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LANGUES (DON DES) - - LANGUET DE VILLENEUVE DE GERGY


sophie, Lausanne, t. xlii, p. 5-52 ; Essai d’une classification des phénomènes psychologiques, dans Archives de psychologie, Genève, 1907, t. vii ; Mosiman, Das Zungenreden geschichllich und psychologisch untersucht, Tubingue, 1911. Voir aussi Renan, Les Apôtres, p. 62-72 ; Saint Paul, p. 258260 ; 410-413., .,

A. Michel.

LANGUET DE VILLENEUVE DE GER GY Jean-Joseph (1677-1753), naquit à Dijon le 25 août 1677 ; il fut docteur de Sorbonne en 1701, aumônier de la duchesse de Bourgogne en décembre 1702, sur la recommandation de Bossuet, son parent et son compatriote ; il devint abbé de Coetma-Joen, au diocèse de Quimper, le 15 août 1709, vicaire général d’Autun, résidant à Moulins et supérieur des visitandines de Paray-Le-Monial. Il fut nommé évêque de Soissons à la mort de Fabio Brulart de Sillery (5 janvier 1715) et sacré le 23 juin de la même année par Mailly, archevêque de Reims. Durant les premières années de son épiscopat, il parcourut son diocèse et resta étranger aux polémiques jansénistes ; mais, à partir de 1718, il devint le plus actif des adversaires du jansénisme contre lequel il ne cessa plus de batailler. Il fut élu à l’Académie française le

10 juin 1721 et reçu le 18 août suivant. Le 25 décembre 1730, il fut nommé à l’archevêché de Sens où il arriva le 5 mars 1731. Là il continua à lutter contre le jansénisme, en particulier, contre ses deux sufîragants : l’évêque d’Auxerre, de Caylus, et l’évêque de Troyes, Bossuet, le neveu du grand Bossuet. L’affaire du catéchisme de Sens lui suscita de vives oppositions de la part des ursulin.es auxquelles il dut interdire l’enseignement dans son diocèse, parce qu’elles refusaient de recevoir le catéchisme publié par lui ; il embellit la cathédrale de Sens et, en 1741, fit prêcher une mission par le célèbre P. Brydaine. Il mourut le

1 1 mai 1753, après une vie très mouvementée dont on trouve l’écho dans les Nouuelles ecclésiastiques (voir t. ii, des Tables où il y a 68 colonnes de renvoi.)

Parmi les écrits de ce prélat nous distinguerons deux groupes :

1° Œuvres d’exposition ou d’édification. — Remarques sur les conjectures de. Tournemine au sujet de l’union de l’âme et du corps, dans les Mémoires de Trévoux d’octobre 1703, p. 1840-1857. Leibniz prit part à ces polémiques (voir ibid., mars 1708, p. 488-492). — /)(/ véritable esprit de l’Église dans l’usage de ses cérémonies ou Réfutation du traité de dom De Vert, intitulé : Explication simple, littérale et historique des cérémonies de l’Église, in-12, Paris, 1715. Cet écrit fut traduit sous ce titre : De vero sensu Ecclesix circa sacrarum aeremoniarum usum, R. Ep. Suessionensis opusculum cui accessit dissertalio Jos. Aloysii Assemani De sacris rilibus, in-4°, Rome, 1757 ; Mémoires de Trévoux, avril 1758, p. 1137-1139. Ce travail a été reproduit par Migne, dans son Cursus theologix, t. xxvi, p. 698-855.

— Traité de la confiance en la miséricorde de Dieu, in-12, Paris, 1715 ; 2e édit., suivie d’un Traité du faux bonheur des gens du monde, in-12, Paris, 1718 ; 3e édit., revue par l’auteur ; 4e édit., 1720 ; 5e édit., 1725 ; rééditée très souvent même au xix c siècle ; Mémoires de Trévoux de mai 1715, p. 878-891. — Traité du faux bonheur des gens du monde et du vrai bonheur de la vie chrétienne, à Mme la Marquise de ***, in-12, Paris, 1718, publié à la suite de l’ouvrage précédent et reproduit dans l’écrit intitulé : Sentiments de Mgr Languet, c’vêque de Soissons, et de quelques autres savants et pieux écrivains de la Compagnie de Jésus sur le faux bonheur cl la vanité des plaisirs mondains, spécialement des bals, comédies et autres amusements dangereux, nouvellement recueillis par J. -Baptiste Vermeersch, curé de Saint-Michel de Gand, in-12, Gand, 1738. Le traité de Languet forme la IIIe partie de l’ouvrage, p. 211275. — Catéchisme du diocèse de Soissons, in-12, Sois sons, 1717, avec un mandement du 14 octobre 1716. — Instruction pour préparer à la confirmation, sous forme de demandes et de réponses, in-16, 1717. — Instruction pour préparer à la première communion, 1717. — Catéchisme pour le mariage pour les personnes qui embrassent cet état, 1717. — Catéchisme de la tonsure, 1717. Ces divers catéchismes, de forme très simple, furent réédités souvent ; ils furent publiés par Languet, dès son arrivée à Sens en 1730 ; ordinairement ils sont réunis en un seul volume.

