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LAODICEE (CONCILE DE — LAP1


auteurs ecclés., 2° édit., t. ii, col. 508-514 ; J.-G. Herbst, Die Synode von Laodicea in Phrygien, dans Theologische Quartalschrift, 1823, t. v, p. 3-46 ; Hefele, Histoire des conciles, trad. Leclercq, t. i P, p. 893 sq. ; tous ces travaux sont renouvelés par l’étude de Boudinhon, Note sur le concile de Laodicée, dans les Comptes rendus du Congrès scienti fique international des catholiques, 1888, t. ii, p. 42$1-$227.

Études sur les textes du concile dans Beveridge, op. cit., qui a reproduit les commentateurs grecs du Moyen Age, Balsamon, Zonaras et Aristène, voir P, G., t. cxxxvii, col. 13 11-1421 ; dans Van F.spen, op.cit., et dans Hefele, op. cit.

I.a question du canon 60 est touchée dans les diverses histoires du canon ; travaux particuliers : L. T. Spittler, Kritische l’ntersuchung des 60 Laod. Kanons, dans Œuvres complètes, 1835, t. viii, p. 66 sq. ; I’uchs, Bibliothek (1er Kirchenvcrsammlungen, Leipzig, 1783, t. ii, p. 336 sq. ; Herbst, op. cit., Schnickh, Christliche Kirchengeschichte, 2- édit., I.eip/ig, 1790, t. ix, p.. Il sq. ; Bickell, Ueber die Echtheit <les Laod. Bibelkanons, dans Studien und Kritiken, 1830, t. iii, p. 193 sq ; et surtout’1'. Zahn, Geschichte des neutestamentlichen Kanons, 1890, t. ii, p. 199 sq.

Sur les périodeutes du c. 57, cf. Bingham, Origines ccclesiastici, Halle, 1724, t. ii, p. 198 sq. ; sur les 7tptofi-.TiΣ ; du c. 11, cf. H. Achelis, Spuren des Urchristentums au/ den griechischen Insein, dans Zeitschrift fur die N. T. Wissenscha /t, 1900, 1. 1, p. 88 sq.

E. Àmann.

LA PEYRERE (Isaac de), naquit à Bordeaux d’une famille calviniste et entra de bonne heure dans la famille du prince de Condé qui fut toujours son protecteur et dont il célébra la gloire dans la Bataille de Lens. La thèse singulière du Préadamisme, que La Peyrère imagina, lui fut suggérée par la lecture de l’Épître de saint Paul aux Romains et lui valut des mésaventures et un emprisonnement de quelques mois en 1056 ; mais il rétracta son erreur et abjura même le protestantisme entre les mains du pape Alexandre VII ; cette conversion, en dépit de quelques doutes dont on trouve l’écho dans une épitaphe, citée par ! e Moréri, paraît cependant avoir été sincère. 11 mourut le 30 janvier 1676, au petit séminaire de Notre-Dame des Vertus, à Aubervilliers, chez les Pères de l’Oratoire, auprès desquels il s’était retiré depuis quelques années.

La plupart des écrits de La Peyrière sont remplis d’idées assez singulières. Le premier en date est le traité Du rappel des Juifs, in-8°, Paris, 1643 : dans ce travail curieux, La Peyrière veut établir que les Juifs ont été et sont restés les enfants adoptifs de Dieu et qu’ils seront un jour rappelés dans l’héritage dont ils se sont montrés indignes par leur haine de Jésus-Christ, le Fils de Dieu fait homme ; aussi les chrétiens doivent cesser de poursuivre les Juifs ; ils doivent plutôt leur suggérer d’embrasser le christianisme, et, pour leur faciliter cette conversion, l’aule îr ramène le christianisme à la seule croyance en Jésus-Christ, supprimant les canons de l’Église et les articles de foi qui seraient un obstacle. Un jour Dieu lui-même leur suscitera un chef puissant et habile qui sera roi de France, lequel guérira leurs âmes ; alors vraisemblablement les juifs se réuniront en France, avant de retourner dans le pays de C.hanaan. Mais les écrits les plus intéressants de la Peyrère sont ceux dans les quels il apparaît vraiment comme le fondateur du préadamisme et du polygénisme : Preeadamitte sive RxereUàlîo super vers i bus 12, 13 et u capitis V Epi s lolæ I). Pauli ad Romanos, quibus inducuntur pi mu liomines aide Adamum conditi, in 12, s. I.. 1655 et 1656 ; dans cet écrit, l’auteur prétend que Moïse, dans la Genèse, raconte l’origine de la race jui< el non point celle de l’espèce humaine : Adam est le premier des israélites et non point le premier des homme ! vant lui, il y avait des hommes, et des hommes io.il, i fait distincts de lui. L’ouvrage fui très vivement attaqué (voir article Phéadamïtes) el condamné par

