Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 8.2.djvu/493

Cette page n’a pas encore été corrigée

2395

1..U ()lU)AIRi :. FORMATION INTELLELÏl ELLE

perti do quitter Rome, le premier et seul (15 mars 1832). Après un court séjour en France, durant lequel il se dévoua au soin des malades atteints du choléra, il résolut de s’exiler pour un temps, cherchant à éviter celui avec lequel il voulait rompre sans éclal. Le hasard fit qu’il le rencontra à Munich (29 août). Ayant connu là l’encyclique Mirari vos du 15 août 1832 qui condamnait leurs doctrines politiques, les collaborateurs de l’Avenir rédigèrent et signèrent une lettre de soumission qui fut rendue publique le. Il septembre. Trois mois plus tard, Lacordaire, convaincu de l’obstination de Lamennais, se résolvait à une rupture complète et quittait à jamais La Chênaie. Il décembre 1832).

Mgr de Quélen lui rendit son poste d’aumônier de la Visitation à Paiis. Invité à donner une série de conférences sur la religion dans la chapelle du Collège Stanislas, Lacordaire accepta et les conférences commencèrent le 19 janvier 1834. Peu après, il publia un livre de Considérations sur le système philosophique de M. de Lamennais quin 1834), celui-ci venant de faire paraître ses Paroles d’un croyant (29 mai 1831). Des difficultés empêchèrent Lacordaire de reprendre ses conférences de Stanislas, mais Mgr de Quélen lui confia, pour le carême de 1835, la chaire de Notre-Dame. Le conférencier parla de l’Église, et, poursuivant l’exposition de son sujet, l’année suivante, traita De là doctrine de l’Église et des sources d<. cette doctrine.

Il se retira ensuite à Rome (21 mai 1836). C’est là qu’ayant pris connaissance du pamphlet de Lamennais. Le* affaires de Rome, il conçut le projet d’y répondre sous forme d’une Lettre sur le Saint-Siège, dont la publication fut différée jusqu’à la fin de l’année 1837. Une retraite faite par lui au printemps de cette même année (4-12 mai), dans la maison des Jésuites de Saint-Eusèbe, à Rome, lui avait suggéré le dessein de rétablir en France l’ordre de saint Dominique. Mais ce dessein, tenu secret, n’était pas mûr encore. Durant l’avent de cette année-là (1837), Lacordaire prêcha à Metz des conférences qui se poursuivirent durant tout l’hiver. De retour à Paris, en avril 1838, nous le voyons se décider presque brusquement à mettre à exécution son projet d’entrer dans l’ordre de saint Dominique. Une retraite faite, en mai, à Solesmes, dont l’abbé était dom Guéranger, confirma encore sa résolution. Le 31 juillet 1838, il partit pour Rome. Le 3 mars 1839. parut son Mémoire pour le rétablissement en France de l’ordre des frères prêcheurs. I ! reçut l’habit de saint Dominique, le 9 avril 1839, en l’église de la Minerve. L’année suivante, après une année de noviciat au couvent de Notre-Dame de la Quercia près Viterbe, il lit sa profession religieuse (12 avril 1840). Au mois de décembre de la même année, parut la Vie de saint Dominique par le R. P. Henri-Dominique Lacordaire, des frères prêcheurs.

Paria le il bientôt en habit religieux, et ce fut pour l’entendre prononcer, du haut de la chaire de Notre-Dame, un Discours sur la vocation de lu Nation française (1 1 février 184Y). Désormais le I’. Lacordaire va mener de Iront l’œuv re de restauration de son ordre en France ei fapostolaj de Là prédication, il prêcha successivement à Bordeaux (28 novembre 184128 mars 1842) ; puis à Nancy (27 novembre 184230 avril 1843), Il reprit alors la i érie « le ses conférences à Notre-Dame de Paris, exposant les Effets Je la doceaihotitjiie sur Yesprit (avent 1843), sur l’<ime