Avant d’arriver à l’archevêché de Sens en 1730, Languet publia deux écrits où la polémique janséniste n’a pas de place ; c’est d’abord un Office de la semaine sainte, en latin et en français, avec des réflexions et méditations, prières et instructions pour la confession et la communion ; l’ouvrage est dédié à la reine pour l’usage de sa maison, in-8°, 1728. L’autre écrit est également dédié à la reine Marie Leczinska ; il a pour titre : La vie de la vénérable Mère Marguerite-Marie Alacoque, religieuse de la Visitation Sainte-Marie, du monastère de Paray-Le-Monial en Charolais, morte en odeur de sainteté en 1690, in-4°, Paris, 1729. La préface de cet écrit sur Les vies miraculeuses des saints mérite d’être lue encore aujourd’hui ; la biographie de lasainte est de toute première main. En effet, Languet, alors qu’il était vicaire général d’Autun, résidant à Moulins, fut chargé d’interroger les religieuses qui avaient connu Marguerite-Marie. En dépit des attaques du xviii l’siècle et des railleries de ceux qui se disent les adversaires du « cordicolisme », l’ouvrage de Languet est intéressant ; il a été réédité à Paris et à Lyon en 1820, de nouveau, à Lyon, en 1865 et plus récemment par l’abbé Léon Gauthey, depuis archevêque de Besançon, in-8° et in-12, Paris, 1890. Les biographes modernes de la sainte : Mgr Demumuid et M. Hamon, ont largement puisé dans l’œuvre de Languet et H. Hamon fait l’éloge avec quelques restrictions de l’écrit de Languet dans la préface de sa biographie et dans les Études du 20 juin 1902, t. xcr, p. 723-729.

A ces écrits, il convient d’ajouter : Nouvelle traduction des Psaumes de David selon la Vulgate, in-12, Paris, 1744. — Remarques sur le livre du P. Pichon, in-12, Sens, 1747. — La famille d’Aubigné et l’enfance de Mme de Maintenon ; ce sont des Mémoires, écrits vraisemblablement de 1740 à 1741, restés longtemps inédits et publiés seulement en 1863 par Théophile Lavallée, in-8°, Paris, 1863 : on y trouve des renseignements précieux sur Mme de Maintenon et les personnages qui vécurent autour d’elle.

2° Œuvres de polémique antijanséniste. — Première instruction pastorale contenant le premier Avertissement de Mgr l’évêque de Soissons à ceux qui, dans son diocèse, se sont déclarés appelants de la constitution Unigenitis, 1 er janvier 1718, in-4°, Paris, 1718. — Seconde instruction pastorale de M. J. J. Languet, évêque de Soissons, contenant le second Avertissement, 15 juin 1718, in-4°, Paris, 1718. — Troisième instruction pastorale… contenant le troisième Avertissement, 15 août 1718, in-4°, Paris, 1718. Ces Avertissements, composés par Lan guet pour montrer que la bulle était acceptée par les évêques du monde entier et réfuter les prétextes allégués par les appelants, eurent un très grand retentissement et consacrèrent la réputation de leur auteur ; ils furent très vivement attaqués par le philosophe Dagoumer, le théologien Nicolas Petitpied, par des ouvrages anonymes et dans des poésies comme le Philolanus et l’Essai du nouveau conte de ma m’a tOie. — Lettre de M. l’évêque de Soissons à M. *** contenant des remarques sur un écrit intitulé : Obscr valions sur le premier Avertissement, Soissms, le 28 novembre 1718. — Lettre de M. l’évêque de Soissons à M. l’abbé D’EI.jaut, chanoine de l’église cathédrale de Soissons sur le mandement du chapitre de Tours,