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LANSPEBTGE


connaître. Selon le R. F. Eisenrich, jésuite, cité dans la Mbliotheca coloniensis du P. Hartzheim, ù Cantave, I.ansperge était, en même temps, confesseur de la duchesse douairière de Juliers, mère du duc Guillaume, et prédicateur de la cour de ce prince. Si ce fait est vrai, c’est une des très rares exceptions à la règle des chartreux. Quoi qu’il en soit, dom Jean Lansperge abdiqua son priorat à cause de ses graves infirmités et retourna à la Chartreuse de Cologne, où de nouveau, en 1538, il fut nommé vicaire et finalement s’endormit dans la paix du Seigneur, le onze du mois d’août 1539, à l'âge de cinquante ans. Ses amis étaient nombreux et appartenaient à tous les rangs de la société civile et ecclésiastique. Un d’entre eux, le bienheureux Pierre le Fèvre, premier compagnon de saint Ignace, le 26 juin 1543, écrivait cette note dans son Mémorial : Missam ego hoc die dixi pro anima illius devolissimi atque docti viri Lanspergii ordinis Cartusiensium, cujus favorcm ego ex bono desidcrio concupivi ! Memoriale, Paris, 1873. Le jeune Laurent Surius se décida à se faire chartreux, à Cologne, par les conseils et sous la direction de Lansperge. Le luthéranisme nais sant rencontra dans la personne du savant chartreux un intrépide adversaire ; mais c’est surtout commeécrivain ascétique que Lansperge a fait, et fait heureusement encore, beaucoup 'de bien aux âmes. Le cardinal Bona dit qu’il est un maître très exact de la véritable piété. Saint Alphonse l’appelle toujours le />ieu.v ou le dévot Lansperge.

Ses œuvres complètes, réunies en cinq volumes in-4°, furent imprimées à Cologne, par Jean Kreps, sous la direction du chartreux dom Georges Garnefelt, en 1630. Une nouvelle édition parut aussi à Cologne, en 1693, en 5 volumes in-4°. L’imprimerie de la chartreuse Notre-Dame des-Prés, à Montreuil-sur-Mer, a reproduit cette édition, en 1888-90, aussi en 5 tomes in-l°. Cependant cette collection ne comprend pas la tradiction latine des Révélations de sainte Gertrude ni un grand nombre de lettres spirituelles et de traités, que Lansperge avait envoyés au dehors de son monastère et que l’on ne put plus recueillir. De même, on regrette que l’on n’ait pas spécifié quelles étaient les lettres dédicatoires composées par Lansperge et imprimées en tête de plusieurs des ouvrages de Denys le Chartreux. L'œuvre de Lansperge comprend, outre des homélies et des sermons les traités suivants : 1. Insinualionum divinse pietalis libri quinque, lolitfi christianæ perfectionis summam complectentes, in-8°, 492 feuillets, Cologne, 1536. C’est la première édition des Révélations de sainte Gertrude traduites en latin par Lansperge, enrichies d’une apologie et de courtes préfaces de Lansperge. Cette publication a été la source, où tous les traducteurs de la Vie de sainte Gertrude et de ses Exercices ont puisé, quand ils n’ont pas réédité le texte primitif. — 2. Minorum operum I). Joannis Justi Lanspergii carthusiani… libri sex, in-folio, Cologne, 1554-1555. Ce volume comprend 50 homélies sur la passion ; 27 thèmes sur les bienfaits de la rédemption et sur les souffrances de NotreSéigneur ; un commentaire du texte, des quatre évangiles sur la passion ; un dialogue sur la véritable religion et la foi catholique traduit de l’allemand en latin par dom Bruno Lohcr, disciple de Lansperge et premier éditeur de ses œuvres ; un dialogue entre un soldat luthérien et le chartreuxsur l'état religieux et plusieurs points de doctrine catholique rejetés par I. ut lier. 3. Minorum Operum libri XIII posterions, 2 tomes iii-fol., Cologne, 1555 et 1556. Ce recueil renferme l’Enchiridion militis christiani ; Alloquia Jcstt Christi ad animant fidelem ; Canones vitm splritualis ; Preeparationes et exercilia pro felire morte ; Soltloquiitm Jesu Christi ad suas sponsas, Imr est oirgims et in castitate ipsi tervientes. Exerciliorum christiformium liber unus :

