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LATRAN (I «  « CONCILE ŒCUMÉNIQUE DU]

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moins une date défectueuse quand l’abbé dit qu’il déposa une plainte devant le concile le 28 février, et la suite de l’exposé invite à ponctuer de la sorte : Quapropter, concilio habit o, usque ad dominicain Palmarum dominus papa inducias dédit, et non : Quapropter, concilio hab’ito nsque ad dominicam Palmarum, dominus papa inducias dédit. Nous verrons que l’hypothèse qui date la déposition du cardinal Pierre de Pise d’une séance postérieure au 11 avril ne s’impose pas. En tout cas, le concile était clos le 17 avril ; une bulle de ce jour porte : concilium quod in Urbe, Domino (iiictore, celebravimus. P. L., t. ci.xxix, col. 447. Un de ses actes, peut-être celui cjui en fut le couronnement, avait été la canonisation de saint Sturm († 779) ; Innocent II la notifia aux moines de Fulda, par une bulle du 19 avril : in plenaria sipnodo quæ apud I.ateranum est, per Dei gratiam, congre’gâta…, eumdcin beatum virum inter sanctos et electos honorari prsecepimus.

II. Liste des canons.

Ordéric Vital dit que multa illis (les Pères du concile) papa de priscis codicibus propalui’it insignemque sacrorum decretoriim textum congessit. Nous possédons ce recueil des canons du concile. Il y en a trente. Un bon nombre sont empruntés aux conciles antérieurs, surtout à celui de Reims (1131), dans Mansi, Concil., t. xxi, col. 458-462, qui avait lui-même reproduit en grande partie les canons du concile de Clermont-Ferrand (1130), dans Mansi, t. xxi, col. 438-440. La plupart se retrouvent dans le Décret de Gratien.

1. Contre les simoniaques. Reproduit le. commencement du canon 1 de Clermont et de Reims. — 2. Contre les simoniaques. Développement de la suite du c. 1 de Clermont et de Reims. Gratien, causa I, q. iii, c. U>. 3. Défense aux évêques de recevoir ceux qui ont été excommuniés par leurs évêques. Une défense analogue avait été faite au I er concile œcuménique du Latran et dans plusieurs conciles du temps. — 4. Les clercs plairont à Dieu par les dispositions de l’âme et la tenue extérieure. C. 2 de Clermont et de Reims, (ira tien. causa XXI, q. iv, c. 5. — 5. Défense de ravir l’héritage des évêques et des clercs. C. 3 de Clermont et de Reims. Gratien, causa XII, q. ii, c. 47. — (i. Contre ceux qui, dans l’ordre du sous-diaconat et au-dessus, ont des femmes ou des concubines. C. 4 de Clermont et de Reims. Gratien, dist. XXVIII, c. 2.— 7. Invalidité des mariages des mêmes, et de ceux des chanoines, moines et convers profès. Défense d’entendre la messe des prêtres mariés ou concubinaircs, renouvelée de Grégoire VII, Urbain II et Pascal II. fin ce qui regarde l’assistance à la messe des nicolaïtes, reproduit le c. 5 de Reims ; en ce qui regarde l’invalidité de ces mariages, analogue au c. 21 du I er concile œcuménique de Latran. Gratien, causa XXVII, q. i, c. 40, à la partie relative aux mariages. — 8. Invalidité pareillement du mariage des moniales. Gratien, phrase finale de ce même canon 40. — 9. Interdiction aux moines et chanoines réguliers d’étudier et d’exercer le droit civil et la médecine. C. 5 de Clermont, 6 de Reims. 10. Défense aux laïques de posséder des églises ou des

« limes d’églises. Nul ne sera nommé archidiacre ou

doyen s’il n’est diacre ou prêtre. Les églises auront chacune un propre prêtre, non un prêtre loué, conducutiis presbyteris. C. (i et 7 de Clermont, 7-9 de Reims. lui ce qui regarde la nomination de l’archidiacre et du doyen, cf. c. 2 du I er concile de Latran : en ce qui regarde les dîmes, Grégoire VIT, dans Gratien, causa XVI. q. vrr, C. I. La finale du c. 9 dans Gratien, causa XXI, q. ii, c. 5 ; la partie relative à L’archidiacre et au doyen,

