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LABADIE — LABBK


sens, l’oraison mentale. — 9. Jésus-Christ établira son règne sur terre pendant mille ans, et convertira tous les hommes sans exception.

Avant d’embrasser le protestantisme, Labadie publia une Introduction à la piété dans les mystères, paroles et cérémonies de la messe, Amiens, 1640, et des Odes sacrées sur le très adorable et auguste mystère du saint Sacrement de l’autel, Amiens, 1642. De 1650 à la fin de sa vie, il publia un grand nombre d’ouvrages. Nicéron, dans ses Mémoires, t. xviii, p. 407-411, en signale trente et un. Trois sont imprimés à Montauban : Déclaration des sentiments de Jean Labadie, ci-devant prêtre, prédicateur et chanoine d’Amiens, 1651 ; Lettre de Labadie à ses amis de la communion romaine, en suite de sa Déclaration, 1651. C’est une apologie de la religion réformée, et une justification de son changement de religion. La pratique des deux oraisons mentale et vocale, contenue en trois lettres, 1656. Il y expose les sentiments de spiritualité qu’il voulait introduire chez les protestants. Parmi les autres ouvrages, il faut citer une nouvelle apologie personnelle : Déclaration de Jean de Labadie, contenant les raisons qui l’ont obligé de quitter la communion de l’Église romaine, pour se ranger à celle de l’Église réformée, Genève, 1666. Des ouvrages de spiritualité : Le héraut du grand roi Jésus, Amsterdam, 1667 ; Le véritable exorcisme, ou l’unique effectif moyen de chasser le diable du monde chrétien, Amsterdam, 1667 ; Manuel de piété, Middelbourg, 1668 ; Points fondamentaux de la vie vraiment chrétienne, Amsterdam, 1670 ; Les saintes décades des quatrains de piété chrétienne, Amsterdam, 1070 ; Abrégé du véritable christianisme théorique et pratique, Amsterdam, 1670 ; L’empire du Saint-Esprit sur les âmes, Amsterdam, 1671 ; Traité de soi, ou le renoncement à soi-même, Herford, 1672. Sur l’Eglise : L’idée d’une bonne Église, Amsterdam, 1667 ; Le discernement d’une véritable Église, Amsterdam, 1668 ; La puissance ecclésiastique bornée à l’Écriture et par elle, Amsterdam, 1668 ; Traité ecclésiastique selon les sentiments de Jean Labadie, Amsterdam, 1668.

Moréri, Grand dictionnaire historique, 1725, t. iv b, p. 1-2 ; Nicéron, Mémoires, 1732, t. xviii, p. 386-411 ; t. xx, p. 140169 ; Michaud, Biographie universelle, 2e édit., t. xx, p. 246248 ; Hœfer, Nouvelle biographie générale, 1858, t. xxviii, col. 315-319 ; Prot. bealencykl, 3e édit., t. xi, p. 191-196 ; Kirchenlexikon, t. vii, co !. 1273-1275 ; Maucduit, Avis charitable à Messieurs de Genève, louchant la vie du sieur Jean Labadie, ci-devant jésuite dans la province de Guyenne, et après chanoine à Amiens, puis janséniste à Paris, de plus illuminé et adamite à Toulouse et ensuite carme et ermite à La Graville, au diocèse de Bazas, et à présent ministre au dit Genève, Lyon, 1664 ; Dom Antoine Sabre, Lettre écrite au steur Labadie, sur le sujet de sa profession de la religion prétendue réformée, Bazas et Paris, 1651 ; Lettre d’un docteur en théologie (Arnauld)à une personne de condition et de piété, sur le sujet de l’apostasie du sieur Labadie en date du 1° mars 1651 ; Défense de la piété et de la foi de la tainte Église catholique, apostolique et romaine, contre les mensonges, blasphèmes et impiétés de Jean Labadie, apostat, par le sieur de Saint-. lulkn, Paris, 1651 ; Motifs qui ont obligé Antoine de La Marque de sortir de la maison du sieur Jean Labadie, et oit est découverte sa vie privée et sa manière d’enseigner, Amsterdam, 1670 ; Galbanum jésuitique, ou quintessence de la sublime théologie de l’archi-coacre Jean de Labadie ; suivi des justes Éloges du sieur Jean de Labadie (en hollandais), Cblogne, 1668 ; M. Gœbel, Geschichte des christlichen Lebens in der rhein-ivestphàlichen evang. Kirehe, Coblence, 1852 ; H. van Berkum, De Labadie en de Labadislen, Sneek, 1851 ; H. Heppe, Geschichte des Pietismus der reformierlen Kirehe, namentlich der Niederlàndcr, l.eyde, 1879 ; A. RitschI, Geschichte des Pietismus, Bonn, 1880 ; M. Bajorath, Jean de Labadies Separationsgemeinde und Zinzendorfs BriXdcr-Unitàt, dans Theologische Studien und Kritiken, 1893, p. 125-166.

