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LAMENNAIS, ŒUVRES


trines de « l’absolutisme » d’après deux « catéchismes publiés par l’ordre exprès de l’empereur de Russie et de l’empereur d’Autriche », et d’après « un écrit semiofficiel », les Dialoghetti suite huilerie correnti nell’anno 1831, que > les gouvernements prirent soin de répandre à un grand nombre d’exemplaires en Italie, p. 213, de la 7 r édition des Paroles. Voir le catéchisme du tsar Nicolas, publié en 1832, dans la Revue latine, 1908, ]). 750-760. Lamennais relève en particulier dans les Dialoghetti l’aphorisme que « le meilleur prince est celui qui a le bourreau pour premier ministre », p. 225, et son patriotisme s’émeut et s’indigne, à juste titre, quand il y rencontre le conseil donné aux rois absolus de démembrer la France, pour supprimer ses tendances libérales, qui menacent d’envahir l’Europe : « si on laisse croître les ongles d’un peuple, les ongles de tous les autres croissent aussi, » p. 217.

11. De l’ignorance, article composé au commencement de 183(5, pour le Dictionnaire de la conversation, se trouve dans les Œuvres complètes, t. vu de l’édition l’agnerre, p. 311-326. Duine, Bibliographie, n. 43.

15. Affaires de Rome, in-8°, Paris, 1836-1837. « Cet ouvrage contient un opuscule inachevé, qui fut composé en 1832 et qui est intitulé : Des maux de l’Église et de la société et des moyens d’y remédier. » Duine, Bibliographie, n. 44.

16. Le livre du peuple, in-8°, Paris, 1838. Duine, Bibliographie, n. 45. « Traité de morale sociale…, catéchisme dans une cathédrale désaffectée, dont le prêtre n’a plus d’intact, suivant le mot de Mazzini, que sa foi dans la morale chrétienne. » Duine, La Mennais p. 211-215.

17. Politique à l’usage du peuple. Recueil des articles publiés dans Le Monde, du 10 février au 4 juin 1837, 2 vol. in-32. Cf. Duine, Bibliographie, n. 46.

18. De l’esclavage moderne, in-32, Paris, 1839.

19. Le pays et le gouvernement, in-32, Paris, 1840. Satire, pour laquelle Lamennais fut traduit devant la cour d’assises et condamné à un an de prison, et deux mille francs d’amende.

20. Esquisse d’une philosophie, 3 vol. in-8°, Paris, 1840 ; t. iv, 1846. « Avec la partie la plus brillante du jii° volume, on a formé un livre intitulé : De l’art et du beau, in-12, Paris, 1864. » Duine, Bibliographie, n. 49.

21. De la société première et de ses lois ou de la religion, in-12, Paris, 1818. « C’est un fragment notable de la continuation de l’Esquisse d’une philosophie. » Duine, Bibliographie, n. 61. M. Maréchal a « publié dans la Revue de métaphysique et de morale (novembre 1898, janvier 1899) les derniers chapitres restés inédits de l’Esquisse d’une philosophie », p. v de l’Introduction à l’Essai d’un système de philosophie catholique (1830-1831) par E. de La Mennais. Ouvrage inédit, recueilli et publié d’après les manuscrits, Paris, 1906. L’élaboration de cette philosophie, on peut le dire, fut le rêve de toute la vie de Lamennais. Il y voyait le salut des sociétés modernes. Ce rêve qui le haute dès 1809, avait commencé à prendre corps dans le célèbre programme d’études de Malestroit, le Sommaire d’un système < ! <* connaissances humaines. L’article de L’Avenir du 30 juin 1831, cf, col. 2490, annonçait au monde quc bientôt il verrait paraître un système général d’explication, une véritable philosophie conforme au besoin des temps, qui, fondée sur les lois constitutives de l’intelligence, ramènera les divers ordres de connaissances à l’unité ; i tout s’y enchaînerai ! avec une telle rigueur que » les esprits rebelles, obligés désormais de vivre tout ensemble hors de la loi cl hors de la science, reviendront, pour ne pas mourir, de toutes parts au catholicisme. » l.a nouvelle philosophie du christianisme lut révélée aux Intimes dans les conférences de Juilly, qu’a publiées M. Maréchal, et dans les entretiens ou colloques de Munich. Des

