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JONAS D’ORLEANS — JONGHK IJKAl.’DOIN DE


reproche à Claude d’avoir parlé d’une manière sarcastique du signe de la Rédemption. Et de même pour ce qui est des reliques des saints, Jonas retrouve les invectives île Jérôme s’adressant à Vigilantius, quand il s’agit de réfuter les ironies de Claude à l’endroit (l’une pratique depuis si longtemps chère à la piété chrétienne. plus forte raison l’évêque d’Orléans défend-il l’idée que les lieux sanctifiés par la vie ou par les tombeaux des saints ont droit à des honneurs particuliers et méritent d’attirer les visitas des fidèles. Son zèle a défendre les pèlerinages, surtout le pèlerinage aux tombeaux des saints apôtres Pierre et Paul. l’entraîne même trop loin. D’accord avec plusieurs théologiens de son époque, il déclare que les pouvoirs de juridiction des apôtres durent encore aujourd’hui : c’est en toute réalité qu’on va chercher à la confession de saint Pierre le pardon de ses péchés. Par contre, semble dire l’évêque d’Orléans, les pouvoirs juridictionnels ne passent pas aux successeurs des apôtres qui se montrent indignes. Yeruni quidem est sanctis aposiolis aposlolorumque successoribus Mis dcccdentibus atios eorum loco subrogari… nec (amen credendum est vel islos percipere prsedecessorum dignitatem, nisi in quantum tequitalis libramen tenucrunt, nec illos amiltere jura fudiciaria « un hominem exuenies ad vitam transeunt potiorem. De cullu imag.. t. III, P. L., t. evi, col. 379-380.

Il ne faudrait pas prendre trop à la rigueur les expressions de louas : elles sont paroles de polémiste. Quand, de sang-froid, l’évêque dOrléans parle de la pénitence et de son administration par l’Eglise, il ne fait jamais la restriction que nous venons de signaler. UlnstUntio laicalis permet en effet de se rendre un compte assez exact de la manière dont sont donnés, à l’époque de.louas, les divers sacrements ; on trouvera des notices intéressantes sur la pénitence, t. I, c. ix-x, xv-xviii, sur l’extrême-onction et l’usage que les fidèles peuvent faire en leur particulier de l’huile des infirmes, t. III, c. xiv. Il ne serait pas non plus sans intérêt de relever les principes sur lesquels Jonas fonde la morale chrétienne et les applications qu’il en fait aux divers états où se trouvent engagés les fidèles. A une époque où les mœurs sont encore bien rudes et bien grossières, il sait, en des termes chaleureux, parler de la morale évangélique, la prêcher aux puissants, si enclins a l’oublier, en met lie les prescriptions bien au-dessus des préceptes de la loi civile où les hommes trous eut de faciles justifications de leurs méfaits. Voir en particulier t. II, c. xii, P. L., t. evi, col. 1811 A, sur le divorce permis par la loi civile. 1. 1 1, c. xxiii, col. 215217, sur la répression des délits de chasse. En ce qui concerne la morale conjugale, s’il se laisse, à l’exemple de son siècle, un peu vivenient impressionner par les prescriptions de l’Ancien Testament relatives aux impuretélégales, s’il subit, comme tant d’autres, l’influence de saint Augustin, il ne laisse pas de poser avec une singulière délicatesse d’expression les grands princip qui régissent la vie di la famille.

La Vita S. Huberti, publiée jadis par le jésuite Jean Robert, vient d’être éditée dans les Actasanctorum, novembre, t. i, ». 806-816 ; l’Historia translationis, publiée par Mabillon, dans Acta sanctorum ordinis s. Benedicti, l. v, p. 27.s sq., est reproduite dans v. I.., t. evi, col. 389-394, et dans Acta sanctorum, tbid., p. 817 si]. ; le De culta Imaginant, publié d’abord : i Cologne en 1554, a été souvent réimprimé, puis est passé dans les diverses bibliothèques des Pères, finalement « iaas P. L., Ibld., co. 305-388 ; les deux Institutiones publiées d’abord par L. d’Achéry, dans son Spicilegium, I. i ( I. laicalis) et t. v (J. /-. gia), où Mtgnc les ; i prises, P. /… ibid., col. 121-306 ; les ! lettres dédlcatoires de ces ouvragei édités par Dttmmler, Monum. Germ. hist., Epist., t., i).’. ; 16-355. - Les actes des deux s> aodea de Paris dan Mansi, Cuntii., i. m.