(a vent 184 I), sur la Société (a cul IS !.".), puis liai In de

s/ (avent 1846), de Dieu homme

(carême 1848), du commerce de l’homme mer Dieu (i m me 1849), </< la chute et de In réparation (carême 1K.*, U). enfin de f économie providentielle d fa i / ; a (carême 1851) Les autres stations des mêmes

années furent accordées à la province : Grenoble (carême 1844), Lyon (carême 1845), Strasbourg (carême 1846), Toulon (avent 1847), Dijon (avent 1848), Liège (carême 1847). Ces déplacements, d’ailleurs, n’étaient pas sans profit pour l’œuvre de restauration dominicaine qu’il avait entreprise. Nancy d’abord (1843), puis Chalais, non loin de la Grande Chartreuse (1844), avaient vu s’établir un couvent de frères prêcheurs. A Paris, ceux-ci louèrent, au début, un simple appartement, jusqu’au jour où Mgr Sibour leur offrit l’église et une partie du couvent des Carmes (15 octobre 1849). L’année précédente, avait été achetée, à l’iavigny (Cùte-d’Or), une maison destinée. à devenir le couvent d’études de la province de France.

La Révolution de 1848 fut l’occasion pour le P. Lacordaire d’une participation plus active à la vie publique. Au lendemain de février, il prit la direction de L’Ère nouvelle, le nouvel organe des catholiques, mais il donna bientôt sa démission (2 septembre). même, les suffrages de Marseille l’ayant porté à l’Assemblée constituante.il prit prétexte des émeutes du 15 mai pour renoncer à son mandat et sortir ainsi de la situation délicate qu’il s’était créée en siégeant à la gauche de cette Assemblée. Ces événements politiques n’ont point interromps la série de ses eoi renées ; néanmoins, l’œuvre de la restauration de la Province dominicaine de France va l’absorber de plus en plus.

L’érection canonique de cette Province fut prononcée le 14 septembre 1850, et le P. Lacordairejen reçut le gouvernement avec la charge de provincial. Cependant, un nouveau projet s’était ajouté, depuis quelque temps, à son dessein primitif. La loi sur la liberté de l’enseignement secondaire (15 mars 1850) venait de donner aux religieux la possibilité d’ouvrir des collèges. Un groupe de prêtres professeurs] ! au collège d’Oullins prè’s de Lyon et membres du tiers ordre eurent la pensée de se réunir en congrégation dominicaine et de prendre à leur charge la dirci de cette maison d’éducation. C’était aller au-devant d’un désir que le P. Lacordaire avait lui-même conçu dès les premiers jours de sa vocation religieuse, et ce fut, sous sa direction, que, le 22 octobre 1852. les pu miers prêtres de cette congrégation nouvelle du Tiers Ordre-Enseignant vinrent à Flavigny commencer leur noviciat. — Toulouse vit à son tour s’ouvrir un coi : vent du Grand Ordre et. entendit les dernières conférences que, le P. Lacordaire consenti ! à donner (H C’est vers cette époque que l’acquisition du collège de Sorèze (Tarn), au profit du Tiers Ordre Enseignant, acheva d’absorber toute son activité. Ayant cessé d’exercer les fonctions de provincial (15 septein bre 1854), il put donner tout son temps à l’œuvre de rénovation de cette antique et célèbre école. I ors du dédoublement de la Province en 1 rovince de Fram i et en Province de Lyon (octobre 1858), il dut céder aux instances de ses religieux et reprendre, pendant quelques mois, la charge qu’il venait de quitter, sans toutefois abandonner la direction de Sorèze. Quelques écrits le signalèrent encore à l’attention publique. L’achat du couvent de Snint-Maxinnu. pris. Sainte-Baume, Var (1859), lui lit fonder Keeuvri’. restauration des lieux saints de Provence ►, en faveur de laquelle il publia la Vie de suinte Madel (février 1860). Quelques jours plus tard, paraissait également une brochure d’actualité, Intitulée : Dr (a

liberté de fÉffliSf et de l’Italie. Sur les installe. l’abbé Perreyve, il commença d’écrire ses Leill un jeune homme sur lu vie chrétienne, dans le but « le

prolonger, au delà de l’école, ses enseignements aux chers enfants de Sorèze ; mais il ne put i n achever la série, l.lu à l’Académie française, le 2 février 1860,