indiscrétions de Combalot et de Dôllinger, cf. Lettres à Montalembert, p. 53, 225, 238, lui procurèrent une diffusion dans le public, que Lamennais regretta. « On ne peut pas dire, sans doute, que l’esquisse d’une philosophie présente un système nouveau et original. C’est plutôt une œuvre composite, où beaucoup d’idées d’origine différente se mêlent et quelquefois se contrarient ; mais ces idées sont grandes et intéressantes, et quelques-unes même, neuves alors, anticipent sur la philosophie ultérieure. Le mérite éminent de cette œuvre est surtout d’être à peu près le seul essai de synthèse générale philosophique qu’ait présenté notre siècle… l’ne ontologie, une théologie, une cosmologie, une esthétique, une philosophie des sciences : telles sont les différentes parties de cette œuvre magistrale. > Paul Janet, La philosophie de Lamennais, Paris, 1890, ]>. 101-103.

22. Discussions critiques et pensées diverses sur la religion et la philosophie, in-8°, Paris, 1841. Cf. Duine, Bibliograpliie, n. 50. La préface est datée de Sainte-Pélagie, 10 avril 1841 ; mais nous apprend que les « fragments » qui composent l’ouvrage ont été écrits, pour la plupart, il y a longtemps », p. 5. Les Discussions critiques sont le « journal » des démolitions du catholicisme de Lamennais. « C’est uniquement sur cette radicale et décisive question d’un ordre surnaturel, que porte la discussion instituée dans les fragments qui suivent. On y verra pourquoi nous ne saurions admettre un pareil ordre de dispensation, qui nous semble opposé aux lois essentielles de Dieu et de la création ; comme aussi on peut voir, dans l’Esquisse d’une philosophie, de quelle manière nous comprenons que la Religion, qui n’est pour l’homme que l’ensemble des conditions de sa vie supérieure, de sa vie intellectuelle et morale, rentre dans l’enceinte des pures lois naturelles, » p. 16-17. En vérité, Lamennais, après Ronald, n’a jamais pensé autre chose, sans s’en rendre peut-être nettement compte. L’encyclique Miran lui a ouvert les yeux, en posant devant lui le problème de l’autorité : o Qu’on ne dise point que nous aurions dû nous en rapporter à l’autorité que nous avions reconnue, défendue jusqu’alors : car c’était cette autorité même qu’en ce moment nous avions à examiner, dont nous devions discuter les titres, afin de ne pas agir au hasard et témérairement, » p. 8. L’examen, surtout philosophique, a été défavorable aux prétentions du « sacerdoce », qui déclare qu’ « il existe des vérités tout à la fois indispensables et inaccessibles à l’homme ; (que) Dieu les a révélées à quelques-uns chargés par lui de les annoncer aux autres, et de se choisir des successeurs qu’il assistera comme eux surnaturelleincnt. pour que l’enseignement de ces vérités ne défaille jamais dans le monde et n’y soit jamais altéré, > p. 07. Mystère, révélation, miracle, autorité doctrinale infaillible : ces notions théologiques fondamentales sont « critiquées » philosophiquement et jugées inadmissibles. Mais l’histoire suffirait pour rejeter les hases du système catholique : il n’y a jamais eu de « révélations dogmatiques » ; « Moïse a prescrit des lois à un peuple, promulgué des préceptes ; il n’a révélé aucuns dogmes, ni Jésus-Christ non plus… Le dogme, c’est l’Église qui l’a lait par ses décisions réputées infaillibles, i p. 195(). Et s’il n’y a rien dans la religion qui ne i rentre dans l’enceinte des pures lois naturelles, pas n’est besoin, pour la conserver d’une autorité doctrinale surnaturellement Infaillible’» aucune idée ne se perd dans le monde… Les notions, les vérités également

incompréhensibles en partie qui forment le fondement de chaque science, ne se conservent-elles pas sans altération par la voie naturelle de l’enseignement

purement humaine’.' » p. 70.

23. De la religion, ln-32, Paris, 1841. L’avant-propos esi daté de Sainte-Pélagie, 15 mai 1841. La page du