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LABYE — LACORDAIRE, BIOGRAPHIE


175-1, si souvent rééditée depuis. Il mourut à Revin le 7 janvier 1792.

Hærer, Nouvelle biographie générale, Paris, 1869, t. xxviii ; S. Dunaime, Reoin et le P. Billuart, Charleville-Revin-Paris, 1858.

M. D. Chenu.

LACERDA (Manoel de) naquit à Lisbonne vers 1568, d’une famille noble et très considérée, Ayant revêtu l’habit augustinien au couvent de Notre-Dame-de-Grâce à Lisbonne, il y fit profession en 1595. Doué d’heureuses aptitudes intellectuelles, il reçut le grade de docteur en 1611 à l’université de Coïmbre. Dans ce centre académique il fut successivement professeur de la chaire de Gabriel (1615), de celle de Durand (1617) et finalement d’Écriture Sainte (1633). Sans compter les autres postes de confiance qu’il occupa dans son ordre, il fut élu en 1628 provincial de la province de Portugal. Il mourut à Coïmbre en 163-1 au moment où il venait d’être proposé pour l’archevêché de Goa. Le P. Purificacion dit de lui : Vir fuit memoria tenacissimus et agili ultra morem prseditus ingenio.

Il publia : 1. Questiones quodlibeticse pro laurea coimbricensi, Coïmbre, 1619, in-fol. de 492 p. — 2. Prælectio theologica de sacerdotio Christi Domini et u troque ejas regno, cum commentariis in Orationem Hyeremia ;, Coïmbre, in-4°, 1625. — 3. Mémorial e antidoto contra os pos venenosos, Lisbonne, 1631, in-4° de viii-178 p. — Il laissa également ms. un traité De sanctissima Eucharistia, composé à l’occasion de son doctorat en théologie en 1611.

Gregorio de Santiago-Vela, Ensayo de una Bibliolheca ibero-americana de la Orden de S. Agustin, ouvrage sous forme de catalogue en cours de publication ; Thomas de Herrera, Alphabetum auguslinianum, Madrid, 1644 ; E. Ossinger, Bibliotheca augustiniana historica, Ingolstadt, 1768.

A. N. Merlin.

LA CHAMBRE (François llharartde), philosophe et théologien français, né à Paris, le 2 janvier 1698. Il commença ses études chez les jésuites et les termina en Sorbonne, où il fut reçu docteur en 1727. Il mourut à Paris, le 16 août 1753, après une vie toute consacrée à l’étude. La plupart de ses ouvrages ont trait aux querelles jansénistes : Traité du formulaire, 1736, 4 vol., où il plaide en faveur de la signature ; Traité de la véritable religion, 1737, 5 vol. ; Traité de la constitution Unigenitus, 1738, 2 vol. ; Dissertation sur les censures in globo (retirée de la circulation) ; Réalité du jansénisme démontrée, 1740 ; Traité de l’Église, Paris, 1743, 6 vol. ; Exposition des différents points de doctrine qui ont rapport aux matières de religion, Paris, 1745, 2 vol. ; Traité de la grâce, 1746, 4 vol. ; Introduction à la théologie, Utrecht, 1746 ; Lettres sur les pensées philosophiques et sur le livre des mœurs, 1749 ; Abrégé de la philosophie, ou dissertations sur ta certitude humaine, la logique, la métaphysique et la morale, ouvrage posthume précédé de la vie de l’auteur, édité par l’abbé Joly de Fleury, Paris, 1751, 2 vol.

Goujet, Bibliothèque française, t. xxvi ; Ladvocat, Dictionnaire historique portatif, 1758, t. i ; Hœfer, Nouvelle biographie générale, 1859, t. xxviii, col. 50 ; Michaud, Biographie universelle, 2e édit., t. vii, p. 429.

