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LAMOURETTE

LAMY BERNARD

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Désastre de la maison Saint-Lazare le 13 juillet 1789, in-8°, Paris, 1789. — Le décret de l’Assemblée nationale sur les biens du clergé, considéré dans son rapport avec la nature et les lois de l’institution ecclésiastique, in-8°, Paris, 1790. — Discours sur l’exposition des principes sur la Constitution civile du clergé pour les évêqucs députés à l’Assemblée nationale, 1791. Ce discours, prononcé à l’Assemblée nationale par Mirabeau le 15 novembre 1790, est regardé comme l’œuvre de Lamourette. — Projet d’adresse aux Français sur la Constitution civile du clergé, adopté et présenté à l’Assemblée nationale dans la séance du 14 janvier 1791, in-8°, Paris, 1791. — Instruction pastorale de Mgr l’évêque du déparlement de Rhône-et-Loire, métropolitain du Sud-Est, au clergé et aux fidèles de son diocèse, in-8°, Lyon, 1791, suivie d’une lettre au pape.

— Prônes civiques ou Le pasteur patriote, in-8°, Paris, 1791. — Considérations sur l’esprit et les devoirs de la vie religieuse, in-12, Paris, 1795, œuvre posthume ; cependant, d’après Fisquct, cet ouvrage aurait été édité en 1785.

Michaud, Biographie universelle, t. xxiiii, p. 106-107 ; Hcefer, Nouvelle biographie générale, t. xxiv, col. 275-276 ; Quérard, La France littéraire, t. iv, p. 511 ; Chaudon et Delandine, Dictionnaire historique, critique et bibliographique, t. ix, p. 483 ; Cattin, Mémoire pour servir à l’histoire des diocèses de Lyon et de Belley pendant la Révolution, in-8°, Lyon, 1867 ; Fisquet, La France pontificale, province de Lyon, p. 542-547 ; Pisani, Répertoire biographique de l’épiscopat constitutionnel (1791-1802), in-8°, Paris, 1907, p. 277-280 ; Pierre de La Gorce, Histoire religieuse de la Révolution française, in-8°, Paris, 1918, t. iii, p. 371-372.

J. Carreyre.

    1. LAMPÉTIUS##


LAMPÉTIUS, un des principaux représentants de la secte des euchites ou messaliens ; voir t. v, col. 1453.

— Les renseignements que l’on a sur lui dérivent de deux sources : de quelques allusions le concernant dans l’œuvre de Sévère d’Antioche, et du dossier antimessalien dont Photius donne l’analyse, Biblioth., cod. 52. P. G., t. ciii, col. 88 sq. Voici ce que disait sur Lampétius ce dernier document : Ce personnage avait été ordonné prêtre par Alype, métropolitain de Césarée en Cappadoce vers le milieu du ve siècle.. Il fut dénoncé par un higoumène de Glitis, sans doute comme suspect de pactiser avec les euchites. L’auteur du dossier fait remarquer que Lampétius avait été le premier de la secte à extorquer la dignité sacerdotale. Au reçu de l’acte d’accusation, Alype confia l’examen de la cause à l’évêque de Comane (en Arménie), Hormizas, en lui transmettant les pièces de la cause. Lampétius était accusé d’avoir pris des libertés trop grandes avec des personnes du sexe et de s’être vanté de ses bonnes fortunes. On disait en outre qu’il se moquait de la psalmodie des heures canoniques, reprochant à ceux qui s’en acquittaient d’être comme les juifs esclaves de la Loi ; on lui prêtait enfin des propos de quelque verdeur. L’affaire fut jugée à Comane, l’higoumène faisant fonction d’accusateur ; Lampétius fut convaincu tant par les témoignages que par ses propres aveux ; à l’unanimité il fut condamné et déposé de la prêtrise ; Alype, qui l’avait ordonné prêtre, ratifia la sentence. C’est sans doute après ces événements que Lampétius composa un ouvrage qu’il intitula Testament, AtaOyjxY), « où il fit passer quelques-unes de ses impiétés ». Ce livre tut réfuté par Sévère d’Antioche, quand celui-ci, n’était encore que simple prêtre. L’auteur du dossier ajoute que plusieurs catholiques prirent néanmoins partie pour le condamné, entre autres Alphius, évêque de Rhinocorura (en Egypte), qui composa un mémoire pour démontrer l’innocence de Lampétius. Cet écrit, que notre auteur semble avoir lii, ne contenait, dit-il, rien de blasphématoire ; on contraignit néanmoins Alphius à démissionner. Au fait il a dû y avoir d’autres évêques qui prirent parti pour Lanmétius, comme nous

