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    1. LAMENNAIS##


LAMENNAIS, DOCTRINES : LA CENSURE DE TOULOUSE 2512

cinquante adhérèrent purement et simplement à la Censure ; (six) répondirent d’une manière équivalant à une adhésion pure et simple, et tous, à l’exception de (trois) qui ne firent pas de réponse, et de quatre ou cinq qui dirent s’en rapporter entièrement au jugement de Rome sans énoncer leur sentiment, tous manifestèrent leur opposition aux nouvelles doctrines. » Censure, p. xxxv. Comme l’opuscule se trouve difficilement, on a cru bon d’indiquer ici quelques-unes au moins des propositions censurées, sans reproduire la censure qui les accompagne.

f. PROPOSITIONES EXCERPTJE EX III TOMO I.IBRI QUI inscribitur : ESSAI SUR L’INDIFFÉRENCE…

1. Tous les peuples avant Jésus-Christ avaient conservé, au milieu même de l’idolâtrie, la notion d’un Dieu unique, du vrai Dieu. P. 29.

2. l’n Dieu unique, immatériel, éternel, infini, toutpuissant, créateur de l’univers ; tel était le premier dogme de la religion primitive, et la tradition en conserva perpétuellement la connaissance chez tous les peuples. P. G2.

5. L’idolâtrie ne fut jamais que le culte des esprits bons et mauvais, et le culte des hommes distingués par des qualités éclatantes, ou vénérés pour leurs bienfaits ; c’est-à-dire, au fond, le culte des anqes et celui des saints. P. 108.

7. L’idolâtrie n’est pas la négation d’un dogme, mais la violation d’un précepte. P. 74.

9. L’idolâtrie renfermait l’oubli, non pas du vrai Dieu, mais de son culte. P. 165.

10. L’idolâtrie n’est pas une erreur, mais un crime. P. 349.

11. Pendant que les Juifs subsistèrent en corps de nation, leurs croyances et leur culte, à l’exception de certains rites particuliers, reposaient sur les traditions universelles, sur l’autorité du genre humain, attestant la révélation primitive. P. 53.

12. Les chrétiens croient tout ce que croyait le genre humain avant Jésus-Christ, et le genre humain —croyait tout ce que croient les chrétiens. P. 200.

13. « Ce qu’il y a de certain, c’est que plus on approfondit la religion des différents peuples, plus on se persuade qu’il n’y en a encore eu qu’une sur toute la terre. » liane assertionem (tirée des Lettres américaines de M. le comte J. R. Carli) suam facil auctor, eamque veram esse déclarât. P. 233.

14. Il n’y eut jamais qu’une religion dans le monde, religion universelle, au sens le plus rigoureux et le plus étendu. P. 480.

15. Le christianisme n’est dans ses dogmes que la raison humaine, ou l’ensemble des vérités nécessaires que Dieu nous a manifestées. P. 489.

ff. PROPOSITIONES EXCERPT.Ti EX IV VOL. EJUSDEM OPERIS.

16. La religion primitive et le christianisme sont identiquement la même religion. P. 12ti.

17. Loin que la prophétie ou la prédiction des choses futures que l’homme n’a pu connaître que par une révélation divine soit incroyable en elle-même, il est impossible, l’homme existant, de concevoir qu’elle n’existe pas. P. 228.

18. La prophétie est une suite nécessaire des lois qui dérivent de la nature de l’homme. 1’. 235.

19. Aucun homme n’étant infaillible, il n’en est aucun qui puisse être certain, si Dieu ne l’en assure par quelque signe extérieur, que ce qui lui paraît vrai soit réellement vrai, ou qui puisse avec certitude distinguer de ses propres pensées les vérités que Dieu lui révèle. P. 309.

20. Jam alibi dixerat auctor : La persuasion la plus invincible qu’on est inspiré ne prouve rien. lissai sur l’indifférence, 3’édit., t. ii, p. 192-193.

III. PROPOSITIONES Exr.ERPT, <E EX OPERE OUI im us : DES DOCTRINES PHILOSOPHIQUES SUR A.l CERTITUDE DANS LEURS RAPPORTS.1 v i : v LES FONDEMENTS HE I.A THÉOLOGIE. Ce sont les prop. 21 à 31. Je ne signale que la prop. 27 que la censure déclare empruntée par (ierbet à Lamennais.

27. Tout ce qu’affirme une raison faillible pouvant être faux, tout ce qu’elle nie pouvant être vrai, la notion de la certitude renferme l’idée d’une raison infaillible. P. 50. Hanc doclrtnam discipuliu acceperat a maglstro <P « ’< » ’’Rien de ce qu’affirme une raison qui peut se tromper ! ou une raiso i faillible, n’est certain. Donc, chercher la certitude, c’est chercher une raison infaillible. lissai t. ii, in Monilo,

p. VII, 4 ; r edit. El addit, ibid., p. S : Notre premier soin doit être de nous assurer s’il existe pour nous un moyen de connaître certainement, et quel est ce moyen ; et, p. 29 : Le consentement commun, sensits communis, est pour nous le sceau de la vérité ; il n’y en a point d’autre ; et, ». 71 : La certitude repose sur l’autorité générale ou le consentement commun.

