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d’avril 1463, époque où Bcssarion recueillit la succession du patriarche Isidore. Elle est, d’autre part, antérieure à 1 170, car Plusiadénus fut nommé cette année-là i vice-protopope de l’Ile. L’acte de nomination est du 28 janvier 1170. Voir E. Legrand, loc. cit.. p. 270, en noie. Ces détails ne sont pas indifférents. Voici pourquoi. Le ms. 3 des Conventi soppressi de Florence, contenant les actes du concile de Florence, est tout entier de la main de Plusiadénus, et il n’était encore, quand il écrivit ce manuscrit, que < chef des églises », suivant sa signature autographe qui se lit au bas duꝟ. 308. 1 m reste, je compte prouver ailleurs que ces actes, tels qu’ils ont été publiés, sont loin de représenter la rédaction de leur auteur, et cette constatai ion suffira, je pense, à prouver l’inanité des arguments tirés du style dont plusieurs critiques se sont servis pour attribuer ces actes à tel ou tel auteur. On ne sait pas en quelle armée Jean Plusiadénus devint évêque de Méthonc ou Modon, en Morée. Ce fut certainement après l’année 1470, au début de laquelle il devint protopope de Crète, comme nous venons de le dire. Il se trouvait, en 1198, à Rome, et c’est lui qui chanta, cette année-là, l’évangile en grec à la messe papale. J. Burckard, Liber notarum, édit. E. Celani, t. ii, p. 121. Et comme M. Sanudo, dans ses Diarii, t. vi, p. C8, parle d’un « évêque grec de Modon, qui, la croix à la main, fut tué par les Turcs, » lors de la prise de la ville, au mois d’août 1500, il est probable que cette mort glorieuse fut celle de notre prélat. Toutefois, comme F. Cornélius, Catharus Dalmaliæ ciintas, p. 144 sq., raconte précisément dans les mêmes termes la mort d’André Falco, évêque latin de Modon, il se peut que Sanudo ait confondu l’un avec l’autre. G. Mercati, dans le Bessarione, t. xxxvi, 1920, p. 141. Les œuvres imprimées de Joseph de Méthone sont toutes relatives au concile de Florence, dont ce prélat ne cessa de prendre la défense contre les attaques de ses compatriotes, en particulier de Marc d’Éphèse. Le plus ancien ms., un autographe probablement, l’.lmbrosiunus grec 429, les présente dans l’ordre suivant : 1° Dejensio synodi Florentinse, remarquable apologie du concile et des cinq points principaux contenus dans sa définition, à savoir la procession du Saint-Esprit, la matière du sacrifice eucharistique, le purgatoire, la vision béatitique et la primauté du pape. L’auteur établit sa démonstration moins sur le raisonnement que sur les textes des Pères tant latins que grecs, et son œuvre est un véritable monument de théologie positive. Il se distingue moins par la richesse des citations, empruntées à trente-trois auteurs différents, que par la façon de les mettre en relief pour établir la parfaite concordance des deux Églises, sur ces divers points, avant le schisme de Michel Cérulaire. Le style est vivant, et d’une franchise toute créloise. Quand il composa cet ouvrage, l’auteur n’était encore que protopope, comme le montre la suscription des deux autres traités venant après celui-là dans le manuscrit de Milan et en tête desquels se lit très distinctement le nom de « Jean Plusiadénus protopope. » Dans le premier traité, c’est-à-dire dans la Dcfensio qui nous occupe, la première ligne du titre a été biffée, probablement par l’auteur lui-même, dans le dessein de substituer à son ancienne appellation son nouveau titre d’évéque de Méthone. Cette substitution, pour des motifs ignorés, n’eut pas lieu, et les copistes du xvi c siècle, se trouvant devant une œuvre anonyme, l’attribuèrent arbitrairement à Gennade, dans le monde Georges Scholarios ; c’est sous le nom de Gennade qu’elle figure dans la première édition romaine des actes du concile imprimée en l."> 7 7 chez Zanetti par les soins de l’helléniste Matthieu Devaris,

p. 291 106, | » uis dans les diverses éditions de la llibliotlieca Palrum, dans les éditions purement latines de

