Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 8.2.djvu/476

Cette page n’a pas encore été corrigée
2361
2302
K IPPKNBERG — K N ( » X


tulatum : Prsedicatomm ordinîs fides et religio vindicala,

Cologne. Une intervention rigoureuse du maître général interrompit définitivement les publications de ce perversus inqnisilor, opprobrium religionis.

Quétif-Echard, Seriplores ordinis prwdicatorum, t. 11, 1721, p. 752 ; Hartzeim, Bibliothcca Colonicnsis, p. 294 ; surtout R. Coulon, Scriptores ordinis prædicatorum, edit. altéra, Paris, 1910, p. 549-552.

M. D. Chenu.

    1. KNOTT Edouard##


KNOTT Edouard, de son vrai nom Matthieu Wilson, controversiste anglais, né en 1580 à Pegsworth (Xorthumberland), admis dans la Compagnie de Jésus à Rome, en 1606, consacra toute sa vie sacerdotale à l’évangélisation de l’Angleterre et mourut à Londres en 1656. Ses ouvrages ont trait surtout à la doctrine du salut chez les protestants et au principe de la charité chez les catholiques : Charilij mistaken, with the tuant whereof Catholics are injustly chargea, Saint-Omer, 1630 ; Mercij and Truth, cr Charily maintayned by Catholikes, Saint-Omer, 163 !  !  : Christianity maintained, ibid., 1638 ; Infidelity unmasked, Gand, 1652, réfutation de l’ouvrage universellement répandu de William Chillingworth : The religion of protestants a safe ivay lo salvation. L’œuvre capital du P. Knott : Prolestancy condemned by the expressif < sentence and verdict of protestants, Douai, 1654, a ouvert la voie à V Histoire des variations de Bossuet.

Sommervogel. Bibliothèque de la Cie de Jésus, Paris, 1893, t. iv, col. 1134 sq. ; llurter, Nomenclator liierurius, 3e édit., t. iv, col. 1009 ; Diclionary of national biography, Londres, t. xxxi, 1892, p. 291.

I’. Bernard.

    1. KNOX John##


KNOX John, le protagoniste de la Réforme en Ecosse, naquit en 1505. Le lieu exact de sa naissance reste incertain. C’est, ou bien la ville de Haddington, dans la province du même nom, ou quelque bourg des environs. Nous ne savons rien de son enfance ni de sa jeunesse. Il fit ses études à l’université de Glasgow, et il y entendit les leçons de Jean Major, ancien professeur de la Sorbonne, qui était rentré dans son pays d’origine. En 1543, il était prêtre, notaire apostolique et chargé de l’éducation de plusieurs enfants qui appartenaient à des familles des environs de Haddington. Un peu plus tard il devait rencontrer l’homme qui allait décider de son avenir. Georges Wishart avait été obligé, dès 1538, de fuir l’Ecosse pour cause de religion. Il y était rentré clandestinement vers 1545 pour prêcher la nouvelle doctrine parmi cette noblesse locale, qui voyait surtout en lui un champion de l’alliance anglaise contre l’union séculaire de l’Ecosse avec la France. Sa prédication n’avait pas été longue. Appréhendé sur l’ordre du cardinal I-îeaton et du régent, le comte d’Arran, il fut brûlé vif le 1 er mars 1546. La vengeance de cette exécution ne se fit pas attendre. Deux mois après, le cardinal Beaton était assassiné par les amis de Wishart, qui s’étaient regroupés autour de Knox. Celui-ci déclara du reste publiquement qu’ils avaient fait « une bonne aclion ». Bien plus, comme ils s’étaient réfugiés au château de Saint-Andrews, d’où ils résistaient auxforcesinsufïisantes du régent, il se rendit au milieu d’eux et continua son enseignement et sa prédication. Mais une flotte française étant venue les assiéger, tous les réfugiés et Knox avec eux furent obligés de se rendre à condition qu’ils auraient la vie sauve.