arrêt du Parlement. - Le Syslema theologicum ex Prœadamiiarum hypothesi, pars prima, in-12, s. 1., 1655, en cinq livres, développe longuement les conséquences du préadamisne, en particulier, au sujet du péché originel et des infirmités humaines. (Seule, cette première partie a paru.) — Après sa conversion, La Peyrère publia Rpislola ad Philolimum, qua expotul rationes propler quas abjuravit sectam Caluini quant profitebatur et librum de Præadamitis quem edulerat ; accedit ejusdem deprecatio ad papam Alexandrum Vil super libro ctlilo cui tilulus : Prccdamitx…, in-4 ii, Home, 1657, et Francfort, 1658. Cet écrit fut traduit en français et parut à Paris, in-8°, 1658 : cette traduction française est reproduite dans Apologie de Lu Peyrère par lui-même, in-12, Paris, 1663. Comme preuve de la sincérité de cette conversion, La l’eyrère publia un Recueil de lettres écrites ù M. le comte de la Su : e pour l’obliger par raison à se faire catholique, 2 vol. in-12, Paris, 1661 et 1662.

Les autres écrits de La Peyrère firent beaucoup moins de bruit. La bataille de Lens, in-fol., s. 1., 1640, n’est qu’un panégyrique de Condé qui avait remporté cette victoire le 26 août 1648. La relation du (iroenland, in-8°, Paris, 1647, et La relation de l’Islande, in-8°, Paris, 1663, offrent des détails curieux et paiiois contestables que l’auteur avait recueillis, sans critique, durant un séjour en Danemarck. Ces deux Relations, dont la première, plus intéressante, a été rééditée en 1651, se trouvent au 1. 1 du Recueil de voyages au Mord, contenant divers mémoires, très utiles au commerce et à la navigation. 3 vol. in-12, Amsterdam, 1715. On lui a attribué, en outre, un roman intitulé : Alix Pierce, maîtresse d’Edouard III, roi d’Angleterre, et des Notes, ajoutées à la traduction d’une partie du Pcntateuque par Michel de Marolles, et dont l’impression fut interrompue par ordre du chancelier Séguiei, sur le rapport du censeur Guillaume Martin. Ajoutons enfin que, au dire de Nicéron, Mémoires, t. xii, p. 7276, le traité Du rappel des Juifs n’était qu’un extrait d’un grand ouvrage que La Peyrère se proposait do publier, sous le titre de Synopsis doctrines christianæ ad usum judseorum et gentilium, ouvrage qui n’a jamais paru.

Isaac de La Peyrère avait un frère, Abraham, mort en 1704, avocat au Parlement de Bordeaux, qui laissa un ouvrage fort répandu : Décisions sommaires du Palaise ! arrêts de la cour de Parlement de Bordeaux, illustrées de notes et d’arrêts de la cour de Parlement de Grenoble, in 4°, Bordeaux, 1675, nombreuses rééditions.

Michaud, Biographie universelle, art. Peyrère, t. xxxii, p. 642-643 ; Hœfer, Nouvelle biographie générale, t. xxix, 520-522 ; Fcller-l’érennès, Biographie universelle, art. Peyrère, t. îx, p. 512-513 ; Moréri, Le grand dictionnaire historique, édit. de 1759, art. Peyrère, t. viii, p. 245-2 Mi. el Supplément, t. ii, p. 260 ; Nicéron, .Mémoires pour servir à l’histoire des hommes illustres du XVIIIe siècle, t. xii, p. 65-81, el I. xx, p. 12-44 ; Haag, La France protestante, t. vi, p. 305-307 ; Dictionnaire des hérésies, par l’abbé Claris, t. i, col. 1125-1126, édit. Migne, in-4°, Paris, 1817 ; Hcurtebize, dans le Dictionnaire de la Bible, art. La Peyrière <M<), t. iv, col. 87-88 ; VigOUroUX, Les Livres saints et la critique rationaliste. 1e édit., Paris, 1895, I IV, p. 5-7 ; Kirclienlciicon,

art. Peyrère, t. ix, col, 1912.

.1. Carreyre,

LAPi Laurent-Marie, poète et théologien italien ( 1703 1751). Né eu 1703 à San l.orcnzo, bourg de

Toscane, après ses premières études, faites au séminaire de Florence, il consacra tous ses loisirs à la littérature. Ses premières armes, comme littérateur, ne furent pas heureuses. Il lut a l’Académie des Apalisti dont il était membre, une satire, où il nage ! lail les vices des différents états. Les moines n’j étaient pas épargnés : ce qui lui attira une réponse très