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KWIAÏKIKWH Z

KYMENITÈS

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    1. KWIATKIEWICZ Jean##


KWIATKIEWICZ Jean, controversiste, né en

1630 en Pologne, admis au noviciat de la Compagnie de Jésus en 1645, enseigna la philosophie, la théologie, morale et la controverse à Cracovie, où il mourut en 1703, après avoir gouverné les collèges de Sandomir et de Jaroslaw. Il reste de lui de nombreux ouvrages de piété, un traité sur l’Immaculée Conception, divers écrits de controverse, parmi lesquels son important ouvrage : Fascinus a Luthero, Zwinglio, Calvino, aliisque hxresiarchis, tôt nationibus, populis, provinciis injectus, Dantzig, 1672, et une Histoire du schisme grec en polonais.

Sommervogel, Bibliothèque de la Cie de Jésus, Paris, 1893, t. iv, col. 1281-86 ; Hurter, Nomenclator lilerarius, 3e édit., t. iv, col. 890.

P. Bernard.

    1. KYMENITÈS Sévastos##


KYMENITÈS Sévastos, polygraphe grec du xviie siècle, né vers 1625 à Kymina (aujourd’hui Khotza), près de Trébizonde, mort à Bucarest, le 6 septembre 1702. Jeune encore, il vint à Constanlinople, et y suivit les cours de l’École patriarcale du Phanar. En 1671, il devint lui-même professeur, puis (probablement en 1676) directeur de cette école. En 1682, une révolte des.élèves le força à la quitter. Il revint alors dans son pays natal, et fonda à Trébizonde une école, qu’il dirigea lui-même, de 1683 à 1689. C’est vers 1690 qu’il fut appelé à Bucarest pour y être recteur de l’école princière établie dans le monastère grec de Saint-Sabbas. Il occupa cette charge jusqu’à sa mort.

Kyménitès fut un professeur laborieux, à en juger par la longue liste de ses œuvres donnée récemment par Papadopoulos-Kérameus dans le tome xiii de la collection roumaine d’Eudoxe de Hurmuzaki : Documente privitore la istoria Romanilor. Texte greçesti, p. xii-xxiii, Bucarest, 1909. Cette liste comprend 106 numéros, sans compter la correspondance. Ces ouvrages ou dissertations ont trait aux sujets les plus divers : littérature, philosophie, théologie, liturgie, paliistique, éloquence sacrée, etc. Ils sont, du reste demeurés presque tous inédits. Les deux qui ont vu le jour méritent à Kyménitès de figurer dans ce Dictionnaire. Le piemier se rapporte à la liturgie et est intitulé : ’EcpToXôyiov, èv iï> rrepî tivow ÇrjTYjfjiàTtov jïpoXaji.o’avouévoyv’rapl âxpiëoûç xp &v& ^°Y’a ?’^epl 7raawv tûv éopTÛv xal ttjç aùxâiv 0s « pla< ; ’7rspl too àyîou Tcâax a’Tepî tivwv êy.xX^aïaaTixciv xavôvcov Ttepl toû auvropLOTaTOO [i.7]voXo")’tou, Bucarest, au couvent de Synagovos, juin 1701. Il est dédié au voévode Constantin Bassaraba. Le second appartient à la polémique anticatholique. Kyménitès le rédigea à la de mande de Dosilhéc, patriarche de Jérusalem, pour réfuter spécialement les théologiens de la Petite Bussie, qui enseignaient, d’accord en cela avec les catholiques : 1. que la transsubstantiation s’opère par les paroles du Seigneur ; 2. que la Mers de Dieu n’a pas contracté le péché originel ; 3. que les parcelles détachées de la grande hostie qu’offre le prêtre dans le rite byzantin sont changées au corps de Jésus-Christ. Le théologien grec soutient la négative sur les trois points indiqués, comme il ressort du titre même de l’ouvrage, qui est ainsi conçu : Aoyii.aTi.xY) S’.SaaxaXîa xr) ; àyit0TâT7)ç àvaxoXixîjç xal xaOoXixYJç’ExxXïjaîaç, TCïpi.é/ouo’a xa-’èc ; oapETOv Xôyov Tfîa T’.vâ" rpÛTOV, ttots (i.STaêâXXovToa Ta ayia eEç acô[xa xal aïfxa Xpia TùG’SsÔTSpOV, OTIT) 0ÎOTÔXOÇ Û TCEXËITO loi 7ïp07TaTOpt, XC{>

à(jt.apT7)|jiaT !." xal rptTov, oti al [isplSeç, où [isTa6âXXoy-Tai eîç aôj(i.a xal aî[xa Xpiaxoîi, Bucarest, septembre 1703. Comme on le voit par cette date, la publication ne fut faite qu’un an après la mort de l’auteur. Certains exemplaires sont dédiés à Dosithéc : d’autres à l’empereur de Bussie, Pierre le Grand. Écrit en grec vulgaire, l’ouvrage fut distribué gratis aux fidèles. II s’agissait de faire de la propagande contre les doctrines latines.

Parmi les autres productions théologiques de Kyménitès, il faut signaler une dissertation en faveur de la doctrine palamite intitulée : 2ùvToji.oç Gswpla rapl Siacpopâç 6sîaç oùalaç xal èvepystaç, de nombreuses paraphrases des poésies et des homélies de saint Grégoire de N’azianze, une Vie de ce Père de l’Église, un commentaire de l’Exhortation à Justinien du diacre Agapet, une série de sermons pour les dimanches et fêtes de l’année. Car, lorsqu’il était à Trébizonde, sa patrie, notre professeur, bien que simple laïque, se distinguait dans l’éloquence sacrée.

Les principaux renseignements qu’on possède sur la vie et les œuvres de Kyménitès sont ramassés dans la notice de Papadopoulos-Kirameus, signalée dans le corps de l’article. Voir aussi Emile Picot, Nouveaux mélanges orientaux, Paris, 1886, p. 539 et 545 ; J. Bianu et N. Horos, Bibliografia romanesca veche, t. i, Bucarest, 1903, p. 416-419, 450451 ; E. Th. Kyriakidès, Biofpœiiîai tûv = I. Tpau^oûvroç Lai rt ; 7r : pt a*JTY|V —/a>ça : … àxp.aa’âvTuv Xi y u> >, Atliènes, 1897, p. 82 sq. ; S. Pétrides, dans l’article : L’Immaculée Conception et les Grecs modernes. Échos d’Orient, 1905, t. vra, p. 262-265, où l’on trouvera un exposé < ! c-s arguments de Kyménitès contre l’Immaculée Conception ; E. Legrand, Bibliographie hellénique du XVIIe siècle, Paris, 1895, t. iii, p. 47 et 62-64 ; du même, complété par L. Petit— et II. Pernot : Bibliographie hellénique du XVIII’siècle, Paris, 1918, t. i, p. 19, 23-26.

M. JUGIE.