L. Marchal.

LABADISTES — Les disciples que Jean Labadie avait réunis auprès de lui, à Genève et surtout

DICT. DE THÉOL. CAT1IOL.

à Middelbourg, s’organisèrent sous le nom de « Communauté séparée du monde et actuellement rassemblée à Wieuwerd, en Frise. » Ils avaient une organisation communiste : communauté des biens, même costume pour tous, très simple et sans ornement superflu, repas en commun, mais pris sur trois tables : l’une réservée aux chefs, la seconde aux membres, la troisième aux étrangers. Les principes étaient ceux de Labadie. Pour ce qui concerne la vie de la communauté, ils exigeaient des membres une obéissance aveugle, l’abandon de la volonté propre. Le service divin était extrêmement simple : il consistait en une réunion, avec prédication et chants, pendant lesquels, même le dimanche, les femmes pouvaient coudre et tricoter. Les sacrements n’étaient utiles qu’aux seuls prédestinés : le baptême des enfants était seulement toléré, la Cène très rare. Ils repoussaient le mariage des non croyants comme un péché ; seul celui des croyants était saint et permis. Les enfants appartenaient à la communauté. Après la mort de Labadie, le personnage le plus influent fut Anne Marie Schurmann : mais le véritable chef était Pierre-Yvon de Montauban. Ce fut avec ce dernier que la secte atteignit son apogée, de 1675 à 1690 : elle essaya du prosélytisme auprès des païens, notamment sur l’Hudson, mais sans succès. En 1690, alors que la secte comptait de deux à trois cents membres, commence la décadence, par la suppression de la communauté des biens. En 1703, il reste autour d’Yvon à Wieuwerd, trente membres. En 1732, le dernier prédicateur, Conrad Bosmann, quitte Wieuwerd : ce fut la fin de la communauté.

L. Marchal.

    1. LABAT Pierre##


LABAT Pierre, dominicain français, né à Toulouse dans les premières années du xvii c siècle, Il enseigna la théologie à Bordeaux, puis à Toulouse, où s’écoula la plus grande partie de sa carrière professorale. Thomiste fervent, il contribua à maintenir l’Université de Toulouse dans sa fidélité au Docteur Angélique, en particulier en 1604-1667,. lors de la crise qui se dénoua, grâce à son intervention, par un décret du recteur et des maîtres confirmant les directives données jadis par Urbain V. Cf. J. Percin, O. P., Monumenta conrenlus tolosani ordinis prædicatorum, Toulouse, 1693, p. 147. Labat mourut le 30 mars 1670, après avoir publié une volumineuse Theologia scholastica secundum illibalam S. Thomse doctrinam, sive. Cursus theologicus in quo omnia dubia maxime hac lempestate agi tari solita ample, exacte, et perspicue resolvuntur, ac semper omnino menti ejusdem Docloris angelii consone, 8 vol. in-8°, Toulouse, 1658-1661. L’intérêt de cet ouvrage porte particulièrement sur les positions prises par Labat dans les questions alors disputées de la grâce et de la prédestination, à ce moment où, après la condamnation des cinq propositions de Jansénius, en 1653 et après la censure d’Arnauld, en 1656, les thomistes revendiquent et défendent l’autonomie de leur position entre jansénistes et molinistes. Avec Nicolaï à Paris, l’adversaire dvrnauld, Labat, à Toulouse, est l’anneau qui relie la tradition thomiste espagnole du xvie siècle à l’école française de la fin du xviie siècle.

Quétit-Echard, Scriptores ordinis pnedicatorum, t. ii, p. 636-637 ; Hurtcr, Nomenclator, 3e édit., t. iv, col. 36.

M. D. Chenu.

    1. LABBE Philippe##


LABBE Philippe, jésuite, né à Bourges en 1607, entra au noviciat de la Compagnie de Jésus en 1623, et enseigna bientôt après les humanités et la rhétorique, puis la philosophie et la théologie morale à Bourges et à Paris. Doué d’une extraordinaire puissance de travail et d’une mémoire qui n’oubliait rien, il ne tarda pas ; ’i se rendre célèbre par son immense éiudition et ses nombreux ouvrages d’histoire ecclé VIII.

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