dist. LX, C. 3. II. La sécurité garantie en tout temps

aux clercs, moines, pèlerins, marchands, agriculteurs,

C. 8 de Clermont, 10 de Reims. 12. La trêve de

Dieu. C, 8 de Clermont, 11 de Reims. 13. (.outre’usure. 14. Interdiction des tournois. c. 9 de Cler mont, 12 de Reims. — 15. Contre ceux qui portent violemment la main sur un clerc ou un moine. Immunité des églises et des cimetières. C. 10. de Clermont, 13 et 14 de Reims. Gratien, causa XVII, q. iv, c. 29. — 1(1. Contre l’hérédité des bénéfices C. Il de Clermont, 1."> de Reims. Une partie dans Gratien, causa VI 1 1, q. i, c. 7. — 17. Interdiction des mariages entre consanguins. C. 12 de Clermont, 10 de Reims. Analogue au c. 5 du I" concile du Latran. — 18-20. Contre les incendiaires. C. 13 de Clermont, 17 de Reims. Gratien, causa XXIII, q. vin. c. 32. — 21. On doit écarter du service des autels les fils des prêtres, s’ils n’ont vécu religieusement dans des monastères ou des maisons canoniales. Analogue au c. 25 de Clermont (1095). Gratien, dist. LVI.c. 1. — 22. Les fausses pénitences. C. 16 du concile de Melfi, sous Urbain II (1089), dans Mansi, Concil., t. xx, col. 724. Gratien, De pœnit., dist. V, c. 8 (n’a pas le commencement de la première phrase.) — 23. Contre ceux qui condamnent l’eucharistie, le baptême des enfants, le sacerdoce et le mariage. C. 3 du concile de Toulouse (1119), dans Mansi, t. xxi, col. 226. 24. On ne réclamera rien pour le saint chrême, l’huile sainte et les sépultures. C. 9 du concile de Toulouse (1119), dans Mansi, t. xxi, col. 227. — 25. Défense de recevoir un bénéfice ecclésiastique de la main d’un laïque. Analogue au c. 4 du I er concile de Latran. — 26. Contre les prétendues moniales qui, ne vivant pas selon les règles de saint Benoît, ou de saint Basile ou de saint Augustin, habitent dans des maisons particulières. Gratien, causa XVIII, q. ii, c. 25. — 27. Défense aux moniales de chanter dans un même chœur avec les chanoines ou les moines. Gratien, causa XVIII, q. ii c. 25 (finale). — 28. L’élection des évêques par les chanoines doit se faire avec le concours des moines et des chanoines réguliers.Gratien, dist. LXIII, c. 35. 29. Interdiction de l’art des arbalétriers et des archers dans les tournois. Dans les Décrétâtes de Grégoire IX, t. V, c. xv, c. unicum, sous le nom d’Innocent III. 30. Nullité des élections faites par l’antipape Anaclet II et autres schismatiques et hérétiques. Analogue au c. 6 du P r concile du Latran et au c. 8 du concile de Plaisance (1095), sous Urbain II ; cf. Gratien, causa IX, q. i, c. 5.

III. Œuvre du concile. — 1° La fin du schisn e. — Le schisme dont on sortait à peine quand fut réuni le IIe concile du Latran avait paru exceptionnellement grave. Voir Innocent II, t. vii, col. 1951. Des défauts de forme dans l’élection d’Innocent II, l’élection presque simultanée de Pierre de Léon par vingt-quatre cardinaux alors que quatorze s’étaient prononcés pour Innocent, l’audace d’Anaclet II, resté maître de Rome, les appuis que celui-ci rencontra dans l’Italie et dans une partie de la chrétienté, sa persistance, pendant huit ans, à disputer la tiare au pape, qu’avait finalement reconnu la chrétienté, tout cela n’avait pu qu’agiter les esprits. Le discours que le Chronicon Mauriniacense met sur les lèvres du pape à l’ouverture du concile traduit certainement la pensée d’Innocent II.

« C’est une vérité d’expérience, aurait-il dit par allusion

aux débris du schisme, que l’on peut neutraliser le poison de l’envie sans jamais le faire disparaître complètement. Nous l’avons souvent entendu dire, nous en voyons maintenant la vérité. Nous le disons en pleurant, nous avons vécu assez longtemps pour voir le droit foulé aux pieds, la force remplaçant le droit, les lois méprisées, la justice et la paix refusées aux hommes… Aussi devons-nous, maintenant et sans autre délai, nous servir comme d’un glaive des lois de Dieu et de l’Église. » Et il aurait conclu : « l’arec que

les décrets (Tune personne désordonnée sont contraires .i l’ordre, ce que Pierre de Léon a établi nous le détrul sons, ce qu’il a exalté nous le dégradons, tout ce qu’il a consacré ciordinamus et deponimus. > I.a Chronique