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I.ABOUDEHIE

LABY1

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niais ses idées gallicanes, ses relations avec des hommes du parti libéral, le firent écarter, et il tomba dans une disgrâce peu méritée. Il mourut le 2 novembre 1840.

Son activité intellectuelle fut très grande.. Il collabora aux principales publications de l’époque : aux Mémoires de la société royale des anliijiiaires de France, dont il était membre depuis 1823, et où il donna le Livre de Rulli en hébreu et en patois auvergnat ; la parabole de l’enfant prodigue, dans ce même pat ois, t. vi ; Rapport sur le Sibbud II o la m (Tour du monde), t. x ; à Y Art de, vérifier les dates ; à Y Encyclopédie moderne de Courtin ; a la Biographie universelle de Michaud ; au Recueil de la Société des bibliophiles français, où il publia la Fête du marrube noir, 1821 ;.Sermons du frère Michel Menot, prêches à la Madeleine, 1832 ; Sermons de Irançois Maillart, » ii, cliés à Bruges en 1Ô00, 1826. En dehors de cette collaboration, il publia un certain nombre d’ouvrages religieux : Vie des saints, Paris, 1820 ; Lettres de M. de Saint-Martin, évéque de Caradec, Paris, 1822 ; Imitation dt Jésus-Christ, édition de Beauzic, arec une notice historique et des notes, Paris, 1823 ; Le Psautier, traduit par la Harpe, arec une notice historique et des notes, Paris, 1821 ; Aphorismata opposita aphorismatibus in quatuor arliculos declarationis anno 1682, Paris, 1827 ; Lettres de saint Vincent de Paul au cardinal de La Rochefoucauld sur l’état de dépravation de l’abbaye, de Longchamps, en lutin avec la traduction française et des notes, Paris, 1827 ; Discours sur la propriété des franciscains au congrès historique européen réuni à Paris, Paris, 1836 ; Notice historique sur l’abbé de Montesquiou, Paris, 1830 : Dissertation religieuse sur Robinson Crusoé, Paris, 1830.

Gilbert, Notice sur l’abbé Laboudcrie, dans l’annuaire de la société des antiquaires de France, pour 1851 ; Michaud, Biographie universelle, 2e édit., t. xxii, p. 302-304 ; Hœfer, Nouvelle biographie générale, 1859, t. xxviii, col. 395-397 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. v, col. 1284-1285.

L. Mari hm..

LABROUE Pierre (1643-1720), naquit à Toulouse en 1013 ; c’était un brillant prédicateur qui fut nommé à l’évêché de Mirepoix, le 2 février 1670, après un sermon qu’il venait de prêcher devant Louis XIV. Il fut sacré le 8 septembre 1080. Très lié avec Bossuet, l’évêque de Meaux, il se consacra d’abord tout entier à la conversion des protestants. Cet évêque, écrit le Gallia christiana, déploya un zèle ardent pour convertir les hérétiques, pour l’instruction du peuple, pour la discipline ecclésiastique, fonda trois séminaires. » Mais la publication de la bulle Unigenitus, en 1713, provoqua la colère du prélat qui se jeta dans la controverse ; il fut un des plus décidés pour repousser l’acceptation pure et simple de la bulle. Il exprima ses sentiments dans un projet de mandement eu 1711 ; en 1710, il assista aux réunions du Palais-Royal, l.e 5 mars 1717, il interjeta appel de la bulle avec les évéques de Montpellier, de Boulogne et de Senez. Dans tous ses travaux, il fut secondé par son neveu (1680-12 juin 1758) dont les Nouvelles ecclésiastiques du : > octobre 1758, p. 161-163, font un très grand éloge. 1, ’évéque de Mirepoix mourut le 20 septembre 1720.

