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KELLER

K E M E N A 1) I U S

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899 ; Kirchenlexikon, t.

. col. 364-366 ;.J. Bader, Das

ehemalige Kloster St-Blasius, Fribourg, 1874, p. 127-131 ; Archives du diocèse de Fribourg, t. vui, 227-231 ; Barbisch, dans Das goldene Alphabet, donne une longue notice biographique sur Keller, p. 1-56 ; Cf. Xekrolog der Deustchen, 5’année, II partie, p. 1026-1034.

L. Marchai..

    1. KELLER Jacques##


2. KELLER Jacques, controversistc, né en 1568 à Sœckingen (Bade), entra dans la Compagnie de Jésus en 1588, puis enseigna successivement la philosophie, la théologie dogmatique et morale à l’université d’Ingolstadt, où il prit une part active au célèbre colloque de 1601 avec les protestants ; il devint recteur du collège de Munich, en 1607, charge qu’il remplit presque sans interruption jusqu’à sa mort, en 1631. Sa science, ses talents, ses vertus religieuses, son héroïque dévouement au service des prisonniers et des malades, lui avaient acquis l’amitié du duc Maximilien de Bavière, qui lui confia d’importantes missions dont il s’acquitta toujours avec le plus grand succès pour le bien des âmes. Son œuvre de controverses fut considérable. L’intérêt se porte encore aujourd’hui : 1. sur son Tyrannicidium seu Scitum catholicorum de (yranni intermeione, Munich, 1611, où il défend la Compagnie de Jésus contre les imputations calomnieuses de certains calvinistes ; 2. sur son immense recueil de textes patristiques, de faits historiques, de rectifications apportées aux accusations des protestants : Catholisch Pabstumb. Munich, 1614 ; 3. sur ses écrits de controverse avec le surintendant Heilbrunner à la suite du colloque de Xeubourg, en 1615, qui souleva en Bavière de si longues et ardentes polémiques.

Le 30 octobre 1625, un reeueildc’lettrcssur l’alliance de la France avec les protestants publié à Anvers sous le titre de Mysteria politica, était brûlé en place de Grève à Paris, après avoir été censuré par la Sorbonne et par l’Assemblée du Clergé comme injurieux au gouvernement de Louis XIII. L’ouvrage est anonyme ; mais le P. Keller est désigné dans l’arrêt de condamnation du lieutenant-civil de Paris. Bien n’autorise toutefois à attribuer au P. Keller ce recueil qui fut immédiatement désavoué par les jésuites comme étranger à leur ordre et à leurs sentiments, mais que leurs ennemis exploitèrent longtemps contre eux dans leurs pamphlets. Cf. Annales des soi-disant jésuites, t. iv, p. 74-81.

Sommervogel, Bibliothèque de la Cie de Jésus, t. VI, col. 981-997 ; B. Duhr, Œschichle der Jesuilen in den Làndern deuLscher Zunge, Fribourg-en-Brisgau, 1913, t. ii, p. 403-411 ; Hutter, Nomenclator literarius, 3 (dit., 1910, t. iv, col. 737.

I’. Bernard.

    1. KELLISON Mathieu##


KELLISON Mathieu, controversiste catholique anglais (1560-1642). Né vers 1560 à Harrowden (comté de Norlhampton), il entra en 1581 comme élève au Collège des Anglais de Douai, provisoirement installé à Reims depuis 1578 ; mais c’est à Borne qu’il acheva ses études de théologie. Il y fut ordonné prêtre en 1583, et aussitôt après envoyé à Reims pour y professer la théologie scolastique, lui 1593, le Collège des Anglais fut réinstallé à Douai, et Kellison fui immatriculé à l’université de cette ville en 1594. On le retrouve à l’université de Beims en 1601, il y prend le bonnet de docteur et est nommé professeur royal, il sera recteur en 1605 ; puis à Paris en 1611, au Collège d’Arras, qui groupait un certain nombre de spécialistes rie la controverse. Fn 1613 Kellison rentre à Douai, où il gouverne pendant quelque temps le Col lège anglais ; c’est là qu’il passera le reste de sa vie. Il entra en luttes assez vives avec les jésuites dont il s’ellorçail île contrebalancer l’influence, trop grande a son gré.’Foui cela n’alla point sans lui créer d’assez vifs ennuis ; présenté plusieurs fois pour la dignité

épiscopalccn 1608, 161 1 et 1622, il ne fut jamais agréé. Il mourut le 21 janvier 1641.

