Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 8.2.djvu/548

Cette page n’a pas encore été corrigée
2505
2506
LAMENNAIS, ŒUVRES


traité de Westphalie, et qui, dérangée toujours et toujours cherchée, lui longtemps comme le grandœuvre des rose-croix de la politique, » p. 117.

8. In quatuor arliculos declarationis anno 1682 éditée aphorismata, ad iuniores theoloyos, aactore F. D. L. M., in-8°, 8 p. Paris, 1826.

9. Des progrès de la Révolution et de la guerre contre l’Église, in-8°, Paris, 1829. Pièces justificatives, p. 285358. Sommaire’d’un système des connaissances humaines, p. 359-381). Ce Sommaire parut aussi en brochure in-8", de 28 p. Duine, Bibliogr., n. 35. — C’est un ouvrage qui manifeste dans la pensée de Lamennais une période de. transition : il n’a plus confiance en la monarchie, il n’a pas encore confiance en la démocratie. Aussi conseille-t-il aux catholiques de se tenir en dehors et au-dessus des partis, d’assister en simples spectateurs aux luttes qui se préparent entre les rois et les peuples : « fin attendant, Lamennais trace au pape, aux évêques, aux prêtres, leurs devoirs « dans les circonstances présentes. » Il appartient au pasteur suprême « de sauver la loi et la société, en rompant les liens qui arrêtent l’action de la puissance spirituelle, » p. 184, c’est-à-dire en séparant l’Église de l’État. « . Il serait nécessaire aussi que les évêques…, se ressaisissent de l ?urs droits et les exercent avec une pleine indépendance, » p. 185. Il reste encore au clergé un autre devoir à remplir, p. 189, celui de renouveler la science religieuse pour l’adapter à « ce qu’exige de nous l’état présent de la société, -> p. 192 ; car, « ne craignons pas de l’avouer, la théologie, si belle par elle-même, si attachante, si vaste, n’est aujourd’hui, telle qu’on l’enseigne dans la plupart des séminaires, qu’une scolastique mesquine et dégénérée, dont la sécheresse rebute les élèves, et qui ne leur donne aucune idée de l’ensemble de la religion, » p. 192-193. Et Lamennais propose ses vues sur ce que doivent être les études cléricales dans l’état présent de la société. On comprend dès lors pourquoi le Sommaire d’un système des connaissances humaines s’ajoute aux pièces justificatives.

10. Première lettre à Mgr l’archevêque de Paris, in-8°, Paris, mars 1829 ; Seconde lettre à Mgr l’archevêque de Paris, avril 1829.

11. Troisièmes mélanges, in-8°, Paris, février 1835. Ce volume, (qu’il ne faut pas confondre avec les Mélanges catholiques extraits de > l’Avenir », Paris, 1831, 2 vol., in-8 J, cf. Duine, liibliogr., n. 28), et qui est intitulé : Journaux ou articles publiés dans le Mémorial catholique et l’Avenir, au t. x des Œuvres complètes, 1836-1837, renferme les articles publiés par Lamennais lui-même dans L’Avenir, précédés de quelques autres publiés dans le Mémorial catholique ou dans la Revue catholique. La longue pré/ace de 1835, qui s’intitule : Du catholicisme dans ses rapports avec la société politique, au t. vu des Œuvres complètes de l’édition Pagnerre, 1844, « peut-être considérée comme l’acte public et définitif de la séparation de Lamennais et du catholicisme. » Duine, Pages choisies, p. 13. Lamennais aurait aussi bien pu l’intituler : Rétractations, car c’est un véritable examen de conscience intellectuel qu’il y entreprend. Son système du sens commun, base de la certitude, lui paraît toujours vrai, mais lui semble encore incomplètement éclairci. Il fait amende honorable au gallicanisme parlementaire : les maximes des parlements » servirent beaucoup à conserver dans son intégrité pratique le principe fondamental de la distinction des deux puissances, p.-xix ; il juge que la campagne de L’Avenir fut entreprise et menée avec un zèle irréfléchi, p. lxxxii ; il critique la solution qu’il a tente de donner à l’insoluble problème de la délimitation des deux domaines, le spirituel et le temporel, p. xxxix ; puis, élargissant la question, il montre que ce problème n’est qu’un

aspect de l’immense question des rapports de l’humanité tout entière avec l’autorité spirituelle catholiquement conçue, » p. xi.i, qui n’est, en dernière analyse, que la question des rapports entre l’obéissance et la liberté, p. xlii.