l’apprenons par une lettre de Sévère d’Antioche, datée de 513-518. Simple prêtre, Sévère, nous l’avons dit, avait entrepris une réfutation en règle du Testament de Lampétius. Un fragment de cet écrit s’est conservé dans une chaîne encore inédite appartenant au New-College d’Oxford (Renseignement dans Salmon, p. 261). Dans ce passage, Sévère insiste sur le devoir de louer Dieu non seulement de cœur, niais de bouche. C’est tout ce que nous savons du Testament et de sa réfutation. Quoi qu’il en soit, l’auteur de cette dernière, devenu patriarche d’Antioche, reçut contre l’évêque de Flavias en Cilicie, Procope, diverses accusations, entre autres celle d’avoir nommé à la messe (sans doute dans les dyptiques) « Lampétius, homme souillé de l’hérésie d’Adelphius, et qui, pour cette raison, avait été condamné à Comane, en Arménie ». En transmettant le dossier de Procope au métropolitain d’Anazarbe, Sévère lui fait observer qu’il croit faux ce dernier grief. Il est remarquable néanmoins que l’accusation ait été portée, et ce fait témoigne au moins que l’affaire de Lampétius ne paraissait pas claire à tout l’épiscopat oriental.

Texte de Photius dans P. G., t. ciii, col. 89-92 ; la lettre de Sévère d’Antioche dans E. W. Brooks. The sixth book of the selecl lelters of Severus, t. n a (traduct. anglaise), p. 53-56 ; celui de la chaîne est signalé dans l’art. Euchites de G. Salmon, du Diclionary of Christian biography, t. ii, p. 261. Il y a également une allusion à Lampétius dans une chaîne sur Daniel, publié par Maï, Script, veter. collectio, Rome, 1825, t. ift.p. 163 E. Voir aussi Cave, Scriptor. eccles. historia, Bâle, 1741, t. i, p. 448, qui cherche à préciser la date de l’épiscopat d’Alypius.

E. Amann.

1. LAMY Bernard (1640-1715). — Né au Mans en juin 1640, entra à l’Oratoire le 17 octobre 1657 et fut prêtre en 1667. Il étudia la théologie et l’enseigna ensuite à Angers. Il eut toujours un penchant marqué pour les idées cartésiennes et il fallut un ordre formel du roi (30 janvier 1675) au recteur de l’Université pour empêcher Bernard Lamy d’enseigner le cartésianisme. On l’accusa même de soutenir des propositions impies contre le roi et contre les magistrats. Pour se défendre, le P. Lamy publia des Extraits des écrits d’un professeur de l’Oratoire, dictés vers le commencement de l’année 1671 dans le collège d’Angers, pour lui servir de justification contre les calomnies qu’on a répandues contre lui qu’il a enseigné dans ces mêmes écrits une proposition impie. Il y soutenait l’idée cartésienne que l’essence des corps était l’étendue actuelle. Un nouvel arrêt du 4 décembre 1675 condamna les écrits du P. Lamy, et lui défendit d’enseigner et de prêcher dans tout le royaume. Le supérieur de l’Oratoire lui ordonna de se rendre à Saint-Martin-de-Misère en Dauphiné ; mais, après huit mois d’interdit, sur le bon témoignage de l’évêque de Grenoble, M. Le Camus, le 14 août 1676, il vint enseigner au séminaire de Grenoble et c’est là qu’il composa la plus grande partie de ses écrits. Il revint au séminaire de Saint-Magloire en 1686 ; mais en 1689, la publication de son Harmonie évangélique obligea le supérieur de l’Oratoire à l’envoyer à Rouen où il resta jusqu’à samort.qui arrivale29 janvierl715. Le Journal des savants du 18 mars 1715 juge ainsi l’oratorien : « Le P. Lamy n’était pas de ces savants qui se font un Dieu de leur science : il joignait à une profonde érudition les vertus sacerdotales. Tout son temps était partagé entre l’étude et les exercices de piété. »

Le P. Lamy débuta dans la production littéraire par un certain nombre de travaux relatifs soit à la rhétorique (L’art de parler, 1670, Réflexions sur l’art poétique, 1678), soit aux sciences exactes, mécanique, algèbre, géométrie. Ces diverses disciplines, il les tournait d’ailleurs à sa formation religieuse de l’esprit. 11 expose longuement ce point de vue dans ses Entre-