Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 8.2.djvu/530

Cette page n’a pas encore été corrigée
2469
2470
LA MARE — LAMBERT GUERRIC


545, 553-564 ; Vercellone, Dissertazioni Accademiche di vario argomenlo, Rome, 1864, p. 50-56. Il est en efïet l’auteur du célèbre Correctoire biblique conservé dans le Val. lai. 3466 et dans plusieurs autres mss. Denifle, loc. cit., p. 265. Le cod. 28 de la bibliothèque bénédictine d’Einsiedeln le lui attribue formellement, ꝟ. 171 r° : Incipit correctio lextus Bibliæ compilata Parisius per magistrum et fratrem Wilhermum de Mara, ordinis minorum. Plusieurs feuillets, ꝟ. 172r°, 211v°, etc., portant également en marge le nom de Wilhermus, confirment cette attribution, acceptée par tous les savants. Denifle, p. 545, Little, Studies in english Franciscan History, Manchester, 1917, p. 214. Au jugement de Denifle, ce Correctoire est le meilleur, le plus savant qu’ait produit le xme siècle, p. 295, 545. Dans son Introduction, Guillaume de La Mare a tracé d’une manière définitive la méthode adoptée de nos jours dans la correction du texte de la Vulgate. Denifle, p. 295-298.

La Mare est enfin l’auteur d’un autre ouvrage considérable, De hebrœis et græcis vocabulis glossarum Bibliæ. Le Correctoire biblique le mentionne fréquemment. Berger, loc. cit., p. 36-45. L’écrit est conservé dans le cod. 402, ꝟ. 230, de la bibliothèque publique de Toulouse, le ms. plut. XX V sin. cod. 4, ꝟ. 179 de la Laurentienne de Florence et aussi en résumé dans le ms. d’Einsiedeln déjà indiqué, ꝟ. 212. Le ms. de la Laurentienne a l’inscription suivante : Compilatio jratris Guillelmi de Mara ; celui d’Einsiedeln l’attribue aussi à Wilhermusꝟ. 215 v°. La critique interne établit également l’unité d’auteur du Correctorium biblicum et de ce dernier ouvrage. Berger, loc. cit., 37. Le traité, qui n’a pas été conservé dans son intégrité, commence par un exposé sommaire de la grammaire grecque et hébraïque ad instructionem nostrorum lalinorum. Au jugement de Berger, loc. cit., p. 44, doclor noster ejus fuit in hebraicis litteris doctrinæ quam vix in alio viro christiano a temporibus Caroli Magni invenire est. Cf. Nolan, The Greek Grammar of Roger Bacon, Cambridge, 1902, p. lviii-lxix. Guillaume de La Mare a donc mérité beaucoup des sciences bibliques.

Le nom de Guillaume de La Mare s’est conservé dans l’histoire. En 1282, le chapitre général des frères mineurs, célébré à Strasbourg, imposa son Correctorium fratris Thomas par l’ordonnance suivante : Item, generalis imponit provincialibus minislris quod non permutant multiplicari summam fratris Thomse nisi apud lectures nolabiliter intelligentes, et hoc nisi cum declarationibus fratris Wilhelmi de Mara, non in marginibus positis sed in quaternis et hujusmodi declarationes non scribantur per aliquos seculares. Van Ortroy, S. J., dans les Analecla Bollandiana, t. xviii, 1899, p. 292. Les docteurs franciscains de l’époque font souvent appel à son autorité, tels Olivi, Duns Scot, Astesanus. Lés mss de son Commentaire sur les Sentences de saint Bonaventure semblent avoir été assez répandus : ils se rencontrent fréquemment dans les catalogues des anciennes bibliothèques franciscaines. Dans la série des maîtres franciscains peinte par D. Morone dans la bibliothèque de Saint-Bernardin à Vérone se trouve Guillelmus de Lamarra doctor correclivus. Nicolo Dal Gai, Un pittore mistico del Quattrocento, Domenico Morone di Verona, Rome, 1909, p. 25.

Barthélémy de Pise, dans les Analecla franciscana, Quaracchi, 1906, t. iv, p. 337 ; Mariano de Florence, Compendium chronic. FF. min., dans V Archivum franciscanum historicum, Quaracchi, 1909, t. ii, p. 464 ; Trithème, De scriptoribus ccclesiaslicis, Paris, 1494, ꝟ. 109 ; Wadding, Annales ord. min., ad an. 1290, n. 18, Rome, 1733, t. v, p. 240 ; Parkinson, The anliquilies of the english franciscans, Londres, 1726, p. 103-104 ; Sbaralea, Supplementum ad Scriptores, Rome, 1908, édit. Nardecchia, t. i, p. 340 ; Ehrle, S. J., Das Studium der Handschriften der miltelal terlichen Scholastik, dans la Zeitschrift fiirkaih. Theol., 1883, p. 44-45 ; Little, The greij friars in Oxford, Oxford, 1892, 215-216. — Voir ci-dessus, art. Klapwell, col. 2357.

