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LATOMUS — LATRAN (1" CONCILE ŒCUMÉNIQUE DU)

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de la lecture des livres sacrés, qu’il ne convient pas de mettre indifféremment entre toutes les mains. — 3° Adversus librum Erasmi de sarcienda Ecclesia concordia, travail inachevé dirigé contre un écrit d’Érasme. — 4° Heureusement Latomus a laissé d’autres travaux que ces vaines polémiques. A partir de 1520 c’est contre les réformateurs qu’il va diriger son attention. Articulomm docirinæ F. Martini Lulheri per theologos Lovanienses damnatorum ratio ex SS.Lilteris et vettribus tractaloribus, Anvers, 1521, in-4° ; c’est la justification du décret porté par la Faculté de Louvain en 1520 contre les doctrines de Luther, décret que ce dernier avait vivement attaqué dans une Responsio ad articulos quos magislri nostri Lovanienses et Colonicnses ex rcsolutionibus et proposilionibns de indulgent is et assertionibus earum cxcerpserunt ac relut hæreticos damnaverunt (Luthcrs Werke, édit. de Weimar, t. vi, p. 1(59-195). C’est à l’œuvre de Luther que Latomus oppose sa justification. Le novateur risposta par l’écrit intitulé : Rationis Latomianse pro incendiariis Lovaniensis scholæ sophislis redditse conjutatio, Wittemberg, 1521 (édit. citée, t. viii, p. 36-128) à quoi Latomus répliquera dans l’écrit suivant. — 0° Jae. Lalomi… de Primalu Romani Pontiftcis adversus I.uthcrum ; ejusdem responsio ad Elleboron Joannis Œcolnmpadii ; ejusdem responsio ad Lutherum qua se dejendit, quia ex summi Pontificis et C.cesaris mandaiis passi sunt libros Lulheri eremari Lovanii et ideo illos incendiarios vocal, Anvers, 1525 ; la première partie De primalu a été réimprimée dans Rocaberti, Bibliothcca maxima pontificia, t. xiii, p. 232-269. — 6° De con/essionc sécréta ; de quæstionum generibus quibus Ecclesia certat inlus et foris ; de Ecclesia et Immanie legis obligation, Anvers, 1525. Le traité sur la confession secrète est dirigée contre Œcolampade et son opuscule De ralione confilendi et aussi contre Béatus Rhénanus, dont les notes sur Tertullien avaient paru dangereuses à notre théologien ; on y trouvera l’argumentation classique de l’époque sur la nécessité de la confession et son usage très ancien dans l’Église. Le court traité De Ecclesia a paru aussi séparément ; sa dernière partie est dirigée contre la théorie de Gerson, sur la valeur obligatoire des lois humaines, que les luthériens s’efforçaient de tirer à eux. Tout cela est trop sommaire, de quoi l’auteur convient lui-même dans l’épître dédicatoire. — 7° Libellus de fide et opiribus et de votis atqin instilulis monasticis, Anvers, 1530, composé pour réfuter le De œconomia christiana, de Barthélémy Bat nus. — 8° Confutationum adversus qulielmiim Tindaltim libri 1res, controverses sur le mérite et les œuvres dirigées contre William Tyndale, prêtre anglais passé à la Réforme, traducteur du Nouveau Testament en anglais, émigré dans les Pays-Bas lors de la persécution dirigée par Henri VIII contre les protestants, finalement brûlé à Vilvorde, près de Bruxelles en 1536. — - 9° Le De malrimonm n’est pas un traité complet sur la matière, mais une très brève dissertalion sur l’indissolubilité du mariage même en cas d’adultère d’un des conjoints. 10° Le De quibusdam articulis in Ecclesia controverses, touche aux questions de la prière pour les morts, de l’intercession des saints, des images, des reliques. — 11° Disputalio quodltbetiea tribus queestionibus absoluta, 12". Il faut signaler enfin.I. Lalomi duse epistolse una in libellum de. Ecclesia, Philippe Melanchthoni inscription, altéra contra Orationem (actiosorum in commis Ratisbonensibus (diète fie Ratlsbonne, 1541) habitant, Anvers, 1544, qui n’ont pas été insérées dans le recueil des œuvres complètes,

La théologie controversisle de Latomus est lout à fait représentative de l’époque, l Ursule dans la tonne, Insuffisamment documentée nu polnl de vue positif, traînant encore derrière elle un bagage d’assertions

non vérifiées, elle ne laisse pas néanmoins de marquer un progrès sur la scolastkpie décadente de l’époque : elle inaugure les premiers débuts d’un genre que Bellarmin portera bien près de la perfection.

