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LACTANCE

LA TARE

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sibylles, règne de Dieu au milieu de son peuple, dans la cité sainte. Si l’on y regarde de près, on voit que pendant la durée de ce millenium, il subsiste à un autre endroit de la terre des nations infidèles. Le diable ayant été enchaîné pour la durée du millenium, ces peuples ne peuvent nuire à la cité sainte ; du jour où le diable est délié, une formidable coalition se .déchaîne contre le peuple de Dieu. Mais elle est vaincue, définitivement cette fois, par la puissance divine : pendant que cette dernière accable les assaillants, le peuple fidèle est caché dans les entrailles de la terre, sub concavis ierræ, en attendant que la colère de Dieu ait fait justice des impies. Les dernières années du millenium se passent donc en toute tranquillité. Puis a lieu le grand renouvellement final, qui est en même temps la suprême manifestation de la justice divine. C’est la seconde résurrection qui englobe tous les impies (et sans doute ceux qui leur ont été assimilés) ; elle aboutit à la condamnation de tous les coupables au supplice éternel, tandis que les justes, devenus désormais semblables à des anges, vont régner éternellement dans le ciel. Inst., VII, xxvi, p. 665 sq. Cf. Epit., lxvii, p. 760 : Post hœc renovabit Deus mundum et transformabit justos in figuras angelorum, ut immortalitalis veste donati serviant Deo in sempiternum.

L’étude de ces divers points explique comment Lactance a pu être jugé fort défavorablement par les théologiens, par ceux-là surtout qui, à la fin du xve siècle et au xvie ne pouvaient guère imaginer les rapports qu’entretenait la pensée de l’apologiste avec les idées de nombre de ses contemporains ou de ses prédécesseurs. On trouvera dans l’édition de Lenglet Dufresnoy, reproduite dans P. L., les indications nécessaires pour une histoire de l’accueil fait à l.nlance par la pensée chrétienne. Ces discussions autour de l’orthodoxie de cet apologiste ont perdu bien de leur importance. Il reste que l’œuvre du professeur de Nicomédie ne mérite pas les dédains dont plusieurs ont voulu l’accabler, et que, sans promettre des trouvailles sensationnelles, une étude attentive y ferait découvrir bien des traits intéressants et a peine soupçonnés.

I. Textr.

1° Pour les manuscrits, voir les prolégomènes de l’édit. Brandt, t. i, p. i-lvi ; t. na, p. i-xxxix ; t. ni), p. i-xviii. — 2° L’histoire des éditions est donnée tout au long dans les mêmes prolégomènes ; voir surtout t.ua, p. xkmv-i.xxi ; un recensement sommaire des éditions dans Pichon, p. xvi. L’édition princeps est celle parue à Subiaco, 1465, le premier imprimé italien daté ; elle contient Jnst, De ira. De opifitio. Les éditions se multiplient très vite, 11 avant la fin du xve siècle, plus de 20 au xvr ; à partir de 1679, on y ajoute le De mnrtibus et à partir de 1712 le texte complet de VEpilnme. P. L., t. vi et vii, reproduit l’édit. de 1.englet-Dufresnoy, où l’on trouvera nombre de dissertati >ns Intéressantes de Baluze, Le Nourry, H. Dodwell, et de I. onglet lui-même.

II. HISTOIRE LITTÉRAIRE.

Les questions relatives à la datation ou à l’authenticité ont été surtout étudiées de nos juins par S. Brandt dans une série de dissertations qui complètent vs prolégomènes ; les voir dans Sitzungsberichte der K. Akad. ilcr Wissench. ; n Wten, sous ce litre général : Ueber die dualistische ZusUize und die Kaiserranreden bel Lactanliiu, nebst einer Untersuchung iiber </ « s Leben uuU die EnUlehtmgsverhàllnisse semer Prosasehriften : t. cxviii,

fasc.S : I. Die duulistisrhe /usahe ; I. CXIX, fasc. 1 : 11. llie

Kaiteranreden ; t. cxx ( Iasc.5 : m Ueberdas Leben des Lactantlusi t. i.x.w, fasc. (i : Ueber die Entslehungsverhàllntsse der Prosasehriften des Laclanlius und îles Huches lie morltbus perseculorum. Il faut tenir compte des rectifications que S. Brandt a apportées à su propre pensée (lins le compte rendu de l’œuvre de R. Pichon. Voir Berliner phttologitche Wocltenschrtft, 1903, col. 1223-1228 et 1255-1359. Les travaux postérieurs a Brandi discutent plus ou moins le point de vue de ce critique. Voir <). Bardenhewer, Geschlclite der Idichen Llteratur, t. ii, 1903, p. 472-496 ; a. Harnack, Dis allchristliche Literatur. Chronologie, I. n. 1904, p. 41542. ; M. Schanz, Geschichte der rômtschen Literatur, 2’édit.

t. iii, 1905, p. 113-171 (§ 752-767), Où Ion trouvera une bibliographie surabondante ; P. de Labriolle, Ilist « ire de la littérature latine chrétienne, Paris, 1920, p. 252, 253 et 268-295. Mais il faut surtout tenir compte— de l’ouvrage capital de R. Pichon, Lætawe. Étude sur le mouvement philosophique et religieux sous le règne de Constantin, Paris, 1901, et de celui de P. Monceaux, Histoire littéraire de l’Afrique chrétienne, t. iii, p. 287-359.

