Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 8.2.djvu/593

Cette page n’a pas encore été corrigée

2. r)95

LANGUES DON DES)

259 ;

col. 253 ; S. Jean Chrysostome, Quod Christus sit Deus, n. 7 ; De Pentecosle, homil. i, n. 4 ; ii, n. 2 ; De ulililate lecl. Script., n. 4 ; In Art., homil. iv, n. 24, 40 ; In I* m ad Cor., homil. xxix. xxxv, xxxvi, P. G., t.XLViu, col. 822 ; t. l, col. 459, 467 ; t. li, col. 92 ; t. lx, col. 43, 183, 284 ; t. lxi, col. 239, 295, 305 ; S. Jérôme. BpisL, xvt, ad Marcellam ; cxii, ad Hedibiam, P. L.. t. xxii, col. 474, 993 ; S. Augustin, In Joannis evangel., tract, vi, 10 ; xxxix, 5 ; In episl. Joannis, tract, ii, n. 3 ; vi, 10 ; / « Psalmos, ps. xviii, 10 ; liv, 10 sq. ; cxxx, 5 ; cxLvn, 19 ; Serm., i.xxx, 5 ; lxxxvii, 7 ; xcx, 10 ; u.xxv, 3, 4 ; cclxvi, 2 ; cclxvii-cclxxi ; ccclii, 2 ; De Civitate Dei, t. XVIII, c. xlix ; Contra litteras Peliliani, t. II, c. xxxii, P. L., t. xxxv, col. 1429, 1683, 1991, 2025 ; t. xxxvi, col. 161, 636 ; t. xxxvii, col. 1706, 1929 ; t. xxxviii, col. 497, 535, 601, 946 ; t. xxxix, col. 1225, 1229 sq. ; 1550 ; t. xii, col. 612 ; I.xliii, col. 284 ; S. Cyrille d’Alexandrie, Glaphijra in Penlalenchum, n. 2 ; In Joël, xxxv ; In D m adCor., xiixiv, P. G., t. lxix, col. 79 ; t. lxxi, col. 377 ; t. lxxiv, col. 885, 889 ; Théodoret, In I*™ ad Cor., xii-xiv, P. G., t. lxxxii, col. 320-337 ; S. Léon le Grand, Serm., i. xxv, de Pentecoste, ii, P. L., t. liv, col. 401 : S. Maxime de Turin, Serm., xi.ix et l, de Pentecoste ; lxxvii, P. L., t. Lvn, col. 634, 636, 687 ; saint Grégoire le Grand, In Evangel., homil. xxx, n. 4, P. L., t. lxxvi, col. 1222 ; S. Jean Damascène, In 7 am ad Cor., xiixiv, P. G., t. xcv, col. 663 ; Œcuménius, In Art., n, 4 ; xix, 6 ; In 7 im ad Cor., xii-xiv, P. G., t. cxviii, col. 64, 248, 811, 841 ; Théophylacte, In / »  » ad Cor., xii-xiv, P. G., t. cxxiv, col. 709, 733.

Les théologiens adoptent substantiellement cette doctrine. Saint Thomas s’en explique dans le Commentaire in 7 am ad Cor., c. xiv, lect. i. Après avoir rappelé que le don des langues a été accordé en vue de la diffusion de l’Évangile (ce que nous avons contesté) aux premiers prédicateurs de la foi chrétienne, il s’exprime ainsi : « Ce que saint Paul appelle ici parler en langues, il veut qu’on l’entende d’une langue inconnue et non traduite. Parler allemand à un Français, sans traduire, ce serait lui parler en langue. De même dire des visions, sans les expliquer, c’est parler en langue. Donc, toute parole incomprise et non expliquée, quille qu’elle soit, c’est un discours en langue. » Cf. Ha lise, q. clxxvi. Suarez, adoptant les vues de saint Thomas sur le buL du don des langues, considère comme plus probable que ce don « consiste dans le pouvoir divinement concédé à quelqu’un de parler diverses langues, naturellement ignorées de lui ;. De gralia, prolegomenon iii, c. v, n. 52. L’unanimité morale des théologiens catholiques sur ce point rend assez singulières quelques opinion particulières : celle de Bisping, interprétant I Cor., xiv, 2-6 de discours prononce en une langue universelle, telle que l’hébreu, comprise (surnaturellement ) des assistants ; ou encore celle de Billroth, imaginant que la glossolalie faisait parler une langue composée de mots empruntés à toutes les langues.