L’activité de Kellison comme professeur s’est surtout exercée dans le domaine de la controverse avec le protestantisme. Parmi les œuvres où il a consigné ses travaux, il faut citer : 1. A survey of the new religion, detecting manie grosse absurdities which it implieth, Douai, 1603, 1605. Le doyen d’Exeter, Matthieu Sutcliffe, fougueux controversiste anglican, répliqua au traité de Kellison par une Examination and conftilation of a certain scurrilous treatise, entituted : The Survey, etc., Londres, 1606. A quoi le controversiste douaisien répondit par 2. Kellison’s reply to Sotcliffe’s unswer, Beims, 1608 ; 3. Examen lleformationis nou ; r prœsertim calviniana’, in quo synagoga et doclrinn Caloini, sicut et reliquorum hujus temporis novalorum Iota fere ex suis principiis refutatur. Douai, 1616 ;

4. The right and juridiction of the prelate and the prince, or a treatise of ecclesiastical and régal authoritie, compiled by I. F.., sludent in Dioinitie for the fut instruction and appeacement of the consciences of english catholikes, concerning the late Oith of pretended atiegiance, Douai, 1617 et 1621 ; 5. The Gagge of the reformed Gospell, briefly discovering the errors of our lime, with the réfutation by expresse textes of their owne approved english Bible, Douai, 1623 ; cet ouvrage a été réimprimé, a Londres en 1734, par Biehard Challoner sous le titre : The touchstone of the new religion ; 6. A treatise of the hiérarchie and divers orders of the Churcli against the anarchie of Calvin, Douai, 1629 ; cet ouvrage, où Kellison soutenait avec véhémence les droits de l’épiscopat et s’en prenait aux privilèges des religieux, suscita une réplique fort vive du P. J. Floyd,

5. J., voir ici t. vi, col. 55 ; 7. A brief and necessary instruction for the catholiks of England, touching their pastor. Douai, 1631 ; ce livre reprenait les mêmes idées cpie le précédent ; il fut attaqué, lui aussi, par le P. Floyd, dans son Answer to a book inlituled Instructions for the catholicks of England. — Kellison n’a pas été seulement controversiste, il a publié aussi des Commeniarii ac disputationes in 7// am partem Summx theologicæ S. Thomæ, Douai, 1632 et 1633.

Duthilleull, Biblioihèque douaisienne. Douai, 1835, p. 88 ; Gillow, Bibliographical diclionary of the english catholics, t. iii, p. 667-685 ; Cotton, Rhemes and Doway, Oxford, 1855 ; Cardon, La fondation de l’université de Douai, Paris, 1892 ; Hurter, Nomenclator litterarius, 3e édit., t. iii, col. 1009 sq., et les articles du Kirchenlexikon et du Diclionary of national biography.

E. Amann.

KEMENADIUS ou DE KEMENADE

Henri, chartreux, naquit à Coesfeld, au diocèse de Munster-en-Vestphalie, vers 1340, et, jeune encore, entra au noviciat de la chartreuse de Monichusen, près d’Arnheim, dans la Gueldre. Il s’y distingua par la piété, la science et la régularité au point qu’en 1373, liect juvenis, dit dom Le Couleulx, il fut élu prieur par ses confrères, à qui le chapitre général venait d’enlever le célèbre dom Henri Egher de Calçar. Trois années après, il fut transféré au gouvernement de la maison de Diest et depuis 1394 jusqu’à sa mort il exerça le même olliee de prieur dans la chartreuse du Mont-Sainte-Gertrude, en Hollande, l’en dant le grand schisme, Kcmenade fut un des plus solides soutiens de la partie de l’ordre qui resta fidèle au pape Urbain VI. En sa qualité de visiteur de la province du Rhin, il eut à résoudre des cas bien difficiles et à surmonter de grands obstacles. Le vénérable dom Etienne Maconi, général des chartreux dits urbanistes, l’envoya plusieurs fois visiter les maisons d’Angleterre, de Picardie et d’Allemagne. En 1409, il le garda près de lui pour concerter l’union de l’ordre avec les chartreux obéissant à Benoît XIII. L’affaire