III. Tui : oi.oc.rr. — 1° Outre les ouvrages précédents, qui font tous une place plus ou moins large à l’histoire des idées, on consultera les histoires générales du dogme, par exemple : A. Harnack, Lehrbucli der Dogmengeschiehte, 4’édit., voir l’index, t. iii, 1910, p. 935 ; J.’fixeront, La théologie anténicéenne, 1905 p. 414-150. — 2° Les études spéciales sont très nombreuses, mais souvent fort superficielles ; voici les plus importantes : J. J. Rau, Diatribe de philosophia Lactantiana, Iéna, 1733 ; H. J. Alt, De dualismo I.actantiano, Breslau, 1839 ; Overlach, Die théologie des Lactanlius, Schwerin, 1858 ; J. C. T. Millier, Qussstionea Lactantianæ, Gœttingue, 1875 ; F. Marbach.Die Psychologie des P. Lactantius, Halle, 1889.

E..’.MANN.

    1. LACUNZA Emmanuel##


LACUNZA Emmanuel, né en 1731 à Santiago, au Chili, admis au noviciat des jésuites en 1747, expulsé du Chili en 1767 avec tous ses confrères et réfugié en Italie où il mourut en 1801. Un important traité sur la parousie : La venida del Mesias en gloria y Magestad, Londres, 1816, Paris, 1826, 5 vol. in-8°, où Lacunza défendait quelques opinions singulières sur l’Antéchrist, être collectif, sur le millénarisme, etc., fut condamné par la Congrégation de l’Index, le 6 septembre 1824.

Hurter, Nomenclator, 3 r édit., t. v, col. 608 ; Sommcrvogel, Bibliothèque de la Cie de Jésus, t. iv, col. 1354 sq. ; Fr. Enrichi, Uistoria de la C. de J. en Chile, 1891, t. ii, p. 458463.

P. Berna un.

LA FARE (Etienne-Joseph de) (1691-1741), naquit à Paris en 1691 du poète Charles Auguste de La Fare. Il devint docteur en théologie et abbé de. Mortemer, au diocèse de Rouen ; il fut nommé ù l’évèché de Viviers, en février 1733, à condition de céder son abbaye de Morteiner à l’évêque de Viviers.démissionnaire, Martin de Ralabon : mais il n’avait pas encore reçu ses bulles pour l’évèché de Viviers, lorsqu’il fut nommé à l’évèché de Laon ; il fut sacré le 25 juillet 1734. Dès le début de son épiscopat, il visita tout son diocèseet se montra l’adversaire décidé des jansénistes. En 1728, lors d’un synode, tenu dans sa cathédrale, il exigea de tous ses curés la signature du Formulaire, et, en 1729, il fut un des prélats qui s’assemblèrent à Paris pour prendre une décision contre la Consultation des avocats au sujet du concile d’Embrun. Lafltau, dans son Histoire de la constitution Unigenitus, I. VI, a raconté en détail les dilficultés de son ministère a Laon et les Nouvelles ecclésiastiques, tables, t. a, p. 16-27, parlent très souvent de La Fare. Il mourut, au cours d’une visite pastorale, le 23 avril 1711, au village de Leschelles, près de Vervins.

La Fare a compose surtout des Instructions pastorales et des mandements, tous dirigés contre les appelants et dont beaucoup ont provoqué des arrêts des Parlements : Le 28 août 17’.’.4, il publie un mandement au sujet du nouveau catéchisme et le 7 mars 172(1 dans une lettre à l’évêque de Soissons, Langue ! de Gergy, il se plaint des menées des Jansénistes dans son diocèse. Coll. Langue !, t. xxii, pièce 32. Dans un mandement du 30 novembre 1730, il attaque et le Parlement qui s’est élevé contre la déclaration royale du 21 mais, et les Nouvelles ecclésiastiques’gazette tjue l’enfer vomit toutes les semaines dans le royaume », Le Parlement condamna celle. Lattre comme séditieuse et attentatoire à L’autorité royale (20 février L731) ; une nouvelle Instruction pastorale renferme des Réflexions sur l’anfl du Conseil ; elle est