u Notice* littéraires sur. louas, dans Bellarmm, De scripto ribus ecclesiasticis, Cologne, 16Ô7. p. 188 ; (".. la Saussaye, Annales Ecclesim Aurelianensis, Paris. 1615, p. 313-316 ; Fabricius, Bibliotheca médise et infirme laiinitatis, Hambourg. 1745, t. iv. p. 511-515 ; Histoire littéraire de la France, I.. Paris, 1711, p. 20-31 : Gallia christiana, l. viii, col. 14231424. Nombreux renseignements dans Mabillon, Annales ordinis S. Benedicti, t. ii, Lucqucs, 1733, voir table alphabétique, p. 7 15. — Wattenbach, Deutschlands Gesehichtsquellen im Mîtlrlalter, t. I, p. 318 ; A. Kbert, Allgemeinc Geschichte der Literatur des M. A., t. ii, Leipzig, 1880, p. 225-230 ; Dummler, Sitzungsberichte der Derliner Akademie, 1835, l’eber Leben urul Lehre des Bischofs Claudius von Turin, p. 139-413 ; M. Manitius. Gesch. der lalein. Literatur des M.-A., t. i, Munich, 1911, p. 374-380. l’ne monographie intéressante a été consacrée à Jonas par K. AmelUng, Leben und Sehri/ten des Bischofs Jonas von Orléans, Dresde, 1888.

E. Amann.

    1. JONCOURT (Françoise-Marguerite de)##


JONCOURT (Françoise-Marguerite de), femme auteur janséniste, née en 1660, morte en 1715, elle était la fille d’un gentilhomme d’Auvergne. Elle est connue pour son attachement à Port-Royal et à ses doctrines. On a d’elle : Histoire abrégée du jansénisme, Paris, 1698, in-12, en collaboration avec Jean Louail, prieur d’Auray ; Histoire du cas de conscience signé par quarante docteurs de Sorbonne, Nancy (Hollande), 17051711, S vol. in-12, avec le même, ouvrage revu par Quesnel ; la traduction des Notes de N’icolle, caché sous le nom de Wendrock sur les Provinciales, 4 vol. in-12.

Quérard, La France littéraire ; Hoefer, Nouvelle biographie généra le.

A. Thouvenin.

    1. JONDOT Êlie-Étienne##


JONDOT Êlie-Étienne, né à Montcenis, Saôneet-Loire, en 1770, voulant échapper à la réquisition, se réfugia dans les contrées insurgées et devint secrétaire d’un général vendéen. C’est alors qu’il publia dans le Courrier universel un éloge de l’armée catholique. Après la première pacification de l’Ouest, on le trouve à Paris où il donne de nouvelles preuves de son attachement à l’ancien régime : il publie un Parallèle de Louis X VI et de Tso-Ching, puis divers articles dans les feuilles royalistes. Il ouvre un pensionnat, mais il le quitte en 1804, pour être professeur d’histoire à l’École militaire de Fontainebleau. En 1810, il passe à l’Académie de Rouen et en 1812 à celle d’Orléans. L’année suivante, il donne sa démission et va se fixer à Paris où il meurt le 16 mars 1834.

Nous ne mentionnons ici que les œuvres qui se rapportent à la religion : 1° Observations critiques sur les leçons de l’histoire de Yolney, in-8°, Paris, 1800. l’auteur expose une nouvelle méthode d’apprendre l’histoire et d’en saisir le véritable esprit : suit un chapitre contre l’athéisme ; 2° La philosophie rendue à ses principes, 2 vol. in-8°, Paris, 1801 : ces deux volumes sont un cours d’études sur la morale, la religion et la philososophie de l’ordre social ; 3° L’Anli-Pi/rrhonien ou réfutation complète des principes contenus dans le second volume de l’Essai sur l’indifférence en matière de religion (de F, Lamennais), principes subversifs de toute croyance religieuse, de toute morale, 2 vol.in-8°, Paris, 181 7.

Hu’fcr : Nouvelle biographie générale, t. xxvi, col. 903

J. Baudot.

    1. JONGHE (Beaudoin de)##


JONGHE (Beaudoin de), BALDUINUS

J UN IUS, issu d’une famille noble de Dordrecht,

avait fait de fortes éludes à Louvain, où il l’ut le disciple de.Juste Lipse. En 1601, il revêtait l’habit des frères mineurs de d’observance, chez lesquels il remplil les charges de gardien et de défmiteur. Jonghe mourut à Bruxelles le 12 avril 1634.

Théologien, controversiste, prédicateur, il a laissé de nombreux ouvrages, tant en latin qu’en langue vulgaire, dont voici les principaux : Robert i BeliarminL., solida christianæ jidei demonslralio, ex cjus operibus