Les Regesla Leonis X publiés par le cardinal J. Hergenrôther, Fribourg-en-Brisgau, 1884-1891 (s’arrêtent au 16 octobre 1515). Labbe, t. xiv, col. 346-358. publia le premier de très curieuses lettres des maronites. Des documents précieux dans Raynaldi, Annal, eccl., an. 1512-1517 ; Hefele-Hergenrôther, Conciliengeschichte, Fribourg-en-Brisgau, 1887, t. viii (les documents qui figurent dans l’appendice, p. 810-845, ne sont pas reproduits dans la traduction Leclercq) ; une des sources les plus utiles mises à profit par Raynaldi est le Diarium du maître des cérémonies pontifitales Paris de Grassis ; la partie qui concerne Léon X a été publiée par Delicati et Armellini, Il diario di Leone X, Rome, 1884. L’Ad Leonem X pont. max. et concilium Lateran. de reformandis moribus oratio dans G. Roscoe, Vitae pontificato di Leone X, trad. L. Bossi, doc. 146, Milan, t. viii,

p. 105-119. A. Renaudet, Le concile gallican de Pise-Milan. Documents florentins, Paris, 1922.

Écrits de controverse.

1. Pour le concile et le pape. —

Ange de Vallombreuse, .Apologe(icum…pro Julio papa contra concilium Decii, s. 1., 1511 ; Oratio… proconcilio Lateranensi contra conventiculum Pisanum, s. 1., 1511 ; Epistolm.. Julio II, Francorum régi, Bernardino tune cardinali S. Crucis pro chrisiiana unilate servanda, s. 1., 1511 ; François Poggio, De potestate papæ et concilii, s. 1. n. d., probablement Rome, 1512, cf. Raynaldi, an. 1511, n. 19 ; Dominique Jacobazzi, évêque de Luceria et, en cette qualité, membre du concile, Tractatus de concilio, composé en 1512, imprimé à Rome en 1538, reproduit dans Labbe, t. xviii ; Cajétan, Aucloriias papæ et concilii sive Ecclesiæ comparata, Rome, 1511, et Apologia tractatus de comparata auctoritate papæ et concilii (contre Almàin), Rome, 1512, voir ici t. ii, col. 1316.

— 2. Pour le concile de Bâle. — Philippe Decio (Dexius), jurisconsulte milanais, Commentaria in jus pontificium, édit. de Lyon, 1681, p. 197-346 ; Jean Bouchet, La déploralion de l’Église militante… en l’an 1510 et 1511, Paris, 1512 ; Jacques Almain, Libellus de auctoritate Ecclesiæ et conciliorum generalium (contre Cajétan), Paris, 1512, voir ici t. i, col. 895-896 ; Jean le Majeur, Disputatio de Ecclesise monarchia et De Ecclesise et concilii auctoritate (contre Cajétan), Paris, 1512 ; Jean Lemalre de Belges, La différence des scismes et des conciles de l’Église et de la prééminence et utilité des conciles de la saincle Eglise gallicane, poème offert à Louis XII, en 1511 ; Zaccaria Ferreri écrivit force lettres, discours et traités « dont l’abondance lui donna le droit d’être considéré comme le premier champion littéraire du conciliabule de Pise ». Pastor, t. vi, p. 361.

4° Le concordat de 1516. — Texte dans Labbe, t. xiv, col. 358-388. Sur les documents relatifs au concordat, cf. H. Hauser, Les sources de l’histoire de France, n. 819-820, 1018-1019, Paris, 1909, t. n 6. Sur l’opposition de l’Université, cf. P. Féret, La faculté de théologie de Paris. Époque moderne, Paris, 1900, 1. 1, p. 431-445. Voir surtout les documents publiés par J. Thomas, Le concordat de 1516, Paris, 1910 (en appendice à chacun des trois volumes).

II. Travaux.

Parmi les anciens historiens, Raynaldi, Annal., an. 1512-1517 ; Ellies du Pin, Histoire de l’Église et des auteurs ecclésiastiques du XVI’siècle, Paris, 1701, p. 51100 ; Noël Alexandre, Hist. eccl., édit. Roncaglia-Mansi, Venise, 1778, t. ix, p. 503-516. — A partir du xixe siècle, travaux d’ensemble : V. Tizzani, I concilii Lateranesi, Rome, 1878 ; J. Hergenrôther (continuateur d’Hefele), Histoire des conciles, trad. Leclercq, Paris, 1917, t. viii a, p. 275-558 (très documenté) ; E. Guglia, Studien zur Geschichte des V. Laterankonzils, dans les Sitzungsberichte der k. Akademie der Wissenschaften, Hist. Klasse, Vienne, 1899, t. cxl ; L. Pastor, Histoire des papes depuis la fin du Moyen Age, Paris, 1904-1909, t. vi, 2e édit., trad. F. Raynaud, p. 327-407 ; t. viii, trad. A. Poizat, p. 232-277. — Sur le concile, le conciliabule de Pise et le concordat de 1516 : P. Lehmann, Dos Pisaner Concil von 1511, Breslau, 1874 ; Sandret, Le concile de Pise, dans la Revue des questions historiques, Paris, 1883, t. xxxiv, p. 425-456 ; G. Hanotaux, Études historiques sur le XVl « et le XVIIe siècle en France, Paris, 1886 ; L. Madelin, De conventu Bononiensi, Paris, 1900 ; P. Bourdon, Le concordat de 1516, négociations, réception en France (position de thèses de la Faculté^des Lettres de Paris), Paris, 1902 ; A. Baudrillart, Quatre cents ans de concordat, Paris, 1905, p. 42-145 ; P. Imbart de La Tour, Les origines de la Réforme, t. ii, L’Église catholique, Paris, 1909, p. 126-178, 445-484 ; J. Thomas, Le concordat de 1516, Paris, 1910 (étudie, 1. 1, ses origines ; t. ii, les documents concordataires ; t. iii, l’histoire du concordat de 1516 à la fin du xvie siècle). — Sur Pomponazzi et les doctrines de l’école de Padoue condamnées par le concile, cf. H.Busson, Les sources et le développement du rationalisme dans la littérature française de la Renaissance, Paris, 1922, p. 29-63.

— Sur le calendrier, D. Marzi, La questione di riforma del calendario nel quinto concilio lateranense, Florence, 1906.

F. Vernet.

    1. LATRIE##


LATRIE, culte religieux dû à Dieu seul. Voir l’art. Culte, t. iii, col. 2024-2427, et spécialement col. 2408 sq.

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