Théorise l~><> in totum vilam passionemqtte Christi eiusque Matris ; Htjmnorum liber unus ; Meditalionum in XXII threnos liber unus ; Soliloquiorunt liber unus ; Phuretru divini amoris ; Threnorum deB. Virgine Maria liber unus ; Spéculum perfectionis christianse ; les sermons capitulaires, les Homélies sur la passion et les deux dialogues apologétiques déjà imprimés dans le recueil précédent. — 4. Alloquia Jesu Christi ad ani mam fidelem, in-12, Louvain, 1572, Cologne, 1590, 1724 ; l'édition de Cologne, in-12, 249 pages, 1737, renferme aussi [Epistola Jesu Christi ad quameumque. fidelem animam, dont il sera question ci-après. — 5. Alloquium Jesu Christi ad animam fidelem. C’est la belle et pieuse Lettre de Jésus-Christ à l'âme désireuse de le servir fidèlement et parfaitement. Elle est digne d'être comparée aux meilleurs résumés de la théologi ;  ; ascétique. On l’ajouta d’abord, et fort à propos, à un recueil de méditations intitulé Divini amoris pltarelra, on la propagea ensuite en langue vulgaire, dans toutes les nations d’Europe. La première traduction connue est l’espagnole faite par le chartreux dom André Capilla ou Capilgia, mort évêque d’Urgel en 1609 Elle parut à Lérida.en 1572, et fut souvent réimprimée. En Italie, on connaît trois traductions diverses : la première est du F. dom Séraphin Torresini, qui la publia vers 1550. La deuxième version fut faite par un P. Jérôme, clerc régulier, et fut imprimée à Venise, in-12, 1575. La troisième, faite d’après le texte espagnol, est l'œuvre de la célèbre Hélène-Lucrèce Cornara Piscopia, et on l’a insérée dans ses œuvres, in-8', Parme, 1688, après qu’elle avait déjà paru séparément au moins une fois, à Venise, en 1673, aussi in-8°. On connaît aussi trois traductions françaises. La plus ancienne est l'œuvre du P. dom François d’Arbaml de Rognac, chartreux, f 1679, qui obtint le privilège de la publier, le 8 novembre 1650. On la réimprima à Paris (et Rouen) en 1657, 1659, etc., etc. La deuxième traduction parut en 1754, à Paris, dans le Recueil de quelques traités de dévotion contenant l'Échelle <lu cloître de Saint-Bernard, ou la méthode de faire oraison. Discours de Xotre-Seignetir à l'âme dévote, etc., in-12. Enfin, au xix c siècle, le R. P. Possoz, jésuite, en a fait une traduction nouvelle : Entretiens de Jésus-Christ à l'âme fidèle pour lui apprendre ù se connaître clle-nv’m et ù devenir parfaite, Nantes, 1858, Paris, 1870 (?) etc. Il y a également plusieurs traductions allemandes dont la plus ancienne est celle du fameux Josse Lorichius, professeur de théologie à l’Université de Frigourg-en Brisgau, publiée à Munich, en 1588. Le vénérable Philippe Howard, comte d’Arundel, durant sa captivité dans la Tour de Londres, traduisit en anglais l’opuscule de Lansperge, et sa version fut éditée pour la première fois à Anvers en 1595. Il y a aussi une tra duetion flamande imprimée à Louvain, en 1708, in-8°. — 6, Enchiridion christianse militiic, Cologne, 1538 ; Paris, 1545, 1546, etc., dont il parut une traduction française sous le titre : Manuel du chevalier chrétien… traduit en français par /'. Jehan de Billt/…, prieur de la chartreuse du Mont-Dieu, Paris, 1571, 1573, etc. Il y eut par la suite d’autres traductions françaises dont la plus récente est celle de E. Hasley, mort depuis archevêque d’Avignon, sous ce titre : Enchiridion ou Manuel de la Milice sacrée. Lectures de piété pour les personnes qui tendent à la perfection, traduit pour la première fois sur l'édition de 1551, Lyon-Paris, 1867 ; Flbeuf, 1894. — 7. Le disciple et principal éditeur des œuvres de Lansperge, au xvie siècle, doin Brun » Loher, chartreux de Cologne, en 1551, annonçait un Spéculum perfectionis christianorum composé en latin par sou directeur, et un Spéculum christianse perfec liants quode diversis collegit auctoribus, écrit en allemand. Or, l’année suivante, le même religieux lit paraître le Spéculum perfectionis cltristianee… ex