Rome, 1579, et de Dillingen, 1581, enfin dans l’édition en grec vulgaire publiée à Rome en 1628 par Jean-Matthieu Caryophyllès. Mais ce savant traducteur et son compatriote Arcudius élevaient déjà des doutes contre pareille attribution, et aujourd’hui, malgré les protestations de Léon Allatius, De Ecclesix occidentalis clique orienlalis perpétua consensione, Cologne, 1648, p. 966-968, tout le monde est d’accord pour laisser la paternité de la Dejensio à Plusiadénus, qui y renvoie d’ailleurs lui-même dans ses autres traités, comme l’a très justement observé le bollandiste Cuperus, Actti sanctorum, août, 1. 1, p. 193. La version latine, qui accompagne le texte grec dans les collections conciliaires, est due à Fabius Benevolentius de Sienne ; il en existe une autre de Frédéric Metius Galatinus dans le ms. grec 119 (L. 20J de la Vallicellana. Migne a reproduit celle de Caryophyllès, P. G., t. eux, col. 1109-1393. — 2° Sermo apologeticus pro si/nodo Florentina adversus Marcum Ephesinum, excellente réfutation d’une circulaire de Marc d’Éphèse contre le concile ; elle abonde en souvenirs personnels et donne l’impression que l’auteur assistait personnellement à l’assemblée de 1439, bien que la chose soit peu probable. On en trouve le texte, avec la traduction latine de Caryophyllès, dans les collections conciliaires de Binius, t. vii, p. 667, de Labbe, t. iixi p. 677, de Hardouin, t. ix. p. 549, du nouveau Mansi, t. xxxi a, p. 1203, et dans P. G., t. eux, col. 10231094. — 3° Disceptatio de dif/erenliis inter Grsecos et Latinos et de sacro-sancia synodo Florentina, dialogue entre sept personnes, écrit avec beaucoup de verve, et dont le titre indique suffisamment le but. Publié d’abord par L. Allatius, Gracia orthodoxa, Rome, 1652, 1. 1, p. 583-654, il a été reproduit d’après cette édition par Migne, t. cité, col. 959-1025. Tels sont les trois ouvrages contenus dans V Ambrosianus 429 qui devrait servir de base pour une nouvelle édition. — Plusiadénus a encore écrit, en faveur du concile : 4° Canon synodi octavee Florenlise habitse, cantique liturgique en neuf odes accompagné d’un synaxaire contenant une courte histoire du concile. Texte et traduction se trouvent dans Pasini, Catalogus codicum grsecorum Alhensei Taurinensis, Turin, 1749, p. 273278, dans Mansi, Supplementum sacrorum conciliorum, t. v, p. 215-225, et dans P. G., t. cité, col. 1095-1106. N’ont été utilisés pour l’établissement du texte ni le Baroccianus 145, ꝟ. 175-279, ni V Ambrosianus 765, f° 130-135.

Sont encore inédits : 1° Conciones in dies quadragesimales jejunii, au nombre de cinquante-deux, contenues dans le manuscrit A. L 5, ꝟ. 21-285, de la bibliothèque municipale de Bologne. Voir Studi ilaliani di fûogia classica, t. iii, p. 471. Comme Plusiadénus était simple prêtre quand il les écrivit, ces homélies sont antérieures à 1470. Dans le Valicanus græc. 670, qui les contient également, elles sont intitulées, par un curieux mélange d’appellations, « Instructions de Jean Plusiadénus, évêque de Méthone. » C’est ce sermonnaire quadragésimal que A. Ehrhard, dans K. Krumbacher, Geschichte der byzantinischen Lileratur, Munich, 1897, p. 119, transforme, on ne sait pourquoi, en un Anlirrheticus secundus contra Marcum Ephesinum. Une faible partie de ce sermonnaire est contenue dans le Vallicellanus 200, ꝟ. 1 sq., ayant appartenu à Léon Allatius. — 2° Epistola de carilate, contenue dans le Parisinus 2500, ꝟ. 218 v°. — 3° In crelenses schismalicos, invective contenue dans le ms. 2378 de l’Université de Bologne. Voir Studi ilaliani di fllologia classica, t. iv, p. 370. — 4° Enfin la lettre publiée par Hardi cl mentionnée au début de cet article.

Dans tous ses écrits, Plusiadénus se montre sincèrement catholique, partisan très chaud de l’union proclamée à Florence, écrivain plein de vie grâce à