Mais toute explication enlevant au don des langues son caractère surnaturel doit être, en raison de son opposition avec l’explication traditionnelle, écartée par le catholique. C’est le cas d’une double interprétation rationaliste : 1. y^wioa signifierait Y organe de. la parole, rendant des sons inarticulés, ou tout au plus quelques mots prononcés en langues diverses, niais sans suite intelligible, Meyer, Bardili, Eichhorn, de Wette, Zeller, Ewald, Hilgenfeld, Dav. Schulz Schmidt, dans Realencuclopadie d’Herzog, t. xvii, p. 570 et, avec la restriction apportée, Hcrder, Hase, Neander, Olshausen, Macb, Plumptre dans le Dict. oj tht Bible, de Smith, t. iii, col. 1555, etc. ; 2. yXûtaaa. signifierait locution obscure, expression archaïque, étrangère, inusitée et, partant, inintelligible pour le vulgaire, Bleek, Theolagitcht Studien und Kritiken,

1829, p. 3 : 1830, p. 3.") ; Kaur, ibid., 1838, p. 618 ; Heinrici, Der erste Hriej an die Korinlber, Gœltirgje, 1896, p. 371-382.

II. Questions d’apologétique. — 1° L"e premier problème à résoudre n’existe que dans l’hypothèse (invraisemblable d’ailleurs) où le don des langues du c. n des Actes serait différent de celui de la I a ad Cor. Les apôtres, prêchant l’évangile en langues diverses, naturellement inconnues d’eux, voilà un fait miraculeux, qui n’est explicable que par une intervention surnaturelle. En faveur de la réalité de ce fait on invoque d’autres exemples historiques : « L’histoire nous apprend que le don des langues fut accordé sous cette forme à plusieurs saints missionnaires catholiques, notamment à saint Vincent Feriier et à saint François Xavier. Or, il n’est pas croyable que les apôtres fussent moins favorisés sous ce rapport, lorsqu’ils allèrent annoncer l’Evangile à toutes les nations de la terre. » J. Corluy, art. cit., col. 1816. Les éléments nous manquent pour faire la critique du miracle allégué en faveur de ces deux saints missionnaires, mais, tout en supposant l’authenticité de ce fait’miraculeux, il ne s’ensuit pas avec évidence que les apôtres durent posséder la même don. D’après Act., xiv, . Il sq., on voit que Paul ne comprend pas ce que les habitants de Lystres disent en lycaonien. D’après la tradition, au contraire, saint Pierre, se servait comme interprètes de saint Marc et d’un certain Glaucias. Cf. Papias, dans Eusèbe, H. E., III, xxxix, P. G., t. xx, col. 300 ; Clément d’Alexandrie, Stromat., VII, xvii, P. G., t. ix, col. 548.

En admettant avec beaucoup de Pères et les théologiens comme saint Thomas et Suarez que ce don de « prêcher » en langues ait été réellement accordé en vue de la diffusion de l’évangile, il faut recourir à un miracle spécial accompli par Dieu pour l’expliquer. Mais quelle fut la nature de ce miracle, objective ou subjective ? Les apôtres et les disciples parlèrent-ils véritablement des langues diverses ou bien, parlant en leur langue maternelle, jurent-ils entendus ou compris en ces langues’? La première explication a les faveurs du plus grand nombre des auteurs. Pour l’autre, on cite Basile de Séleucie, Orat.. xxxvii, n. 1, P. G., t. lxxxv, col. 389 ; Arnauld, abbé de Bonneval, De cardinalibus operibus Christi, xii, P. L., t. clxxxix, col. 1675-1676 et peut-être saint Grégoire de Nysse, Orat. de Spiritu sancto, P. G., t. xlvi, col. 698. Cette explication est également relatée par saint Grégoire de Nazianze, Orat., xi.iv, n. 1, P. G., t. xxxvi, col. 608 et Bède le Vénérable, In Act. Apost., ii, 3 ; Retract, in Art. Apost., ii, 6, P. I.., t. xcii, col. 947, 999. Parmi les auteurs plus récent qui l’ont admise ou relatée, on cite Denys le Chartreux, Estius, Corneille de la Pierre, Érasme, etc. Saint Thomas lia fia, q. clxxvi, a. l, ad 2um et Suarez, loc. cit., la retiennent comme possible.

2° En restreignant la notion de la glossolalie à un discours exclusivement extatique, une triple question se pose encore. — 1. N’est-il pas indigne de Dieu de suggérer à quelques hommes privilégiés dos formules de prières ou de cantiques dont personne ne comprend le sens, ni les assistants, ni le sujet lui-même. — Réponse i la prière était, certes, comprise de Dieu ; elle manifestait dans l’âme de celui (lui en était l’organe, une union plus étroite avec l’Esprit Saint. C’était, pour ainsi dire, une forme d’oraison d’union et d’extase, très propre à faire avancer celui qui en était favorisé, dans les voies de la perfection spirituelle : au moment même où cette oraison se produisait, il en comprenait le sens ; mais ensuite. L’influence divine ne pouvait que persister. De plus, si le glossolale pouvait interprète ! ou faire Interpréter (et c’était souvent le cas) son langage inspiré, les assistants profitaient, eux aussi, de