E. Longpré.

    1. LAMBERT Bernard##


1. LAMBERT Bernard, né en Provence en 1738, fit profession dans l’ordre de stint Dominique, au couvent de Saint-Maximin en 1755. Sa formation se ressentit vivement de la crise qui sj prolongeait depuis la bulle Unigenitus, et très tôt il se rangea du côté des appelants. Dès 1765, une thèse soutenue à Limoges l’obligea à quitter cette ville. L’archevêque de Lyon, de Montazet, l’un des chefs de l’opposition, l’appela auprès de lui, et on regarde Lambert comme l’auteur de plusieurs de ses mandements, et en partie de son Instruction pastorale contre l’incrédulité, 1776. En 1779, il fut mêlé au conflit théologique soulevé par l’ouvrage de l’abbé Plowden sur Le sacrifice de Jésus-Christ ; il écrivit alors un traité De V immolation de Noire-Seigneur Jésus-Christ dans le sacrifice de la messe, 1779. De 1784 à 1789, il publia un certain nombre de brochures et de pamphlets relatifs aux « secours violents », alors thème de discussion et de division dans le peti groupe janséniste ; entre autres : Idée de l’œuvre de f secours, 3 vol., 1786-1787. Au cours de la Révolution Lambert combattit avec vigueur la Constitution civile du clergé : Réflexions sur le serment de liberté et d’égalité, 1793 ; Devoirs du chrétien envers la puissance publique, 1793 ; Lettres aux ministres de la ci-devant Église constitutionnelle, 1795-1796. Deux ouvrages d’apologétique manifestent aussi son activité et son attitude : Apologie de la religion chrétienne et catholique contre les blasphèmes et les calomnies de ses ennemis, 1796 ; La vérité et la sainteté du christianisme vengées contre les blasphèmes et les folles erreurs d’un livre intitulé « Origine de tous les cultes ou Religion universelle », par Dupuis, 1796. Lambert mourut à Paris, en 1813.

La notice de la Biographie universelle de Michaud, nouv. édit., t. xxiii, p. 51-52, est très précise ; elle est en effet l’œuvre de Picot, l’auteur des Mémoires pour servir à l’histoire ecclésiastique pendant le XVIIIe siècle, qui avait eu maille à partir avec Lambert et l’avait bien connu. Voir aussi, dans la même Biographie universelle, l’article Plowden, t. xxxiii, p. 532-533, et Quérard, La France littéraire, t. iv, p. 485.

M. D. Chenu.

    1. LAMBERT DE MOOSBURG##


2. LAMBERT DE MOOSBURG, dans le

siècle, Reichart, capucin de la province de Bavière, entré en religion l’an 1635, mort à Munich, le 4 mars 1684, après avoir rempli les fonctions de lecteur et de prédicateur, publia les ouvrages suivants : Glaubensgrund durch drey Zeugen, Munich, 1678 ; Glaubens A. B. C, s. 1. 1679 ; les deux réunis en un vol. in-8°, Landshut, 1681 ; Glaubens Liecht oder unfehlbare Glaubenslehr der wahren Christen, Salzbourg, 1686. On lui attribue encore cinq livres de controverses, Contra lutheranos et calvinistas, que l’on dit édités à Munich, 1684.

Bernard de Bologne, Bibliotheca scriplornm ord. capuccinorum, Venise, 1747 ; Maximilien Pôckl, Die Kapuziner in Bayern, Soulzbach, 1826 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. iv, col. 713.

P. Edouard d’Alençon.

    1. LAMBERT GUERRIC##


3. LAMBERT GUERRIC, publiciste du parti pontifical sous Jean XXII. — Originaire de Huy, au diocèse de Liège, Lambert était venu en cour d’Avignon pour solliciter l’octroi de quelque bénéfice. Il s’y trouvait en 1328, lorsque Louis de Bavière prononça la déchéance de Jean XXII et fit élire à sa place l’antipape Nicolas V. Justement un clerc apostat venait d’offrir à l’empereur un écrit favorable à sa politique et plein de calomnies contre le pape. L’occasion parut bonne à Lambert de pousser sa cause en réfutant ce pamphlet. D’où son Liber de commendatione Johannis XXII, en date du 17 septembre 1328, que termine