IV. PROPOSITIONES EXCERPT.E EX OPUSCULO QU.1D INSCRIPTUM EST : CATÉCHISME DU SENS COMMUN. Ce sont les prop. 32 à 39.

V. PROPOSITIONES EXCBRPT.fi EX DIARIO QIOD INSCRI-BITUR : L’AVENIR

40. M. de la Mennais m’a chargé de vous le dire ; depuis quinze ans il travaille à régénérer le catholicisme, et à lui rendre, sous une forme nouvelle et avec des progrès nouveaux, la force et la vie qui l’avaient abandonné. N. 110 ; supplément du 3 février 1831, col. 15. Plaidoyer de M.***

41. Quiconque a suivi le catholicisme dans son admirable route à travers les événements humains sait qu’à diverses reprises on désespéra de lui. Il n’alla pas sans éclipse de son berceau du vieux monde à sa conquête de l’Amérique… lïntreCharlemagne et Grégoire VII, par exemple, il s’affaissa dans un chaos dont il ne nous reste que d’épouvantables souvenirs… Quatre siècles de gloire succédèrent au chaos des siècles précédents… N. 83, 7 janvier 1831, col. 4 et 5.

43. Les langues sont Dieu lui-même, car il est écrit quelque part que le Verbe, c’est Dieu. N. 2, 17 octobre 1830, col. G.

45. La censure (des livres ou écrits) peut-elle être exercée par l’Église ? Non. Reste donc la liberté (de la presse), et Dieu soit béni ! Dieu soit béni d’avoir fait l’homme une créature si élevée que la force conspire vainement contre son intelligence, et que la pensée n’ait ici d’autre juge que la pensée. Loin que l’ordre soit détruit par le libre combat de l’erreur contre la vérité, c’est ce combat même qui est l’ordre primitif et universel. N. 239, 12 juin 1831, col. 5.

46. L’Église n’use pas de la censure préventive, et elle ne le pourrait pas, moralement parlant, sans manquer à ses usages el à ses traditions de dix-huit siècles. N. 261, 3 juillet 1831, col. Set 9.

47. Les protestants, les philosophe^ et les gallicans se liguèrent en quelque sorte dans le siècle dernier pour attaquer l’autorité pontificale, en dénaturant les faits historiques. Les derniers surtout se sont distingués en ce genre, et ils ont été aussi les plus dangereux ennemis du Saint-Siège. N. 269, 12 juillet, 1831 col. 11. — Il est une doctrine religieuse qui s’est rendue solidaire de tous les pouvoirs, et qui a sanctionné toutes les injustices : cette doctrine s’appelle gallicanisme. N. 123, 10 février 1831, col. 3. — Lorsque le catholicisme bâtard se formula en lrance.et que le souverain accomplissant, par un acte formel, le schisme gallican… N. 325, G septembre 1831, col. 4.

48. La méthode qui prévalut dans l’École, et qui n’admettait que les procédés purement logiques, tuait par cela seul toute invention, et ne pouvait produire qu’une science verbale, abstraite et vide. La science catholique est donc à créer, et c’est elle qu’attend l’esprit humain, fatigué de l’insuffisance et du désordre de la science actuelle. Des nolions certaines de la foi sortira tôt ou tard, et peut-être bientôt, un système général d’explication, une véritable philosophie conforme au besoin des temps.. 257, 20 juin 1831, col. 1.

19. Quand cela serait (que le peuple romain secouerait le dernier anneau par lequel le chef de l’Église rattachait encore à la crosse pontificale un reste de société politique : Paroles du Globe) ; quand cela serait, croyez-vous que cette position ne serait pas une position de progrès ? N. 83, 7 janvier 1831, col. 6.

50. Croyant ou non, quiconque aspire à un affranchissement réel doit premièrement et avant tout s’efforcer d’affranchir l’intelligence et lu conscience, car elles ne peuvent être asservies que l’homme entier ne le soit, et leur liberté enfante toutes les autres ; c’est ainsi que le Christ nous a délivrés : ChristUS nos liberuvil. N. 318, 30 août 1831, col. 3.

51. La charte de 181 1 et le concordat sont brisés par le fail, par un fait consommé… N. 19, 3 décembre 1830, col. 5.

— L’Étal et l’Église doivent également désirer la totale

séparation de l’Église et de l’État…, sans laquelle il n’exls

tei ail pour les catholiques nulle liberté religieuse. N. 53,

7 décembre 1830, col. 2.

53. I ne Église soldée par l’État est une nouveauté qui î c sera jamais bénie, un exemple effroyable laissé à nos des-