Valére André, Fasli academici Lovanienses, Louvain, 1625, p. 34, 69 et Bibliothecu Bclgica, Louvain, 1643, p. 416 ; E. du Pin, Nouvelle bibliothèque des auteurs ecclésiastiques, t. xvi ; Foppens, liibliolheca Belgica, Bruxelles, 1739, t. i, p. 520-521 ; Paquot, Mémoires…, t. xiii, Louvam, 1768, p. 43-57 ; De Ram (recteur de l’Université catholique de Lou vain), Disquisitio historica de iis quæ contra Lutherum Lovanienses theologii egerunt anno MDXIX, Bruxelles, 1843 ; F. Kéve, ait. Latomus Jacques, dans la Biographie nationale… de Belgique, t. xi, Bruxelles, 1890-1891, col. 434438 ; voir aussi les historiens de la Réforme dans les P. g Bas, et spécialement P. Kalkoff, Die An/ange der Gegenreformalion in tien Niederlanden, Halle, 1903, 2 vol., voir surtout c. iii, Der KaiD.pt der Landesuniversiliit gegen Luther und Erasmus et c. vi, Die Yerfoigung der Anlwerpener Aùgustiner und Erasmianer, où est signalé le rôle de J. Latomus dans le procès mené par l’inquisition contre Jacques Propsts.

E. Amann.

1. LATRAN (I er CONCILE ŒCUMÉNIQUE

DU), en mars 1123. — I. Histoire. II. Œcuménicité. III. Liste des canons. IV. Œuvre du concile.

I. Histoire.

Toute une série de conciles s’étaient réunis au Lalran : en 313, 649, 769, 774, 823, 964, 1002, 1102, 11 05, 1110, 1112.1116, sans compter les réunions épiscopales de caractère moins solennel. En 1123 eut lieu un concile qui compte comme le neuvième œcuménique, premier des conciles œcuméniques de l’Occident.

Baronius, Annal., an. 1122, n. 1, met ce concile en 1122, avant le concordat de Worms (23 septembre 1122) ; Séverin Binius qui fait de même, suppose qu’un nouveau concile aurait été tenu au Latran, en 1123, pour confirmer le concordat de Worms, Concilia, t. m b, p. 1320. Autant d’erreurs. Il n’y eut qu’un concile, et cela en 1123.

En l’absence des actes officiels du concile, nous ne pouvons établir que par des conjectures les dix ers points relatils à son histoire. - la plus ancienne mention officielle que nous en ayons est dans une lettre du pape Calixte II à Baudri de Bourgueil, archevêque de Dol, et aux évêques de sa province, le 25 juin 1122, P. L., t. clxiii, col. 1249 ; U. Robert, Bullaire du pape Calixte II, n. 304. Calixte annonce qu’il a décidé de célébrer un concile à Rome, au prochain carême, pro magnis et diversis Ecclesise negotiis, et leur enjoint de s’y trouver, le dimanche i’Oculi (3e dimanche du carême), quatenus et nos vobiscum, et cum aliis fralribus archiepiscopis, episcopis, abbatibus ac rcligiosiÀ viris, générale, per Dei graliam, concilium celebremus. Il s’agit donc d’un concile œcuménique, ce qui permet de conclure qu’une semblable lettre fut adressée aux prélats et abbés de la catholicité entière. Falcc de Bénévent, Chronicon, P. L., t. CLXXm, col. 1188, dit : pontifux… ullramonlanos omnes /ère episcopos, et archiepiscopos et abbates, et totius, ni ita dicam, Italite ecclesiarum pastores accersiri prsecepit. Après la signature du concordat. Calixte II, dans une lettre du 13 décembre 1122, où il félicitait l’empereur Henri V de son retour à l’Église, recommandait à sa bienveillance les légats pontificaux qui étaient en Allemagne et lui demandait / ; /, quia concilium indictum a nobis accélérât, cas <ul nos. Domino largiente, remit/as, P. L., t. ci.xin, col. 1260 ; U. Robert, n. 322, p. 76-77. Que le concile se soit tenu en 1123, conformément au dessein du pape, nous le savons d’une manière positive par les contemporains, surtout par Suger, Vita l.udovici Grossi, I’. L., t. « i.wwi, col. 1317. et par le Génois Caffaro, Annales, dans.Mansi, Coneil.. t. xxi, col. 297, l’un et l’autre présents au concile.

D’après Suger. il y eut, au concile, trecenlorum aut