12. Paroles d’un croyant, 1833, in-8°, Paris, 1834, 237 p. Cf. Duine, Bibliographie, n. 39. Sainte-Beuve, Nouveaux lundis, t. i, p. 39-41, Paris, 1891, a raconté comment se lit la publication de ce petit livre : le mot que lui écrivit Lamennais pour lui exprimer le désir de le voir « pour une affaire qui pressait », l’agitation où il le trouva, en entrant dans la chambre d’où sortait Mgr de Quélen, la brusquerie avec laquelle Lamennais le pria de faire paraître le livre au plus tôt. « Cette publication des Paroles d’un Croyant, ajoute Sainte-Beuve, rompit toute incertitude sur les pensées de Lamennais et fixa aux yeux de tous et aux siens propres sa situation. C’est probablement ce qu’il voulait. » C’était la reprise de sa parole du. Il décembre et le retour, dans sa pensée, à la distinction du 5 novembre : soumission du catholique, indépendance du citoyen. Cf. Affaires de Rome, p. 1(59. Dans sa lettre du 23 avril 1834 à Mgr de Quélen, Lamennais a déclaré quelles intentions il avait eues en publiant ce « petit ouvrage » : « Comme vous le savez, je suis convaincu que rien ne pouvant arrêter désormais le développement de la liberté politique et civile, il faut s’efforcer de l’unir à l’ordre, au droit, à la justice, si l’on ne veut pas que la société soif bouleversée de fond en comble. C’est là le but que je me suis proposé. » Affaires, p. 172. La « brochure » présentait donc deux faces : elle protestait contre l’oppression qu’elle déclarait près de finir par le triomphe de la liberté, et elle s’efforçait de christianiser la future démocratie. Le public n’aperçut que la première : le livre passa non sans raison pour un écrit destiné à déclencher la révolution. Ce fut aussi l’avis du cardinal Lambruschini dans son rapport du. Il juin : < Qui définirait les Paroles une apocalypse nouvelle, inspirée par Satan, pour exciter de nouveaux scandales dans l’Église et occasionner de nouveaux troubles dans le monde, en porterait un jugement exact. » Dudon, Lamennais et le Saint-Siège, p. 325. Le 25 juin 1834, l’encyclique Singulari nos condamnait les Paroles d’un croyant : libellum… mole quidem cxiguum, pravilale tamen ingentem. « Au mépris de la foi solennellement donnée dans sa déclaration, il a entrepris… d’ébranler et de détruire la doctrine catholique, telle que nous l’avons définie dans notre encyclique…, soit sur la soumission due aux puissances, soit sur… cette horrible conspiration de sociétés composées, pour la ruine de l’Église et de l’État, des partisans de tous les cultes faux et de toutes les sectes…Mais ce qui excite surtout l’indignation, ce que la religion ne peut abolument tolérer, c’est que l’auteur, … pour alïranchir les peuples de l’obéissance comme s’il était envoyé et inspiré de Dieu…, mette partout en avant les Écritures Saintes… C’est pourquoi. .., de notre propre mouvement, de notre science certaine, et de toute la plénitude de notre puissance apostolique, nous réprouvons, condamnons, et voulons qu’à perpétuité on tienne pour réprouvé et condamné le livre…, hvre renfermant des propositions respectivement fausses, calomnieuses, téméraires, conduisant à l’anarchie, contraires à la parole de Dieu, impies, scandaleuses, erronées, déjà condamnées par l’Église, spécialement dans les vaudois, les wicléfistes, les hussites et autres hérétiques de cette espèce. » Traduction de Lamennais, dans Affaires de Rome, p. 391-307, pas si m.

13. De l’absolutisme et de la liberté. Dialoghetti, imprimé dans la Revue des Deux Mondes, l rr août 1834, réimprimé à la suite de plusieurs éditions des Paroles. Quérard, p. 44, n. cxxiii. Lamennais expose les doc-