On a de lui : 1° Oraison funèbre d’Anne Christine de Bavière, duupliine de France, iu-4°, Paris, 1690. — 2° Catéchisme pour l’instruction de ses diocésains, in-12, Toulouse, 1000. Dans ce catéchisme, Labroue nie l’existence de la grâce suffisante, 3° Statuts synodaux, - 4° Instructions pastorales aux nouveaux réunis de son diocèse, in I", Toulouse, 1702, 170.’! et 1701 ;

Paris, 1713. Ces Instructions pastorales, au nombre de six, forment un véritable traité de l’eucharistie, l.a première, datée du io septembre 1701, prouve la présence réelle pai les paroles de la promesse et de

l’institution et par les figures ; la deuxième, du 15 juin 1702, expose la croyance de l’Église durant les quatre premiers siècles ; la troisième, du 3 juillet 1703, explique certaines expressions des Pères concernant les figures de l’eucharistie et réfute les objections que les protestants ont tirées de ces expressions. La quatrième, du 4 septembre 1704, explique les passages dans lesquels les Pères, contre les apollinaristes et les eutychiens, comparent l’eucharistie à l’incarnation et réfuie ies objections du ministre Basnage. La cinquième, du 4° septembre 1704, étudie les controverses du ix c siècle et montre que l’Église, à cette époque, n’a rien innové ; enfin la sixième, du 10 juillet 1710, se rapporte au sacrifice de la messe, qui fut célébré constamment par l’Église, dès l’origine ; ce sacrifice consiste essentiellement dans la présence de Jésus victime sur l’autel. — 5° Relation des conférences tenues en 1716 à l’archevêché de Paris et au Palais-Royal sur les accommodements proposés dans l’affaire de la bulle Unigenitus. C’est une lettre du. Il juillet 1717, adressée à l’évêque de Valence, Mgr de Catelan, et imprimée dans YHistoire du livre des réflexions morales et de la bulle Unigenitus, t. v, p. 286-301 ; t. vi, p. 2-0, 101-122, 201-220, 276-284. Cette Relation sert de cadre à YHistoire du livre des réflexions morales. — 6° Défense de la grâce efficace par elle-même, in-12, Paris, 1721. Cette œuvre posthume, qui expose la pure doctrine janséniste, est dirigée contre le P. Daniel, S. J., contre Fénelon et contre le théologien llabert. C’est le cardinal de Noailles, archevêque de Paris, qui avait engagé Labroue à composer cet écrit. L’évêque de Mirepoix rejette avec vivacité les thèses molinistes et défend les thèses de saint Augustin et de saint Thomas. — 7° La Bibliothèque nationale possède quelques lettres originales de Labroue : une Lettre du 20 février 171 S au sujet de l’accommodement, une autre Lettre du lô juillet 1718 et une troisième du 2ï août 1720, toujours sur le même sujet ; enfin une lettre à son neveu du 15 août 1720. Voir aussi Correspondance de Bossuet, surtout a partir de 1695, édit. Urbain et Levesque, t. vii sq.

Éloge prononcé à l’Académie des jeux floraux de Toulouse le 27 novembre 1720, par M. de Rességuler, conseiller au Parlement, alors modérateur de l’Académie ; Michaud, Biographie universelle, art. Broæ t. v, p. 025 ; Moréri. Le grand dictionnaire historique, édit. de Paris, 1759, art. Broue, t. n b, p. 311 ; Hœfer, Nouvelle biographie générale, art. Broue, t. vii, col. 517 ; Nécrologe des appelants et opposants à la bulle Unigenitus, in-12, s. 1., 1755 p. 579 sq ; Biographie toulousaine, t. H, p. 340-343.

J. C.RREYRE.

    1. LABYE Dieudonné##


LABYE Dieudonné, dominicain français, né à Revin, dans les Ardennes, le 31 mars 1712 ; il fit profession dans le couvent de cette ville en 1728, et sans doute y connut-il dès lors le P. Billuart, originaire de la même maison, régent du collège Saint-Thomas de l’université de Douai, qui l’associa bientôt à ses travaux scientifiques et apostoliques. Il devint lui-même dans la suite régent de Douai. Billuart, a sa mort eu 1757, confia ses manuscrits à son disciple, qui publia en 1750 trois traités complémentaires que le maître n’avait pas eu le temps de joindre à sa Summa : Supplementum cursus theologitv confinais tractatus de opère sex dicrum, de statu religioso, et de mysleriis C.hristi. Opus postlmmum ab eodem auctore elucubra tum, Liège, 1750. En tête était donnée une biographie du P. Billuart, qu’on trouve dans [a plupart des éditions postérieures. Lu 1700-1770, l.abye publia, à Maastricht, une édition quelque peu modifiée de la Summa de son maître. S’il ne lavait pas composé lui-même, il avait du moins collaboré très activement à la publication d’un abrégé de cette Summa, la Summa Suninur S. Thomse sire compendium théologie. Liège,