L. Marchal.

    1. LACOMBE DECROUZET(Claude-Agrève)##


LACOMBE DECROUZET(Claude-Agrève), théologien français, naquit en 1752 à Saint-Agrève, dans le Vivarais. Il entra très jeune au couvent des cordeliers de Paris ; il y prononça ses vœux et reçut le grade de docteur en 1784. Il put demeurer à Paris pendant la Révolution, et y exercer son ministère au milieu des dangers. Après la Révolution, il se montra adversaire du concordat. Il mourut à Paris, en 1831, supérieur des religieux de l’observance, prieur et

commissaire général de l’ordre du Saint-Sépulcre. On a de lui : Hommage aux principes religieux et politiques, ou Court et simple exposé de quelques vérités importantes, Paris, 1816. Cet ouvrage, où l’on rencontre de l’exagération et de l’esprit de parti, a eu la même année une 3e édition, suivie d’une réponse à M*** et à M. P. (Picot). Lettre sur l’état actuel de l’Église en France, pour servir de suite ù l’Hommage aux principes religieux et politiques, Paris, 1818 ; Les regards d’un chrétien tournés vers le Saint-Sépulcre de Jérusalem, ou hxvitation aux rois et aux princes souverains de l’Europe de se coaliser U de prendre des mesures pour garantir à jamais le tombeau de Noire-Seigneur des insultes des infidèles, Paris, 1819.

Michaud, Biographie universelle, 2’édit., t. xxii, p. 370 ; Hœl’er, Nouvelle biographie générale, 1859, t. xxviii, col. 543 ; Barbier, Dictionnaire des ouvrages anonymes, 1874, t. ii, col. 851.

L. Marchal.

    1. LACORDAIRE##


LACORDAIRE, dominicain (1802-1861). — I. Riographie.

II. Formation intellectuelle (col. 2397).— III. Écrits philosophiques (col. 2400). —

— IV. Conférences de Notre-Dame et de Toulouse (col. 2403). — V. Doctrine spirituelle (col. 2417). — VI. Ouvrages et écrits divers (col. 2118).

I. Riooraphie.

Jean-Raptiste-Henri Lacordaire naquit à R « cey-sur-Ource (Côte-d’Or), le 12 mai 1802, le jour même où les églises de France étaient rendues au culte public, par décret du Premier Consul. Sa mère, devenue veuve, alors qu’il n’avait lui-même que quatre ans, vint habiter Dijon et le fit entrer, quelques années plus tard (1812), au lycée de cette ville. Sa fol ne survécut que peu de temps à la ferveur de sa première communion. Henri Lacordaire avait perdu ses convictions religieuses quand il entra, en 1819, à l’École de Droit de Dijon. Un cercle d’étudiants qu’il fréquentait assidûment, la Société d’études dijonnaises, lui permit de révéler, en même temps que son talent d’orateur, la droiture de son caractère. Les questions politiques et sociales qu’il aborda attirèrent son attention sur le problème religieux. Peu de temps après son arrivée à Paris (1823), où il était venu faire son stage d’avocat, il se retrouva chrétien. Le 12 mai 1821, il entrait au séminaire d’Issy, d’où il fut envoyé à Saint-Sulpice (janvier 1826). Ordonné prêtre le 22 septembre 1827, il fut bientôt nommé chapelain du monastère de la Visitation a Paris (février 1828), ajoutant, un an plus tard, ù cette charge, celle.de second aumônier au lycée Henri-IV.

D’abord opposé aux idées de l’abbé F. de Lamennais, l’abbé Lacordaire se rapprocha de lui et lui fit même une première visite à La Chênaie au mois de mai 1830. La Révolution de juillet fut l’occasion et le point de départ d’une collaboration plus étroite entre ces deux hommes, auxquels devait bientôt se joindre, outre plusieurs autres, le comte Charles de Montalembert. Le premier numéro de l’Avenir (16 octobre 1830) ouvrit une vigoureuse campagne en faveur de la liberté religieuse. Le 18 décembre, fut fondée une < Agence » pour la défense de cette liberté, et, le 9 mai de l’année suivante, Lacordaire en depit des lois existantes, ouvrit, en plein Paris, une école libre, objet d’un procès resté célèbre.

Cependant, l’orthodoxie des doctrines de l’Avenir étant mise en cause, les trois rédacteurs principaux, Lamennais, Lacordaire et Montalembert, après avoir, suspendu volontairement la publication du journal, se rendirent à Rome (30 décembre 1831) et présentèrent au souverain pontife, Grégoire XVI, un Mémoire sur l’Avenir, rédigé par Lacordaire. Celui-ci comprit de suite la signification de l’accueil réservé que leur fit le Saint-Père, et, pressentant en quelle voie dangereuse allait s’engager Lamennais, il prit le