Us l’eurent, mais sur les galères du roi de France. Knox stationna ainsi un certain temps à l’embouchure de la Loire. Il trouva du reste moyen de correspondre avec ses amis d’Ecosse et même avec ses compagnons du château de Saint-Andrews. L’un d’eux, Balnaves, retenu dans les prisons de Bouen, occupait les loisirs de sa captivité à la composition d’un traité théologique De la justification. Il put faire parvenir

le manuscrit à Knox, qui y trouva une si juste expression de sa pensée qu’il l’envoya en Ecosse pour y être imprimé. Ce traité nous permet de saisir les conceptions théologiques du réformateur à ce moment précis. Il est alors bien plus près de la doctrine de Luther que de celle de Calvin. Il pose comme point de départ la justification par la foi seule, et en tire toutes les conséquences, en particulier celle du sacerdoce de tous les chrétiens. Mais il affirme encore le devoir de l’obéissance absolue envers les puissances politiques, bonnes ou mauvaises. Dieu seul peut tirer vengeance de leurs injustices et de leurs impiétés. Knox devait singulièrement changer sur ce point, qui est vital pour lui et qui révèle son véritable caractère ; il lui avant tout un agitateur politico-religieux. Il avait des raisons personnelles de l’être : en 1547, l’Angleterre s’était rapprochée de la France, et l’une des clauses de ce. rapprochement avait été la libération des prisonniers de Saint-Andrews. Aussi, le 15 avril 1549, Knox était-il rentré en Angleterre.

Grâce aux hommes qui gouvernaient au nom du débile Edouard VI, il allait y trouver un emploi conforme à ses goûts et aux intérêts anglais. Les réformes qui s’étaient opérées dans l’Église d’Angleterre depuis Henry VIII et qui venaient d’être formulées dans le premier Book of common Prayer, étaient loin de satisfaire ceux-là même qui en avaient été les promoteurs, en particulier le duc de Somerset et l’archevêque Cranmer. Aussi venaient-ils de prendre une mesure importante, destinée à briser les résistances du clergé auxquelles ils s’étaient heurtés. Ils avaient interdit à tout curé de prêcher en dehors de sa paroisse, et à tout évêque en dehors de son diocèse. Mais en même temps, ils avaient constitué un groupe de chapelains du roi, qui avaient licence et même mission de prêcher partout. La plupart étaient des réfugiés étrangers, comme Ochino, Pierre Martyr et Bucer, soucieux avant tout de détruire l’ancien ordre de choses, de répandre la nouvelle doctrine et surtout d’attaquer l’ancienne. Il était tout naturel que Knox fit partie de ce groupe. Et tout naturellement aussi, on lui donna comme champ de son ministère la région frontière de l’Ecosse, avec résidence à Berwick sur la Tweed. Il y resta deux ans. Il était tenu par sa licence de remplir son ministère conformément au premier Prayer book. Mais lui-même nous déclare qu’il n’en fit absolument rien. En 1550, il prêchait violemment contre la sainte messe, qu’il présentait comme une « abomination ».

Grâce à de tels moyens, la nouvelle doctrine faisait des progrès. Aussi fallut-il mettre au point le premier Prayer book. De là sortit la rédaction beaucoup plus radicale du second Prayer book, qui devait entrer en usage le 1 er novembre 1552. Or Knox venait précisément d’être rappelé à la cour pour 5 prêcher, comme chapelain du roi. Pendant que l’on procédait à la rédaction du nouveau rituel, une vive controverse s’éleva au sujet de la rubrique, retenue par le premier Prayer book, qui ordonnait de se mettre à genoux pour recevoir la sainte communion. Des théologiens en vue, l’anglais Hooper et le polonais Jean de Lasco, ministre de l’église des Étrangers à Londres, s’étaient prononcés contre ce rite qu’ils qualifiaient « d’idolâtrie romaine ». Knox, en présence du roi, prêcha vivement contre cette rubrique, et le résultat de cette intervention fut que, malgré Cranmer, et même malgré l’insertion de l’ancien texte dans le nouveau, une tiote additionnelle, célèbre sous le nom de « Rubrique noire », lui enleva pratiquement toute efficacité. De même, quand Cranmer soumit au Conseil privé la rédaction des XXXIX articles, il trouva encore Knox en travers de sa route. L’un de ces articles affirmait que les cérémonies ordonnées par le Prayer book étaient toutes